S’annuler devant son maître – Rav Yoshiahou Yossef Pinto Shalita
S’annuler devant son maître
Cours de l’Admour Harif – Rabbi Yoshiahou Yossef Pinto Shlita – Paracha Rée
La personne qui ne s’annule pas devant son Rav de manière complète, et pense qu’elle est au même niveau que son Rav, entraîne sur elle des dégâts et dommages.
La Michna enseigne : « Rabban Yo’hanan Ben Zakaï avait cinq élèves qui sont Rabbi Eliezer ben Ourkenous, Rabbi Yehoshoua ben Hanania, Rabbi Yosse Hacohen, Rabbi Shim’on ben Netanel, Rabbi Ela’zar ben ‘Arakh. Il y a lieu de questionner que Rabban Yo’hanan ben Zakaï qui était de l’époque des Tanaïm, qui était un grand Rav de l’époque. Avait-il seulement cinq élèves ? Bien évidemment que non, il avait des milliers d’élèves, ainsi où étaient les autres élèves de Rabban Yo’hanan ben Zakaï ?
Etre un élève véritable, c’est s’annuler devant son Maître
Il est possible d’expliquer ainsi, selon les enseignements du ‘Hatam Sofer. Quand on questionnait le ‘Hatam Sofer pour savoir qui étaient ses élèves, il répondait qu’il avait 13 élèves. On rétorquait que le ‘Hatam Sofer, toute sa vie, il s’est donné pour diffuser la Torah au Peuple d’Israël, comment se fait-il qu’il avait seulement 13 élèves ? Le ‘Hatam Sofer répondit qu’une personne s’appelle élève quand elle étudie avec son maître, mange avec son maître, dort avec son maître, que toute sa vie est avec son maître alors il s’agit vraiment d’un élève. Un élève n’est pas seulement une personne qui étudie des enseignements de Torah de son Rav ou qu’il a entendu quelques enseignements de Torah, un élève est une personne dont l’essence de sa vie est une annulation dans la vie de son maître.
Nous avons un grand respect pour le ‘Hatam Sofer et ses enseignements, nous nous efforçons chaque jour d’étudier ses enseignements, et d’être attaché à lui. Notre grand père, Rabbi Méir Aboua’hatsira (Baba Méir) était méticuleux dans la descendance du ‘Hatam Sofer, cela est également vrai pour nos autres ancêtres et maîtres, qui avaient une grande considération pour les enseignements du ‘Hatam Sofer.
Un jour, le ‘Hatam Sofer donna un cours de Torah dans sa maison d’étude, soudainement entra un ancien élève du ‘Hatam Sofer, de Pologne. Le ‘Hatam Sofer ramena une discussion entre décisionnaires, questionnait, répondait, les élèves participaient, cet ancien élève essaya également de répondre, mais le ‘Hatam Sofer le méprisa devant les autres élèves. Les autres élèves se sont mis à rire, et le ‘Hatam Sofer à se moquer de cet ancien élève jusqu’à ce que cet élève ait honte et soit humilié. Lorsque le cours de Torah se finit, le ‘Hatam Sofer a expliqué à cet ancien élève que l’humiliation subie était une réparation pour ses nombreuses fautes, cet ancien élève rentra chez lui comme si de rien n’était.
Après quelques jours, le ‘Hatam Sofer raconta à ses proches, qu’il y a de nombreuses années, avant que la Yéshiva ne soit ouverte, que le ‘Hatam Sofer était chez lui et étudiait avec cet ancien élève et un autre élève. A minuit, le ‘Hatam Sofer commença à somnoler à table, et parmi les deux élèves qui étaient avec lui, il y avait cet ancien élève de Pologne. Les deux élèves pensaient que le ‘Hatam Sofer s’était endormi profondément et ne savaient pas qu’il somnolait.
C’est ancien élève se leva, et affirma que tout le monde dit que le ‘Hatam Sofer est un grand Sage, qu’il connait énormément d’enseignements de Torah, mais nous voyons dans cet endroit qu’il n’est pas vraiment un Grand Sage en Torah, ce que dit tout le monde pense est erroné. Puis ils ont continué à parler sur la Crainte du Ciel du ‘Hatam Sofer sans savoir que le ‘Hatam Sofer écoutait cette conversation.
Le matin, le ‘Hatam Sofer réunit tous ses élèves et leur dit, ce que cet ancien élève avait dit, et si j’avais en moi de la Torah ou non, c’est compréhensible, car chacun peut discuter sur la Torah de son prochain, sur cela le ‘Hatam Sofer lui pardonna. Mais sur le fait que cet ancien élève se mit à parler sur la Crainte du Ciel du ‘Hatam Sofer, il ne lui pardonnait pas, et le ‘Hatam Sofer se mit à avoir des mots durs envers cet ancien élève. Ces deux anciens élèves, il s’agit pour l’un de cet élève de Pologne (qui a été pardonné), mais le second élève, celui qui a parlé sur la Crainte du Ciel du ‘Hatam Sofer a quitté le chemin de la Torah pour devenir un mécréant. Le ‘Hatam Sofer indiqua que cette humiliation qu’a subi son ancien élève de Pologne était une réparation pour cet élève sur le fait qu’il ait parlé sur la Torah du ‘Hatam Sofer, il y a des années, mais sur le deuxième élève le ‘Hatam Sofer n’a pas voulu continuer à parler.
La personne doit faire attention à ses paroles et à son comportement envers ses maîtres et les Sages de la Torah en général. La Sainte Torah enseigne sur Guéhazi, qu’il était un Grand en Torah, mais qu’il a tout perdu, ainsi que son monde futur. Son maître Elisha (le prophète) l’a maudit qu’il aurait sur lui la lèpre, et que cette malédiction était tellement forte, qu’elle serait également sur les descendants de Guéhazi.
Qui étaient réellement Guéhazi et ses enfants
Le Rama de Pano enseigne que Guéhazi et ses enfants avaient la lèpre, et qu’ils étaient les réincarnations des 4 géants qui étaient en Erets Israël lorsque les explorateurs ont espionné Erets Israël, et qu’ils ont prononcé de mauvaises paroles et qu’on ne pouvait pas conquérir le pays car ils étaient des Géants. Ces mêmes Géants qui avaient fait peur aux explorateurs et avaient ainsi fait en sorte que les explorateurs disent du mal de la Terre, sont revenus en réincarnation dans Guéhazi et ses enfants qui ont été maudits jusqu’à la venue de Mashia’h.
Si on observe les actions de Guéhazi, Guéhazi a causé un grand dommage. Lorsque que Na’aman, le chef des armées de Aram, est venu demander à Elisha le prophète, qu’il prie pour lui et sa guérison de la lèpre, après qu’aucun des médecins n’aient pu le guérir. Elisha le prophète a fait un grand miracle et la lèpre de Na’aman a disparu. Na’aman était tellement surpris de ce miracle qu’a fait le prophète qu’il a voulu lui offrir une grande somme d’argent et des habits de grandes valeurs, ainsi que d’autres biens. Elisha le prophète a refusé ces biens et que le vrai guérisseur était aux Cieux (Hachem), qu’il ne souhaitait aucune somme car c’était pour le Bien du Ciel.
Guéhazi a vu que Elisha le prophète n’a rien pris de ce qui lui était proposé. Il s’est mis à courir après Na’aman, il indiqua qu’il était le serviteur de Elisha le prophète et que le prophète souhaitait qu’il donne de l’argent et des habits. Na’aman ne comprenait pas ce qu’il se passait, juste précédemment il voulait donner beaucoup d’argent et d’habits mais le prophète avait refusé, et maintenant le serviteur demandait. Suite à cela Na’aman se refroidit envers Hachem et donna une grande somme d’argent.
Nos Sages enseignent que cet acte de Guéhazi de demander de l’argent à Na’aman de manière honteuse, a entraîné que Na’aman refroidit son attachement à Hachem, et qu’il est retourné dans son pays. Na’aman était tout proche de se convertir et qu’il aurait été un des plus grands convertis qu’il n’y aurait jamais eu, car rien au monde ne l’avait guéri sauf la prière et les conseils du prophète. Ces petites choses qu’a demandées Guéhazi pour lui et sa famille, ont refroidi Na’aman et l’ont empêché de se convertir. La Torah ne parle plus de lui, et le Peuple d’Israël a perdu un grand converti à cause de la faute de Guéhazi.
De plus nos Sages enseignent que Guéhazi n’a pas fait que cela, mais qu’il appelait son maître par son prénom, et qu’il ne donnait du respect à son maître. Lorsque son maître donnait un cours de Torah, il disait aux autres élèves qu’il connaissait également ces enseignements-là. Il n’était pas un vrai élève comme le définit le ‘Hatam Sofer qu’il faut vivre les enseignements de son maître, comme l’enseigne le ‘Hatam Sofer que celui qui vit avec son Rav, mange avec lui, dort avec lui, est un véritable élève.
Il s’agit d’un grand danger qui est présent chez les personnes. Lorsque la personne pense qu’elle est plus intelligente que la Torah, que les enseignements de son maître, que les enseignements de Sages de la Torah, elle perd son âme et engraine une grande destruction. Guéhazi pensait que le prophète Elisha était quelqu’un de Tsadik mais il ne considérait les actes de son maître comme faisant partie du service Divin. Guéhazi pensait qu’il était lui-même un Sage et une personne intelligente, et qu’il pouvait tout seul prendre de grande décision qui serait juste, et même plus juste que celle que son maître Elisha aurait prise. C’est pourquoi il s’est trompé et a pensé qu’en prenant l’argent auprès de Na’aman, il a pensé qu’il fallait justement prendre cet argent, mais à cause de là, il a entraîné une grande perte.
La foi en nos Sages (s’annuler devant son maître)
La croyance en nos Sages est lorsqu’une personne sait dans son âme, que tout ce que ses maîtres font fait partie du service Divin, et qu’il affine pour lui et ses descendants, et amène une grande force, que la bénédiction du Tsadik a une influence sur eux, et amène une grande délivrance. Lorsque la personne pense qu’il s’agit de deux choses distinctes, d’un côté la Sagesse de son Rav est une chose, et que les actions de son Rav est une autre chose, alors la personne peut perdre son monde futur, et perd un grand fondement pour le Peuple d’Israël.
C’est ce qu’essaie de faire le mauvais penchant dans notre génération, de séparer la Torah et la croyance en les Sages de la Torah, de séparer la Torah des prises de décisions de nos Sages. Au moment où la personne dit de son Rav qu’il est un Grand en Torah mais qu’il pense différemment de lui, il perd les fondements du Peuple d’Israël. Celui qui enseigne des lois juives devant son maître, que son maître pense une chose mais que lui pense une autre chose. Au moment où la personne pense différemment que son maître cela entraîne une grande destruction.
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