Zéra Chimchon La fille d’Eliezer Paracha Hayé Sarah (écrit) Darouch 9. Michel Baruch
Zéra Chimchon fille d’Eliezer
Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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ZERA Chimchon La fille d’Eliezer. Parachat Hayé Sarah
L’étude qui apporte délivrance et salut !
La SEGOULA exceptionnelle des livres : ZERA CHIMCHON et TOLDOT CHIMCHON
Le Grand maître Rabbi Chimchon Haïm Nahmani zl (1706-1779 Italie), est un contemporain du Hassid Luzzato Zl et des grands sages de cette génération prestigieuse.
Le Rav a perdu son fils unique et dans l’introduction de son livre il demande avec beaucoup d’insistance que l’on étudie ses écrits. Il dit : « de grâce chers amis, vous qui êtes de la descendance bénie de D, je place devant vous une descendance de lumiére (‘Hi-douché Torah) qui sied aux justes dont vous faites partie. J’implore votre bonté, semez et récoltez selon la bonté de vérité חסד של אמת , celle que l’on fait avec ceux qui ne sont plus, car le salaire de la grâce et de la miséricorde est garanti, il vous parviendra des cieux. Vous verrez alors des enfants et des petits enfants, une nombreuse descendance comme les plants d’oliviers autour de votre table כשתילי זיתים סביב לשלחנכם . Ils seront des érudits intelligents et savants, vos demeures déborderont d’abondance, richesses et gloire ne vous quitteront jamais ainsi que de vos descendants. Jusqu’à que se réalise pour vous la prophétie : Ils verront la Gloire de L’Eternel la splendeur de notre D (Isaïe 35,2). Il élèvera l’étendard vers les nations pour rassembler les exilés des quatre coins de la terre. (Isaïe 11,12)
En découvrant son livre de manière fortuite j’ai été extrêmement touché par ses paroles, je me suis dit alors en moi-même : allons accomplir la volonté du juste !
Que le mérite du Rav vous accompagne et que vous puissiez voir de visu que les justes sont bien plus grands après avoir quitté ce monde que de leur vivant !
Des centaines sinon plus de témoignages de ceux qui après avoir commencé une étude assidue de ce livre ont vu s’accomplir les promesses du Rav. Dans un monde où nombreux de nos frères sont dans l’attente d’une délivrance qui ne semble pas venir, ceux qui ne trouvent de conjoint, ceux qui n’ont pas d’enfants ceux qui sont souffrants ceux qui n’ont pas de moyens de subsistance etc…
ETUDIEZ CE LIVRE ET LE SALUT VOUS TOMBERA DESSUS SANS CRIER GARDE !
Ce livre est un ouvrage d’étude difficile d’accès pour ceux qui n’ont pas l’habitude de l’étude profonde et complexe. Avec l’aide du Seigneur Tout Puissant j’ai essayé de mettre certains passages à la portée du plus grand nombre pour que s’ouvre à eux les portes de la délivrance!
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Zéra Chimchon la fille d’Eliezer. Hayé Sarah Darouch 9
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Traduit et adapté par Michel Baruch.
י »ר שיבובכ »ב וב »ז כבשה »המח’ זצוק »ל א »ס
אמרתי אעשה רצונו של הצדיק לפרסם דבריו הנחמדים ולזכות הרבים המצפים לישועות ולנחמות.
זתעועכ »יא
אני הק’ מדב »רדק למשפחת ברוך ס »ט
Et je dis à mon maître ‘Peut-être cette femme ne me suivra-t-elle pas?
וָאֹמַר אֶל אֲדֹנִי אֻלַי לֹא תֵלֵךְ הָאִשָּׁה אַחֲרָי :
Rachi rapporte: Peut-être la femme ne viendra-t-elle pas après moi. Le mot Oulaï אֻלַי («peut-être») est écrit ici sans Vav, de sorte qu’on peut le lire: Elaï (vers moi). Eliézer avait une fille, et il cherchait à préparer Avraham à se tourner vers lui pour la faire épouser par Itshaq. Avraham lui a dit: «Mon fils est béni et toi, tu es maudit (Eliézer était de la descendance de Kénaan). Or, le maudit ne peut s’unir au béni!» (Béréchit Raba 59).
La question se pose pourquoi avoir choisi de faire allusion aux intentions d’Eliezer ici, quand lui-même raconte les faits à Bétouel et Lavan? Voilà qu’au début de cet épisode quand Avraham commande à son serviteur d’aller en mission à la recherche d’une épouse pour Itshaq, Eliezer lui glisse cette idée que sa fille serait digne de devenir son épouse. C’est lors de cette discussion qu’Eliezer laisse entendre à Avraham que cette option est ouverte, et c’est là que l’allusion aurait dû être placée. Le verset dit: Le serviteur lui dit: « peut-être cette femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci: וַיֹּאמֶר אֵלָיו הָעֶבֶד אוּלַי לֹא תֹאבֶה הָאִשָּׁה .
Dans ce verset le mot «Oulaï» est écrit normalement avec un Vav, il n’y est fait aucune allusion aux intentions d’Eliezer. De plus pourquoi avoir employé l’expression «il cherchait un moyen qu’Avraham se retourne vers lui» le mot עילה (prétexte) sous-entend une ruse, et une attitude sournoise, il fallait dire « il avait une fille et il cherchait à ce qu’Avraham vienne vers lui». Il est dit plus haut, lors de la rencontre entre Eliezer et Rivka, lorsque les chameaux finirent de boire, il prit un anneau d’or et deux bracelets qu’il plaça sur ses mains (de Rivka). Il n’est pas dit ce qu’il fit de l’anneau comme cela est précisé pour les bracelets. Cependant plus loin il est dit: Et ce fut lorsqu’il (Lavan) vit l’anneau et les bracelets aux mains de sa sœur.
Nous pouvons avancer qu’avec l’anneau il fit les Kidouchin (Acte d’acquisition, קנין), il marie Rivka pour Itshaq, en effet ce terme « prendre ויקח» fait référence à cet acte. Eliezer est l’envoyé שליחd’Avraham, il est mandaté par son maitre pour agir en son nom, l’action qu’il accomplit est imputée à celui qui l’a dépêché.שליח של אדם כמותו
L’acte de marier se fait avec de l’argent, quand l’homme donne à sa future épouse une somme d’argent ou un objet de valeur devant deux témoins ce geste a valeur juridique et acte le mariage; à présent cette femme est son épouse. Nous apprenons ce détail (argent) du fait que l’acquisition d’un champ se fait avec de l’argent, comme celui qu’Avraham achète à Efron pour enterrer Sarah. Le terme employé est aussi « prendre »de sorte que ce terme sous-entend l’acquisition par l’argent. Le mode de déduction utilisé dans ce cas est celui de l’analogie des mots, c’est le deuxième des 13 principes de déduction de la Torah orale. התורה נדרשת בי »ג מידות. Dans ce cas c’est la «Guézéra-Chava» קיחה קיחה משדה עפרון, גזרה שוה. Voir Kidouchin 2a.
C’est seulement après avoir effectué l’acte de marier Rivka qu’il lui donne les bracelets comme présents .סובלנות.
La Michna dit : celui qui envoie des présents à la maison de son beau-père (après les Kidouchin), si en son honneur ils préparent un banquet et qu’il y participe, ces cadeaux ne pourront être réclamés dans le cas de l’annulation du mariage. Mais s’il n’y participe pas il pourra les récupérer.
Qu’en est-il dans le cas d’un envoyé? La Michna précise «lui» c’est-à-dire que c’est uniquement si le prétendant lui-même mange et se réjouit à la table de ses futurs beaux-parents que les cadeaux sont perdus, «lui» vient exclure l’envoyé. Baba Batra 146a.
Eliézer agit comme un « délégué», il a déjà « envoyé » les présents de sorte qu’il mange à la table des beaux parents ou non ne change rien, si la famille refuse de laisser Rivka partir, les présents seront récupérés.
Quand Eliezer est invité à entrer chez les parents de Rivka, on dresse une table en son honneur, mais que dit-il? « Je ne mangerai pas tant que je n’aurai pas parlé ».
Pourquoi refuse-t-il de manger? Craint-il de perdre les présents déjà offerts si on lui refuse Rivka? Voilà que cela ne s’applique qu’au prétendant lui-même et non à son envoyé.
Il semble bien qu’Eliezer agisse avec ruse, et c’est avec malice qu’il refuse de faire honneur à ses hôtes. En effet, comment ce refus est compris par la famille, de quelle manière risquent-ils de l’interpréter?
Il semble bien qu’Eliezer veuille suggérer à cette famille que leur fille n’est pas destinée à son maitre comme il le prétend mais bien à lui-même. La preuve en est son refus de manger, tant que la réponse ne lui ait pas donnée.
Il est évident que Bétouel comme Lavan n’accepteraient en aucun cas que leur fille devienne l’épouse d’un esclave, même s’il est de la grandeur d’Eliezer. De sorte que par son agissement Eliezer incite la famille à refuser le mariage, ou au moins à ce que Rivka l’accompagne, ne sachant pas ce qui risque d’advenir d’elle. Sera-t-elle l’épouse d’Itshaq ou la compagne d’Eliezer?
Mais au fait pourquoi vouloir obtenir un refus? Quel intérêt en retirerait Eliezer?
N’oublions pas qu’Eliezer a une fille qu’il cherche à marier et pas avec n’importe qui, il aspire à s’unir ainsi à la famille d’Avraham. Si on lui refuse Rivka, il sera libéré de son serment et aura alors la voie libre pour sa fille. Avraham n’aura d’autre choix que de se retourner vers lui.
C’est le sens de l’expression employée par Rachi: «et il cherchait à préparer Avraham à se tourner vers lui pour la faire épouser par Itshaq», ce plan élaboré par Eliezer nous est dévoilé quand il s’adresse à Bétouel et Lavan, c’est pour cette raison qu’il y ait fait allusion lors de cette prise de parole.
Alors que ces mêmes termes adressés à Avraham ne semblent contenir que franchise et loyauté, ils traduisent le souci sincère d’un serviteur qui ne cherche qu’à satisfaire son maitre. Avraham n’est pas au fait de ce que lui prépare son fidèle esclave, il est bien loin de se douter de l’intrigue qu’il manigance.
(Il y a lieu de souligner ici l’utilisation que fait Eliezer de ses connaissances de la Torah, bien qu’il soit dit qu’elle aiguise l’esprit du naïf et lui apprend la malice, (Proverbes 1) mais ici cela va bien plus loin l’attitude d’Eliezer tient plus de la fourberie que de la malice, il cherche carrément à tromper son maitre. Comment un homme de torah comme lui qui est qualifié de l’égal de son maitre dans sa connaissance peut-il agir de la sorte? Voir Yoma 28b.
Eliezer de par son désir de placer sa fille réduit la Torah à sa propre dimension, elle devient une bêche entre ses mains pour parvenir à ses fins. Maximes 4,5.
L’étude doit se faire avec une hauteur d’esprit dans l’intérêt général et pour donner satisfaction au Seigneur, le sage qui s’adonne à l’étude se met au service de celle-ci et pas l’inverse. Quand l’homme se met en avant là s’ouvrent à lui toutes les dérives, il risque de s’égarer, d’oublier l’essentiel. Le Rambam souligne que tirer profit et intérêt de son savoir, de ses connaissances est une profanation du Saint Nom du Seigneur Tout Puissant. A chacun d’en prendre garde, d’être vigilant et de rester très modeste !) Voir Rambam Tal-Torah 3,10.
Cependant Avraham lui avait bien souligné dans son refus que lui était « maudit » alors qu’Itshaq était béni comment Eliezer pense-t-il trouver une parade à cela ? La Torah elle-même nous donne la réponse, en effet quand Lavan sort à sa rencontre et l’invite à entrer dans leur demeure que lui dit-il ? Vient béni de l’Eternel ! Pourquoi restes tu à l’extérieur ?
Eliezer est qualifié de béni par la Torah qui met ces termes dans la bouche de Lavan de sorte que dés à présent Eliezer est débarrassé de la malédiction et pénètre dans le monde de la bénédiction. Plus rien ne peut plus empêcher que sa fille s’unisse à Itshaq!
(La question qui se pose ici est de quelle manière cette transformation s’opère sur Eliezer? L’une des réponses que l’on peut proposer est que ni le non juif ni l’esclave ne peuvent faire office d’envoyé pour marier une femme. Pour remplir ce rôle il faut être soi-même soumis aux lois et aux règles du mariage. Rambam Ichout 3,19.
Afin que le mandat qu’Avraham confit à Eliezer soit valable et que ses actes aient force de loi, il est dans l’obligation de l’affranchir. Un esclave que son maitre libère devient un juif à part entière, de sorte qu’Eliezer est légale d’Avraham lui-même, il n’a plus aucun lien avec ses pères, il est comme un enfant qui vient de naitre.) Voir plus loin.
On peut aussi proposer une autre réponse, au départ Eliezer est encore esclave, il ne peut alors prétendre à s’allier à la famille d’Avraham. En effet l’esclave ne possède de filiation, ces enfants n’ont pas juridiquement de liens avec lui, עבדים אין להם יחוס. Kidouchin 69a. De sorte qu’à présent qu’Eliezer est affranchi il lui est possible d’y prétendre, dès lors cette éventualité peut être introduite dans la Torah, elle se fait dans les paroles qu’Eliezer adresse à Lavan pour cette raison. Cette allusion n’a pas lieu d’être dans le dialogue entre Avraham et Eliezer, en effet à cet instant il est encore esclave.
Toutefois même si Eliezer a été affranchi en raison de sa mission, sa fille elle, est encore esclave, il n’a pas tout à fait solutionné le problème. C’est pourquoi il cherche un moyen pour qu’Avraham se retourne vers lui. Il pense avoir trouver le procédé pour résoudre cette difficulté, si la famille de Rivka refuse de la laisser partir, Avraham se résoudra-t-il à prendre une fille de Kénaan pour Itshaq?
Eliezer parait avoir trouvé les arguments pour convaincre Avraham qu’il est préférable qu’Itshaq épouse sa fille plutôt qu’une fille de Kénaan. Il est bien évident que la fille d’Eliezer possédait des grandes qualités, elle avait grandi dans la maison d’Avraham, elle a vécu avec Sarah et observé ses attitudes et ses comportements, et de plus en vue de son mariage elle aussi serait affranchie. Il semble qu’Eliezer réussira à marier sa fille avec Itshaq.
Avraham avait répondu à Eliezer, Ha-Chem qui l’avait sorti de la maison paternelle et du pays de sa naissance, Lui-Même enverra son messager pour le précéder afin que sa mission soit une réussite. Avraham précise la maison de son père et le pays d’origine pour bien montrer à Eliezer l’importance de la filiation et des origines de sorte qu’Ha-Chem le préserve de faire un mauvais choix.
Le Talmud met l’accent sur ce point en disant tout celui qui épouse une femme qui ne lui sied pas, le prophète Elihaou le ligote et c’est Ha-Chem qui le fouette. Kidouchin 70a. (Il s’agit d’une union dont les enfants seront Péssoulim comme une Mamzeret ou une divorcée pour un Cohen). Ici il s’agirait ou d’une esclave ou d’un peuple avec qui l’union est interdite. Ha-Chem enverra son messager, il s’agit d’Elihaou l’ange qui valide les unions afin qu’Ha-Chem y mette son sceau.
Que répondent Lavan et Bétouel à Eliezer, ces évènements sont la volonté de la Providence, nous ne pouvons en dire ni du mal ni du bien. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent s’opposer à ce mariage ni l’approuver, ce qui est étonnant. Rivka est encore mineure, elle soumise à la volonté paternelle, cependant il est interdit pour un père ou pour les frères de marier leur fille contre son gré, il faut donc attendre qu’elle atteigne l’âge adulte et donne son accord. אסור לאדם שיקדש ביתו עד שתגדיל ותאמר לפלוני אני רוצה . Kidouchin 41a.Ils auraient donc dû s’opposer à ce mariage.
Mais d’un autre côté, ils auraient dû l’approuver, car si la fille encore mineure a été mariée, même sans son consentement, on n’annule pas l’union s’il n’y pas d’autre options. Voir Ch Aroukh Even ‘Ezer 37,8 Rama.
Dans notre cas Itshaq n’a pas la possibilité de venir à elle, il lui est interdit de sortir du pays d’Israël du fait de son sacrifice qui l’a sanctifié. L’autre option est que Rivka aille à lui, cependant cela pose problème, si elle ne trouve pas grâce aux yeux de son prétendant elle subira l’affront d’avoir fait tout ce déplacement pour essuyer un refus. L’honneur d’une femme se trouve dans son intérieur dit le sage ce n’est donc pas à elle de faire ce voyage. Ps 45,14.
D’autre part c’est à l’homme d’aller à la recherche de sa partie manquante et non l’inverse. Kidouchin2b.
Toutefois il semble que la Providence a guidé les pas d’Eliezer, que cette rencontre fortuite est plutôt l’expression de la Volonté Suprême, alors dans ce cas il n’y a plus de place aux doutes ni aux règles. Il est certain que plus tard elle le désirera pour époux et qu’elle trouvera grâce à ses yeux de sorte qu’ils formeront assurément un couple harmonieux.
Le Rav offre une autre proposition de réponse; Le Yalkout Réouveni (commentaire Kabbalistique sur la Torah du Rav Avraham Réouven Ha-Cohen Prague XVII siècle) commente le verset où Avraham dit : L’Eternel enverra son ange devant toi, parfois il arrive qu’un homme désire une femme pour épouse et il essuie un refus, c’est l’ange préposé a cette fonction, celle de valider les unions, qui incite la femme à repousser les avances de son prétendant.
Mais ici ce n’est pas le cas, car l’ange qui a été envoyé à la demande d’Avraham contrarie celui qui incite au refus et Rivka donnera son accord immédiatement. Comme le dit le texte L’Eternel enverra son ange devant toi et tu prendras une femme pour mon fils. On remarque l’immédiateté suggérée par le verset entre l’envoi de l’ange et la prise de l’épouse. (Kidouchin)
C’est pour cela que Lavan et Bétouel disent ; nous ne pouvons ni nous opposer ni confirmer, en effet deux anges se trouvaient sur les lieux, l’un qui s’oppose et l’autre qui confirme, nous se savons pas choisir entre les deux options. Cependant c’est Rivka qui va trancher le dilemme car cet ange n’a été envoyé essentiellement pour elle, afin de l’aider à faire le bon choix comme cela est explicite dans le verset.
Nos maitres disent : Trois personnages ont invoqué l’aide du ciel en des termes inadaptés, deux reçurent une réponse appropriée et le troisième une réponse incorrecte. Ce sont Eliezer, Chaoul et le Yfta’h le juge ; Eliezer adresse une requête incomplète dans sa prière, il dit que la fille à qui je dirai de grâce penche ta cruche afin que je puisse boire et qui me répondra bois et j’abreuverai aussi tes chameaux, c’est elle que Tu auras désigné pour Itshaq.
Si cette fille avait un défaut ou une infirmité, Eliezer l’aurait-il choisie pour son maitre ? Néanmoins Ha-Chem lui répond parfaitement en la personne de Rivka.
Le roi Chaoul alors qu’il cherchait un valeureux guerrier capable de combattre Goliath dit : celui qui l’abattra le roi l’enrichira et lui donnera sa fille. Si cet homme avait été un esclave ou un Mamzer, Chaoul l’aurait-il choisi pour sa fille ?
Néanmoins Ha-Chem lui répondit parfaitement et c’est David qui s’est présenté.
Les Tossaphot font remarquer que pour Eliezer la Guémara ne propose pas la possibilité que la fille soit Esclave ou Mamzeret comme elle le fait dans le cas de Chaoul. Ils répondent au nom de Rachi que pour Eliezer cela n’est pas pertinent car à cette époque la Torah n’est pas encore révélée, il n’y a donc pas encore les règles dont la transgression engendre les cas de Mamzer. Taanit 4a. ( le Mamzer est l’enfant qui né d’une union interdite passible de Karet et dont l’acte de mariage , les Kidouchin ne prennent pas effet. Par exemple une femme déjà marié à un homme, ou les 36 cas ou la relation est passible de Karet comme la femme de son frère ou la sœur de sa femme etc…)
Nombres de Rabbins s’étonnent de cette réponse et ne s’en contentent pas, elle est à l’évidence insuffisante. En effet Avraham a accompli toute la Torah avant qu’elle ne soit révélée et même les obligations instituées par les Rabbins, n’aurait-il pas respecté une règle aussi importante qui interdit d’épouser une Mamzeret ? Voir Méharcha.
Le Rav se propose d’expliquer la réponse des Tossaphot, la Halacha de Mamzer ne concerne pas les non-juifs, en effet un Mamzer qui aurait un enfant d’une non juive l’enfant est Goy et non Mamzer s’il se convertit il sera juif sans aucune tare. Voir Kidouchin 66b Rachi.
De sorte que les filles de Bétouel comme celles de Lavan ont un statut de non juifs pour se marier avec Itshaq ou Yaakov elles doivent se convertir de sorte qu’elles sont considérées comme un enfant qui vient de naitre. Le seul cas qui pourrait poser problème est le suivant si un non juif a un enfant avec une Mamzeret dans ce cas effectivement l’enfant aura la tare de sa mère et sera lui aussi Mamzer.
Revenons à la question des Tossaphot ; pourquoi ne pas craindre que la fille en l’occurrence Rivka aurait pu être une Mamzeret, la seule possibilité pour que cela soit réalisable est que Bétouel qui est Goy aurait eu un rapport avec une Mamzeret Juive, la fille qui serait née de cette union aurait eu en effet le statut de Mamzeret. C’est là que les Tossaphot répondent que la Torah n’est pas encore révélée, il ne peut à cette époque exister un pareil cas.
De plus les seuls à avoir le statut de juifs sont Avraham et sa famille auraient-ils pu être soupçonnés de tels comportements ? De sorte qu’effectivement il n’y a pas lieu pour Eliezer d’avoir pareille crainte.
La question qui mérite notre attention concerne la démarche d’Eliezer, qui compte sur une manifestation prodigieuse de la Providence, alors que cela n’est pas admis par nos maitres ils disent bien ; ne compte pas sur le miracle ! אין סומכים על הנס Chabbath 32 a. Yérouchalmi Yoma 1-4.
Néanmoins le Médrach (Bérechit 60,2) interprète la demande d’Eliezer en ces termes ; Accorde une grâce à mon maitre ; Seigneur Tu as commencé alors conclus ! Qu’est-ce que cela signifie ?
Ailleurs dans le Médrach il est dit qu’Eliezer a atteint sa destination le jour même ou il s’était mis en route, comme il le dit ; je suis arrivé aujourd’hui, aujourd’hui je suis sorti et je suis arrivé. De sorte que la distance qu’il devait parcourir s’est contracté ce que les maitres qualifient de rétrécissement de l’espace.קפיצת הדרך.
En constatant ce phénomène Eliezer est parfaitement conscient de l’intervention spectaculaire de la Providence, c’est alors qu’il s’adresse au Seigneur en lui demandant que cette intervention se confirme pour le reste sa mission.
De plus il raconte cela à ses hôtes afin qu’ils n’aient aucune réticence. Comme déjà souligné il ne peut en être autrement Rivka est bien désignée par la Providence qui l’installe dans la demeure d’Itshaq comme dit le psalmiste le Seigneur dirige (installe) les êtres solitaires vers la demeure qui est la leur. Ps 68,7.
Eliezer ne pouvait un instant imaginer qu’on lui présenterait une fille qui n’est pas digne de son maitre, cela en associant le mérite d’Avraham et Itshaq. Le psalmiste dit le sceptre du méchant ne se posera pas là où se trouve la destinée du juste, de sorte que le juste ne s’allie qu’avec une épouse de qualité qui lui correspond. Sottah 2a.
Ceux qui réussissent ce qu’ils entreprennent de façon miraculeuse doivent le faire savoir et le diffuser afin que le Nom du Tout Puissant soit glorifié.
Il est évident que l’intérêt de Bétouel comme celui de Lavan était de favoriser ce mariage, la renommée d’Avraham n’était plus à faire, sa notoriété traverse les frontiéres sa richesse et sa puissance était célébrée. Dans le sens que la réussite de ce mariage était toute naturelle, si les choses s’étaient passée ainsi naturellement la gloire d’Avraham ne s’en serait pas trouvé grandie, de même pour gloire d’Ha-Chem.
Qui aurait su que tout cet épisode est jalonné étape par étape de l’intervention certaine de la Providence, et que la Puissance de D et Sa maitrise des évènements ne fait plus aucun doutes même pour ceux qui en douteraient encore. C’est la raison pour laquelle Eliezer introduit son discours par les paroles : Je suis le serviteur d’Avraham. Comme pour signifier que le moindre détail ne notre existence est l’expression de la Providence, rien dans notre vie n’est du ressort du naturel.
Nous avons déjà souligné que c’est par les paroles de Lavan qui invite à entrer dans la maison que la Torah dévoile qu’Eliezer n’est plus esclave qu’il fait à présent parti de ceux qui reçoivent et diffusent la bénédiction. Avraham en lui confiant une mission de cette importance, l’a affranchi, de sorte que pour endosser le rôle d’envoyé d’Avraham il doit avoir un statut identique. Voir Ch Aroukh Y Dé’a 267,70.
Nous apprenons la possibilité de nommer un homme qui agit pour nous de la répétition « Vous aussi אתם גם אתם »aussi est superflue il vient ajouter le Chalia’h qui doit vous ressembler. מה אתם בני ברית אף שלוחכם בני ברית . Kidouchin 41b.
Il est à noter que la confiance qu’Avraham accorde à son serviteur est ce qui va lui permettre de prendre son autonomie et de découvrir sa propre liberté. En effet dans cet épisode Eliezer est seul confronté aux évènements et aux objectifs de sa mission. C’est là qu’il prend conscience qu’il est capable d’agir seul, d’implorer l’aide du Seigneur et de l’obtenir. C’est en cela que consiste pour lui la liberté, il se détache ainsi de la malédiction qui l’accable celle d’être maudit, celle d’être tributaire de la volonté d’un maitre. Il se réalise et s’épanouie dans le rôle qui le sien et là, il choisit en toute liberté de satisfaire aux volontés d’Avraham et par-dessus tout à celles d’Ha-Chem.
Il n’y a de liberté pour les hommes qu’au service de D et de sa Torah ! Ce principe est la pierre angulaire de l’éducation, permettre à l’enfant au disciple de s’épanouir et de se réaliser. C’est là l’axiome de la création, ce que les maitres de la Kabala appellent « le secret de la Rétractation ; le Tsimsoum סוד הצמצם ». Ha-Chem, se retire du monde Il laisse la « place » à l’homme afin qu’il se réalise. Tant que La Présence est dévoilée et effective elle ne laisse aucune place à l’homme. De même pour le maitre ou le parent qui doit se mettre en arrière pour laisser le disciple dévoiler son propre génie. Tant qu’Eliezer est sous la « coupe » d’Avraham il ne transmet que les enseignements du maitre comme dit le verset : L’ancien de sa maison qui domine et détient tous les pouvoirs. Il puisait de la Torah de son maitre et l’enseignait aux autres. Mais sa propre Torah, ce que lui-même découvre, ce que lui-même innove n’a pas encore sa place.
Il faut attendre qu’Eliezer soit affranchi, libère, autonome pour qu’à son tour il se réalise pleinement. C’est cela qui confère aux hommes leur grandeur, qui les placent bien au-dessus des anges, comme nous l’avons vu ailleurs les anges n’ont pas la possibilité d’innover de nouveaux commentaires, ils ne peuvent dévoiler de Hidouchim et trancher des Halachot inédites. Alors que cela est réservé uniquement aux hommes qui possèdent les énergies pour y parvenir il convient donc de faire jaillir les lumières. Le rôle des maitres n’est alors plus uniquement de transmettre le savoir mais de guider, accompagner les disciples pour les amener à dévoiler leur propre génie. Toi qui étudie, qui te consacre à l’approfondissement des textes, ne te contentes pas de répéter ce que tel ou tel à enseigner mais dis ce que toi-même tu as innové. MB
Il convient de conclure en nous penchant sur un point important, Eliezer fixe le « signe des cieux qui lui désignera la digne épouse de son maitre par le fait qu’elle puisera aussi pour abreuver les chameaux. Pourquoi avoir choisi ce critère ?
Les chameaux d’Avraham n’étaient pas muselés, cela n’était pas nécessaire, car naturellement ils ne broutaient pas là où cela était interdit. Ainsi que le rapporte le Talmud au sujet de l’âne de Rabbi Pin’hass Ben Yair qui ne mangeait pas de ce qui n’était autorisé.
Eliezer s’est dit comment vérifier la qualité de la fille ? Est-elle digne de mon maitre ? Possède-t-elle les qualités humaine requises ?
Les apparences sont souvent trompeuses, nombre de gens donnent l’impression de respectabilité, de piété et de crainte de D, ils s’habillent des vêtements des érudits mais cela n’est qu’un déguisement. Eliezer veut en être certain comment le savoir ?
Les chameaux d’Avraham n’auraient pas accepté de boire si la personne qui les abreuve n’a pas toutes les qualités humaines requises, cet teste est imparable. C’est pour cela qu’Eliezer donne à Rivka avant même de connaitre son nom l’anneau et les bracelets, dès qu’il constate que les chameaux ont bu l’eau de Rivka il sait que c’est elle qui lui est désignée par la Providence.
Le test de l’eau contient aussi un autre aspect, celui de définir le Héssed, Eliezer demande à boire à Rivka, mais le puits est là devant lui à quelques mètres, il peut se servir. Rivka aurait très bien pu le lui dire, elle n’est qu’une frêle jeune fille alors que lui est grand et fort, n’est-il pas capable de se servir ? Mais au lieu de ça, elle lui répond bois et je puiserai pour les chameaux, là réside le vrai Héssed.
Le Héssed n’est pas ce que je suis disposé à faire pour l’autre de moi-même mais consiste à faire ce que l’autre attend de moi et aller au-delà.
Eliezer aurait dû dire ; « j’attendrai que la fille me propose à boire », c’est là à priori une preuve de bonté bien plus grande que de devoir le lui demander. Mais non ! Pas du tout, cela est une erreur très répandue de croire que le Héssed est ce que moi je suis prêts à faire pour l’autre sans qu’il me le demande. Là j’ai placé les limites de mon Héssed.
Eliezer demande à Rivka de faire pour lui ce que lui-même aurait pu faire, il attend d’elle qu’elle lui donne satisfaction. Elle ne lui répond pas qu’il peut le faire lui-même! Elle s’empresse de lui verser son eau et ajoute ce que lui-même n’a pas réclamé. Elle puisse pour les chameaux, nous savons quelle quantité d’eau il faut pour 10 chameaux. Elle le fait avec empressement, de tout son être, elle enthousiaste de pouvoir faire ce Héssed, heureuse de l’occasion qui lui est donnée. Eliezer a placé la barre bien haute, il innove là une autre définition du Héssed qui jusqu’à lors n’avait pas encore apparue. Rivka réussie son examen d’entrée dans la maison d’Avraham avec succès, ses résultats dépassent toutes les espérances! Les chameaux s’abreuvent de l’eau que Rivka verse dans l’abreuvoir, Eliezer est absolument certain, il n’y a aucun doute c’est elle qui construira la maison d’Israël! Elle en est plus que digne! C’est ainsi que se conçoit le vrai service divin. MB.
Fin de Zéra Chimchon La fille d’Eliezer. Paracha Hayé Sarah
Le tout petit: Michel Baruch.
Poussière sur l’immense terre du Seigneur Tout Puissant !
אנא עפרא דמן ארעא ע »ה מישל דוד ברוך ס »ט
תבֺרך מפי עליון המצפה לישועה
י »ר שלא ימושו מפי ומפי כל זרעי וזרע זרעי עד בגצ »בבי.
דברי תורה אלו להצופ »ט בשפע רב למדב »רדק ז »ט בק’ ליחב »א בב » א וליד »בא ז »ט לדיב » חא רפואה שלמה ליהונתן אברהם בן מרים בתוך שאר ח »י אמן ואמן בילא »וא. ברכה והצלחה בכל מילי לדר »ג’ לכ משפ’ יאב »א וכל אשר לו ימ »בא וכל אשר לו עליה בכל מעלות הת’ יד »בא יפתח ה’ לנו כל השערים להבין להשכיל ללמוד וללמד ולק ‘ יאיר לנו בתה »ק או »א . עשה עמי אות לטובה !
Disponible au public l’ouvrage « De la Couronne au Trône de Gloire ».
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Commentaire du Sidour Téfila du Matin en coffret de trois volumes.
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Fasse le Seigneur tout puissant nous éclairer dans sa Torah, que nous disions des ‘Hidouchim innovés justes et conformes à Sa volonté, que dans Sa grande bienveillance Il nous évite les erreurs et nous préserve des inexactitudes. Que ces Divré torah soient agréables au plus grand nombre et que ceux qui les liront s’en délecteront.
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Cet article « Zéra Chimchon La fille d’Eliezer Paracha Hayé Sarah (écrit) Darouch 9. Michel Baruch » a été mis en ligne le 8 novembre 2017 et mis à jour le 10 novembre 2020