Rav Moché Shapira – Eloul
Rav Shapira Eloul
Traduit et adapté par Rav Michaël Smadja
Rav Moché Shapira – Eloul
Le mot »Eloul » a la même valeur numérique que le mot »bina » 67. La »Hokhma » étant la connaissance que l’on acquiert soit de ses parents, de ses maîtres ou même des livres mais ce n’est qu’une connaissance que l’on reçoit de l’extérieur. La Bina est une partie de l’intellect qui associe son être le plus profond à ce que l’on a déjà reçu grâce à la Hokhma. L’homme grâce à la »Bina » rajoute une connaissance qui ne vient que de lui. »Comprendre une chose grâce à une autre chose » »faire le lien entre deux choses » »déduire une chose d’éléments extérieurs ».
Tant qu’un homme ne développe pas cette sagesse de déduction qu’est »Bina », il n’est pas considéré comme quelqu’un qui a compris ce qu’il a appris, il ne peut acquérir la perfection. Il ne peut s’unir à la connaissance et la connaissance ne peut s’unir à lui.
La Hokhma, de manière générale, sans Bina, est une sagesse manquante, incomplète, sans forme. Ce n’est qu’une matérialisation du chaos sans réalité réelle. Sagesse non-préhensible.
L’association de la Hokhma et de la bina ressemble à la formation d’un fœtus qui est l’union du père et de la mère. Ce qui vient du père n’est que le potentiel du fœtus très éloigné de la forme finale, c’est cela le Chaos.
La Hokhma est appelée dans le Zohar »père », »ABBA » et la Bina »mère » »IMA ».
Ce qui donne la forme, ce qui inverse un potentiel en quelque chose de préhensible, qui donne la stature et la forme complète de l’homme, c’est la Bina, c’est l’attribut de la mère.
Il est évident que sans Hokhma, il ne peut y avoir de Bina mais sans Bina, la Hokhma n’est rien, sans valeur ! Le chaos ! Une énergie éthérée complètement éloignée de la réalité de la forme.
Lorsqu’un homme reçoit une connaissance de son maître, il la reçoit mais s’il ne la transforme pas, s’il ne se transforme pas lui-même en matrice, en »mère », s’il n’est pas lui-même un transformateur d’énergie en peinant pour comprendre afin de s’unir à cette connaissance afin de lui donner une forme dans la matière éthérée de l’intellect, cela ne s’appelle pas avoir reçu la connaissance de son maître car sans valeur.
Des premières tables de la loi, il ne nous reste non pas quelque chose d’imparfait mais plutôt quelque chose de chaotique, connaissance non exploitable.
Cette Torah qui est entre nos mains est en quelque sorte la »Bina » en comparaison avec les premières Tables qui sont, elles, la »Hokhma ». Celles-ci étant l’énergie en potentielle, la semence du père que l’on doit transformer en quelque chose de préhensible. C’est la Torah qui est entre nos mains.
Au moment du don des deuxièmes tables, Hachem demande à Moshé de sculpter lui-même les deux tables au contraire des premières tables qui étaient divines. Ces deuxièmes tables sont une représentation du cœur de l’homme qui est lui-même fait de deux ventricules. Le cœur étant le transformateur de cette énergie divine beaucoup trop puissante pour être travaillée telle qu’elle est reçue. Le cœur représentant la Bina, ce transformateur qui va faire que l’énergie divine puisse être captée, transformée et assimilée en connaissance expérimentale.
Nous ne percevons la Torah, maintenant que par le principe de »Bina ». Hachem écrivant sa Torah sur les tables de notre cœur. La perception ne pouvant venir que de nous, par notre réflexion. Et par cette réflexion, la Torah se transforme en nous, elle nous transforme, devenant partie intégrante de notre cœur.
Mais pour que la Torah puisse devenir partie intégrante de notre cœur, il faut épurer celui-ci de toute impureté. Pour cela, Hachem nous a donné Yom Kippour ! C’est le don de la Torah par le cœur.
Dans l’ordre des choses, la Bina se trouve dans le cœur et la Hokhma dans le cerveau. Les premières tables ont été données au cerveau, endroit de la Hokhma. Les deuxième tables ont été données au cœur, endroit de la Bina.
Cette Torah s’est transformée et incrustée dans le cœur dans le mois de Eloul. Pour cela, la valeur numérique du mot »Eloul » est la même que »Bina »: »67 ».
Le mois de Eloul étant la matérialisation de la Torah grâce à notre effort qui va amener à la création du monde et de l’homme jusqu’au jour du pardon et du retour de l’homme à sa réalité.
Ce mois, nous revenons au jardin d’Eden et nous avons la possibilité d’atteindre le fruit de l’arbre de la vie. C’est le mois où il nous est possible de percevoir la conduite divine dite de l’arbre de vie, de l’unité divine pour qu’au jour de Kippour nous soyons inscrits dans le livre des »vivants », le livre de la »vie » afin de percevoir le cycle des événements par la conduite dite de l’arbre de vie et plus selon le cycle des causes et des effets, conduite de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
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