Soukkot – le temps de notre joie
Soukkot Joie
Traduit et adapté par le Rav Michael Smadja – Basé sur le livre Léka’h Tov
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Soukkot – le temps de notre joie:
La véritable joie ne se conçoit que dans une habitation précaire: « Bien qu’il y ait une mitsva de se réjouir à chaque fête, au moment de la fête de Souccot, il y avait au temple un jour de joie en plus comme il est dit: » et vous vous réjouirez devant Hachem votre D-ieu 7jours » il y a une mitsva de rajouter de la joie.
Cette joie supplémentaire ordonnée les jours de Souccot est semble-t-il en contradiction avec le commandement de quitter notre domicile fixe afin de résider dans une habitation précaire! Cependant nos sages nous enseignent qu’au contraire, la véritable joie ne peut s’atteindre que par le fait de vivre dans une habitation précaire car elle ne peut s’acquérir que par la connaissance véritable de l’illusion et la précarité de ce monde.
Explication: celui qui ressent que ce monde est le but de sa venue au monde et donc que son installation dans ce monde est durable voir éternelle, ne pourra jamais atteindre la félicité réelle, la paix intérieure qui est la véritable joie. Car celui qui est plongé dans les vapeurs illusoires de ce monde, il lui manquera tout le temps la joie car celle-ci est une notion spirituelle. Uniquement celui qui se rapproche d’Hachem peut atteindre la véritable joie spirituelle où tout n’est que félicité, calme apaisant sans aucun stress dégagé par son inconscient. Car ce sont toutes ses envies de ce monde qui amène la mélancolie sur l’homme qui est le degré le plus grave dans l’impureté.
Autres raisons au stress et donc à l’empêchement d’atteindre la véritable joie intérieure pour ceux qui sont plongés dans les ténèbres de ce monde: la jalousie et la haine. L’homme qui ne génère que des désirs sur les biens de son ami, ne peut être en joie car continuellement insatisfait, se sentant incomplet, s’il a 100, il désire 200 et lorsqu’il voit son ami avoir plus que lui, il tombe dans un état de mélancolie extrême.
Toutes ces sensations naissent de sa non-domination de ses pulsions organiques, son corps se gère automatiquement, ses pensées fusent dans son cerveau à la vitesse grand « V », son inconscient a pris les rênes de son corps. La pure conscience est en sommeil et sa quête de ce monde est son unique but. Son conscient-inconscient se nourrit des envies de ce monde, tant que ces envies illusoires se renforcent, cela est le signe que son inconscient est le facteur prédominant de sa conduite dans ce monde qui va sécréter des hormones et envoyer des influx neuronaux de stress de mélancolie de haine de peur de jalousie. Aucune place à une paix intérieure qui génèrerait une joie intense et vraie. Seule une prise de conscience de notre conscience pure peut arrêter ce flux de stress et cela passe par une prise de conscience totale de la réalité illusoire de ce monde, un monde de mensonges de chimères faites d’envies éphémères qui ne peuvent assouvir notre soif de vie éternelle. Et de ce fait, lorsqu’il comprend que ce monde est une construction aléatoire où la précarité est son principe existentiel (un monde en perpétuel changement) un monde illusoire construit sur le principe de causalité et cette prise de conscience passe par la compréhension de l’unicité de ce monde, découlement de la volonté d’Hachem. Seule la volonté divine n’est réelle, alors toutes les envies pour ce monde s’évaporeront, plus de jalousie plus de haine et automatiquement la paix s’installera dans son esprit qui fera place à une joie indicible provenant de cette prise de conscience que ce monde est éphémère et aléatoire.
Cette prise de conscience va engendrer d’autres niveaux de perception. Non seulement une paix intérieure mais aussi une empathie extraordinaire (mode intuitif de compréhension de l’autre contrairement à la sympathie qui est centrée sur la compréhension de soi, comment je suis perçu par l’autre) qui va diffuser en nous une joie véritable devant la réussite de son prochain, une joie qui nous envahie du plus profond de nous même, du haut vers le bas, message divin. Et cette impression est encore plus profonde que l’empathie que l’on développe dans le malheur de son prochain qui est proche d’un processus-réflexe, une souffrance qui vient après une joie intérieure au vue de sa souffrance. (Peut-être) Car une fois qu’il a assouvie ses pulsions cruelles, il ne reste plus en lui que cette pulsion d’empathie naturelle. Par contre, lorsqu’un homme est heureux de la réussite de son prochain, réellement, il est certain que ce sentiment est née de sa conscience pure. Et encore plus profond, l’empathie pour la réussite de son ennemi.
« Offre moi mon fils ton coeur »
Il est dit à propos de Hillel hazaken: lorsqu’il se réjouissait au moment de « simh’a beth hachoava » il disait: « si je suis ici, tout est ici et si je ne suis pas ici, qui est ici? »
Si la conscience d’un homme se trouve et perdure dans ses actions, ses louanges ses célébrations et sa joie, tout est ici. Si ses actes prennent leurs sources de la profondeur des méandres de son cœur c’est-dire de sa conscience pure qui est la véritable réalité de l’homme. Alors tout est ici. Et si cette conscience pure n’est pas présente, c’est-à-dire que ses actes sont superficiels commandés par son inconscient, sa vie végétative, qui est ici? Cela n’est qu’un acte-réflexe réalisé par son âme animale. C’est ce qu’enseigne le Ramh’al: la Torah a besoin d’un cœur. Car les actes seuls ne suffisent pas devant Hachem (réalisation physique de la mitsva) mais le principe énergétique de la mitsva se trouve au plus profond du cœur enfouie dans la conscience de l’homme. Et si le service ne se fait pas au niveau de sa conscience qui se situe au niveau du cœur, les actions de ses autres organes et membres n’ont aucune valeur car n’étant pas dictées par cette conscience et ce cœur. « Offre moi mon fils ton cœur ».
Et bien qu’il dise des louanges et des célébrations à l’éternel grâce à la puissance de son appréhension intellectuelle par son pouvoir de discernement et de logique, Hachem ne désire pas qu’Israël le serve ainsi car ce travail est beaucoup plus profond chez les anges car leur perception intellectuelle est plus grande. De l’homme il est désiré un service qui vient du cœur, un service à l’instinct en pleine conscience et c’est ce qui fait la particularité de l’homme par rapport à l’ange. Les anges sont de purs esprits sans lien avec une perception empathique de la réalité. L’homme par son travail peut englober toute la création en s’unissant à la conscience universelle qui régit la création. Le développement des perceptions du cœur qui ne tirent pas leur source de l’esprit universel mais plutôt d’une source beaucoup plus sainte est le principe fondateur de la création de l’homme. Dans le cœur de l’homme se trouve son essence véritable. Comment se développe la conscience? En ressentant chaque action, chaque parole chaque pensée chaque sensation, l’homme fait grandir sa conscience.
« Le D-ieu grand puissant et redoutable » mettre sa conscience dans la compréhension de ces mots non pas d’une manière intellectuelle mais d’une manière émotionnelle. Ressentir sa grandeur jusqu’à annuler ces barrières psychiques fabriquées par son inconscient qui enferment la conscience. Ressentir sa puissance jusqu’à devenir léger comme une plume balayé au gré du vent. Ressentir la peur mais non une peur de la punition mais une peur du vide de l’illimité en ressentant sa majesté et notre indicible petitesse pour en arriver au but final, ressentir un amour sans limite pour sa compassion extrême qu’il déverse sur ses créatures. Car ne l’oublions pas, chaque mouvement chaque respiration, chaque battement de cœur, Hachem nous les prodigue, le moindre souffle de vie est une preuve qu’Hachem déverse sur nous son amour et sa compassion. A nous de nous réveiller et de nous mettre en phase grâce au pouvoir de la conscience en développant ces émotions évoquées plus haut afin de ressentir toutes ces bontés infinies qu’il nous prodigue. Il faut arriver à ressentir que nous sommes une partie infime de sa volonté, comme quelqu’un qui pense fortement à une personne jusqu’à ce qu’elle apparaisse en pensée dans son esprit, tant qu’elle y pense, son image est présente. Nous sommes en quelque sorte le fruit de son esprit. Nous n’existons que parce qu’il pense à nous. La peur et l’amour ne sont-ils pas appropriés devant cette réalité?
Le Midrash affirme que la Torah se trouve dans le cœur. Pourtant la sagesse a son siège dans l’intellect ! Comment comprendre alors cet enseignement qui rattache la Torah au cœur? Nous sommes obligés de comprendre que la Torah fait aussi partie intégrante du cœur et que si celle-ci n’est pas intégrée digérée par le cœur, la sagesse issue de l’intellect, ce pouvoir analogique, n’est pas considérée comme une véritable sagesse. C’est-à-dire: tant que l’homme ne vit pas, ne ressent pas, ne contrôle pas ses émotions, le cœur et ses pulsions seront dirigés par son âme animal, son inconscient qui va le dominer toute sa vie, tromper son esprit et détourner sa puissance analogique à des fins bassement matérielles. Pour cela, il faut imprégner son cœur de Torah, afin de faire dominer la véritable conscience. C’est-à-dire la faire passer de l’intellect au ressenti, au niveau des émotions. Ressentir de la peur d’Hachem de sa grandeur, de l’amour, ressentir ce qu’est l’importance d’une mitsva, la conséquence d’une faute, ressentir la proximité d’Hachem comme une chaleur qui nous réchauffe ou l’éloignement comme un froid qui nous paralyse. Le roi David exprime ainsi: » tu as placé la joie dans mon cœur » il n’y a de joie que là où il y a de la sagesse comme il est dit: » sois sage et ton cœur se réjouira » pourquoi la sagesse a-t-elle été placée dans le cœur? Parce que tous les membres du corps dépendent et sont suspendus aux battements de celui-ci.
La mitsva des 4 espèces à Soukkot et la mitsva de la joie
La fête de Souccot est le point final du pardon de Yom Kippour. Et les 4 espèces et la joie de simh’at Torah sont liées à ce pardon complet.
Le Midrash explique: » chaque personne d’Israël va, court et prend le Loulav pour louer Hachem afin qu’il agrée et qu’il pardonne ses fautes ». Nous comprenons de ce Midrash quelque chose d’étonnant: même après Yom Kippour, le pardon n’est pas complet jusqu’à ce que Hachem agrée grâce aux 4 espèces de la fête de Souccot. Mais si Yom Kippour est le jour du pardon, pourquoi nos sages font dépendre le pardon au balancement des 4 espèces?
Un autre Midrash étonnant: » cela ressemble à 2 personnes qui s’introduisent au tribunal et nous ne savons pas qui a gagné. Uniquement par le fait de voir l’un d’eux sortir en tenant une branche de palme, nous comprenons qu’il a gagné. Ainsi puisque Israël et les autres peuples sont entrés pour être jugés devant Hachem le jour de Rosh Hachana, nous ne savons pas qui a gagné, mais du fait qu’Israël sortent de devant Hachem avec leurs loulavim et leurs Etroguim dans leurs mains, nous comprenons qu’ils sont sortis vainqueur ». De ce midrash, nous voyons clairement que la mitsva des 4 espèces est un signe qu’Israël sort méritant du jugement des jours redoutables et qu’il n’y a aucune nouvelle raison pour un nouveau jugement comme veut nous l’enseigner le premier Midrash.
Si nous étudions le texte de ce 1er midrash, nous voyons qu’il est précisé que chaque personne d’Israël « va et cours » prendre son Loulav. C’est-à-dire qu’ils courent pour montrer combien ils chérissent les Mitsvot et leur empressement à accomplir les commandements divins afin qu’ils soient agréés. Car bien que Yom Kippour est passé, les enfants d’Israël ne savent pas encore s’ils ont été pardonnés. Pour cela, ils courent pour accomplir la mitsva et faire les louanges d’Hachem afin d’être agréés et d’être pardonnés complètement. Car s’ils ont le mérite d’accomplir cette mitsva, ils sauront qu’ils sont inscrits dans le livre des mérites. Par contre le 2ème Midrash n’évoque pas cet empressement d’exécuter la mitsva, il n’évoque que la mitsva elle-même et le but de son accomplissement.
La mishna Soucca explique: » les h’assidim et les gens de bonnes actions dansaient avec des torches allumées dans leurs mains et les gens chantaient devant eux des louanges et des hymnes de reconnaissances » la Guémara explique cette mishna ainsi: » certains chantaient: heureux ceux que leur jeunesse ne fait pas honte à leur vieillesse, ce sont les h’assidim et les gens de bonnes actions. Et certains chantaient: heureux ceux que leur vieillesse pardonnent leur jeunesse. Ce sont ceux qui ont fait téchouva ».
Il faut comprendre: comment se fait-il que la Guémara fait cette distinction entre les chants? La mishna ne parle que des louanges vers Hachem alors que la Guémara précise que ce sont des louanges exprimées sur eux-mêmes et non vers Hachem! En fait le fait de reconnaître nos mérites est un remerciement envers Hachem car par cela, nous comprenons que tout ce qui nous arrive même ce qui vient de notre travail personnel n’est en fait qu’une bonté que nous prodigue Hachem. Et par ceci, nous exprimons notre reconnaissance envers Hachem. Comme ce que continue la Guémara d’exprimer: « et tous chantent: heureux celui qui n’a jamais fauté et celui qui a fauté qu’il revienne et qu’Hachem le pardonne » car innombrables sont les moyens qu’a Hachem pour sauver celui qui prie sincèrement vers lui, qui demande d’être inscrit dans le livre des méritants et qu’il ai le mérite de pouvoir accomplir encore et encore les mitsvot afin d’être agréé par Hachem.
Le Rambam explique ainsi: » la joie que l’on exprime dans l’accomplissement de la mitsva et sur l’amour que nous porte Hachem par le mérite d’accomplir son ordre est un travail d’une grande valeur ». Nous voyons aussi du Rambam que la joie ne provient que de la prise de conscience de pouvoir accomplir les mitsvot.
Et pour cette raison, à l’approche de Souccot, la joie arrive à son paroxysme après qu’Hachem nous ait pardonnés et qu’il nous donne le mérite d’accomplir toutes ses mitsvot: » manger dormir dans la Soucca, les 4 espèces ».
La joie que procure le retour vers Hachem et la vie dans la Soucca
Rabbi lévi dit: » tout celui qui accompli la mitsva de la Soucca dans ce monde, Hachem dit sur lui: il accompli la mitsva, je le protègerai de la chaleur du jour futur »
celui qui sort dans la Soucca sera sauvé de la guerre de Gog et Magog et du Guéhinom. De plus il aura le mérite de résider plus tard dans la Souccat léviathan.
Il faut comprendre: quelle est le profond secret enfoui dans cette mitsva pour recevoir autant de mérites?
Le midrash demande: » pourquoi la mitsva de la soucca est-elle ordonnée après Yom Kippour? Peut-être que la sentence sur l’homme est d’aller en exil et grâce à la soucca, Hachem considère que cela équivaut à l’exil de Bavel ». Nous voyons de ce midrash que la mitsva de la soucca est un prolongement du travail exigé pendant les 10 jours redoutables. Et cette mitsva est la clôture du retour vers Hachem, représentant les affres de l’exil qui a priori est en contradiction avec la joie que nous devons exprimer ces jours de Souccot. De plus pourquoi une mitsva aussi importante est-elle appelée « galout »? Et pourquoi le lendemain de kippour, devons-nous craindre spécifiquement la punition de l’exil et non une autre punition?
En vérité, il n’y a pas de contradiction. Car uniquement grâce à l’exil, nous pouvons nous délecter de la proximité divine en montrant aux yeux de tous, comment nous prenons plaisir dans l’accomplissement des Mitsvot. Malgré l’accomplissement de la mitsva des 4 espèces avec joie prouvant la présence divine parmi nous, cela ne suffit pas pour montrer notre soumission envers Hachem. Car la soumission est une des étapes de la Téchouva afin d’enlever de son âme les défauts qui l’ont entraîné à fauter. L’orgueil est le principe actif de combien de fautes et réveille le mauvais penchant de son cœur comme il est dit: » ton cœur s’élèvera et tu oublieras Hachem ton D-ieu » l’orgueil est le sillon des mécréants car de lui, fructifieront les fautes. La Téchouva doit arriver jusqu’à la racine du mal, jusqu’aux éléments moteurs qui entraînent l’homme à la faute. Et donc, il y a obligation à déraciner l’orgueil de notre cœur. L’exil est le meilleur moyen pour éradiquer l’orgueil qui est en nous car il entraîne l’humilité et la soumission.
Et par cela, nous pouvons comprendre aussi pourquoi craindre uniquement la punition de l’exil, car par elle, la qualité de l’humilité peut se développer et par cela, toutes les fautes seront réparées jusque dans leur racine qui est l’orgueil. Et donc nous comprenons aussi que la Soucca est le prolongement et la finalité des 10 jours de pénitence. Et lorsque nous exprimons notre joie dans l’accomplissement de la mitsva de la Soucca, nous proclamons que nous sommes reconnaissants envers notre créateur et l’extrême volonté que nous voulons exécuter sa volonté.
L’humilité est le départ de la connaissance d’Hachem et tant qu’il y aura une poussière d’orgueil, il ne sera pas parfait dans sa connaissance. Et cette humilité doit se concrétiser par des actes, jusque dans sa démarche, tête basse. Et sa sortie de sa maison dans une soucca est un acte significatif de son humilité. Preuve que nous reconnaissons Hachem en tant que maître.
De même nous avons l’obligation de construire le toit de la Soucca avec les résidus de notre récolte et non avec les fruits eux-mêmes pour montrer que ce n’est pas le fruit de notre travail qui nous protège et qui nous fait exister dans ce monde mais bien la bonté extrême d’Hachem. L’exil dans la Soucca vient renforcer en nous cette confiance en Hachem. Et tout ce que nous avons réussit à nous purifier le jour de Kippour n’est que pure bonté divine. En accomplissant les commandements divins avec joie, nous montrons notre soumission à Hachem. La Mitsva de la Soucca engendre en nous une humilité et donc une reconnaissance envers Hachem et de par ce fait, engendre une joie inégalable et indicible au plus profond de nous.
Les allusions des 4 espèces
Rabbénou Ba’hayé explique que les 4 espèces évoquent 4 organes du corps qui sont primordiales dans l’accomplissement de la majeure partie de ses œuvres: que ce soit des Mitsvot ou des fautes. Le cœur et les yeux dont les sages disent qu’ils sont les 2 entremetteurs de la faute. Ceux par qui la faute apparaît comme il est dit: » vous n’irez pas après vos cœurs et vos yeux ». Aussi des lèvres dépendent de nombreuses mitsvot et en contrepartie de nombreuses fautes. La colonne vertébrale qui est la partie principale du squelette de l’homme qui est le prolongement du cerveau et dont il puise sa force, pour cela même celle-ci s’associe dans la grande majorité de ses actions. Ainsi nous pouvons comprendre que le Etrog est la représentation du cœur, les 3 Hadassim les yeux, les 2 aravot, les lèvres et le loulav la colonne vertébrale. Et lorsqu’un homme trébuche à cause des fautes qui sont réalisées par un de ces organes, il se trouve qu’il renie du plus profond de son âme, la mitsva des 4 espèces qui sont leurs représentations. Et donc l’accomplissement du balancement des 4 espèces à Souccot, est une réparation à toutes ces fautes. De plus, en attrapant les 4 espèces, il y a une allusion que l’homme doit réussir à maîtriser et à ne pas enlever sa concentration et son attention de ces 4 organes. Car sans cela, l’homme est livré à leur nature qui tend à la faute.
Le midrash rapporte que le Etrog est comestible et a une bonne odeur, cela fait référence au tsadik qui ont Torah et bonnes actions. Le loulav est comestible mais n’a pas d’odeur fait référence à celui qui étudie mais qui n’accomplie pas de bonnes actions. Le Hadass n’est pas comestible mais a une bonne odeur, fait référence à celui qui n’étudie pas mais qui fait de bonnes actions et enfin la arava qui n’est pas comestible et qui n’a pas d’odeur fait référence au mécréant qui n’a ni torah ni bonne action. Hachem dit: » que tous viennent en un seul groupe devant moi et je pardonnerai toutes leurs fautes. De la même manière nous voyons ce même principe dans la fabrication des encens où il est mélangé avec de bons parfums, un bois qui a une mauvaise odeur, pour nous enseigner que tous doivent faire un seul groupe. Et qu’uniquement ainsi le mécréant a l’espoir qu’Hachem lui pardonne ses fautes, car en étant au contact du tsadik, il va percevoir la vérité et ainsi avoir l’espoir de revenir vers Hachem.
Ainsi nous pouvons comprendre la différence entre cette même « arava » qui est attaché au loulav avec laquelle nous faisons la mitsva des 4 espèces, élévation du mécréant car lié au tsadik, et la arava que l’on approche à l’autel le jour de hochana rabba et qu’à la fin on frappe à son pied. Car puisqu’il est approché tout seul sur l’autel, il n’a aucun espoir de faire Téchouva et donc est voué à la perdition.
Le Etrog est aussi la référence au salaire de ce monde (petit) et le loulav au salaire du monde futur (long). Le Hadass et la arava font référence aux chemins de la rédemption: la souffrance et la soumission. Le etrog fait référence au salaire des mitsvot dans ce monde car certaines mitsvot ont cette énergie en elles que chaque année l’homme peut en tirer profiter matériellement comme le Etrog qui pousse d’année en année. Le loulav fait référence au salaire du monde futur car de la même manière que le loulav est le plus grand des 4 espèces, ainsi le salaire du monde futur est sans limite. Et comme les feuilles du loulav sont posées l’une sur l’autre, ainsi le monde futur est construit en paliers. De la même manière que le loulav ne donne ses fruits qu’après 70 ans, ainsi, le salaire du monde futur, ne se goûte qu’après 70 ans (en moyenne) d’une vie de labeur sur cette terre.
Le Hadass a une certaine amertume mais d’un autre côté, il a une bonne odeur, ceci est une allusion à la souffrance qui est une étape de la rédemption qui englobe les jeûnes les flagellations et les sévices corporels. Cette amertume liée à toutes ces contingences amène l’homme en odeur de sainteté devant Hachem. La arava correspond à la bassesse et à la soumission pour cela, elle ne pousse pas sur les hauteurs mais dans les vallées près des fleuves, des endroits bas pour que le cœur de l’homme se rabaisse et qu’il se soumette aux injonctions divines afin d’être pardonné. Pour cette raison, peut-être, Il est préférable de prendre le loulav les hadassim et les aravot dans la main droite afin de faire allusion au salaire insondable du monde futur qu’un homme recevra plus tard après la souffrance et la soumission. Et le etrog qui fait allusion au salaire de ce monde, est apte à être pris de la main gauche car le monde futur est comparé à la main droite et ce monde à la main gauche comme le verset l’exprime: » la longévité des jours dans sa droite et dans sa gauche la richesse et l’honneur » (michlé) et nos sages interprètent ce verset ainsi: ceux qui tendent vers la droite auront la longévité et ceux qui tendent vers la gauche la richesse et les honneurs. C’est-à-dire ceux qui vont dans les mitsvot vers la droite et qui ne tendent que vers le salaire du monde futur, eux Hachem leur promet la longévité du monde futur. Et ceux qui tendent vers la gauche c’est-à-dire vers leur salaire dans ce monde, à eux, il leur a promis, la richesse et les honneurs de ce monde.
Le loulav est pris dans la terre 7 jours – en souvenir du temple.
Comment peut-on se comporter avec joie en exil en souvenir de la joie qui se déroulait dans le temple au moment de « simh’a beth hachoava »? Voici que le souvenir du temple est lié à la douleur et la tristesse!
La parabole est ainsi: « un homme joue au loto et apprend qu’il a gagné le gros lot, il se met à faire une fête extraordinaire pour cette annonce. Un ami lui demande de lui montrer sur son relevé de banque le chiffre astronomique inscrit car il n’en a jamais vu d’aussi grand. Le gagnant lui répond qu’il n’a pas encore reçu l’argent dans son compte. Alors son ami s’étonne et lui demande alors pourquoi fait-il une fête? Il lui répond que du fait qu’il a le ticket gagnant c’est comme si l’argent était déjà encaissé.
Il en est de même de la promesse des prophètes qui ont promis la délivrance prochaine du peuple juif et la construction du 3ème temple. Du fait que nous avons une confiance aveugle dans les paroles de nos prophètes, c’est comme si nous avions déjà reçu la certitude que le temple allait être reconstruit. (Le ticket gagnant)
Et en particulier, dans les jours de souccot où nous renforçons notre croyance en Hachem à l’ombre de la présence divine dans la soucca et que nous montons en intensité dans la confiance envers lui jusqu’à ce que nous soyons aptes à nous réjouir de l’annonce de nos prophètes de la délivrance future et de la reconstruction du temple. Pour cela, nous évoquons avec joie la joie qu’il y avait au moment de simh’a beth hachoéva. Le fait de se réjouir à notre époque au moment de simh’a beth hachoéva n’est pas en souvenir de ce qu’il se passait au temps du temple car cela au contraire doit engendrer une tristesse mais plutôt en souvenir de la promesse qui nous a été faite qu’il allait être reconstruit. Sur cela, il est certain qu’il faut se réjouir.
Nous constatons donc qu’il y a 2 sortes de souvenirs que nous devons évoquer au sujet du temple: 1. un souvenir de la destruction du temple qui entraîne de la tristesse comme par exemple laisser une partie d’un mur non enduit de chaux ou casser une assiette au moment d’un mariage comme il est dit: » si je t’oublie Yérouchalaïm, que ma main droite soit oubliée ». 2. un souvenir de la reconstruction du temple qui lui entraîne la joie comme l’institution de prendre le loulav 7 jours en souvenir que le temple sera bientôt reconstruit comme il est dit: « et Yérouchalaïm n’a plus de personne qui la languisse » et de là nos sages enseignent qu’il y a un commandement de la languir et d’espérer la reconstruction du temple.
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