X Lois et Minhaguim de la veille de Yom Kippour (13§) – Torat Hamoadim
veille de Yom Kippour
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1) [2–י-א] Nous avons l’habitude d’augmenter les Séli’hoth la veille de Yom Kippour à l’aube. On dit les confessions et « Néfilath Appaym » dans les Séli’hoth. Par contre, aux prières du matin et de l’après midi on ne dit pas les confessions ni « Néfilath Appaym ». De même, on ne dit pas le psaume יענך ה » ביום צרה ni le psaume תפילה לדוד [comme une veille de fête]. Les Ashkénazim ont l’habitude de ne pas dire מזמור לתודה pendant la prière du matin, la veille de Kippour, car lorsque le Beth Hammiqdash existait, on n’amenait pas de sacrifice de remerciement קרבן תודה la veille de Kippour car il était interdit de le manger le jour de Kippour et on n’amène pas de sacrifice si son temps de consommation est réduit (par rapport à son temps normal) car on n’a pas le droit d’amener un sacrifice qui pourrait devenir impropre (« passoul ») [il se pourrait que du fait du temps réduit, par rapport à son temps normal pour le consommer, il ne soit pas consommé complètement ce qui le rendrait impropre].
Cependant, l’habitude de la majorité des communautés séfarades est de dire מזמור לתודה pendant la prière du matin, la veille de Yom Kippour, et tel est le Minhagh à Jérusalem. Certains ont l’habitude de ne pas dire אבינו מלכנו (Avinou Malkénou – Notre Père ; notre Roi) cependant l’habitude de la majorité des communautés Séfarades est de dire אבינו מלכנו aux prières du matin et de l’après midi la veille de Kippour ; et telle est l’habitude à Jérusalem. On a l’habitude de procéder à une cérémonie d’annulation des vœux la veille de Kippour après les Séli’hoth.
2) [2–י-ב] C’est un beau Minhagh que de s’immerger dans le Miqweh la veille de Yom Kippour. Il ne faut pas faire de bénédiction sur cette immersion.
Celui qui ne peut pas s’immerger au Miqweh parce qu’il est faible ou pour toute autre raison équivalente, il est bon qu’il fasse couler sur son corps 9 Qabin d’eau (c’est à dire 12 litres et demi) et, comme il n’y a pas d’obligation par la halakha de faire cette immersion au Miqweh, il est possible de faire ainsi même avec la douche. C’est à dire qu’on pourra se mettre sous la douche ouverte jusqu’à ce que s’écoule sur notre corps les 12 litres et demi d’eau.
Il est possible de faire cette immersion au Miqweh (ou mettre 9 Qabin d’eau sur soi) avec de l’eau chaude. Les lois du Miqweh comme le fait qu’il n’y ait rien sur la peau qui empêche l’eau de venir sur le corps ne sont pas applicables dans ce cas car cette immersion au Miqweh n’est pas une obligation formelle mais simplement un ajout.
Les officiants devront être plus attentifs dans cette immersion dans le Miqweh.
3) [2–י-ג] Certains ont l’habitude de faire les confessions alors qu’ils sont dans le Miqweh, et il est bon de nos jour de ne pas procéder ainsi car, comme les Miqweh de nos jours sont chauds, la pièce du Miqweh a ainsi le même statut que les toilettes dans lesquels il est interdit de penser à des propos de Torah (comme une confession). Même si on ne mentionne pas le nom de D.ieu dans la confession, il faut éviter de dire cette confession dans le Miqweh puisque cela touche à une Mitsva qui est le fait de prendre sur soi la Téshouva, et il ne faut pas procéder ainsi dans un tel Miqweh (qui a un statut de toilettes).
4) [2–י-ד] Certains ont l’habitude que toute l’assemblée se frappe (l’un l’autre) 39 coups avec une petite lanière (une ceinture) la veille de Kippour. Celui qui est frappé se confesse à ce moment là. La personne qui frappe dira trois fois le verset (Psaume 78 v38) qui comporte 13 mots
וְהוּא רַחוּם, יְכַפֵּר עָוֹן וְלֹא-יַשְׁחִית: וְהִרְבָּה, לְהָשִׁיב אַפּוֹ; וְלֹא-יָעִיר, כָּל-חֲמָתוֹ.
Mais lui, plein de miséricorde, pardonne les fautes, pour ne pas consommer des ruines; bien souvent il laisse sa colère s’apaiser, et n’a garde de déchaîner tout son courroux.
Celui qui frappe veillera à ne pas frapper fort. Cette habitude a été prise afin qu’ainsi chacun fasse Téshouva sur les fautes qu’il a commises. Ce Minhagh n’est pas répandu partout et chaque communauté fera selon son Minhagh.
5) [2–י-ה] On fait la prière de l’après midi (Min’ha), la veille de Yom Kippour, alors qu’il fait encore grand jour et avant le repas d’interruption (סעודת המפסקת Seôudath Hammafséqeth). Un particulier doit faire les confessions à la fin de la Âmida. On a l’habitude de faire toutes les confessions et le Âl ‘Hétt על חטא [sur les péchés] comme on le fait dans les prières durant le jour de Kippour lui-même (voir plus loin les lois des prières du jour de Kippour et les détails sur les confessions et le Âl ‘Hétt). Les sages ont institué de se confesser la veille de Kippour avant le repas d’interruption car il y a lieu de craindre que quelqu’un ait des problèmes pendant le repas d’interruption et ne puisse plus se confesser par la suite.
6) [2–י-ו] Pendant la סעודת המפסקת Seôudath Hammafséqeth (repas d’interruption) qui est le dernier repas pris avant Kippour certains ont l’habitude de tremper le pain (du Motsi c’est à dire le pain sur lequel nous faisons la bénédiction avant de consommer le pain) dans du sucre. Malgré tout, il est bien de le tremper également dans du sel. Il faut s’arrêter de manger et de boire alors qu’il fait encore jour, car c’est une Mitsva de la Torah de rajouter du temps profane (la veille de Kippour) au temps sacré (qui est Kippour). Les femmes doivent également rajouter du temps profane au temps sacré et tel est l’usage répandu de nos jours.
Une femme qui ne sait pas qu’il faut rajouter du temps profane au temps sacré, il faudra la sensibiliser à cela et l’amener à respecter la Halakha.
Cette loi qui nous ordonne de rajouter du temps profane au temps sacré concerne tous les cinq interdits de Kippour (qui sont : Manger, Boire, se laver, s’oindre d’huiles/parfums/onguents, porter des chaussures en cuir, avoir des relations conjugales). Il faut rajouter du temps profane au temps sacré également pour l’interdiction de faire tout travail et même pour les travaux interdits par ordre Rabbinique. Le temps qu’il faut rajouter n’a pas de quantité définie, on peut rajouter un peu ou beaucoup mais le tout est de s’arrêter (de faire ces interdits) avant le coucher du soleil (החמה שקיעת Shéquiâh). Nous avons l’habitude de débuter ce moment d’ajout du temps profane au temps sacré environ un quart d’heure (ou vingt minutes) avant le coucher du soleil החמה שקיעת .
7) [2–י-ז] Si quelqu’un a terminé de manger alors qu’il fait encore bien jour et a considéré, mentalement, qu’il commençait à jeûner. Si, par la suite, il souhaite à nouveau manger, il a le droit de le faire mais à condition qu’il n’ait pas encore pris le jeûne sur lui explicitement.
8) [2–י-ח] Il est permis d’enfouir une « casserole » chaude depuis la veille de Kippour pour consommer à la sortie de Kippour ; les Ashkénazim sont plus stricts en ce cas (interdisent).
9) [2–י-ט] Une région dans laquelle on a l’habitude d’allumer des lumières (comme les lumières de Shabbath) on continuera à allumer ; une région dans laquelle on n’a pas l’habitude d’allumer, on n’allume pas.
Dans les dernières générations, l’habitude s’est répandue dans presque toutes les communautés juives d’allumer des lumières la veille de Kippour pour les besoins de la nuit de Kippour. Cependant, dans une ville où l’habitude est de ne pas allumer la veille de Kippour on n’allumera pas. Dans une ville nouvelle il y a lieu de prendre l’habitude d’allumer des lumières la veille de Kippour.
Si Kippour tombe un vendredi soir alors on doit allumer les lumières dans tout endroit.
10) [2–י-י] Dans un endroit où on a l’habitude d’allumer des lumières la veille de Kippour on fait une bénédiction avant l’allumage en prononçant le nom de D.ieu
ברוך אתה ה » אלוקינו מלך העולם אשר קדשנו במצותיו וצונו להדליק נר של יום הכפּורים
Tu es source de bénédiction, Eternel, notre D.ieu Roi du monde qui nous a sanctifié par Ses commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière du jour de Kippour.
Malgré tout, dans une région où il n’y a pas un Minhagh clair d’allumer les lumières la veille de Kippour on ne fera pas de bénédiction. (Et il faut d’abord faire la bénédiction et ensuite allumer les lumières ; il faut procéder ainsi également pour les lumières de Shabbath. L’habitude des Ashkénazim est que les femmes allument d’abord, la veille de Kippour, et ensuite font la bénédiction comme elles le font pour le Shabbath. Chaque endroit fera selon son habitude).
11) [2–י-יא] Une femme ne doit pas faire la bénédiction Shéhé’héyanou au moment de l’allumage des lumières la veille de Kippour, car cette bénédiction est faite uniquement pour l’honneur du jour de Kippour lui-même (comme indiqué dans le Talmoud Êrouvin 40b) et si elle fait celle bénédiction de Shéhé’héyanou alors elle prend sur elle le jour de Kippour [et ses interdits] (c’est à dire qu’elle fait entrer Kippour au moment de cette bénédiction) et conséquemment elle ne peut plus allumer les lumières (dans l’habitude des communautés Séfarades qui font la bénédiction sur les lumières avant l’allumage des lumières)).
Il faudra penser à se rendre quitte de cette bénédiction de Shéhé’héyanou au moment où elle est dite à la Synagogue ; cette bénédiction est faite au moment où on sort les rouleaux de la Torah à Kol Nidré.
Malgré tout, si une femme veut faire la bénédiction Shéhé’héyanou au moment de l’allumage des lumières, elle fera cette bénédiction après avoir fini d’allumer. Il faudra qu’elle fasse attention à enlever ses chaussures en cuir avant de dire Shéhé’héyanou (et de même il lui est interdit de manger, de boire, de faire tout travail interdit après avoir dit Shéhé’héyanou, puisqu’elle a reçu sur elle avec cette bénédiction l’ajout du temps profane au temps sacré et Kippour est donc entré).
12) [2–י-יב] C’est une Mitsva d’allumer des lumières en l’honneur de Kippour dans les synagogues et les maisons d’étude. De même, il faut allumer les lumières dans les chambres des malades et dans les couloirs sombres. Certains ont l’habitude d’allumer une lumière pour chaque personne. De même certains ont l’habitude d’allumer des lumières pour l’élévation de l’âme des défunts.
13) [2–י-יג] Les sages ont enseigné (Talmoud Shabbath 119a) à propos du verset (Isaïe Ch. 58 v. 13) לִקְדוֹשׁ ה״ מְכֻבָּד la sainte journée de l’Eternel, que cette « sainte journée » est le jour de Kippour, pendant lequel on ne mange pas et on ne boit pas ; la Torah nous enseigne d’honorer ce jour par des vêtements propres. En conséquence chacun doit se vêtir de beaux vêtements propres en l’honneur de Kippour.
Certains Ashkénazim ont l’habitude de revêtir un vêtement blanc le jour de Kippour (le Kittel). Même un repentant (Baâl Téshouva) qui se « vêt de sacs toute l’année » pour racheter ses fautes ne devra pas les revêtir le jour de Kippour mais devra porter de beaux vêtements.
On pose une belle nappe à table pour Kippour comme on le fait pour Shabbath.
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