Seule la spiritualité importe – Parachat ‘Houkat – Réouven Carceles
Seule la spiritualité importe
*
Cette publication est Léilouy Nichmat / Lélévation de l’âme de Hanna Bat Rivka (Laure-Anna Teboul) et de Zahrie bat Zerda et Avraham (Chlouch)
*
Rejoignez notre Canal Telegram silencieux ouvert à tous
*
Dans la Paracha de la semaine la Torah, ‘Houkat, nous dit : « Celle-ci est la loi : un homme, lorsqu’il mourra dans une tente, tout ce qui vient vers la tente, et tout ce qui est dans la tente sera impur sept jours » (Nombres chap. 19, 14).
Plusieurs Méfarchim (commentateurs) expliquent l’expression : « zot hatorah…Voici la loi un homme qui meurt ». Dans la Guemara (Bérakhote 63b), Reich Lakich a déclaré : d’où savons-nous que seul celui qui se tue à l’étude retiendra ce qu’il apprend ? De ce verset : « l’homme qui meurt dans la tente » ; la tente est toujours le mot qui fait référence à la maison d’étude. Selon le Maharal de Prague, Reich Lakich veut dire que la Torah, purement spirituelle, peut subsister seulement chez une personne qui s’éloigne autant que possible de la matérialité. Selon d’autres auteurs, Reich Lakich affirme qu’il faut tuer son moi, c’est-à-dire ses défauts et ses idées préconçues, afin de parvenir à la vérité en toute objectivité.
Il y a lieu de comprendre cette notion. De plus, il faudra essayer d’expliquer comment Hachem peut-il nous demander de « mourir » dans l’étude alors que par ailleurs, il nous demande de le servir dans la joie, comme nous l’explique la Torah (Paracha Ki tavo) que certaines malédictions arriveront par le fait que nous n’avons pas servi Hachem avec joie. Comment comprendre cette contradiction, alors qu’ailleurs, il est écrit : « Vous observerez mes lois et mes statuts afin que l’homme qui les pratique vive par eux » (Vayikra 18,5), et non qu’il meurt à cause d’eux (Sanhédrin 74a) ?
L’homme n’a été créé que pour se délecter d’Hachem
Il est possible d’expliquer, d’après ce que nous dit le Messilat Yecharim, que l’homme n’a été créé que pour se délecter d’Hachem, c’est un enseignement porteur de nombreux messages. Le Ram’hal, ici, nous révèle qu’Hachem a ancré dans l’âme humaine de rechercher ce plaisir et ce bonheur puisque l’homme n’a été créé que pour cela ! Ceci nous aide peut-être à comprendre pourquoi tous les hommes sont à la recherche du bonheur et du plaisir, chaque personne à son niveau et selon sa conception du bonheur. Le véritable plaisir, seul à pouvoir rassasier l’âme de l’homme, est en réalité celui pour lequel il a été créé, c’est-à-dire, se délecter d’Hachem. Tant que l’âme ne retrouve pas ce délice pour laquelle elle a été créée et qu’elle connaissait avant de venir sur terre (dans le monde des néchamot, des âmes) elle reste constamment assoiffée et insatisfaite. Les hommes sont, à cause de cela, toujours en train de courir après des plaisirs factices pensant pouvoir combler ce manque ancré par Hachem dans la néchama. Au fond d’eux, ces hommes qui courent après toutes ces attirances matérielles (taavot) sont conscients que tout cela est vide et qu’ils ne sont jamais satisfaits ou rassasiés de cette soif profonde. Ce véritable plaisir capable de combler l’homme, dit le Ramh’al, n’est accessible que dans les mondes spirituels. Donc, si déjà dans ce monde-ci nous arrivons à limiter cet « écran » qu’Hachem a placé entre le monde d’en bas et le monde d’en haut et si nous le limitons, en mettant de côté toutes ces taavots (désirs), nous pouvons nous rattacher au maximum au monde spirituel et goûter déjà ici-bas au plaisir du monde futur, le seul plaisir que l’âme recherche et qui est le seul à pouvoir nous rassasier.
Seule la spiritualité importe
Le Sfat Emet écrit, que la Néchama est source de vie, (comme nous l’avons rapporté), qu’Hachem insuffla dans les narines de l’homme une Néchama de vie, et que le mérite de la pureté va dépendre de comment nous allons gérer la domination de la Néchama sur le corps, c’est-à-dire comment renforcer la Néchama ? La réponse est : « zote h’oukat hatorah » (celle-ci est la Torah), pour expliquer que c’est elle qui renforce la Néchama et celui qui se plonge dedans peut arriver à retrouver en lui-même une âme de vie comme l’avait Adam Harichone. Le Sfat Emet nous révèle ainsi que le secret pour renforcer l’âme et dominer son corps, c’est l’étude de la Torah, c’est aussi ce que nous explique le Rambam, que celle-ci ne se maintient que chez celui qui se fatigue dedans et non chez ceux qui l’étudient en mangeant, en buvant, en se délectant (matériellement). Au contraire la Torah se trouve seulement chez celui qui se tue pour elle et qui peine dans l’étude en surmontant le sommeil et les somnolences, c’est le sens du verset : « lorsqu’un homme se tue dans une tente ». Ce n’est pas une mort, au contraire. Le Roi Chlomo (Salomon) nous révèle ici, une grande chose, qu’en réalité, les personnes qui ont choisi de suivre leur penchant ne sont pas vraiment différentes de la faune et la flore, car elles choisissent consciemment de suivre leur penchant, leur désir, leur nature, les influences qui les entourent. C’est le corps qui domine et non l’âme, elles n’ont pas vraiment de libre arbitre, elles ne pensent pas à épanouir leur personnalité, leurs midot (qualités de cœur). Ce ne sont pas elles qui parlent mais leurs corps, elles ne pensent qu’à cela, et ne sont donc pas vraiment libres, elles-mêmes sont considérées comme mortes, car elles ont vécu une vie matérielle où le corps dominait.
Au contraire, les justes, dans leur mort, sont appelés encore vivants, car ils ont développé tout leur potentiel spirituel, leur libre arbitre au service du bien, car ils ont fait un vrai choix, et laissent derrière eux une présence à jamais. Ils ont donc un statut de vivant durant leur vie mais même après, car ils sont attachés à leur Néchama dont la racine est dans la sphère la plus élevée sous le trône divin, c’est aussi et sûrement ce que veut nous dire la Michna de Pirké Avot : « soit prêt à manger ton pain avec du sel, boire de l’eau avec mesure, dormir sur le sol, vivre une vie de souffrance, c’est-à-dire que, si tu agis ainsi : heureux de toi dans ce monde-ci et dans le monde futur ». Ce n’est pas une souffrance, au contraire, dans la mesure où l’homme arrive à mettre son corps et ses désirs en veilleuse, il peut grâce à cela s’attacher à la vraie vie spirituelle, que porte sa Néchama, et grâce à l’étude de la Torah, il pourra ressentir et goûter à ce plaisir tant recherché par son âme. Ainsi il n’y a plus vraiment de contradiction, puisque ce qui représente la vie pour ceux qui s’attachent à ce monde, représente la mort pour nous. Comme nous l’explique le Mélo Haomer de Rabbi Lieb Harif, que la course après les plaisirs de ce monde, empêche l’homme de saisir la Torah car cela constitue des cloisons qui assombrissent sa perception de la lumière divine, et donc de se réaliser et de se délecter en Hachem comme nous l’avions dit plus haut. C’est pour cela que le remède est l’étude, pour arriver à la séparation entre la Néchama et le corps afin de s’attacher à cette source de vie, c’est en tout cas, ce qu’exprime la Guemara dans Kidouchine d’une autre manière : « j’ai créé le mauvais penchant, j’ai créé la Torah comme antidote » (30b).
Chabbat Shalom
Pour retrouver tous les cours de Réouven Carceles sur notre site
Retrouvez le texte de la Paracha sur Sefarim.fr
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin de la Torah, nous serons partenaires dans le Zikouy Harabim (faire bénéficier un grand nombre de la lumière de la Torah)
Merci d’avance !!
L’mage associée à cet article est issue du site Wikipedia, les droits d’usage sont précisés : « אני מעניק לכל אחד את הזכות להשתמש בעבודה זו לכל מטרה שהיא, ללא תנאים כלשהם, אלא אם כן תנאים כאלה נדרשים על פי חוק. »