Chapitre II Tomer Déborah Secret de la Couronne (5) Jour 15- 15. 13ème Attribut. Michel Baruch
Chapitre II Tomer Déborah Secret de la Couronne (5)
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Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
- Tomer Déborah Jour 1
- Tomer Déborah Jour 2
- Tomer Déborah Jour 3
- Tomer Déborah Jour 4
- Tomer Déborah Jour 5
- Tomer Déborah Jour 6
- Tomer Déborah Jour 7
- Tomer Déborah Jour 8
- Tomer Déborah Jour 9
- Tomer Déborah Jour 10
- Tomer Déborah Jour 11
- Tomer Déborah Jour 12
- Tomer Déborah Jour 13
- Tomer Déborah Jour 14
בינו עמי עשו
Commentaire et explications du TOMER DEBORAH (Secret de la couronne 5) :
Par Michel BARUCH.
15eme jour du mois :La 13eme Midah.
Secret de la couronne (5)
הַשְּׁלִישִׁית, שֶׁיַּחֲשֹׁב עַל עֲווֹנוֹתָיו תָּמִיד, וְיִרְצֶה בְּטָהֳרָה וְתוֹכַחַת וְיִסּוּרִים, וְיֹאמַר « מָה הֵם הַיִּסּוּרִין הַיּוֹתֵר טוֹבִים שֶׁבָּעוֹלָם שֶׁלֹּא יַטְרִידוּנִי מֵעֲבוֹדַת ד‘ », אֵין חָבִיב בְּכֻלָּם מֵאֵלּוּ שֶׁיְּחָרְפוּהוּ וִיבַזּוּהוּ וִיגַדְּפוּהוּ, שֶׁהֲרֵי לֹא יִמְנְעוּ מִמֶּנּוּ כֹּחוֹ וְאוֹנוֹ בָּחֳלָאִים, וְלֹא יִמְנְעוּ אֲכִילָתוֹ וּמַלְבּוּשׁוֹ, וְלֹא יִמְנְעוּ חַיָּיו וְחַיֵּי בָנָיו בְּמִיתָה, אִם כֵּן מַמָּשׁ יַחְפֹּץ בָּהֶם, וְיֹאמַר « מַה לִּי לְהִתְעַנּוֹת וּלְהִסְתַּגֵּף בְּשַׂקִּים וּמַלְקֻיּוֹת, הַמַּחֲלִישִׁים כֹּחִי מֵעֲבוֹדַת ד‘, וַאֲנִי לוֹקֵחַ אוֹתָם בְּיָדִי. יוֹתֵר טוֹב אֶסְתַּגֵּף בְּבִזְיוֹן בְּנֵי אָדָם וְחֶרְפָּתָם לִי, וְלֹא יָסוּר כֹּחִי וְלֹא יֶחֱלַשׁ« , וּבָזֶה כְּשֶׁיָּבוֹאוּ הָעֶלְבּוֹנוֹת עָלָיו. יִשְׂמַח בָּהֶם וְאַדְּרַבָּה יַחְפֹּץ בָּהֶם. וְיַעֲשֶׂה מִשְּׁלֹשֶת הַמִּינִים אֵלּוּ תַּחְבֹּשֶׁת לְלִבּוֹ, וְיִתְלַמֵּד בָּזֶה כָּל יָמָיו.
Le troisième, il méditera constamment sur les péchés qu’il a commis, il aspirera à la pureté et acceptera de bon gré les réprimandes et les épreuves. Et il dira: «Quelles sont les meilleurs châtiments en ce monde, qui ne perturberont pas mon labeur au service de D-ieu ? » Il n’y en a pas de meilleurs que d’être insulté, méprisé et raillé. Car ceux-ci ne retirent ni forces ni richesses comme cela arriverait si des maladies s’abattaient sur lui. Pas plus qu’ils l’empêcheront de se nourrir ni de se vêtir, ils ne lui retireront pas la vie ni celle de ses enfants. Ainsi vraiment il les souhaitera se disant : « Pourquoi devrais-je jeûner et m’affliger avec le cilice et me flageller ce qui affaiblit ma force et diminue mon service de D-ieu ? Il est bien mieux préférable de souffrir du dédain et des insultes des hommes, que mes forces ne me quittent pas ni ne soient affaiblies. » De cette façon, si est atteint par les insultes, il s’en réjouira et, au contraire il les désirera. De ces trois ingrédients, il fera un bandage sur son cœur et s’en accoutumera tous ses jours.
La purification des péchés ne peut être obtenue que par les souffrances en ce monde, cependant le meilleur moyen est de subir les offenses et les humiliations sans réagir.
Ils ne causent aucun dommage physique ni sur lui-même ni sur les personnes qui lui sont chères. Elles sont extrêmement efficaces, car elles atteignent la profondeur de l’âme, qui est une partie du créateur elle demande réparation de par la magnificence de sa nature. En dominant ce sentiment de fierté et de hauteur, les traces et les taches que font les fautes sur l’âme du pécheur sont éliminées, lessivées et son âme en est totalement purifiée.
Alors que les souffrances physiques que le Baal Téchouva doit s’infliger pour nettoyer son âme des souillures des transgressions, agissent sur le corps qui n’est que le revêtement de l’âme et pour pénétrer en profondeur elles doivent l’affaiblir énormément, l’amoindrir et le diminuer ce qui est long, fastidieux, et accablant. D’autre part quand la Justice divine s’abat sur l’homme pour le purifier de ses fautes hvc, elle risque de l’écarter de la foi et du service divin. Parfois la Main du Tout Puissant s’abat avec une telle violence que les sentences sont difficilement supportables. Pour que ces calamités qui risquent de s’abattre sur l’homme soient productives et opérantes, cela dépend de sa capacité à les comprendre et à les accepter, à les justifier. Cet homme devra se dire : La Justice du Seigneur est de droiture, je mérite tout ce qui m’arrive, que Sa Volonté fasse que cela soit pour l’expiation de mes fautes. Il s’agit donc d’atteindre un niveau élevé de crainte et d’amour en prenant du recul par rapport à la souffrance et à la douleur ce qui est évidement loin d’être aisé et accessible à tous .Que Le Tout Puissant nous préserve de toutes les épreuves de ce genre !
Il est alors évident qu’un affront est de loin bien plus préférable que tout le reste, il est bien plus efficace.
La Guémara rapporte 4 niveaux d’expiation des fautes au nom de Rabbi Ychmaél, qui sont Téchouva, Yom kippour et les souffrances de ce monde et enfin la mort à ces trois choses il faut obligatoirement associer la Téchouva. Cependant le Rav Hida rapporte que ces étapes sont nécessaires pour celui qui fait repentance par crainte, mais s’il le fait par amour cela est immédiat et il est dispensé de toutes les souffrances en ce monde. Voir Béné Yshakhar Téchouva 14 ,39.
La Guémara dit : ceux qui subissent l’offense qui ne la rendent pas, ils entendent les insultes et ne répliquent pas, ils agissent par amour et se réjouissent des humiliations à leur sujet il est dit : Ils sont aimés du Tout Puissant comme les rayons du soleil illuminent la terre.
Il est cité ici trois catégories d’individus qui correspondent à trois situations : Ceux qui quand ils sont insultés répondent avec véhémence et retournent l’injure. Ceux qui ne rendent pas l’injure mais contredisent ces affirmations et enfin ceux qui acquiescent et ne disent rien. Au sujet de ces derniers il est dit ils sont aimés par l’Eternel.
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Ch II secret de la couronne(Suite et fin) :
וְעוֹד מָצָאתִי מַשְׁקֶה טוֹב מְאֹד, אֲבָל לֹא יוֹעִיל הַמַּשְׁקֶה כָּל כָּךְ כְּמוֹ שֶׁיּוֹעִיל אַחַר תַּחְבֹּשֶׁת הַנִּזְכָּר לְעֵיל. וְהוּא שֶׁיַּרְגִּיל עַצְמוֹ בִּשְׁנֵי דְּבָרִים: הָרִאשׁוֹן הוּא, לְכַבֵּד הַנִּבְרָאִים כֻּלָּם, אַחַר שֶׁיַּכִּיר בָּהֶם מֶעֲלַת הַבּוֹרֵא אֲשֶׁר יָצַר הָאָדָם בְּחָכְמָה, וְכֵן כָּל בַנִּבְרָאִים חָכְמַת הַיּוֹצֵר בָּהֶם, וְיִרְאֶה בְּעַצְמוֹ שֶׁהֲרֵי הֵם נִכְבָּדִים מְאֹד מְאֹד, שֶׁנִּטְפַּל יוֹצֵר הַכֹּל הֶחָכָם הַנַּעֲלֶה עַל כֹּל בִּבְרִיאָתָם, וְאִלּוּ יְבַזֶּה אוֹתָם, חַס וְשָׁלוֹם נוֹגֵעַ בִּכְבוֹד יוֹצְרָם. וַהֲרֵי זֶה יִדְמֶה אֶל חָכָם צוֹרֵף עָשָׂה כְּלִי בְּחָכְמָה גְּדוֹלָה וְהֶרְאָה מַעֲשֵׂהוּ אֶל בְּנֵי אָדָם, וְהִתְחִיל אֶחָד מֵהֶם לְגַנּוֹתוֹ וּלְבַזּוֹתוֹ, כַּמָּה יַגִּיעַ מֵהַכַּעַס אֶל הֶחָכָם הַהוּא מִפְּנֵי שֶׁמְּבַזִּין חָכְמָתוֹ בִּהְיוֹתָם מְבַזִּים מַעֲשֵׂה יָדָיו, וְאַף הַקָּבָּ« ה יֵרַע בְּעֵינָיו אִם יְבַזּוּ שׁוּם בְּרִיָּה מִבְּרִיּוֹתָיו. וְזֶה שֶׁכָּתוּב [תהילים ק« ד, כ« ד] « מָה רַבּוּ מַעֲשֶׂיךָ ה‘ », לֹא אָמַר « גָּדְלוּ » אֶלָּא « רַבּוּ« , לְשׁוֹן « רַב בֵּיתוֹ« [אסתר א‘, ח‘], חֲשׁוּבִים מְאֹד, « כֻּלָּם בְּחָכְמָה עָשִׂיתָ« , וְאַחַר שֶׁנִּטְפְּלָה חָכְמָתְךָ בָּהֶם רַבּוּ וְגָדְלוּ מַעֲשֶׂיךָ, וְרָאוּי לָאָדָם לְהִתְבּוֹנֵן מִתּוֹכָם חָכְמָה וְלֹא בִּזָּיוֹן.
De plus j’ai trouvé une très bonne potion, cependant moins efficace que l’autre remède cité plus haut. C’est que l’homme devrait s’entraîner sur deux points.
La première, honorer toutes les créatures, car il reconnaîtra en elles l’Eminence du Créateur qui par sa sagesse façonna l’homme. De même toutes les autres créatures contiennent Son Intelligence. Il verra de lui-même combien méritent elles d’être honorées pour que le Créateur s’en est Lui-même occupé, le Remarquable Savant a Lui Même veillé aux moindres détails de leurs existances.et si D-ieu nous en garde, il les mépriserait, il toucherait à la Gloire de leur Créateur. Ceci est semblable à un savant artisan dans l’art de la fonderie qui par son habileté a innové un nouvel outil quand il l’expose à ses confrères l’un d’eux en parle avec dérision et mépris. O combien l’artiste en sera courroucé car en méprisant le travail de ses mains, c’est sa sagesse qui a été bafouée. De même cela sera un outrage aux yeux du Saint, Béni soit-Il si l’on méprise l’une de Ses créatures. Il est ainsi écrit : « Combien Tes œuvres sont multiples (grandes) », il n’est pas dit « Grandes » mais « Rav » de l’expression « Rav Béto » (le plus notable de sa maison) c’est-à-dire qu’elles sont extrêmement importantes. Tu les As toutes faites par la Sagesse et Comme c’est Ta sagesse qui s’est consacrée à elles, elles sont alors devenues remarquables et grandioses. Il est approprié à l’homme d’être admiratif de la Sagesse qu’elles contiennent, et de ne surtout pas les voir avec dédain.
הַשֵּׁנִי, יַרְגִּיל עַצְמוֹ לְהַכְנִיס אַהֲבַת בְּנֵי אָדָם בְּלִבּוֹ, וַאֲפִלּוּ הָרְשָׁעִים, כְּאִלּוּ הָיוּ אֶחָיו, וְיוֹתֵר מִזֶּה, עַד שֶׁיִּקְבַּע בְּלִבּוֹ אַהֲבַת בְּנֵי אָדָם כֻּלָּם. וַאֲפִלּוּ הָרְשָׁעִים יֹאהַב אוֹתָם בְּלִבּוֹ, וְיֹאמַר: « מִי יִתֵּן וְיִהְיוּ אֵלּוּ צַדִּיקִים שָׁבִים בִּתְשׁוּבָה וְיִהְיוּ כֻּלָּם גְּדוֹלִים וּרְצוּיִים לַמָּקוֹם« , כְּמַאֲמַר אוֹהֵב נֶאֱמָן לְכָל יִשְׂרָאֵל, שֶׁאָמַר [במדבר יא, כט] « וּמִי יִתֵּן כָּל עַם ד‘ נְבִיאִים וְגו‘ ». וּבַמֶּה יֹאהַב, בִּהְיוֹתוֹ מַזְכִּיר בְּמַחֲשַׁבְתּוֹ טוֹבוֹת אֲשֶׁר בָּהֶם, וִיכַסֶּה מוּמָם, וְלֹא יִסְתַּכֵּל בְּנִגְעֵיהֶם אֶלָּא בַּמִּדּוֹת הַטּוֹבוֹת אֲשֶׁר בָּהֶם, וְיֹאמַר בְּלִבּוֹ « אִלּוּ הָיָה הֶעָנִי הַמָּאוּס הַזֶּה בַּעַל מָמוֹן רַב, כַּמָּה הָיִיתִי שָׂמֵחַ בְּחֶבְרָתוֹ, כְּמוֹ שֶׁאֲנִי שָׂמֵחַ בְּחֶבְרַת פְּלוֹנִי, וַהֲרֵי זֶה אִלּוּ יַלְבִּישׁוּהוּ הַלְּבוּשִׁים הַנָּאִים כְּמוֹ פְּלוֹנִי, הֲרֵי אֵין בֵּינוֹ לְבֵינוֹ הֶבְדֵּל. אִם כֵּן לָמָּה יֵעָדֵר כְּבוֹדוֹ בְּעֵינַי, וַהֲרֵי בְּעֵינֵי ד‘ חָשׁוּב מִמֶּנִּי, שֶׁהוּא נָגוּעַ מְדֻכָּא בְּעֹנִי וְיסּוּרִים וּמְנֻקֶּה מֵעָוֹן, וְלָמָה אֶשְׂנָא מִי שֶׁהַקָּבָּ« ה אוֹהֵב« . וּבָזֶה יִהְיֶה לְבָבוֹ פּוֹנֶה אֶל צַד הַטּוֹב, וּמַרְגִּיל עַצְמוֹ לַחֲשֹׁב בְּכָל מִדּוֹת טוֹבוֹת שֶׁזָּכַרְנוּ.
La deuxième: consiste à faire pénétrer l’amour de ses semblables en son cœur, et même pour les méchants (mécréants) comme s’ils étaient ses propres frères et bien plus que cela, jusqu’à ce que l’amour de ses semblables soit fermement ancré en son cœur. Et Même les pires mécréants Il devra les aimer en son cœur, en se disant : « S’ils pouvaient se transformer en hommes justes, en faisant repentance et en s’amendant, ils seraient devant l’Omniprésent des hommes d’importance et agréables. Comme le fidèle qui chérit Israël dit « Si tous les hommes de l’Eternel pouvaient être des prophètes. » Comment les aimera-t-il ? En se rappelant toutes les bonnes qualités qu’ils possèdent, en recouvrant leurs défauts et en refusant de regarder leurs plaies mais uniquement les vertus qu’ils détiennent. Il devrait se dire : « Si ce mendiant dégoûtant possédait de grandes richesse, ô combien je me réjouirais de sa compagnie, comme je me réjouis de la présence des puissants. Voilà que s’il portait les apparats que portent tel notable, y aurait-il une différence entre eux, pourquoi donc l’honneur qui lui revient devrait-il être dérober à mes yeux ? Voilà qu’au regard de D-ieu, il est bien plus distingué que moi car il est frappé par bien des maux, abattu par la pauvreté et les souffrances ainsi il est totalement lavé du péché, pourquoi devrais-je haïr celui que le Saint, Béni soit-Il, aime ? » De cette façon, le cœur d’un homme se tournera vers le bon côté et il s’habituera à réfléchir à toutes les bonnes qualités que nous avons mentionnées.
Ch II fin commentaires et explications :
וְעוֹד מָצָאתִי מַשְׁקֶה טוֹב מְאֹד, אֲבָל לֹא יוֹעִיל הַמַּשְׁקֶה כָּל כָּךְ כְּמוֹ שֶׁיּוֹעִיל אַחַר תַּחְבֹּשֶׁת הַנִּזְכָּר לְעֵיל. וְהוּא שֶׁיַּרְגִּיל עַצְמוֹ בִּשְׁנֵי דְּבָרִים:
De plus j’ai trouvé une très bonne potion, cependant moins efficace que l’autre remède cité plus haut. C’est que l’homme devrait s’entraîner sur deux points.
הָרִאשׁוֹן הוּא, לְכַבֵּד הַנִּבְרָאִים כֻּלָּם, אַחַר שֶׁיַּכִּיר בָּהֶם מֶעֲלַת הַבּוֹרֵא אֲשֶׁר יָצַר הָאָדָם בְּחָכְמָה, וְכֵן כָּל בַנִּבְרָאִים חָכְמַת הַיּוֹצֵר בָּהֶם, וְיִרְאֶה בְּעַצְמוֹ שֶׁהֲרֵי הֵם נִכְבָּדִים מְאֹד מְאֹד, שֶׁנִּטְפַּל יוֹצֵר הַכֹּל הֶחָכָם הַנַּעֲלֶה עַל כֹּל בִּבְרִיאָתָם, וְאִלּוּ יְבַזֶּה אוֹתָם, חַס וְשָׁלוֹם נוֹגֵעַ בִּכְבוֹד יוֹצְרָם. וַהֲרֵי זֶה יִדְמֶה אֶל חָכָם צוֹרֵף עָשָׂה כְּלִי בְּחָכְמָה גְּדוֹלָה וְהֶרְאָה מַעֲשֵׂהוּ אֶל בְּנֵי אָדָם, וְהִתְחִיל אֶחָד מֵהֶם לְגַנּוֹתוֹ וּלְבַזּוֹתוֹ, כַּמָּה יַגִּיעַ מֵהַכַּעַס אֶל הֶחָכָם הַהוּא מִפְּנֵי שֶׁמְּבַזִּין חָכְמָתוֹ בִּהְיוֹתָם מְבַזִּים מַעֲשֵׂה יָדָיו, וְאַף הַקָּבָּ« ה יֵרַע בְּעֵינָיו אִם יְבַזּוּ שׁוּם בְּרִיָּה מִבְּרִיּוֹתָיו. וְזֶה שֶׁכָּתוּב [תהילים ק« ד, כ« ד] « מָה רַבּוּ מַעֲשֶׂיךָ ה‘ », לֹא אָמַר « גָּדְלוּ » אֶלָּא « רַבּוּ« , לְשׁוֹן « רַב בֵּיתוֹ« [אסתר א‘, ח‘], חֲשׁוּבִים מְאֹד, « כֻּלָּם בְּחָכְמָה עָשִׂיתָ« , וְאַחַר שֶׁנִּטְפְּלָה חָכְמָתְךָ בָּהֶם רַבּוּ וְגָדְלוּ מַעֲשֶׂיךָ, וְרָאוּי לָאָדָם לְהִתְבּוֹנֵן מִתּוֹכָם חָכְמָה וְלֹא בִּזָּיוֹן.
La première, honorer toutes les créatures, car il reconnaîtra en elles l’Eminence du Créateur qui par Sa sagesse façonna l’homme. De même toutes les autres créatures contiennent Son Intelligence. Il verra de lui-même combien méritent-elles d’être honorées pour que le Créateur s’en soit Lui-même occupé, le Remarquable Savant a Lui Même veillé aux moindres détails de leurs existences. Et si D-ieu nous en garde, il les mépriserait, il toucherait à la Gloire de leur Créateur. Ceci est semblable à un savant artisan dans l’art de la fonderie qui par son habileté a innové un nouvel outil quand il l’expose à ses confrères l’un d’eux en parle avec dérision et mépris. O combien l’artiste en sera courroucé car en méprisant le travail de ses mains, c’est sa sagesse qui a été bafouée. De même cela sera un outrage aux yeux du Saint, Béni soit-Il si l’on méprise l’une de Ses créatures. Il est ainsi écrit : « Combien Tes œuvres sont multiples (grandes) », il n’est pas dit « Grandes » mais « Rav » de l’expression « Rav Béto » (le plus notable de sa maison) c’est-à-dire qu’elles sont extrêmement importantes. Tu les As toutes faites par la Sagesse et Comme c’est Ta sagesse qui s’est consacrée à elles, elles sont alors devenues remarquables et grandioses. Il est approprié à l’homme d’être admiratif de la Sagesse qu’elles contiennent, et de ne surtout pas les voir avec dédain.
Quel est l’homme digne d’honneur ? Celui qui honore ses semblables ! Donner de la valeur et de la considération à chaque être, signifie estimer la création du Tout Puissant selon Sa valeur. De même que la toile témoigne du génie de l’artiste chaque élément qui compose la complexité de la création témoigne du génie du Seigneur Tout Puissant. Il convient alors d’honorer chacun d’eux et d’en être fasciné, il faut se dire sans cesse que d’intelligence contenue dans un tout petit être ! Et si Noa’h et sa famille ont été sauvé du déluge pour s’être occupé des bêtes, Avraham en a déduit que s’occuper des êtres humain était bien plus important. De même ici le plus grand honneur que l’on peut faire à D est d’honorer les créatures qu’Il a façonnées à Son Image.
Nos maitres ont comparés le créateur au maitre verrier qui souffle dans sa canne d’acier et donne forme à la boule de pâte de verre qu’il tient au bout de sa canne. La pièce prend forme selon le souffle de l’artiste, ainsi toute la création a la forme du souffle du Seigneur Tout Puissant. De même que le souffle passe des poumons à la bouche puis dans la canne et enfin dans le verre de même Ha-Chem a insufflé à sa création trois niveau de souffle , l’âme primaire Néféch, le souffle de la parole Roua’h et l’âme supérieure Néchama . Plus l’élément contient d’intelligence et plus il contient une valeur spirituelle élevée.
Le développement des sciences profanes met à jour l’intelligence insondable du créateur, chaque infime parcelle de cette création est porteuse de l’intelligence infinie du Seigneur. Il convient de l’observer de la méditer et d’en être fasciné charmé stupéfait ébloui afin d’ancrer en son cœur le véritable amour du créateur. Rambam demande et comment atteindre l’amour de D ? En observant et en méditant sur la création et les magnifiques créatures qui l’a composent, il en verra l’infinie intelligence, l’insondable sagesse et de suite lui viendra l’amour du Seigneur en son cœur il aura alors le désir ardent de connaitre Son Grand Nom etc… Yéssodé Ha Torah 2,2. En prenant conscience de la véritable grandeur du Créateur l’homme saisit un peu de petitesse de son être et la faiblesse de sa nature, il ne peut agir alors qu’avec humilité sincère.
הַשֵּׁנִי, יַרְגִּיל עַצְמוֹ לְהַכְנִיס אַהֲבַת בְּנֵי אָדָם בְּלִבּוֹ, וַאֲפִלּוּ הָרְשָׁעִים, כְּאִלּוּ הָיוּ אֶחָיו, וְיוֹתֵר מִזֶּה, עַד שֶׁיִּקְבַּע בְּלִבּוֹ אַהֲבַת בְּנֵי אָדָם כֻּלָּם. וַאֲפִלּוּ הָרְשָׁעִים יֹאהַב אוֹתָם בְּלִבּוֹ, וְיֹאמַר: « מִי יִתֵּן וְיִהְיוּ אֵלּוּ צַדִּיקִים שָׁבִים בִּתְשׁוּבָה וְיִהְיוּ כֻּלָּם גְּדוֹלִים וּרְצוּיִים לַמָּקוֹם« , כְּמַאֲמַר אוֹהֵב נֶאֱמָן לְכָל יִשְׂרָאֵל, שֶׁאָמַר [במדבר יא, כט] « וּמִי יִתֵּן כָּל עַם ד‘ נְבִיאִים וְגו‘ ». וּבַמֶּה יֹאהַב, בִּהְיוֹתוֹ מַזְכִּיר בְּמַחֲשַׁבְתּוֹ טוֹבוֹת אֲשֶׁר בָּהֶם, וִיכַסֶּה מוּמָם, וְלֹא יִסְתַּכֵּל בְּנִגְעֵיהֶם אֶלָּא בַּמִּדּוֹת הַטּוֹבוֹת אֲשֶׁר בָּהֶם, וְיֹאמַר בְּלִבּוֹ « אִלּוּ הָיָה הֶעָנִי הַמָּאוּס הַזֶּה בַּעַל מָמוֹן רַב, כַּמָּה הָיִיתִי שָׂמֵחַ בְּחֶבְרָתוֹ, כְּמוֹ שֶׁאֲנִי שָׂמֵחַ בְּחֶבְרַת פְּלוֹנִי, וַהֲרֵי זֶה אִלּוּ יַלְבִּישׁוּהוּ הַלְּבוּשִׁים הַנָּאִים כְּמוֹ פְּלוֹנִי, הֲרֵי אֵין בֵּינוֹ לְבֵינוֹ הֶבְדֵּל. אִם כֵּן לָמָּה יֵעָדֵר כְּבוֹדוֹ בְּעֵינַי, וַהֲרֵי בְּעֵינֵי ד‘ חָשׁוּב מִמֶּנִּי, שֶׁהוּא נָגוּעַ מְדֻכָּא בְּעֹנִי וְיסּוּרִים וּמְנֻקֶּה מֵעָוֹן, וְלָמָה אֶשְׂנָא מִי שֶׁהַקָּבָּ« ה אוֹהֵב« . וּבָזֶה יִהְיֶה לְבָבוֹ פּוֹנֶה אֶל צַד הַטּוֹב, וּמַרְגִּיל עַצְמוֹ לַחֲשֹׁב בְּכָל מִדּוֹת טוֹבוֹת שֶׁזָּכַרְנוּ.
La deuxième: consiste à faire pénétrer l’amour de ses semblables en son cœur, et même pour les méchants (mécréants) comme s’ils étaient ses propres frères et bien plus que cela, jusqu’à ce que l’amour de ses semblables soit fermement ancré en son cœur. Et Même les pires mécréants Il devra les aimer en son cœur, en se disant : « S’ils pouvaient se transformer en hommes justes, en faisant repentance et en s’amendant, ils seraient devant l’Omniprésent des hommes d’importance et agréables. Comme le fidèle qui chérit Israël dit « Si tous les hommes de l’Eternel pouvaient être des prophètes. »
Que ce soit en paroles ou en actes l’homme se doit de montrer du respect envers les autres. Et bien plus car le verset dit : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, et Rabbi Akiva en fit un principe qui soutient toute la Torah. C’est le pilier sur lequel tout le service de D se repose. Il ne s’agit pas d’aimer ses proches ou ceux qui nous sont agréables et sympathiques mais tous les autres, sans restriction.
Mais au fait que signifie aimer ? Le vrai sens de ce mot et de cette Mitsva signifie donner satisfaction, faire en sorte de donner du plaisir et du bonheur à l’être aimé. Cela revient en fait à se mettre au service des autres pour remplir leur moindre souhait.
Même les méchants qui sont malheureusement éloignés de la Torah, il faut les aimer, prier pour eux afin que le Tout Puissant souffle un vent de sainteté sur ce monde qu’ils puissent faire un retour sincère vers D. Surtout à notre époque où malheureusement la grande majorité de tous nos « Frères » qui sont éloignés de la Torah de vérité, ne le sont que par ignorance et de par l’éducation qu’ils ont reçue et à cause de l’influence de la société dans laquelle nous évoluons. Nous nous devons, nous qui sommes attachés à la Torah et à ses principes d’êtres des exemples d’honnêteté, d’amour de savoir-vivre de probité afin de les influencer en bien. Grande est notre responsabilité !
Comment les aimera-t-il ? En se rappelant toutes les bonnes qualités qu’ils possèdent, en recouvrant leurs défauts et en refusant de regarder leurs plaies mais uniquement les vertus qu’ils détiennent.
Le pire des mécréants d’Israël est plein de bonnes actions, il est comparé à la grenade qui contient une multitude de grains. C’est en mettant en exergue toutes les qualités que les défauts seront amoindris, réduits au point de ne plus être perceptibles à l’œil. Comme nous l’avons déjà souligné il n’existe pas d’homme qui ne possède quelque qualité ne serait-ce que la plus minime, et parfois un acte qui peut être interpréter négativement doit être « tourné » en qualité.
Ainsi qu’il est raconté au sujet de Rabbi Lévy Ytshaq de Berditchev (Le Kédouchat Lévy) qui rencontra un jour de Chabbath un jeune homme à l’allure moderne qui fumait. Il lui dit : « mon cher fils ne sais-tu pas que c’est Chabbath aujourd’hui ? Ne sais-tu pas qu’il est interdit de fumer ce jour saint ? Le jeune homme à chacune de ces questions répondit par l’affirmatif, tout cela il le savait et en avait pleinement conscience, s’était son choix de vie de s’écarter des Mitsvot. Le Rav éleva alors ses yeux au ciel et s’adressa au Seigneur Tout Puissant, il Lui dit : Maitre du monde, observe la qualité de tes enfants même quand ils fautent ils ne savent pas mentir !»
Il devrait se dire : « Si ce mendiant dégoûtant possédait de grandes richesse, ô combien je me réjouirais de sa compagnie, comme je me réjouis de la présence des puissants. Voilà que s’il portait les apparats que portent tel notable, y aurait-il une différence entre eux, pourquoi donc l’honneur qui lui revient devrait-il être dérober à mes yeux ? Voilà qu’au regard de D-ieu, il est bien plus distingué que moi car il est frappé par bien des maux, abattu par la pauvreté et les souffrances ainsi il est totalement lavé du péché, pourquoi devrais-je haïr celui que le Saint, Béni soit-Il, aime ? » De cette façon, le cœur d’un homme se tournera vers le bon côté et il s’habituera à réfléchir à toutes les bonnes qualités que nous avons mentionnées.
Nos maitres rapportent : il arriva que Rabbi Chimon Ben Eléazar était en chemin, il revenait de la maison de son maitre, chevauchant sa monture il se promena en bordure de la mer. Il était pris d’une grande allégresse, son cœur était plein de joie, son esprit était exalté, satisfait de par les nombreux enseignements qu’il avait appris de son maitre. Soudain un homme vint à sa rencontre, celui-ci était particulièrement laid, il le salua en ces termes : Que le Chalom soit avec toi Rabbi ! Cependant rabbi Chimon ne répondit pas à son salut il lui dit : Homme vide (de savoir), que tu es laid ! Est-ce que tous les habitants de ta ville sont laids comme toi ? L’homme lui répondit, cela je ne sais pas, mais va et adresse toi à l’artisan qui M’a façonné et dis Lui : combien l’objet que Tu as réalisé est hideux ! C’est à la suite de cette histoire que Rabbi Chimon enseigna : l’homme se doit d’être flexible comme le roseau et surtout pas raide comme le cèdre ! Voir Avot Dé Rabbi Nathan 41 ; Taanit 20 ab.
L’attitude arrogante de Rabbi Chimon est la conséquence de la satisfaction et de sa suffisance intellectuelle qui l’exalte, la balade qu’il fait en bord de mer lui procure un sentiment de bien- être et de contentement un sentiment de supériorité l’enveloppe. C’est pour cela qu’il ne se donne pas la peine de répondre au salut de l’homme, il le traite de « homme vide » ce qui sous-entend qu’il le considère comme un rustre et un ignorant. Puis s’esclaffe et lui dit que tu es laid ! Nos maitres soulignent que cet homme laid n’était autre que le prophète Elie qui voulait corriger l’attitude arrogante de Rabbi Chimon.
Cette dérive dans le comportement de ce maitre est la conséquence de la vision superficielle des choses et surtout des individus. Il s’imagine être un homme important qui vient d’étudier avec un grand maitre des enseignements qui ne sont surement pas à la portée du commun des gens , ce dédain l’entraine à un dérapage verbal , il humilie son prochain , le vexe le blesse . Mais l’homme n’en est pas atteint, il ne prend pas cette offense à cœur elle ne s’adresse pas à lui mais à l’Artisan qui l’a façonné. Si Rabbi Chimon avait vu que l’homme dans toute sa laideur était en fait le prophète Elie aurait-il tenu de tels propos ? Aurait-il un instant pensé que ce qui lui apparait comme hideux ne contient pas la Sagesse du créateur ? Si Elie s’était montré différemment, avec une belle apparence Rabbi Chimon aurait agi avec correction, souvent notre vue des hommes est erronée, fausse et trompeuse, prenons y garde et agissons avec dignité !
En résumé le Rav donne cinq règles à adopter pour acquérir la véritable humilité. Les trois premières sont essentiellement un travail sur soi, de manière fondamentale et profond. Les deux dernières sont un travail vers l’extérieur en s’exerçant à appliquer sur les autres ces deux principes il est aussi possible d’accéder à cette vertu.
FIN DU CHAPITRE II .
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