Servir d’exemple aux enfants – Parachat Emor – Réouven Carceles
Servir d’exemple aux enfants
*
Rejoignez notre Canal Telegram silencieux ouvert à tous
*
Toutes nos publications sur la Parachat Emor
Dans la Paracha de la semaine, Parachat Emor, la Torah nous dit : « dis aux pontifes, fils de Aharon, tu leur diras : Pour une âme, il ne se rendra pas impur dans ses peuples » (chap. 21/1).
Rachi explique : au nom de la Guemara (Yébamot 114a) « dis…et tu leur diras », pour que les adultes en avertissent les enfants. C’est-à-dire que le terme ici est répété, pour mettre en garde les grands à propos des petits, et que cette interdiction ne doit pas être enfreinte par leurs enfants. Il est quand même intéressant de souligner, pourquoi la Torah emploie deux fois le terme « dire« , alors qu’elle aurait pu expliquer simplement : »dis aux cohanim, fils d’Aharon » : nul ne doit se souiller par un cadavre de son peuple. Pourquoi cette répétition ? De plus, le Ramban a écrit que cette mise en garde consiste à ne pas délibérément rendre les petits impurs. Il y a pourtant de nombreuses mises en garde dans la Torah à propos d’autres interdictions. Or il faut comprendre, si dans toute la Torah et en l’occurrence dans notre Paracha, le Din est qu’il est interdit aux grands de pousser les petits à commettre une transgression, alors pourquoi la Torah nous le révèle-t-elle uniquement à propos de l’impureté du mort ?
Hachem a voulu que notre conduite s’inspire de celle des Cohanim
Il est possible d’expliquer ce qui est rapporté dans la Michna (Avoth Chapitre 4,Michna 20) : Rabbi Mathia ben Harach dit : sois le premier à dire chalom à tout homme, sois la queue des lions et ne sois pas la tête des renards. Le Ben Ich Hai explique que même si c’est un homme simple qui t’a blessé, tu dois être le premier à faire la paix avec lui. Cela demandant de ta part une grande humilité, je te conseille, dit-il, afin d’acquérir cette humilité nécessaire, de toujours te comparer aux plus grands que toi. Si tu te lies à des personnes meilleures que toi, tu peux espérer étudier davantage et t’améliorer et c’est en cela que tu seras la queue des lions. Mais si tu t’associes à des gens communs, tu ne peux espérer te perfectionner. Tu pourrais même, au contraire, imiter leurs mauvais traits de caractère, tu serais alors la tête des renards et tu n’aurais pas l’humilité voulue.
Ainsi, quand on relit notre verset, on comprend alors qu’Hachem a voulu que notre conduite s’inspire de celle des Cohanim, dont toute la vocation est de s’attacher à D. La Torah interdit à un Cohen de se rendre impur pour un mort, hormis pour ses sept proches parents.
Ainsi, Hachem a voulu qu’on prenne exemple sur eux, car toute leur volonté et leur mission, sont uniquement tournées vers D, et ils accomplissent le service, même quand ils n’en tiraient pas d’avantages personnels. Ils obéissent à l’ordre divin sans discuter, car c’est dans leur essence, et c’est pour cela qu’ils ont été créés, c’est leur mission. Le Rabbi de Gour, Rabbi Avraham Mordekhai, disait que les Cohanim n’avaient aucune obligation envers le peuple juif ! En fait, c’est uniquement par le trait de bienfaisance implantée dans leur nature qu’ils désirent bénir le peuple, ils n’ont pas besoin d’ordre pour cela, c’est en eux. Il est rapporté dans le Divrei Chaarei Haim, que tout ce qu’ils font, est uniquement par un élan spontané de l’âme, grâce à leur humilité. A ce titre, nous devons nous, ici en tant que « petits », prendre exemple sur eux : »les grands » c’est-à-dire être comme les Cohanim, servir Hachem à tout moment et dans toute situation, même quand cela ne procure pas de profit immédiat. Et de la même manière que ces derniers devaient préserver leur sainteté avec plus de rigueur, du fait qu’ils représentaient l’exemple du peuple, alors ils doivent travailler et s’éduquer. Chose que nous, nous devons faire, pour atteindre notre but, c’est-à-dire nous élever et nous sanctifier, comme les Cohanim, en veillant à ne pas se rendre impur pour un mort, en prenant exemple sur leur humilité, et c’est aussi sûrement pour cela que la Torah nous met en garde dans le passage sur l’impureté du mort : « dis et dis-leur ». Nos sages nous explique dans la Guemara (Sota 5a), qu’en effet, celui qui s’enorgueillit ressemble à un mort qui a quitté le monde, puisque le maître du monde a dit : « moi et lui ne pouvons vivre ensemble dans le monde ». La Torah nous fait comprendre que ce que nous devons apprendre du Cohen Gadol, c’est la bassesse de l’orgueil.
Servir d’exemple aux enfants
Tout ceci est en réalité un grand fondement pour nous, car c’est là que nous devons nous aussi, nous évertuer à être un exemple pour les petits (servir d’exemple aux enfants), car en effet, si nos enfants ou les élèves voient les parents et leur maître suivre le chemin tracé minutieusement, alors ils imiteront et iront dans la même voie, C’est peut-être pour cela que Rachi tente d’expliquer ce double langage qui est employé, une fois pour les adultes et une fois pour les enfants, afin d’enseigner aux Bné Israël, que s’ils veulent éduquer leurs enfants dans le chemin de la Torah, alors c’est tout d’abord aux grands d’accomplir ce que la Torah leur a enseigné, et ils serviront donc d’exemple vivant pour leurs enfants, qui apprendront d’eux, comment se comporter. En effet, on pense que si les enfants se relâchent dans le respect du Chabbat et l’accomplissent avec légèreté, c’est qu’ils n’ont pas été suffisamment imprégnés par leurs éducateurs de la sainteté de ce jour et de son importance !
Il est évident que les enfants ont un instinct très sûr, en ce qui concerne les parents : ils arrivent à percevoir si la Torah leur est chère et importante, ou s’ils l’accomplissent comme une routine, pour s’en acquitter. C’est pourquoi nous devons préserver notre sainteté, en prenant exemple sur le Cohen, car tout juif a un statut de Cohen, et en réalisant les mitsvot avec amour sans aucun intérêt, chacun doit faire attention à cela, commencer par préserver la sainteté de son corps, par exemple, en ne touchant pas les endroits cachés comme la Halakha le précise, il faudra être un véritable exemple, et s’empresser de se laver les mains. Il existe en effet des lois de pureté et sainteté au réveil, par exemple, il y a un séder à respecter, les enfants voient tout et s’identifient aux parents, ils sentent les choses, et savent s’ils réalisent les mitsvot avec le cœur ou de manière mécanique. Il y a donc lieu de prendre sur soi et de savoir écouter les « petits », avec humilité, à l’instar des Cohen Gadol qui nous sert donc d’exemple, car nous devons nous aussi être un exemple pour eux, en prenant du temps avec eux, en prenant sur soi, aussi bien dans nos actions, que dans la façon de leur parler. Et à ce titre, les sages dans la Guemara (Makot 11a), nous enseignent, que le verbe parler (émor, sur notre verset), exprime un langage doux, tandis que le verbe dire (daber) exprime la dureté, pour nous enseigner, que si nous voulons éduquer les jeunes dans un chemin de sainteté et pureté, il nous faut d’abord leur parler de manière agréable, avec douceur et tendresse. Et surtout ne pas leur imposer une voie de façon dure et obligatoire, ce qui mène à l’effet inverse. Nos maîtres ont dit : « les paroles des sages se font entendre par leur douceur », et nous savons bien que les paroles qui émanent du cœur avec chaleur, pénètrent dans le cœur des petits !
Shabbat Shalom
*
Fin de l’article « Servir d’exemple aux enfants – Parachat Emor – Réouven Carceles » a été mis en ligne 6 mai 2019 et mis à jour le 3 mai 2020.
*
Pour retrouver tous les cours de Réouven Carceles sur notre site
Retrouvez le texte de la Paracha sur Sefarim.fr
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin de la Torah, nous serons partenaires dans le Zikouy Harabim (faire bénéficier un grand nombre de la lumière de la Torah)
Merci d’avance !!