X Lois concernant les prières le 9 Av (23 §)
Prières 9 Av
Ci après la Table des matières complète du livre
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Lois concernant les prières pendant le jour du jeûne du 9 Av.
1) [2-י-א] Pendant le jeûne du 9 Av on s’assoie par terre à la synagogue, le soir comme le jour et ce jusqu’à la prière de Min’ha (celle de l’après-midi). Nous avons l’habitude d’être plus souple et de permettre de s’asseoir sur des chaises après la mi-journée mais il faut d’abord avoir terminé de lire le Livre des Lamentations (Eikha) et les Qinoth (lamentations).
2) [2-י-ב] Dans l’essence de la loi, il est permis de s’asseoir à même le sol d’un sol recouvert (parquet, dalles …et non sur la terre naturelle) sans mettre un intermédiaire entre soi et le sol ; malgré tout il est bon d’être plus strict et mettre un vêtement ou un tapis entre soi et le sol.
Il est permis de s’asseoir sur un petit tabouret ou sur des coussins ou des couvertures dont la hauteur (totale) est inférieure à 8 centimètres. Quelqu’un pour qui cela serait difficile, comme par exemple une personne âgée qui est faible, a le droit de s’asseoir sur un petit tabouret ou des coussins ou des couvertures dont la hauteur (totale) est inférieure à 24 centimètres.
3) [2-י-ג] On est tenu de se lever devant son père ou devant un sage en Torah même le jour du jeûne du 9 Av, même si tout le monde est en deuil et assis par terre. De même on est tenu de se lever devant le Séfer Torah (lue le matin et l’après midi lors des prières du 9 Av).
4) [2-י-ד] On a l‘habitude de n’allumer qu’une seule lumière à la synagogue le soir du 9 Av afin d’y lire le livre des Lamentations (Eikha) ou les Qinoth (poèmes de lamentations). Malgré tout, si toute l’assemblée lit Eikha (le livre des lamentations) et les Qinoth en même temps que l’officiant (à voix basse ou à voix haute) on a l’habitude d’être tolérant et d’allumer tout ce qui est nécessaire afin que l’assemblée puisse lire le livre des Lamentations et les Qinoth.
5) [2-י-ה] On a l’habitude d’ôter la tenture du Tabernacle (là où se trouvent les sifré Torah) pendant le jeûne du 9 Av car il est dit dans le livre des Lamentations (Ch. II, v. 17) :
עָשָׂהה׳אֲשֶׁר זָמָם, בִּצַּע אֶמְרָתוֹ אֲשֶׁר צִוָּהמִימֵי-קֶדֶם–הָרַס, וְלֹא חָמָל; וַיְשַׂמַּח עָלַיִךְ אוֹיֵב, הֵרִיםקֶרֶן צָרָיִךְ
L’Eternel a fait ce qu’il avait résolu; il a accompli son arrêt qu’il avait rendu dès les temps antiques; il a démoli sans ménagement; il a excité à ton sujet la joie de l’ennemi, grandi la puissance de tes adversaires
Le midrash explique בִּצַּע אֶמְרָתוֹ « a accompli son arrêt » (par un jeu de mots) בּזע פּרפוריה, c’est à dire si on peut s’exprimer ainsi qu’Haquadosh Baroukh Hou a « déchiré ses vêtements ».
Avant la prière de Min’ha, du jour du jeûne du 9 Av, on remet la tenture à sa place.
Dire Na’hem נחם (console) pendant le jeûne du 9 Av.
6) [2-י-ו] Le Minhagh des Séfaradim et des juifs orientaux est en conformité avec l’avis de Maran, l’auteur du Shoul’han Âroukh et des plus grands décisionnaires postérieurs à lui qui est de dire « Na’hem » נחם (Console) aux trois prières, du soir, du matin et de l’après-midi du jeûne du 9 Av. L’officiant, également, dit נחם à voix haute pendant la répétition de la Âmida (le matin et l’après-midi). Le Minhagh des Ashkénazim est de ne dire נחם que lors de la prière de l’après-midi : (Min’ha).
Note du traducteur : l’usage des communautés d’Afrique du Nord est de ne dire נחם que dans la prière de l’après midi (voir Âlé Hadass P. 402, Nahagou Haâm de Ribbi David Ôvadia page 114 §16).
7) [2-י-ז] On conclut la bénédiction נחם, par
בָּרוּךְ אַתָּה ה׳, מְנַחֵם צִיּוֹן בְּבִנְיַן יְרוּשָׁלַיִם
Source de Bénédictions, Tu es, Eternel, qui console Sion par (dans) la construction de Jérusalem.
Si quelqu’un conclut cette bénédiction par « Boné Yéroushalaym » (comme tous les jours), il est quitte. Il ne faut pas conclure cette bénédiction par מְנַחֵם צִיּוֹן ובונה יְרוּשָׁלַיִם .
Si quelqu’un a oublié נחם et s’en souvient avant d’avoir dit בּונה ירושלים, il dira נחם dans שמע קולנו après avoir dit עננו, il terminera la bénédiction par שומע תפילה comme d’habitude ; si la personne l’oublie également à cet endroit il le dira dans רצה à l’endroit où on dit habituellement יעלה ויבוא. Si, à nouveau il l’oublie et ne le dit pas à cet endroit, il le dira à la fin de la Âmida après אלקי נצור avant le dernier יהיו לרצון. Si à nouveau il oublie, il ne reviendra pas en arrière dans la Âmida.
Note du traducteur : il existe une autre version de la fin de cette bénédiction. Le Grand Rav Ôvadia Yossef tranche pour la version présentée ici.
8) [2-י-ח] Le texte précis de נחם (Console) qui est entre nos mains a une origine sainte et a été rédigé par nos maitres les Sages de la « Grande Assemblée » (bien avant la destruction du second Temple) ; en conséquence il est formellement interdit « de le réparer » et de modifier sa rédaction ou de retirer certains mots qui y figurent comme par exemple (retirer) « la ville détruite et déshonorée et endeuillée et désertée ». Et de plus, par nos nombreuses fautes, la vielle ville de Jérusalem est toujours pleine d’abominations idolâtres (des représentations humaines), les alentours de l’endroit où se trouvait le Beth Hamikdash sont emplis d’Ismaélites, et à l’endroit du Beth Hamikdash ont été édifiées des mosquées.
A part cela, l’atmosphère spirituelle de la ville de Jérusalem est tombée bien bas, puisque des milliers et des dizaines de milliers d’habitants de Jérusalem ne respectent pas la Torah et les Miçwoth, éduquent leurs enfants sans Torah et sans Miçwoth. Le pouvoir est entre les mains des tribunaux laïques qui ont le même statut que les cours de justice des gentils. De plus, « les murailles de la pudeur ont été détruites » ; la sainteté du Shabbath est bafouée etc. etc.
Dire עננו pendant le jeûne du 9 Av.
9) [2-י-ט] Celui qui jeûne pendant le jeûne du 9 Av doit dire עננו. L’habitude des Séfaradim et des juifs orientaux est de le dire dans toutes les prières du jeûne. Un particulier (pas l’officiant) qui jeûne dit עננו dans sa prière et doit le dire au milieu de la bénédiction קולנו שמע (écoute notre voix) et termine la bénédiction comme d’habitude בָּרוּךְאַתָּהה׳, שׁוֹמֵעַתְּפִלָּה.
L’officiant lors de la répétition de la Âmida, le matin et l’après-midi, dit une bénédiction à part entière (une supplémentaire par rapport à d’habitude) entre la bénédiction ישראל גואל et la bénédiction רפאנו et lorsqu’il dit עננו clôturera ce passage en disant בּרוך אתה ה׳ הָעוֹנֶה לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּעֵת צָרָה. Certains Ashkénazim ont l’usage de terminer cette bénédiction par הָעוֹנֶה בְּעֵת צָרָה ; tel est également l’usage des juifs d’origine Yéménite.
Les Ashkénazim ont l’habitude de ne dire עננו que lors de la prière de l’après-midi (Min’ha) le jour du jeûne du 9 Av, et seul l’officiant dit עננו, dans une bénédiction à part entière, également lors de la répétition de la prière du matin (Sha’harith).
Voir plus haut au Chapitre III où nous avons longuement détaillé les lois sur עננו.
Prière du soir du jeûne du 9 Av (Ârvith)
10) [2-י-י] L’habitude des Séfaradim est de commencer par le chant « Haazinou » (Deutéronome Ch. 32) juste avant la prière de Ârvith le soir du jeûne du 9 Av. Après les « 18 bénédictions » (Âmida) on dit le « demi-Qaddish » mais on ne dit pas « Titqabbal » (« que soit agréée »). Par contre les Ashkénazim disent « Titqabbal » après la Âmida.
Après ce Qaddish on lit le livre des lamentations « Eikha » » puis les Qinoth (poèmes de lamentations). Si le jeûne débute à la sortie de Shabbath on fait la bénédiction sur la lumière avant de lire le livre des Lamentations.
Le Minhagh des Séfaradim est de dire avant le livre des Lamentations le poème (lamentation) למי אבכה וכף אכה; certains ont l’habitude de dire les Qinoth et ensuite de lire le livre des Lamentations.
Chaque personne veillera à pleurer et à avoir le cœur profondément endeuillé sur la destruction du Beth Hammiqdash (Temple de Jérusalem) et l’exil de la Shékhina (présence divine) au moment de la lecture du livre des Lamentations et des Qinoth. On a l’habitude de répéter l’avant dernier verset à la fin de lecture du livre des lamentations :
הֲשִׁיבֵנוּ ה ‘אֵלֶיךָ ונשוב וְנָשׁוּבָה, חַדֵּשׁ יָמֵינוּ כְּקֶדֶם.
Ramène-nous vers toi, ô Eternel, nous voulons te revenir; renouvelle pour nous les jours d’autrefois.
Après la lecture des Qinoth (poèmes de lamentations) on a l’habitude d’éteindre toutes les lumières, et l’officiant dit en pleurant « Ecoutez je vous prie, nos frères, maison d’Israël » et ensuite on annonce le nombre d’années depuis la destruction du temple de Jérusalem. Ensuite on dit « Wéatta Qaddosh ». Même si le jeûne est à la sortie de Shabbath on dit « Weatta Qaddosh » et on ne dit pas ce qui est lu habituellement avant, c’est à dire שובה ה׳ עד מתי et ויהי נועם. A la fin de la partie « Wéatta Qaddosh » on dit le Qaddish (spécifique) דהוא עתיד לחדתא עלמא.
Note du traducteur : dans le Minhagh Marocain on débute par les Qinoth (non exhaustif) : לו ישקנו רעי puis לפדות עם דל puis שנה בשנה , יונה נכאבה, שמעו והאזינו, את אויביך, יום כּמו נד, עד אן צבי מודח, אשחר עדתי, בּורא עד אנא puis on dit עַל נַהֲרוֹת בָּבֶל (psaume 137) puis on fait la prière de Ârvith puis le demi-Qaddish et ensuite למי אבכה וכף אכה puis la lecture du livre des Lamentations (Eikha) puis בּליל זה יבכיון et d’autres Qinoth puis Weatta Qaddosh le Qaddish (spécifique) דהוא עתיד לחדתא עלמא, le décompte des années depuis la destruction du Beth Hammiqdash puis על הכלי אבכה. Le livre Âlé Hadass (Tunis) ramène grosso modo des Qinoth identiques à celles du Maroc ce qui n’est pas étonnant puisque toute l’Afrique du nord utilisait des livres imprimés à Livourne en Italie (et il semble y avoir eu une grande influence des Rabbanim de Fez et des traditions des exilés Espagnols à une certaine période, les Exilés Espagnols ont, en tout cas en Afrique du Nord, conservé l’art de la Poésie Médiévale).
11) [2-י-יא] Au moment où on lit le livre des Lamentations (Eikha) et les Qinoth (Poèmes de lamentations) il est interdit de parler ou bien de sortir de la synagogue afin de ne pas détourner son attention du deuil ; à plus forte raison ne faut-il pas parler avec un non-juif pendant la lecture du livre des Lamentations (Eikha) et des Qinoth (Lamentations).
12) [2-י-יב] L’habitude de nombreuses communautés Ashkénazes est de lire le livre des Lamentations écrit selon toutes les règles de l’écriture (comme pour la Méghilla d’Esther lue à Pourim) sur du parchemin et font la bénédiction avant la lecture en prononçant le nom divin dans la bénédiction et disent : אשרקדשנובּמצותיווצונועלמקראמגילה
Cependant, l’habitude des Séfaradim et de la majorité des communautés Ashkénazes est de lire Eikha dans un livre (normal) sans faire du tout de bénédiction sur la lecture.
13) [2-י-יג] On a l’habitude de dire des versets de consolation après avoir fini la lecture des Qinoth (lamentations) afin de finir par des consolations. Certains ont l’habitude de dire des consolations à la fin de chaque Qinah (lamentation), celui qui a cette habitude a des décisionnaires sur qui s’appuyer.
L’habitude des Séfaradim est de dire après le Qaddish spécifique דהוא עתידד לחדתא עלמאle « chant » עד אנה בּכיה בּציון(jusqu’ici le pleur dans Sion) qui contient une prière pour la consolation de Sion et la construction du Beth Hammiqdash et ensuite on dit le Qaddish יהא שלמאet Barékhou et Âlenou léshabéa’h.
Prières du matin du jeûne du 9 Av (Sha’harith)
14) [2-י-יד] Certains disent que pendant le jeûne du 9 Av, lors des bénédictions du matin (dites au lever) on ne dit pas la bénédiction שעשׁהליכּלצרכי (qui a fait pour moi tous mes besoins) car les Sages ont institué cette bénédiction pour le port des chaussures (voir le Talmoud Bérakhoth 60b) et comme ce jour est interdit du port des chaussures (en cuir) on ne peut faire cette bénédiction.
D’autres disent qu’il faut faire cette bénédiction même lors du jeûne du 9 Av car cette bénédiction est faite par rapport à l’habitude (à l’attitude habituelle de tout un chacun et non de ce moment). De plus, on a l’habitude de porter des chaussures qui ne sont pas en cuir et qui sont permises pendant le jeûne du 9 Av. De plus, après le jeûne certains remettent leurs chaussures en cuir et donc la bénédiction est faite par rapport à ces chaussures qui seront portées à l’issue du jeûne [Nota Bene : c’est à dire dans la même « journée » entre le lever et le coucher].
En ce qui concerne la halakha il semble que ceux qui disent cette bénédiction ont des décisionnaires sur qui s’appuyer, malgré tout il vaut mieux s’en abstenir, car nous avons un principe « en cas de doute sur le fait de réciter une bénédiction, on s’abstient ».
Note du traducteur : Au Maroc le Minhagh est contrasté certains (la majorité ?) ne disent pas cette bénédiction (Cf. Nahagou Haâm page קיב ;§ ט ; le Qiçour du Rav Baroukh Tolédano T2 page 190 §28 et de nombreux autres); d’autres originaires de Marrakech le disent (voir le livre de Raphael Moshé Délouya). A Jerba, le Minhagh est de faire cette bénédiction (Cf. Bérith Kéhounah) de même à Alger et à Tunis (Cf. Âlé Hadass 109 §13 ; mais là aussi il semble que le Minhagh à Tunis était contrasté). Ceux qui vont d’après le sens mystique ne font pas cette bénédiction (voir Kaf Hahaym Sofer Ch. 46 §17).
15) [2-י-טו] Le Minhagh de Jérusalem est de faire la prière du matin à la synagogue avec le Talith (Châle de prière) et les Téfillines (Phylactères). Malgré tout, certains ont l’habitude de mettre le Talith (Châle de prière) et les Téfillines (Phylactères) à la prière de l’après midi et font la prière du matin sans Talith ni Téfillines; ceux qui agissent ainsi ont des décisionnaires sur qui s’appuyer.
Il est bon, dans un endroit où on ne met pas le Talith et les Téfillines, que chacun mette Talith et Téfillines chez lui avant la prière du matin et fasse le Shéma’ avec (après avoir fait les bénédictions du matin sur la Torah) ; on enlèvera ensuite Talith et Téfillines et on ira à la synagogue prier Sha’harith. On remettra ensuite Talith et Téfillines lors de la prière de l’après midi.
Note du traducteur : Le Rav David Ovadia Zaçal (Maroc) dit de même dans Nahagou Haâm (mettre Talith et Téfillines à la maison, page 112 §11) ; l’usage en Afrique du nord est de ne pas mettre Talith et Téfillines à la Synagogue le matin, mais certains les mettent à la maison avant d’aller prier à la synagogue.
16) [2-י-טז] Ceux qui ont l’habitude de mettre les Téfillines de Rabbénou Tam chaque jour, doivent également les mettre lors du jeûne du 9 Av. Si en ce lieu on met les Téfillines (en public) lors de la prière du matin on mettra également les Téfillines de Rabbénou Tam.
Si en ce lieu on ne met les Téfillines (en public) qu’à la prière de l’après midi alors il est bon de mettre les Téfillines de Rashi et de Rabbénou Tam, à la maison, avant d’aller à la synagogue pour la prière du matin et on lira avec le Shéma’. On mettra à nouveau les Téfillines de Rashi, l’après-midi, lors de la prière de Min’ha à la synagogue.
17) [2-י-יז] On prie Sha’harith (prière du matin) comme d’habitude les autres jours de l’année. Certains ont l’habitude de dire le chant « Haazinou » au lieu de la Shirat Hayam (la traversée de la mer des joncs à pieds secs) (Note du traducteur : telle est l’habitude des juifs d’Afrique du nord). Le Minhagh de Jérusalem est de dire la Shirat Hayam comme tous les autres jours de l’année.
Les Cohanim font la bénédiction qui leur est spécifique lors de la répétition de la Âmida comme tous les jours de l’année. Certains ont l’habitude que les Cohanim ne fassent la bénédiction qui leur est propre lors de la répétition de la Âmida que lors de la prière de l’après midi (Min’ha). Lorsque les Cohanim font la bénédiction qui leur est spécifique, il faut qu’ils enlèvent leurs chaussures, même si celles-ci ne sont pas en cuir mais en tissu ou en caoutchouc ou équivalent.
Après la répétition de la Âmida on ne fait pas les confessions ni « Néfillat Appaym » parce que le 9 Av est appelé « fête » comme il est écrit (Livre des Lamentations Chapitre 1 v15)
קָרָא עָלַי מוֹעֵד לִשְׁבֹּר בַּחוּרָי
a convoqué une assemblée [textuellement : m’a appelé fête] pour briser mes jeunes guerriers.
18) [2-י-יח] Au moment de l’ouverture du Tabernacle (là où se trouvent les Sifré Torah) on ne dit pas קל ארך אפּים (D.ieu patient). Le Minhagh des Séfaradim est de dire la Qinah על הכלי אבכּה ; au moment de la sortie du Séfer Torah on ne dit pas גדלו לה׳ אתי. Le Minhagh des Séfaradim est de dire à ce moment les Qinoth בּמקום אשרי העם איכה זהב יועםet קומי וספדי תורה.
On sort le Séfer Torah, on l’ouvre et on le montre à la communauté comme d’habitude. On appelle trois personnes pour monter à la Torah dans lequel on lit כּי תוליד בּנים (Deutéronome Ch. 8 v. 13 à Ch. 9 v. 23) et le troisième lit la Haftara אסוף אסיפם(Jérémie Ch. 8 v13 à Ch. 9 v23). Les Ashkénazim ont l’habitude de faire la Haftara avec le même air que celui de Eikha.
La personne qui dit la Haftara ne dit pas le demi-Qaddish après la lecture de la Torah mais après avoir terminé les bénédictions à la fin de la Haftara.
19) [2-י-יט] Après la Haftara on dit « Ashré » (fin du Psaume 144 et Psaume 145) « ouva léçion », on saute le verset ואני זאת בּריתי, ensuite on ne dit pas le Psaume 20 יַעַנְךָ ה׳, בְּיוֹם צָרָה (qui ne se dit qu’un jour où on fait les confessions); on dit le Qaddish Titqabbal, le psaume du jour, la partie sur les encens et on termine avec tous les Qaddish comme tous les jours.
Certains ont l’usage de ne pas dire le Qaddish Titqabbal, de même certains ont l’usage de ne pas dire le psaume du jour ; de même certains ont l’habitude de ne pas dire « Âlénou léshabéya’h » à la fin de la prière. Chacun fera selon le Minhagh du lieu.
En un lieu où il n’y a pas d’habitude clairement établie on fera la prière comme les autres jours de l’année (en tenant compte des § précédents bien entendu). Après la prière on lit le livre des Lamentations et les Qinoth. Certains ont l’habitude de lire le livre de Job avec ses commentaires.
Circoncision le jour du jeûne du 9 Av
20) [2-י-כ] S’il y a une circoncision pendant le jeûne du 9 Av ; on procède à cette circoncision après avoir terminé de lire les Qinoth (poèmes de lamentation), certains attendent après la mi-journée. On fait la bénédiction sur la circoncision mais sans faire la bénédiction sur les « odeurs ».
Si la maman du bébé est présente (et on l’espère bien), on fait la bénédiction sur le vin et elle en boira (le père ne pouvant pas boire) car elle est exemptée du jeûne (Cf. supra Chapitre VII §2). Il faudra qu’elle fasse attention à écouter la bénédiction et ne pas parler depuis le début de la bénédiction jusqu’à ce qu’elle boive du vin. Si la maman ne se trouve pas sur place, on fait la bénédiction sur le vin et on donne à boire à un enfant qui n’est pas encore en âge des Miçwoth (12 ans pour une fille et 13 ans pour un garçon).
21) [2-י-כא] Il est permis aux « maîtres de l’alliance » que sont le circonciseur, le Sandaq, le père du bébé et également la mère du bébé de changer leurs vêtements et de porter les vêtements de Shabbath en l’honneur de la Milah mais ils ne mettront pas de vêtements blancs ni neufs. S’ils ont déjà fini de lire les Qinoth le livre de Job au moment de la circoncision, ils ont droit de garder les vêtements de Shabbath sur eux. Par contre, si la circoncision a eu lieu avant d’avoir lu les Qinoth et le livre de Job, alors ils doivent retirer les vêtements de Shabbath après la Milah.
Il est permis aux « maîtres de l’alliance » de revêtir le Talith au moment de la circoncision (et ceux qui ont l’habitude de ne pas revêtir le Talith à la prière du matin le jour du jeûne du 9 Av, il est bon qu’ils ne revêtent pas le Talith si la circoncision a lieu avant la mi-journée).
Il est interdit aux maîtres de l’alliance de se laver ou de porter des chaussures en cuir en l’honneur de la circoncision. De même, il leur est interdit de se couper les cheveux ou de se raser pendant le jeûne du 9 Av en l’honneur de la circoncision.
Ils doivent terminer le jeûne (comme tout un chacun) sauf si le 9 Av est un Shabbath et le jeûne a été repoussé au dimanche, dans ce cas ils ne terminent pas le jeûne (comme vu plus haut Chapitre VII §4).
Prière de l’après-midi du jeûne de Tisha BéAv (Min’ha)
22) [2-י-כב] Lors des prières de l’après midi du 9 Av (Min’ha) on s’assoit sur des chaises ou des bancs (et plus par terre) et après « Ashré » on dit le demi-Qaddish et on sort le Séfer Torah. On fait monter trois personnes à la Torah et on lit « Way’hal » comme lors des autres jeûnes publics. La personne qui monte en troisième ne dit pas le demi-Qaddish après la lecture de la Torah.
On fait la Haftara (Osée Ch. 14 v2-10) שׁוּבָה, יִשְׂרָאֵל « Reviens Israël » qu’on finit par (Michée Ch. 7 v18-20) מִי-קל כָּמוֹךָ. Les Ashkénazim ont l’habitude de lire (Isaïe Ch. 55 v6-56) דִּרְשׁוּ ה׳, בְּהִמָּצְאוֹ « Cherchez l’Eternel pendant qu’il est accessible! ».
Certains ont l’habitude de faire monter à la Torah l’après-midi les mêmes personnes que celles qui sont montées à la Torah le matin.
Ensuite on rentre le Séfer Torah dans le Tabernacle, on dit le demi-Qaddish et on fait la Âmida dans laquelle on dit Na’hem et Ânénou. Les Cohanim font la bénédiction qui leur est propre. Après la répétition de la Âmida on dit des versets de réconfort « נַחֲמוּנַחֲמוּ, עַמִּי » « Consolez ! Consolez M on peuple » etc.
Il est bon de finir la répétition de la Âmida à proximité du coucher du soleil (Shéquiâh ») afin de dire les versets de consolation après le coucher du soleil.
23) [2-י-כג] Il existe des communautés, en dehors d’Israël, qui ont l’habitude de ne pas lire de Haftara lors de la prière de l’après-midi du jeûne du 9 Av. S’ils sont montés en Israël et souhaitent faire comme l’habitude d’Israël et dire la Haftara lors de la prière de l’après midi du jeûne du 9 Av, avec l’accord de la communauté, ils en ont le droit, et qu’ils aient la bénédiction.
Fin de l’article « prières du 9 Av ».