XX Ya’hats – Couper la Matsa en deux bouts avant la Haggada (6§)
1) [2–כ-א] On prend la Matsa du milieu parmi les trois qui sont dans le plateau du Séder et on la coupe en deux. On garde le morceau le plus grand pour l’Afikomen et on le met sous la nappe en souvenir de ce qui est écrit (Exode Ch. 12 v 34) :
מִשְׁאֲרֹתָם צְרֻרֹת בְּשִׂמְלֹתָם, עַל-שִׁכְמָם.
leurs sébiles sur l’épaule, enveloppées dans leurs manteaux.
Le morceau le plus petit est remis dans le plateau pour les besoins de Mitsva de consommer la Matsa afin d’accomplir ce qui est écrit לחם עוני « le pain de misère » et l’habitude d’un malheureux est de consommer des morceaux (et pas un pain entier).
Malgré tout il faut garder deux Matsoth complètes pour les besoins des deux pains nécessaires au repas de la fête (comme pour Shabbath).
2) [2–כ-ב] Certains ont l’habitude d’envelopper l’Afikomen dans un tissu (« une nappe ») et de le porter à l’épaule afin d’accomplir le verset עַל-שִׁכְמָם « sur l’épaule » [comme un baluchon], d’autres ont l’habitude de mettre l’Afikomen à l’épaule d’un enfant et lui demandent :
- « D’où viens-tu ? »
- lui de répondre « d’Egypte »
- puis « et où vas tu ?»
- et lui de répondre « A Jérusalem »
- (d’autres rajoutent « Et qu’as tu à l’épaule ? » et lui de répondre מִשְׁאֲרֹתָם צְרֻרֹת בְּשִׂמְלֹתָם, עַל-שִׁכְמָם leurs sébiles sur l’épaule, enveloppées dans leurs manteaux).
- Tous les invités de répondre alors « L’an prochain à Jérusalem ».
Certains ont l’habitude de « voler la Matsa » au milieu du Séder afin que les enfants restent réveillés et soient attentifs au Séder du soir de Pessa’h en surveillant l’Afikomen; il n’y a dans ce Minhagh aucun soupçon de l’interdit de voler.
3) [2–כ-ג] D’après le sens mystique on a l’habitude de couper la Matsa avec un morceau qui ressemble à la lettre Daleth ד et un morceau qui ressemble à la lettre Waw ו.
Le petit morceau ressemble à un Daleth et c’est ce morceau qui est posé pour la Mitsva de consommer la Matsa. On coupe la Matsa à la main et non avec un couteau car telle est l’habitude d’un pauvre. Si une des trois Matsoth s’est cassée, on la garde pour Ya’hats car quoi qu’il en soit il faut la couper [tandis que pour le repas – Motsi, il faut deux Matsoth entières].
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4) [2–כ-ד] Si quelqu’un ne dispose que de deux Matsoth, il devra couper une d’entre elles pour Ya’hats même si de ce fait il n’aura pas les deux Matsoth nécessaires pour le repas de la fête ; malgré tout la Mitsva de couper la Matsa en deux (Ya’hats) est supérieure à celle d’avoir deux Matsoth pour le repas de la fête.
5) [2–כ-ד] A priori il faut acquérir une Matsa suffisamment lourde pour avoir le poids de deux Kazayth (2 « olives ») pour les besoins de Ya’hats afin que même le petit morceau fasse au moins le poids d’un Kazayth.
Malgré tout, si quelqu’un ne dispose pas d’une Matsa suffisamment grande il faudra tout de même la couper en deux. Au moment de la consommation de la Matsa on rajoutera d’une autre Matsa afin d’avoir le poids Kazayth à consommer. Il n’y a pas besoin de couper plusieurs Matsoth lors de Ya’hats (car quoi qu’il en soit il est évident que si cette Matsa ne suffit pas pour toutes les personnes attablées, on prend d’autres Matsoth qui ne sont pas dans le plateau en complément, pour les besoins des personnes attablées).
6) [2–כ-ד] Si au milieu de la lecture de la Haggadah on se rend compte qu’on a oublié de couper la Matsa du milieu en deux alors on le fera au moment où on s’en rend compte.