VII Usages de deuil pendant la période du Omer (5§)
1) [2–ז-א] Les sages ont enseigné (Talmoud Yévamoth 65b) que Ribbi Aquiva avait 12.000 paires d’élèves (soit 24.000 élèves) et qu’ils sont tous morts à une même époque du fait qu’ils ne se respectaient pas les uns les autres. Ils moururent tous entre Pessa’h et Shavouoth.
De ce fait, nous avons l’habitude de respecter des usages de deuil pendant la période du compte du Omer que nous détaillerons dans les chapitres qui suivent.
Certains donnent d’autres raisons à ces usages de deuil de la période du compte du Omer : les jours de la période du compte du Omer sont des jours où s’applique la justice (D.ivine), ou du fait de décrets qui se sont produits (contre nous) au cours des générations, ou bien d’autres raisons.
Cependant, la raison principale des habitudes de deuil d’après la majorité des décisionnaires médiévaux (Rishonim) est le deuil porté sur la mort des élèves de Ribbi Aquiva pendant la période du compte du Omer.
2) [2–ז-ב] L’usage (Minhagh) des communautés Séfarades et des juifs orientaux est de respecter les usages de deuil sur la mort des élèves de Ribbi Aquiva de Pessa’h au 34ème jour du Omer, car ils sont morts jusqu’au 34ème jour du Omer. En effet, nous voyons dans les Rishonim que ces élèves sont morts de Pessa’h jusqu’à « Péros Âtséreth » et cette expression « Péros Âtséreth » signifie la moitié du mois (15 jours) avant « Âtséreth » qui est Shavouoth (car « Péros » est de la même racine que « Péroussah » qui signifie un morceau) soit le 34ème jour du Omer.
Même si certains sont décédés également le 34ème jour du Omer, en ce qui concerne les lois de deuil nous avons un principe « une partie de la journée est équivalente à toute la journée »
[c’est à dire que si une partie de la journée n’est pas affectée par le deuil alors toute la journée n’est pas affectée par le deuil]
. En conséquence, il y a lieu de permettre tous ces usages de deuil [d’interdits] depuis le 34ème jour du Ômer après le lever du soleil. Tel est l’avis de Maran l’auteur du Shoul’han Aroukh dont nous avons acceptés les enseignements.
En conséquence, il ne faut pas permettre tous ces usages de deuil le 33ème jour du Ômer (Lagh Laômer) (si ce n’est pour des actes bien précis qui seront détaillés dans les chapitres qui suivent, et de même pour les réjouissances de Mitsva pour la Hiloula de Ribbi Shimon Bar Yo’hay le 33ème jour du Ômer il est permis de faire de la musique comme on le verra ultérieurement).
Dans le Minhagh Séfarade, tous ces usages de deuil sont permis à partir de ce moment là (le 34ème jour du Ômer après le lever du soleil).
3) [2–ז-ג] L’usage (Minhagh) de nombre de communautés Ashkénazes est de respecter les usages de deuil sur la mort des élèves de Ribbi Âquiva de Pessa’h jusqu’au 33ème jour du Ômer et à partir du 33ème jour du Ômer ils n’ont plus d’usage de deuil ; le 33ème jour du Ômer lui même est permis (pour ces usages de deuil).
Certaines communautés Ashkénazes (en fonction des origines) respectent les usages de deuil à partir du 2 Iyar jusqu’à la veille de Shavouoth. Dans ce Minhagh, il y a lieu de permettre les mariages et de se couper les cheveux le 33ème jour du Ômer (Lagh Laômer). Cependant, par la suite [c’est à dire après le 33ème jour du Ômer] ils reprennent les usages de deuil jusqu’à la veille de Shavouoth.
Certaines communautés Ashkénazes ont l’habitude de respecter les usages de deuil à partir du premier jour de Rosh Hodesh Iyar (soit le 30 Nissan) jusqu’au premier des trois jours qui précèdent Shavouoth (qui étaient les trois jours qui ont précédé le don de la Torah et pendant lesquels les hébreux ne pouvaient pas s’approcher du mont Sinaï) c’est à dire le 3 Sivan au matin. Et dans ce Minhagh, également, il y a lieu de permettre les mariages et de se couper les cheveux le 33ème jour du Ômer (Lagh Laômer) ; par la suite, ils reprennent les usages de deuil jusqu’au 3 Sivan.
4) [2–ז-ד] L’usage (Minhagh) de nombre de communautés Ashkénazes est de respecter les usages de deuil sur la mort des élèves de Ribbi Âquiva pendant toute la période du compte du Ômer c’est à dire de Pessa’h jusqu’à la veille de Shavouoth Shavouoth, et ils permettent (ces usages de deuil) uniquement le 33ème jour du Ômer. D’autres communautés Ashkénazes respectent les usages de deuil pendant toute la période du Ômer mais, outre le 33ème jour du Ômer qui est permis, permettent également les deux jours de Rosh ‘Hodesh Iyar et de Rosh ‘Hodesh Siwan. Il y a d’autres Minhaguim qui déterminent à partir de quand et jusqu’à quand ont cours les usages de deuil. Chaque endroit fera selon son Minhagh.
Le point commun entre les Minhaguim Ashkénazes est que le 33ème jour du Ômer, les usages de deuil n’ont pas cours.
En ce qui concerne les communautés Séfarades, pendant la journée du 34ème jour du Ômer les usages de deuil n’ont plus cours, et après le 34ème jour du Ômer tous ces usages de deuil sont permis.
5) [2–ז-ה] Voici les principaux usages de deuil que nous avons pendant la période du Ômer :
- Ne pas se marier ;
- Ne pas se couper les cheveux et ne pas se raser ;
- Ne pas écouter d’instrument de musique ;
- Ne pas faire de rondes et de danses ;
Les détails concernant ces usages de deuil seront vus dans les chapitres suivants.