Seul le cœur n’a pas de véritable frontière Paracha Vayak’hel – Réouven Carceles
Le cœur n’a pas de frontière
Pour l’élévation de la Néchama de la grand-mère de l’auteur : Zhari bat Sulika.
Dans la Paracha de la semaine la torah nous dit : « puis vinrent tous les hommes au cœur élevé » (chemot 35,21)
Il y a lieu de comprendre les paroles du Ramban, qui parle ici des sages qui ont réalisé les travaux du michkan, car il n’y avait personne parmi eux qui a eu une formation professionnelle ou qui a déjà réalisé un tel travail de ses mains. Mais il s’est trouvé naturellement qu’ils ont su réaliser ces travaux car, le cœur gonflé dans les voix d’hachem, chacun s’est présenté à Moché en lui disant : « j’accomplirai tout ce que mon maître dira« .
Il faut savoir que nous parlons ici de concevoir des œuvres d’art et mettre en œuvre l’or, l’argent et le cuivre. Pour tailler la pierre, pour la sertir, pour travailler le bois, pour exécuter toute l’œuvre d’artiste, et il est évident que tout homme, sans compétence professionnelle ou artistique, aurait naturellement baissé les bras et désespéré de pouvoir accomplir la construction du sanctuaire. Cependant, ces artisans au cœur élevé, bien qu’ils n’aient jamais exercé ce métier, ont eu confiance en eux car leur cœur a tenu à réaliser cette œuvre kodesh (sainte).
Comment ? la réponse est en s’appuyant sur les forces et les capacités enfouies en eux. Comment est-ce possible ? Comment un homme peut-il trouver les forces et les capacités cachées, qui sommeillent en lui, que le maître du monde a enfouies dans les recoins de son âme ? Comment dépasser ses limites naturelles et réaliser des choses impensables ?
Il est possible de répondre d’après les explications du rav Wolbe dans le Alé Chour, qu’il y a une seule chose chez l’homme qui n’a pas de véritable frontière, c’est son cœur. Hachem a créé l’homme de telle sorte que la profondeur de son cœur puisse dépasser toute limite, à la différence de l’esprit qui ne peut pas capter des choses qui ne sont pas de son niveau ou qui dépassent ses capacités. Par contre il n’y a pas de limite aux sentiments qui peuvent aller en grandissant à l’infini. Nous voyons cela chez Bétsalel, D l’avait choisi pour être le maître d’œuvre du tabernacle, le Sifté Cohen nous dit, qu’il était le fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Yéhouda qui sanctifia le nom de D davantage que toutes les autres tribus. La guémara dans sanhédrin (p 69), nous dit qu’il était également très sage et versé dans toute la torah, il connaissait le mystère de chaque chose et ce qu’elle représentait dans le « ciel », il comprenait les mystères de tous les éléments du tabernacle bien qu’il n’eût que treize ans. Ce sacrifice de soi, dont il a fait preuve n’est possible que lorsqu’on laisse de côté tous les calculs et les approfondissements. C’est lorsqu’on abandonne les réflexions superflues qu’on mérite la connaissance.
Le Milin ‘Hadtin nous dit au nom du Hidouchei Harim, que Bétsalel était doué d’une sagesse tellement grande, qu’il pouvait pénétrer le cœur le plus dur, le percer et l’emplir de Torah et de crainte du ciel. Le néfech Ha’haim, nous dit que le cœur de l’homme est le reflet du saint des saints (le Hodesh Hakodachim), celui qui contenait l’arche, un coffre de bois recouvert d’or qui abritait les tables (les bris des première et les secondes, entières), personne n’était autorisé à entrer dans le saint des saints à l’exception du grand prêtre, et ce, une fois par an pour Kippour. A ce titre, le Méchekh ‘Hokhma, nous dévoile que tous les objets du tabernacle ont été fabriqués par les hommes, pour le premier et le deuxième temple, l’arche, par contre, n’a été fabriquée que par Bétsalel, tout seul.
Le Sihot Moussar nous dit que, tout homme a le devoir de croire en lui-même et dans les capacités enfouies en lui, en les révélant il pourra se surpasser en y puisant des forces spirituelles, psychologique ou physiques. Comment se fait-il que nous avons souvent du mal à percevoir ce côté infini de notre cœur dans le domaine de la Torah, des Mitsvot, de la proximité avec Hachem, afin d’arriver à ce niveau, dont chacun est capable ? Le H’ovot Halevavot explique que même si le cœur est potentiellement infini, il est possible, malheureusement, de le boucher et de l’obstruer, à l’image de ce que la torah dit sur les aliments non cachèrs par exemple : « vous vous rendrez impurs par eux », (vénitamtem, vous vous boucherez le cœur).
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Fin de l’article « Seul le cœur n’a pas de véritable frontière Paracha Vayak’hel – Réouven Carceles » mis en ligne le 27 février 2019 et mis jour le 20 mars 2020.
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