Le saviez vous ? Paracha Dévarim Rav Michaël Smadja
Le Saviez vous Dévarim
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Le saviez vous Dévarim ?
Selon nos sages, il y a une différence de principe entre le livre « Devarim » et les quatre autres livres de la Torah.
Le traité « Méguila » explique que les quatre premiers livres, c’est Moshé qui les a dits selon l’ordre de D-ieu et le livre de « Devarim » a été dit par Moshé de lui – même.
Et selon les Tossaphot, le livre de Devarim bien que Moshé l’ait dit de lui – même, il a quand même été dit par l’esprit saint c’est -à- dire par prophétie.
Donc revient la question: Quelle différence y a-t-il entre les quatre livres et le livre de « Dévarim » puisque lui-même a été dit aussi par prophétie ?
Le Gaon de Vilna donne la réponse suivante: Les prophéties des quatre premiers livres, c’est D-ieu qui les dit lui – même en prenant possession complètement du corps de Moshé, parlant à travers la gorge de Moshé. Les enfants d’Israël entendant directement la voix divine. Nos maîtres exprimant cette forme de prophétie « la présence divine parlant au travers de sa gorge » dans une conduite de l’unité où l’ego de Moshé avait complètement disparu.
Alors que dans le livre de « Dévarim », la prophétie s’est accomplie d’une manière différente. D-ieu s’adressait à Moshé et ce n’est que le lendemain que Moshé les retranscrivait de lui – mêmes devant le peuple. Au moment où les enfants d’Israël entendaient l’ordre divin, ce n’était pas la voix divine mais les propres paroles de Moshé.
Le saviez-vous Paracha Dévarim ?
« הבו לכם אנשים«
« Amenez pour vous des hommes »
A priori le pluriel du mot « איש » « homme » est אישים et non » אנשים ». Et pourtant dans toute la Torah il n’est mentionné que le mot » אנשים » sauf dans un verset de Michlé « אלכם אישים אקראי » « vers vous amenez des hommes ».
Quelle différence y a-t-il entre « אנשים » et « אישים »?
En vérité lorsque dans la Torah, il y a un dénombrement, un recensement, cela n’a pas pour simple but de rassembler des personnes chacune avec son ego différent mais devenir une nouvelle entité qui s’appelle « ציבור » « communauté ». Un homme avant son union avec l’assemblée s’appelle « איש » mais après son union, il n’est plus un homme mais une partie de la communauté, une entité différente ou l’ego n’a plus lieu d’être et donc sa véritable essence se dévoile. La communauté n’étant pas qu’un assemblage de « אישים » assemblage d’un homme plus un autre homme….Mais une autre entité qui s’appelle « אנשים ».
Par contre dans le verset de Michlé, lorsqu’il est demandé d’amener des hommes « אישים », il n’est pas demandé de former une communauté mais de rassembler chacun des hommes en particulier.
רבי יעקב קמינצקי
Réflexion sur le dernier message.
A propos de Shabbat c’est la même idée. Nous avons l’impression que le Shabbat est une accumulation de 39 travaux. Mais en fait Shabbat est une sphère d’où sont extraits les 39 travaux de Shabbat. Cette sphère s’appelant le monde futur.
Il ne faut pas croire que la profanation du Shabbat n’est qu’au niveau des travaux, des actes. Mais elle peut être aussi au niveau de la pensée, de l’attitude. Si nous parlons des paroles profanes liées à la matérialité de ce monde, et bien c’est aussi une profanation du Shabbat et du monde futur. Être dans Shabbat, est être dans un niveau de perception différent de ce monde. Perception du monde futur dans ce monde. Les 39 travaux n’étant que des rayons d’un soleil appelé Shabbat.
רבינו ירוחם
Le saviez vous ?
Nous voyons que le Talmud recherche d’où on apprend les 39 travaux de Shabbat et nos sages enseignent que c’est par le fait qu’avant d’enseigner la construction du Mishkan, il est enseigné la notion de Shabbat. Nous comprenons donc que les travaux requis pour la construction du Mishkan sont les travaux interdits le Shabbat.
Question: quel rapport entre le Shabbat et le Mishkan?
Le Shabbat c’est l’arrêt de la création. Donc la création s’est matérialisée à l’aide de 39 créations. Le Mishkan a été construit sur le même plan que la création.
Betsalel le constructeur du Mishkan, a compris le principe de la création pour pouvoir construire le Mishkan.
Donc trois axes se révèlent dans la perception divine:
1/ Israel 2/ Shabbat 3/ Le temple.
Ces trois axes ont un point commun: une dimension extra-sensorielle ou la dualité s’annule pour devenir unité.
- Israël: de personnes individuelles (איש) ils deviennent une communauté (אנשים ).
- Shabbat: l’arrêt de la création pour revenir à l’unité dans le temps du monde futur.
- le temple: l’endroit où la spiritualité s’unie a la matière ou plutôt la naissance de la matière.
Toute personne qui entrait dans le temple avait sur lui une peur indicible de D-ieu et faisait automatiquement Téchouva. C’est-à-dire annulation totale de sa particularité égotique pour se fondre dans le point de passage vers l’unité divine.
Trois axes qui sont l’homme le temps et l’espace. Lorsque ces trois axes sont tournés vers l’unité divine cela donne
- le mashiah
- le monde futur
- la reconstruction du temple.
Stop coin halakha Spécial 9 Av
(lorsque le 9 Av tombe Shabbat et est repoussé au dimanche)
Il a été posé comme question au Beth hamidrash: « puisque le jeûne du 9 av et les kinot vont se faire le dimanche c’est à dire le 10 Av, à priori il faudrait faire les tah’anounim, car ce n’est pas le jour de fête du 9 Av mais le 10?
Mon ami h’aver « ש-כ » a cherché et a trouvé la réponse du h’atam sofer qui dit que même si le jeune du 9 Av se fait le 10 av, ce jour a quand même un statut de fête (Mohed) car ce n’est pas le jour qui provoque le statut de fête à cette date mais le jeûne lui-même comme il est mentionné » le 4ème jeûne et le 5ème jeûne… » il n’est pas fait mention d’une date mais d’un jeûne. C’est le jeûne qui entraîne le fait que ce jour est appelé « mo’éd » et non la date.
Se pose alors une question: » comment le jeûne lui-même entraînerait la joie extrême qui est engendrée par la sainteté d’un jour de fête ?
Le jeûne de la destruction du temple est aussi profond que la sortie d’Égypte qui elle aussi est appelé « Mo’ed ». C’est-à-dire par le jeûne et les pleurs des lamentations, nous pouvons réussir à atteindre un niveau de perception de l’unité aussi grand que par la révélation divine des miracles dévoilées. Et sûrement même plus. Dans la perception réelle de l’obscurité, se tapie une lumière encore plus grande. Celui qui pleure au moment du jeûne réellement, ressent alors ce qu’est réellement l’obscurité dans laquelle nous nous déplaçons. Et alors la joie issue de la perception de cette lumière divine va automatiquement jaillir de son cœur.
Ressentir que nous vivons dans l’obscurité est le plus grand des dévoilements. Tant que nous serons attirés par ce monde, cela sera la preuve que nous ne percevons pas que ce monde n’est qu’illusoire.
Rabbi Akiba en voyant Sion labouré s’est mis à rire d’un rire de vérité, joie indicible issue d’une véritable perception de l’obscurité dégagée par la destruction du temple.