Sim’hat Torah – Moi et vous, réjouissons-nous ensemble.
Sim’hat Torah
Dévar Torah basé sur le livre Lékah Tov
Traduit et adapté par le Rav Michael Smadja.
Chaque fête a son élément moteur: Pessah’ est le temps de la liberté- Chavouot est le temps du don de la Torah- Souccot est le temps de la joie. Quel est l’élément moteur de Chémini Atseret?
Il y a écrit dans la la Téphila du moussaf: « Et que nous nous réjouissions dans son installation (du temple) » que veulent dire les mots » dans son installation »? Il y a 3 étapes dans la construction du temple:
1. »Tu reconstruiras le temple comme auparavant » la construction elle-même.
2. »Et tu installeras ta sainteté sur son installation » ce sont les finitions de sa construction.
3. »Et nous nous réjouirons dans son installation. C’est l’installation de la proximité divine sur le temple.
Car il se peut comme au temps du 2ème temple que tous les ustensiles soient présents mais qu’il manque la présence divine.
Il semble que le manque du 2ème temple est le même manque qu’il y a dans notre temple particulier qui est l’homme lui-même comme il est dit: » et je résiderais parmi eux (Bétokham) » et non « et je résiderais à l’intérieur du temple (Bétokho), cela nous apprend que chacun de nous est un petit temple où la présence divine peut résider comme elle réside dans le temple lui-même. Et pour que la présence divine réside en nous, il n’y a qu’une solution: la crainte des cieux comme il est dit dans la Téphila de Rosh Hachana et de Yom Kippour: « et ainsi place ta crainte… Et ainsi place ta gloire » et en dernier lorsque la crainte de D-ieu est installée en nous et que sa présence réside en nous, nous prions : « Et ainsi les justes te craindront et se réjouiront » car la véritable joie n’est complète que lorsque tous les degrés de pureté sont complétés.
La période qui commence depuis Rosh Hodech Eloul jusqu’à Chémini Atséret, a en elle une puissance telle qu’elle peut reconstruire le temple qui est en nous car le mois de Eloul est le mois de préparation pour le jour du jugement, le jour de Rosh Hachana lui-même où tous les passants de ce monde sont jugés et Yom Kippour où nous accomplissons le commandement de « devant Hachem, purifiez-vous ». Puis nous arrivons à la fête de Souccot où nous nous mettons sous la protection des ailes de la providence divine et tout ceci entraîne une joie indicible. Cependant, la réparation totale n’est pas encore atteinte car dans ces jours, nous sommes encore en train de nous affairer avec les nations (nous apportons des offrandes pendant les 7 jours de Souccot pour toutes les nations) la véritable perfection ne sera atteinte que lorsque les versets « et seul Hachem s’élèvera » et aussi « Israël résidera confiant seul » se réaliseront. Et la réparation que nous pouvons commencer à accomplir pour arriver au moment de la délivrance totale, ne se fait uniquement qu’à Chémini Atséret. Les sages ont comparé ce jour aux paroles d’un roi à son fils le suppliant de rester encore un jour pour lui offrir un festin privé et par cela profiter de sa présence un dernier jour seul à seul. Car tous les 7 jours précédents, son fils s’occupait des invités (les nations) et maintenant le 8ème jour, le roi veut rester seul avec son fils. Et Rashi explique qu’Hachem n’a pas de satisfaction des nations, seuls son profit et sa satisfaction ne peuvent se concrétiser que dans la proximité d’avec le peuple d’Israël. Ce 8ème jour, est dévoilée un amour particulier se rapprochant du véritable dévoilement final dans la fin des temps. Pour cela, de la même manière que nous prions: « et nous nous réjouirons dans son installation » bien que le simple fait de sa nouvelle construction soit en lui-même, une source de joie, de la même manière, bien que les jours de Souccot soient eux-mêmes une source de joie, Chémini Atséret génère de lui-même une joie provenant de la réparation finale qui peut se faire ce jour-là, une réparation au goût de la réparation finale.
Cette nouvelle perspective fait naître en nous une nouvelle obligation: nous sanctifier encore plus afin de briser les barrières spirituelles que notre âme animale à construit autour de nous afin de nous séparer de notre créateur. C’est ce que nous prions au moment des frappes des Aravot (saules) sur l’autel: » et enlève la barrière d’acier qui nous sépare de toi » car toute cloison si fine soit elle, est faite d’un métal extrêmement résistant empêchant toute proximité divine de transpirer. Et ce n’est pas par hasard que cette prière est dite la veille de Chémini Atseret car dans l’essence de ce jour il y a la puissance de pouvoir briser toute barrière psychique nous empêchant de rentrer en contact avec le divin.
Il est possible de diviser en trois les degrés d’élévation de cette période de révélation divine:
- les jours redoutables depuis Rosh Hachana jusqu’à Yom Kippour qui sont concentrés dans les mots » et ainsi tu placeras ta crainte » dévoilement de la royauté de D-ieu.
- les 7 jours de Souccot qui sont inclus dans les mots » et ainsi tu placeras ta gloire » proximité et providence divine sur le peuple d’Israël.
- Chémini Atséret définie par les mots
» Et ainsi les justes te craindront et se réjouiront » la joie qui se diffuse en nous par le dévoilement totale de cette proximité sur nous. Cette joie ineffable que seul ce jour peut nous procurer en brisant toutes les cloisons que nos fautes ont érigées. Ce jour où nous pouvons dire » moi et vous réjouissons-nous ensemble »
Retrouvez toutes tes traductions et retranscriptions réalisées par Rav Michaël Smadja (Créteil)
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ?
Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site ?
Quelques euros pour le Jardin, en contribuant à notre cagnotte Paypal
Merci d’avance !!