XIV Le jeûne de Kippour pour un enfant, une femme enceinte, qui allaite ou qui a accouché et pour un malade (21§) – Torat Hamoadim
Jeûne de Kippour pour un malade
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Ci après la Table des matières complète du livre
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1) [2-יד-א] Un enfant qui est âgé de moins de 9 ans, c’est à dire qu’il n’a pas encore 9 ans révolus, que ce soit un garçon ou une fille, est dispensé de jeûner à Kippour. Il est également dispensé d’un jeûne de quelques heures. Même si cet enfant veut jeûner, on l’en empêche afin qu’il n’en arrive pas à être en danger. Les adultes sont responsables envers les enfants et doivent être extrêmement pointilleux pour qu’ils mangent et boivent tout ce dont ils ont besoin le matin de Kippour avant qu’ils n’aillent à la Synagogue.
Il est enseigné dans le Talmoud de Jérusalem (Yoma Ch. 6, loi 4) que Ribbi ‘Hiya bar Abba a dit : il y eut une fois le cas d’un homme qui allait en chemin le jour de Kippour, sa fille l’accompagnait. Elle lui dit : « Papa, je suis assoiffée ! » ; il répondit « attends un peu » ; elle revint à la charge et redit « Je suis assoiffée ! », il répondit « attends encore un peu ! ». Elle mourut !
On doit apprendre de là l’importance de ne pas laisser un enfant jeûner et terminer le jeûne le jour de Kippour, ou bien de faire un jeûne de quelques heures, lorsque cet enfant est âgé de moins de 9 ans.
2) [2-יד-ב] Un enfant qui est âgé de 9 ans (révolus) ou de 10 ans révolus, que ce soit un garçon ou une fille, on l’éduque à jeûner quelques heures. Comment procède-t-on ? Si cet enfant a l’habitude de manger à 8 heures le matin, alors on lui donne à manger le jour de Kippour à 9 heures. S’il a l’habitude de manger à 9 heures, alors on lui donne à manger le jour de Kippour à 10 heures. On fera en fonction des forces de l’enfant. Si l’enfant veut prolonger son jeûne et jeûner toute la journée, il ne faut pas le laisser faire, et il faut l’en empêcher.
Des parents qui ont un enfant âgé de 9 ou 10 ans, qui fait un jeûne de quelques heures, devront veiller à donner à manger à leur enfant immédiatement après la Amida de Sha’harith (prière du matin), car s’ils attendent après la lecture de la Torah, les enfants peuvent en arriver à être en danger (les personnes à la Synagogue vont se laisser « entraîner » dans la prière de Moussaf et il sera tard après Moussaf).
3) [2-יד-ג] Un enfant âgé de 11 ans révolus, que ce soit un garçon ou une fille, si ses parents savent qu’il est en bonne santé, et qu’il n’a aucune faiblesse ou maladie, qu’il peut jeûner et même finir le jeûne, alors il jeûne et finit le jeûne. Sinon (s’il n’est pas capable), il jeûne jusqu’à midi (moitié de la journée). S’il n’est pas capable de jeûner jusqu’à la mi-journée, il a le droit de manger même avant midi. Si le père ou la mère ont un doute pour savoir si leur fils ou leur fille est capable de finir le jeûne alors il faut le/la faire manger et il n’y a pas besoin d’interroger un médecin à ce sujet.
4) [2-יד-ד] Un garçon âgé de 13 ans révolus et une fille âgée de 12 ans révolus, et ont le signe d’âge adulte, c’est à dire qu’ils ont « deux poils » (au pubis), sont considérés comme des adultes à plein titre et doivent jeûner toute la journée et terminer le jeûne.
Si les parents craignent qu’ils en arrivent à être en danger à cause du jeûne, ils doivent demander à un médecin « spécialiste » (c’est à dire un médecin très compétent) avant le jour de Kippour, comme on le ferait pour une personne plus âgée (un adulte au sens commun du terme).
S’ils n’ont pas le signe de l’âge adulte (deux poils au pubis), bien qu’ils aient atteint les 13 ans révolus (pour un garçon) ou les 12 ans révolus (pour une fille), ils n’ont pas besoin de jeûner toute la journée par obligation de Torah mais doivent jeuner par ordre Rabbinique.
5) [2-יד-ה] Une femme enceinte ou qui allaite doit jeûner et terminer le jeûne pour Kippour sauf si la personne enceinte a des complications dans sa grossesse, et que le médecin dit que si elle jeûne il y a une crainte de mettre en danger de mort soit la mère soit l’enfant, dans ce cas elle est exemptée de jeûner.
De même, une femme qui allaite, dont le bébé ne veut prendre de lait que d’elle et le médecin dit que si elle jeûne le lait s’interrompra et elle ne pourra plus l’allaiter et il y a une crainte de mettre le bébé en danger, cette femme est exemptée de jeûner (dans un tel cas, dans la majorité des cas il suffit qu’elle boive et non qu’elle mange. Il est bien d’interroger le médecin à ce sujet).
6) [2-יד-ו] Une femme enceinte qui a senti l’odeur d’un aliment, et a très envie de le consommer, il est connu que si on ne lui donne pas à manger ce dont elle a fortement envie elle et le fœtus seront en danger, alors on chuchote à son oreille qu’aujourd’hui c’est Kippour, si elle se calme du fait de cette évocation et n’a plus envie c’est bien mieux, si non (elle a toujours envie) on lui donne à manger peu à peu [Nota Bene : moins que la quantité qui est passible de Kareth] jusqu’à ce qu’elle se calme (c’est à dire qu’on lui donne à manger peu à peu comme le ferait un malade, le cas du malade sera vu aux §14 et §15 du présent chapitre. Si l’aliment est un aliment interdit, on lui donne d’abord un peu de la sauce, si elle ne se calme pas on lui donne à manger de l’aliment lui-même).
Une fois que son esprit s’est apaisé, il lui est interdit de continuer à manger et elle doit terminer le jeûne. Cette halakha est valable qu’il s’agisse d’une femme dont le visage n’a pas pali (n’a pas mauvaise mine) du fait de l’odeur de l’aliment et c’est seulement elle qui dit qu’est a besoin de manger de cet aliment ou bien qu’il s’agisse d’une femme dont le visage a pali (a mauvaise mine) à cause de l’odeur de l’aliment et qui dit « je n’ai pas besoin », dans tous les cas il faut lui donner à manger de cet aliment.
De même, il n’y a pas de différence dans ce cas entre un aliment permis (Kasher) et un aliment interdit (non Kasher), dans tous les cas si elle a très envie de le manger on lui donne à manger y compris de la viande pas Kasher (on lui fait consommer d’abord de la sauce avant le corps de l’aliment comme vu plus haut dans le présent §).
De même, si un homme a senti un aliment, qu’il soit permis ou interdit, si son visage a pali du fait de cet aliment on lui fait consommer de cet aliment jusqu’à ce que son esprit s’apaise (toute personne qui a senti un aliment et en a fortement envie, que ce soit le jour de Kippour ou un autre jour de l’année, il crache la salive se trouvant dans sa bouche à ce moment là afin de ne pas en arriver à être en danger).
7) [2-יד-ז] Une femme qui vient d’accoucher, si elle est dans les trois jours après l’accouchement, est exemptée de jeûner le jour de Kippour, et même si elle dit qu’elle est capable de supporter le jeûne on ne l’écoute pas et elle doit manger le jour de Kippour (elle est obligée de manger). Qu’appelle-t-on « femme qui a accouché et est dans les trois jours après l’accouchement ? », il s’agit de toute personne qui a accouché dans les trois jours [c’est à dire dans les 72 heures] avant le jour de Kippour. Bien que de nos jours une partie des médecins considère qu’une femme qui vient d’accoucher et est dans les trois jours à partir de l’accouchement, peut jeûner et terminer le jeûne, malgré tout pour la halakha nous tenons comme nous l’ont enseigné nos Sages de mémoire bénie et elle ne doit pas jeûner.
De même une femme qui est « en travail » (sur le point d’accoucher), est exemptée de jeûner le jour de Kippour. De même, une femme qui a eu une fausse couche avant Kippour, a le même statut qu’une femme qui vient d’accoucher et est dans les trois jours après la fausse couche est exemptée de jeûner le jour de Kippour.
8) [2-יד-ח] Une femme qui vient d’accoucher, si elle est dans les sept jours après l’accouchement mais a dépassé les trois jours après l’accouchement : si elle dit qu’elle a besoin de manger, on lui donne à manger le jour de Kippour ; même si le médecin dit qu’elle n’a pas besoin de manger on lui donne à manger le jour de Kippour. Si elle dit qu’elle n’a pas besoin de manger on ne lui donne pas à manger.
Qu’appelle-t-on « femme qui a accouché et est dans les sept jours après l’accouchement ? » il s’agit de toute personne qui a accouché dans les sept jours [c’est à dire dans les 7 fois 24 heures] avant le jour de Kippour.
Si le médecin tranche que si elle jeûne elle encoure un danger, on lui donne à manger même si elle dit qu’elle n’a pas besoin de manger le jour de Kippour. S’il n’y a personne capable de dire si elle doit manger ou pas et qu’elle même ne sait pas si elle a besoin de manger alors (dans le doute) on lui donnera à manger.
Compléments
עובדיה חזון page רצ § ז: les jours que nous avons indiqués ci-dessus sont comptés à partir de l’heure de l’accouchement. Par exemple, si une femme a accouché le 7 Tishré à 4 heure de l’après midi (Kippour est le 10 Tishré), les trois jours se terminent le jour de Kippour à 4 heures de l’après midi. Avant ce moment, elle a le statut d’une femme qui vient d’accoucher et est dans les trois jours à partir de l’accouchement et donc ne jeûne pas du tout et elle DOIT manger (dans les conditions dans lesquelles un malade qui est en danger mange).
Dans ce contexte, on ne dit pas qu’une partie de la journée compte pour la journée entière et donc que le 7, 8 et 9 Tishré comptent trois jours (il n’en est rien et on compte 72 heures à partir de l’accouchement).
Une femme qui a accouché, et qui est entre trois jours et sept jours (7 fois 24 heures) à partir de l’accouchement, si elle dit explicitement qu’elle n’a pas besoin de manger, elle a alors le droit de jeûner. Si elle ne dit pas qu’elle n’a pas besoin de manger on lui donne à manger le jour de Kippour [le point rajouté par ce paragraphe est le cas où la femme se tait, alors on lui donne à manger]
עובדיה חזון page רצד § ח: les 3 jours et les 7 jours que nous avons indiqués ci-dessus sont comptés à partir de l’accouchement lui même et non à partir du moment où la dame est en sangs ou à partir du moment où elle est sur la table « de travail ».
עובדיה חזון page רצה § ט: une femme qui a fait une fausse couche, après 40 jours de grossesse et qui est dans les trois jours (72 heures) à partir de la fausse couche, doit manger (dans les mêmes conditions qu’un malade qui est en danger) même si elle dit qu’elle n’a pas besoin de manger. De trois jours à sept jours à partir de la fausse couche, si elle dit qu’elle a besoin de manger et même si elle se tait on lui donne à manger. Si elle dit qu’elle n’a pas besoin de manger elle a le droit de jeûner.
עובדיה חזון page רצה § י: une femme qui a fait deux fausses couches suite à un jeûne et qui est maintenant enceinte et pour laquelle les médecins affirment que les fausses couches sont dues au jeûne et la mettent en garde de ne pas jeûner pendant sa grossesse a le droit de manger pendant Kippour peu à peu (moins que les quantités déjà vues).
9) [2-יד-ט] Une femme qui vient d’accoucher, si elle est après les sept jours après l’accouchement son statut est identique à celui d’un malade qui n’est pas en danger et elle doit jeûner le jour de Kippour. Même si elle affirme qu’elle a besoin de manger car elle ressent encore les douleurs de l’enfantement, on ne lui donnera pas à manger.
Par contre, si elle affirme qu’elle doit manger car la « maladie » lui est pénible (pesante) elle a alors le même statut que les autres malades qui lorsqu’ils affirment qu’ils ont besoin de manger, mangent dans ces conditions.
10) [2-יד-י] Un malade pour lequel un médecin spécialiste (c’est à dire très compétent) affirme que si cette personne jeûne pendant Kippour alors il a lieu de craindre que cette personne soit en danger, alors il faut qu’elle mange le jour de Kippour, et même si le danger encouru n’est pas immédiat mais n’arrivera que plus tard, il faut que ce malade se nourrisse car sauver la vie d’une personne repousse toutes les Mitsvoth de la Torah comme l’ont appris nos sages de mémoire bénie dans le Talmoud (Yoma 85b) à partir du verset (Lévitique ch. 18 v5)
וּשְׁמַרְתֶּם אֶת-חֻקֹּתַי וְאֶת-מִשְׁפָּטַי, אֲשֶׁר יַעֲשֶׂה אֹתָם הָאָדָם וָחַי בָּהֶם: אֲנִי, ה׳.
Vous observerez donc mes lois et mes statuts, parce que l’homme qui les pratique obtient, par eux, la vie: je suis l’Éternel.
Le verset dit « obtient, par eux, la vie »: la vie et non la mort. Et même s’il y a un doute « de danger de mort » ce doute repousse Kippour.
Un malade qui mange à Kippour n’a pas du tout besoin de se repentir ni racheter le fait d’avoir mangé, car il n’y a aucun doute sur le fait qu’il n’a pas transgressé même le moindre doute de faute ; même la plus faible des plus faibles des fautes n’a pas été transgressée en mangeant le jour de Kippour et, au contraire, il a accompli une Mitsva en mangeant.
Si le malade veut être plus sévère envers lui-même et jeûner : il n’en a pas le droit. Si, malgré tout, il jeûne, non seulement il n’a pas accompli une Mitsva par un acte de piété (supplémentaire par rapport à l’obligation), mais encore il sera puni par le ciel pour avoir mis sa vie en danger alors qu’il ne devait pas le faire et devait manger ; par cet acte [de manger] il est passible de mort et c’est une Mitsva de faire comprendre cela à un malade en utilisant des arguments pour le raisonner et l’amener à comprendre ce qu’il faut faire ; des érudits et sages en Torah devront le visiter afin de le convaincre et qu’il revienne à la raison [et espérons qu’il guérira].
Compléments Jeûne de Kippour pour un malade
עובדיה חזון page רפּז § ו: un malade que le médecin a prévenu qu’il ne devait pas jeûner sous peine de voir sa maladie s’aggraver et qu’il n’en vienne à être en danger, même s’il s’agit d’un médecin non-juif, et même si le malade affirme qu’il n’a pas besoin de manger, devra manger et boire peu à peu moins que la quantité donnant le Kareth. Dans un cas où il y a une crainte d’un doute de danger (le danger n’est pas sûr) le malade n’a pas le droit d’être plus exigeant vis-à-vis de lui même et de jeûner car il est écrit dans la Torah
וּשְׁמַרְתֶּם אֶת-חֻקֹּתַי וְאֶת-מִשְׁפָּטַי, אֲשֶׁר יַעֲשֶׂה אֹתָם הָאָדָם וָחַי בָּהֶם: אֲנִי, ה׳.
Vous observerez donc mes lois et mes statuts, parce que l’homme qui les pratique obtient, par eux, la vie: je suis l’Éternel.
C’est à dire « vit par eux » et non « meurt par eux » [Talmoud Yoma 85b] ; de plus il est écrit (Genèse Ch. 9 v. 5)
וְאַךְ אֶת-דִּמְכֶם לְנַפְשֹׁתֵיכֶם אֶדְרֹשׁ, מִיַּד כָּל-חַיָּה אֶדְרְשֶׁנּוּ; וּמִיַּד הָאָדָם, מִיַּד אִישׁ אָחִיו–אֶדְרֹשׁ, אֶת-נֶפֶשׁ הָאָדָם.
Toutefois encore, votre sang, qui fait votre vie, j’en demanderai compte: je le redemanderai à tout animal et à l’homme lui-même, si l’homme frappe son frère, je redemanderai la vie de l’homme.
Celui qui voudrait jeûner tout de même ne ferait strictement aucun acte de piété, tu apprends de là que les lois de la Torah ne sont que miséricorde et bonté et de paix dans le monde, comme il est écrit (Proverbes Ch. 3, v17)
דְּרָכֶיהָ דַרְכֵי-נֹעַם; וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ שָׁלוֹם.
Ses voies sont des voies pleines de délices, et tous ses sentiers aboutissent au bonheur.
[Rambam Lois sur Shabbath Chapitre 2, loi 3]
11) [2-יד-יא] Si un médecin spécialiste (c’est à dire très compétent en ce domaine) affirme que si une personne jeûne pendant Kippour alors il a lieu de craindre que cette personne se mettre en danger et que le malade dit qu’il ressent qu’il peut jeûner et qu’il ne sera pas en danger alors il faut suivre l’avis du médecin [on écoute le médecin et non le malade] et ce malade doit manger à Kippour.
Il n’y a aucune différence à ce propos entre un médecin juif ou non-juif (on écoute le médecin). Même si le médecin est un juif « laïque » (qui ne respecte pas les Mitsvoth) il faut suivre l’avis du médecin.
Si on craint que le médecin juif ne respecte pas la Torah par opposition au judaïsme (et non par intérêt ou lié à des circonstances personnelles) et que c’est clair que non seulement il lui importe peu que le malade qui respecte les Mitsvoth mange à Kippour mais qu’au contraire il veut faire tomber le malade [qui ne serait pas en danger] et le faire manger alors que ce malade ne présente pas de risque de danger, il ne faut pas se précipiter pour tenir compte de l’avis de ce médecin mais prendre conseil auprès d’un autre médecin qui respecte les Mitsvoth ou au moins auprès d’un médecin qui ne transgresse pas les Mitsvoth par opposition au judaïsme mais transgresse par intérêt et n’a aucune volonté de pousser les autres à manger à Kippour.
12) [2-יד-יב] Si le médecin affirme que le malade peut supporter le jeûne de Kippour et qu’il ne présente aucun risque d’arriver à être en danger et, par contre, le malade affirme que bien qu’il sait que c’est Kippour il ne peut pas jeûner et craint d’arriver à se mettre en danger [donc opposition entre l’avis du médecin et l’avis du malade : qui suit-on ?] dans ces conditions on suit l’avis du malade et même si 100 médecins fixent [affirment] que le malade peut jeûner et qu’il n’y a aucun doute qu’il présente un risque d’arriver à être en danger et que le malade affirme qu’il ne peut pas jeûner on suit l’avis du malade, comme le dit le verset (Proverbes Ch. 14)
לֵב—יוֹדֵעַ, מָרַּת נַפְשׁוֹ; וּבְשִׂמְחָתוֹ, לֹא-יִתְעָרַב זָר.
Le cœur seul sent l’amertume qui l’envahit; de même ses joies, l’étranger n’y est pour rien.
13) [2-יד-יג] S’il y a deux médecins, l’un affirmant que ce malade doit manger et que s’il ne mange pas il y a lieu de craindre que le malade se mette en danger, et l’autre affirmant que le malade ne se mettra pas en danger s’il jeûne, et que le malade ne dit rien ou s’il indique qu’il ne peut pas se prononcer (il ne sait pas) : on suit l’avis du médecin qui affirme qu’il faut manger .
Si il y a deux médecins, l’un affirmant que ce malade doit manger et que s’il ne mange pas il y a lieu de craindre que le malade se mette en danger, et l’autre affirmant que le malade ne se mettra pas en danger s’il jeûne, et que le malade dit qu’il ressent qu’il n’a pas besoin de manger : on ne donne pas à manger au malade.
De même s’il y a trois médecins, l’un affirmant que ce malade doit manger et que s’il ne mange pas il y a lieu de craindre que le malade se mette en danger, et les deux autres affirmant que le malade ne se mettra pas en danger s’il jeûne, et que le malade ne dit rien ou s’il indique qu’il ne peut se prononcer (il ne sait pas) : on ne donne pas à manger au malade.
Si deux médecins affirment que ce malade doit manger et que s’il ne mange pas il y a lieu de craindre que le malade se mette en danger on donne à manger au malade, même si 100 médecins affirment que le malade n’a pas besoin de manger, et même si le malade se joint aux 100 médecins et affirme qu’il n’a pas besoin de manger.
Si le malade affirme qu’il n’a pas besoin de manger et que le médecin indique qu’il a un doute s’il y a lieu de penser que le malade pourrait se mettre en danger s’il jeûne ou non, alors (dans le doute) on donne à manger au malade.
Si le médecin affirme que le malade n’a pas besoin de manger et que le malade lui-même a un doute sur son besoin de manger ou non, alors on ne donne pas à manger au malade.
Si le médecin doute car il ne connaît pas cette maladie, l’avis de ce médecin n’est pas déterminant et il a le même poids que n’importe quelle autre personne qui n’est pas médecin
14) [2-יד-יד] Lorsqu’on donne à manger à un malade le jour de Kippour, il faut le faire manger peu à peu et moins que les quantités (vues au chapitre 12) qui donnent la sanction de Kareth, c’est-à-dire moins que « Kakoteveth Haggassah » (une grosse datte) consommée en moins de la durée de « Akhilat Pérass ». Car, du fait qu’il n’y a de sanction de Kareth (retranchement), si une personne en bonne santé mange à Kippour, qu’à partir du moment où cette personne consomme la quantité « Kakoteveth Haggassah » dans un temps inférieure (ou égal) à « Akhilat Pérass », et même s’il y a un interdit de la Torah à consommer une quantité infime (comme vu au chapitre 12 §1 et 4), il y a lieu de donner à manger de cette manière à un malade afin qu’il ne puisse pas y avoir de peine de Kareth (c’est une barrière).
Malgré tout, si un médecin spécialiste (c’est à dire très compétent) affirme que le malade doit manger tout de suite, la quantité de « Kakoteveth Haggassah » ou plus (sinon il risque de se mettre en danger), alors on donne à manger au malade selon les directives du médecin.
15) [2-יד-טו] Comment procède-t-on pour donner à manger à un malade le jour de Kippour moins que la quantité pour laquelle il y a la sanction de Kareth ?
- On prépare la veille de Kippour des petites portions d’aliments d’un poids inférieur à 30 grammes chacune. Lorsque le malade a besoin de manger on lui donne une portion (de moins de 30 grammes) à consommer. Il attend après cette consommation 10 minutes et consomme ensuite une autre portion (de moins de 30 grammes) ; il patiente ensuite 10 minutes et prendra une troisième portion et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il termine son repas (ce dont il a besoin).
16) [2-יד-טז] Si le malade sait parfaitement qu’après avoir consommé une ou deux portions le danger est passé et que le médecin dit également que le patient n’est plus en danger, ce malade n’a plus le droit de consommer quoi que ce soit le jour de Kippour [de la fin de sa consommation jusqu’à la fin du jeûne].
17) [2-יד-יז] Si on a oublié de peser les portions nécessaires à un malade qui est en danger la veille de Kippour (avant l’entrée du jeûne), il est permis de peser ces portions pendant Kippour, à condition qu’il n’y ait aucun système électrique dans la balance.
18) [2-יד-יח] Lorsqu’on fait boire un malade qui est en danger le jour de Kippour il faut le faire boire peu à peu et moins que les quantités (vues au chapitre 12) qui donnent la sanction de Kareth (retranchement), c’est à dire moins que « mélo logmav » bu en moins que le temps qu’une personne « moyenne » mettrait pour boire un Réviîth. La quantité « mélo logmav » pour un être humain moyen est la majorité d’un « réviîth » ce qui fait environ 44 grammes.
En conséquence, le malade devra boire 40 grammes puis attendre 5 minutes, boire à nouveau 40 grammes etc. jusqu’à ce qu’il boive tout ce dont il a besoin.
Si le malade ressent une soif intense, il a le droit de boire avec une grande cuiller, cuillerée après cuillerée [sans interruption autre que la normale habituelle] et même si ainsi il boit le contenu d’un grand verre c’est permis [dans ce cas de soif intense] mais à condition de ne jamais boire la majorité d’un Réviîth [40 grammes] d’un seul coup.
Malgré tout, si un médecin spécialiste prescrit qu’il faut que le malade boive immédiatement, sans la moindre attente, la majorité d’un Réviîth ou plus et s’il ne le fait pas ce malade risque d’être en danger, alors on le fait boire comme le médecin l’a prescrit.
Si le malade ressent qu’après avoir bu une ou deux fois 40 grammes le danger n’existe plus ou, de même, si le médecin affirme que le danger est passé, ce malade n’a plus le droit de boire jusqu’à la fin de Yom Kippour.
19) [2-יד-יט] Un malade qui est en danger et qui mange à Kippour des morceaux de pain, s’il mange plus que 27 grammes dans le temps de «Akhilat Pérass », il doit se laver les mains jusqu’aux poignets (et pas seulement les phalanges) mais ne doit pas faire la bénédiction faite lorsqu’on se lave les mains pour le repas על נטילת ידים [on ne fait cette bénédiction que lorsqu’on mange une quantité supérieure à un Kabeitsa soit environ 56 grammes en moins du temps « Akhilat Pérass »]. Il fera la bénédiction sur le pain avant d’en consommer.
Après avoir consommé le premier morceau (de trente grammes) il attendra dix minutes pour consommer le second morceau. Il n’aura pas besoin de se relaver les mains s’il n’a pas détourné son attention du fait de manger et, de même, il n’a pas besoin de refaire la bénédiction sur le pain (malgré l’interruption de 10 minutes mais à condition de ne pas avoir détourné son esprit de manger). Après avoir fini de manger, il devra faire les actions de grâce après le repas (Birkath Hammazon) car il a consommé la quantité requise pour faire ces actions de grâce.
Dans les actions de grâce après le repas, il lui faudra dire יעלה ויבוא (comme à Rosh Hodesh ou bien pendant les jours de fête) et dans ce texte dire ביום הכפּורים הזה, ביום סליחת העוון הזה ; s’il oublie de dire יעלה ויבוא il ne revient pas en arrière dans les actions de grâce. Si Kippour est un Shabbath alors il faut dire également, dans les actions de grâce après le repas, comme pour tous les Shabbath רצה והחליצנו. S’il oublie de dire רצה והחליצנו, il ne revient pas en arrière dans les actions de grâce.
Un malade qui mange le jour de Kippour ne doit pas faire le Qiddoush sur un verre de vin, même si Kippour est un Shabbath.
20) 2-יד-כ] Une personne très âgée qui sera affaiblie à cause du jeûne, a le même statut qu’un malade qui est en danger, et même si cette personne âgée n’a pas de maladie « intérieure » elle doit manger pendant Kippour
21) [2-יד-כא] Un malade qui est en danger et doit avaler des médicaments le jour de Kippour a le droit de les avaler, que les médicaments aient un goût très amer et soient donc impropres à la consommation ou bien que ces médicaments soient propres à la consommation.
S’il lui est impossible d’avaler les médicaments sans les accompagner d’eau, il a le droit de les accompagner d’un peu d’eau. Il faudra veiller à avaler des petites gorgées d’eau de moins que « la majorité d’un réviîth » en une seule fois.
Si ces médicaments qui sont aptes à être consommés (un bon goût par exemple) peuvent être remplacés par d’autres qui sont amers, il est bon de les remplacer par ceux qui sont amers.
Un malade qui n’est pas en danger et qui doit prendre des médicaments le jour de Kippour, si ces médicaments sont très amers et ne sont pas aptes à être consommés, cette personne a le droit de les prendre sans eau. Si ces médicaments sont aptes à être consommés on les enveloppera avec un « papier » fin (ou bien avec du nylon fin dans lequel nous avons l’habitude de nos jours de mettre de la poudre de médicament) et d’avaler ces médicaments avec le « papier ».
S’il est possible de remplacer ces médicaments par des suppositoires (par voie rectale) il vaudra mieux utiliser cette dernière sorte de médicaments.
Complément concernant le jeûne de Kippour pour un malade et la manière de s’alimenter pendant Kippour
עובדיה חזון page רצז § Un malade ou une femme qui vient d’accoucher qui ont le droit de manger à Kippour doivent manger peu à peu et moins que la quantité (donnant le Kareth). La quantité donnant le Kareth est « Kakotéveth Haggassa » (un grosse datte) qui est deux tiers d’un œuf moyen ce qui fait 18 Dirham (chaque dirham valant 3,2 grammes). Dans la pratique, on a l’habitude de donner à manger à un malade (qui est en danger) ou à une femme qui vient d’enfanter trente grammes de pain avec un accompagnement (le tout faisant 30 grammes et étant pesé avant l’entrée de Kippour).
En ce qui concerne la boisson il faut évaluer « mélo logmav » (comme le volume pour remplit les joues) c’est à dire que si on fait pencher l’eau d’un côté on a l’impression que les joues sont pleines. On évalue cette quantité en fonction de la taille de l’individu ; cette quantité est moins que la majorité du’un réviîth et pour un homme moyen elle est d’environ 40 grammes.
Entre chaque consommation (de trente grammes) on doit laisser passer le temps de « Akhilat Pérass » afin que ces consommations ne s’additionnent pas. Entre chaque acte de boire il suffit, d’après la loi stricto-sensu, de laisser passer le temps de boire un réviîth pour un homme moyen (comme le tranche Maran dans le Shoul’han Âroukh dans son affirmation [Sétam]) mais il vaut mieux attendre entre chaque acte de boire le temps « Akhilat Pérass », c’est à dire 9 minutes (comme l’indique Maran au Chapitre 618 §68).
Nous avons l’habitude que, si un malade [qui est en danger] ou une femme enceinte commence à manger le matin à 8 Heures il prend un morceau de moins de trente grammes (de pain) et le consomme, il doit attendre alors jusqu’à 8H10 afin de pouvoir consommer le second morceau de pain ; à 8H20 il consommera un autre morceau de pain (de trente grammes) et ainsi les quantités ne s’additionnent pas (pour donner la quantité passible de Kareth). Si les médecins disent que le malade doit manger et boire normalement et qu’il n’est pas suffisant qu’il mange peu à peu (moins que les quantités indiquées plus haut) on lui donne à manger et à boire selon tout son besoin.
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