XIX Karpass – Manger le cèleri – Lois concernant le premier trempage (7§)
1) [2–יט-א] Les sages ont instauré de prendre du Karpass (cèleri) ou une autre sorte d’herbe et de le tremper dans un liquide et de le manger avant le repas afin que les enfants voient une différence lorsqu’on trempe une herbe avant le repas et qu’ils posent des questions à ce sujet.
2) [2–יט-ב] Il faut rechercher à avoir du cèleri pour le premier trempage et d’après nos Rabbins Kabbalistes il faut impérativement prendre du cèleri et non une autre sorte d’herbe.
On explique également que le mot Karpass כרפּס peut se décomposer en ס פּרך c’est à dire que les 600.000 hommes (le ס représente les 60 groupes de 10.000 personnes) qui ont travaillé durement (il faut veiller à vérifier de manière très méticuleuse le cèleri pour qu’il n’y ait aucun doute de présence d’insecte comme on l’a vu plus haut. Il est bon de prendre de la tige plutôt que de la feuille car on n’y trouve pas trop d’insectes).
S’il n’y a pas de cèleri, cela n’empêche pas de faire la Mitsva [avec une autre sorte] et on prendra d’une autre herbe pour le premier trempage.
S’il on ne dispose pour le premier trempage que du Maror (de la salade pour la Mitsva de consommer des herbes amères), on fera à la fois deux bénédiction « Boré Péri Hahadama » et « Âl Akhilath Maror » et on mangera un Kazayth. Lorsqu’on arrivera ensuite à la consommation du Maror on en prendra à nouveau, trempé dans du ‘Harosseth, et on mangera (à nouveau) un Kazayth.
3) [2–יט-ג] On prend moins de Kazayth de Karpass (cèleri) et on le trempe dans du vinaigre ou dans de l’eau salée ; on fait, avant d’en consommer, la bénédiction « Boré Péri Hadama » puis on le mange. On pense, lorsqu’on dit la bénédiction, à rendre quitte de cette bénédiction le Maror qu’on mange au cours du repas.
La raison pour laquelle on trempe le Karpass dans le vinaigre ou dans de l’eau salée est qu’ainsi on fait sortir le «poison » qui s’y trouve. Si quelqu’un souhaite tremper le Karpass dans du jus de citron avec du sel il en a le droit, mais il doit ajouter de l’eau jusqu’à ce que l’eau soit en quantité supérieure à celle du jus de citron.
De même pour le vinaigre fait à base de jus de fruit (à l’exception du vin) il faut rajouter de l’eau jusqu’à ce que la quantité d’eau soit supérieure à celle de vinaigre car on se lave les mains, puisqu’on trempe le Karpass dans un liquide, et le jus de citron ou d’autres fruits ne nécessitent pas de se laver les mains lorsqu’on trempe quelque chose dedans [N. B. seuls certains liquides nécessitent de se laver les mains lorsqu’on trempe un aliment tels que l’eau, le vin, l’huile ; mais pas le jus de citron ou le vinaigre fait à base de jus de fruit].
4) [2–יט-ד] Il est préférable qu’une seule personne fasse la bénédiction « Boré Péri Haadama » sur le Karpass et qu’elle pense à rendre quitte tous ceux qui écoutent. Tous ceux qui écoutent la bénédiction doivent répondre Amen et doivent penser à se rendre quitte.
Il est préférable de procéder ainsi plutôt que chacun fasse la bénédiction pour lui-même car « la splendeur du Roi se voit dans le nombre ». Malgré tout, si la personne qui fait la bénédiction n’est pas compétente pour rendre quitte les autres de leur obligation, ou bien s’il a la bouche « lourde » et ne prononce pas bien les mots comme il faut, chacun fera la bénédiction pour lui-même à voix basse après lui (dans un cas pareil on ne répond pas Amen à voix haute comme vu plus haut dans les lois sur le Qiddoush au §4).
5) [2–יט-ה] La consommation du Karpass ne nécessite pas d’être accoudé ; malgré tout si quelqu’un veut le manger accoudé il en a le droit.
6) [2–יט-ו] On n’a pas le droit de manger un Kazayth de Karpass (il faut en consommer moins) afin de ne pas se mettre dans une situation où il y a une discussion entre décisionnaires médiévaux [est-ce que la consommation juste avant le repas sera rendue quitte avec les actions de grâce après le repas ou non].
Comme les décisionnaires médiévaux discutent pour savoir si un Kazayth est le tiers (19.2 grammes) ou la moitié (28.8 grammes) du volume d’un « œuf » [Kabétsa], il faut a priori veiller à manger moins que le tiers du volume d’un œuf du Karpass (moins que 18.8 grammes). Malgré tout, a postériori, si quelqu’un a mangé un Kazayth ou plus de Karpass il ne fera pas la bénédiction après la consommation (Boré Néfashoth) car nous avons un grand principe « Lorsqu’il y a un doute s’il faut faire une bénédiction ou pas, on doit s’abstenir ».
Si quelqu’un s’est trompé et a dit la bénédiction « Boré Néfashoth » après avoir consommé le Karpass, malgré tout il ne refera pas la bénédiction « Boré Péri Haadama » avant de consommer le Maror.
7) [2–יט-ז] Selon nos maîtres les Rabbins Kabbalistes, il est bon de laisser du Karpass dans le plateau du Séder de Pessa’h jusqu’après avoir consommé du Maror afin que le plateau soit complet. Les sages donnent une allusion à cela à partir du verset (Psaumes Ch. 26, v2)
אֶרְחַץ בְּנִקָּיוֹן כַּפָּי; וַאֲסֹבְבָה אֶת-מִזְבַּחֲךָ ה׳.
Je me lave les mains en état de pureté: puissé-je faire le tour, ô Seigneur, de ton autel,
Le mot מִזְבַּחֲךָ « de ton autel » constitue les premières lettres des mots :
- מ: Matsa/Maror
- זְ: Zeroa’ (l’épaule)
- בַּ: Bétsa l’œuf
- ח: ‘Hazéreth/’Harosseth
- ך: Karpass.
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