Rabbi Israel Salanter
Au sujet de l’étude de la crainte (chapitre 2)
Rabbi Israel Salanter – La lumière d’Israël
Adapté par Rav Michael Smadja
Ce cours est la suite de :
Nous avons appris que la crainte et la peur de la punition est une clef servant à ouvrir la porte extérieure qui mène au trésor qu’est la Torah et au service divin.
Mais où se trouve cette clef ? Car il est évident qu’elle est extrêmement bien cachée, elle ne peut se laisser attraper facilement. Elle est introuvable et inaccessible, cachée des yeux de tout le monde. Personne ne connaissant son endroit. Car en fait le cheminement pour arriver à la crainte des cieux et la peur de la punition est unique en son genre. Cette peur est différente des autres peurs que le corps génère comme la peur des hommes ou des animaux ou même du vide, du noir ou de l’inconnu. Car ces peurs sont des peurs naturelles que l’esprit et la raison comprennent et acceptent. Voici que par la connaissance et le raisonnement, la peur est gérée. Car la peur arrive automatiquement et les sens agissent d’eux-mêmes sans aucune volonté propre de notre être profond. Alors dans tous les recoins du cœur, sera ressentie cette peur et cette terreur. Et ainsi en est le processus. Les sens perçoivent des signaux extérieurs qui sont envoyés au cerceau. Celui-ci va traduire ces signaux en pulsions qui vont être dirigées vers le cœur qui va les transformer en sensations de peur. Et bien que l’homme ait la force de contenir cette peur, de la dominer, et ainsi malgré elle, d’agir avec courage, elle est toujours présente. Car la nature elle-même de la peur, l’homme n’a aucun pouvoir de l’arrêter et aucune sagesse ne pourra l’éteindre des recoins de son cœur car ce n’est que la résultante des émotions émises par le corps par l’intermédiaire des sens.
Cependant, les chemins de la crainte de D-ieu et de la peur de la punition ne sont pas les mêmes. Car cette crainte n’est pas une crainte matérielle donc elle ne peut être générée par le corps automatiquement et n’est pas intégrée dans les fonctions de cette fabuleuse machine qu’est le corps humain. Et donc la confiance, la connaissance et les chemins de la logique ne pourront être les véhicules qui amèneront la crainte divine et la peur de la punition au plus profond de son être dans les recoins de son cœur et les sens ne seront d’aucune utilité pour réveiller cette peur. Car l’homme sait, connaît et est certain que D-ieu scrute tous ses faits et gestes et rien n’est caché de ses yeux et que toutes ses actions seront passées sur le fil du jugement. Et pourtant est-ce que cette connaissance, ce savoir et cette confiance en D-ieu agissent-ils sur l’homme pour le réveiller et diffuser en lui cette crainte du ciel et cette peur du châtiment ? Force est de constater que non.
Et ceci du fait que cette crainte des cieux qui se diffuse par la puissance de la croyance et des raisonnements de l’esprit n’est pas une pulsion naturelle que les sens peuvent développer. Car la crainte des cieux ne se perçoit pas par les sens. Ni la peur du jugement. Et même la peur de la mort ne peut être perçue par les sens car la matière a cette sensation d’être éternelle. Et même au moment de la faute, la peur ne s’emparera pas de lui. Et de même lorsqu’il accomplira une Mitsva, la joie spirituelle n’envahira pas les recoins de son cœur et il ne se réjouira pas du salaire qui plus tard lui sera accordé pour l’accomplissement de la Mitsva, de même, il ne sera pas triste par la perte de ce salaire.
Si ce n’est que l’homme mette une attention soutenue de tous les instants, qu’il développe une conscience permanente, qu’il peine à rechercher la crainte divine, la sagesse et le travail sur les instincts « pulsioniques ». Arriver à développer une conscience permanente qui diffuse continuellement cette crainte dans son esprit qui alors va se propager dans tout son corps et prendre possession de ses sens et ainsi ressentir crainte et terreur de même qu’amour et envie de cette richesse qu’est le monde spirituel. C’est-à-dire qu’au lieu que nos sens soient le moteur de nos émotions, moteur naturel, cette conscience va prendre le contrôle de notre esprit, qui va diffuser cette crainte et cet amour de D-ieu dans tout notre corps et envahir nos sens. Comme ce que la lecture du « Shéma » nous enseigne: « écoute Israël, avaya est notre D-ieu, avaya est un », une fois que ma conscience vit cette réalité qu’est l’unité d’avec le divin, qu’il n’y a rien d’autre que sa réalité, alors il est écrit : « et tu aimeras D-ieu ». L’amour de D-ieu pourra se déverser sur tout mon corps et envahir mes sens. Et ainsi prendre le contrôle de ce corps.
C’est ce qui est fait allusion dans cet enseignement de nos sages : « Tout est dirigé par les cieux sauf la crainte des cieux » car celle-ci ne peut se développer que par une prise de conscience phénoménale de notre réalité pour ainsi déverser cette crainte sur notre corps. La clef de la crainte divine se trouve dans le développement de cette conscience qui va diriger l’esprit.
En vérité pourquoi cette crainte des cieux et la peur du châtiment ne sont-elles pas gravées dans le cœur de l’homme croyant ? Et donc sans aucune peine et sans aucun labeur, se réveilleraient ces pulsions car elles seraient en tant qu’héritage, patrimoine génétique, comme toutes les pulsions du corps qui sont devenues des instincts dans notre système nerveux et qui se réveillent sans aucun acte conscient comme la respiration et la faim ! Cette peur qui viendrait envahir le cœur, qui viendrait l’embraser sans possibilité de l’éteindre qui descendrait de l’âme jusqu’à la chair. De ce feu principe de la création qui n’est que 1/60ème de l’élément « feu » spirituel.
Après qu’il est connu que D-ieu scrute l’homme à chaque moment et qu’au bout du compte, il va se tenir devant lui pour être jugé d’un jugement redoutable, et que malgré cela, toutes ces vérités n’agissent pas sur ses sens et qu’il ne ressente aucune peur du ciel et de terreur de la punition dans son cœur, alors que va rajouter la peine qu’il va développer pour acquérir cette crainte ? Car dans tous les cheminements d’acquisition d’une sensation telle que la peur, une fois qu’elle est intégrée dans l’esprit, elle se réveille automatiquement. Exemple : traverser une route, un enfant ne connaît pas ses dangers. Au fur et à mesure qu’il grandit, il va éduquer son esprit aux dangers de cette route jusqu’à ce qu’à la fin, cette peur de la route se transforme en instinct qui va se réveiller automatiquement sans avoir besoin de passer par un acte conscient. Alors pourquoi cette éducation de l’esprit ne marche pas à propos de la crainte des cieux et de la punition ? A quoi sert ce dur labeur si cela ne va pas éduquer l’esprit ? Il faut donc comprendre que la crainte des cieux et de la punition ne s’acquiert pas ainsi. Alors comment s’acquiert-elle ? Où mettre notre peine et notre labeur pour réveiller cette crainte et cette peur ?
Il y a quelque chose d’extraordinaire dans la création de l’homme. Voici que les cheminements naturels qui réveillent la peur sont différents et s’inversent selon les caractères innés des hommes, cela dépendra de sa constitution génétique. Certains ont une capacité à être très réceptifs à la peur, (le moindre bruit réveille en eux cette peur) et certains, naturellement, ne ressentent aucune peur même au rugissement d’un lion. Et uniquement lorsqu’ils comprendront que le danger est proche, alors leur esprit développera automatiquement ce sentiment de peur en sécrétant de l’adrénaline comme nous l’enseignent nos sages : « le sage, ses yeux sont dans sa tête« . Par son raisonnement, il peut arriver à prévoir l’avenir et ainsi s’éloigner des dangers. « Et l’imbécile, dans l’obscurité il se déplace« . Il s’empêche d’ouvrir les yeux et ferme son esprit pour ne pas réfléchir. Il ne voit plus et ne comprend pas ce qu’est le mal jusqu’à ce que le piège soit étendu à ses pieds.
Ainsi est l’idée dominante : les chemins qui mènent à la crainte des cieux et à la peur de la punition seraient les mêmes que ceux qui mènent à la peur physique des accidents que génère ce monde qui selon la qualité et la tendance naturelle de la personne et selon sa connaissance des sciences naturelles, va être proportionnellement développée. Et même si la qualité de la crainte des cieux est très faible sans commune mesure ni comparaison avec les autres chemins menant aux peurs viscérales des accidents de ce monde, il aurait été logique que celle-ci se reconnaisse et se différencie selon les qualités de l’homme, s’il est intelligent ou idiot, craintif de nature ou bien courageux. Avec grand étonnement, nous voyons par expérience que la crainte des cieux n’a aucun point commun avec les chemins de la crainte sécrétée par le corps de manière naturelle. Elle n’est pas générée par les pulsions naturelles et les qualités physiques de l’homme, ni par les sentiments diffusés par le cœur et ni par des raisonnements intellectuels et philosophiques. Pour cela, il n’y a aucune différence entre le sage et l’idiot, ni entre le craintif de nature ou le courageux. Car tout un chacun aura la sensation que tout va bien dans sa vie spirituelle.
En vérité, ce vent de crainte qui souffle sur l’homme vient de l’au-delà de l’esprit humain et ne peut être appréhendé par aucune idée issue de cet esprit aussi pure soit-elle. Car ce n’est que vers D-ieu qu’il faut diriger ses pensées comme nous allons l’expliquer plus tard.
Le Rambam explique que le libre-arbitre qui est dans la main de l’homme, est un grand principe. C’est la colonne de voûte de toute la Torah et des Mitsvoth. Car rien ne peut forcer l’homme, ne peut décréter sur lui et l’attirer dans un chemin si ce n’est qu’il l’ait décidé de son plein gré car si D-ieu avait décrété sur l’homme qu’il soit juste ou mécréant ou qu’il y ait quelque chose depuis sa naissance, enfoui au plus profond de sa nature qui puisse l’attirer vers la piété ou vers la perversité, quel aurait été le sens de toute la Torah et selon quelle loi et selon quel jugement pourrait-on faire payer le mécréant ou bien donner son bon salaire au juste ?
D-ieu a placé la punition et des jugements redoutables pour ceux qui transgressent sa volonté, si cependant par la connaissance de cette vérité, cela faisait grandir la punition, (s’il n’écoute pas la voix divine et ne ressente pas la terreur de ses jugements), cela serait compréhensible, cependant pourquoi aurait-il droit à la récompense pour ses Mitsvot ? Car en fin de compte, il n’agit que par la contrainte car la peur va inhiber sa force de libre-arbitre et va l’obliger à aller dans le chemin du bien. Qu’est-ce que cela fait si cette tendance au bien ne soit pas une nature en soi si du fait de cette peur de la punition, cela va l’obliger à choisir le bon chemin ? N’y a-t-il pas plus grand empêchement au libre-arbitre que la peur du châtiment ? Avoir toujours le bâton au-dessus de la tête ? Où est alors le libre-arbitre et comment peut-on recevoir un salaire pour nos bonnes actions ?
Mais il faut comprendre que cette crainte des cieux n’est d’aucune façon implantée dans la nature du cœur de l’homme. Elle est complètement séparée, indépendante de sa nature. La peur du châtiment céleste et de ces jugements n’altèrent en aucun cas son libre-arbitre. Et celui qui peine pour acquérir cette crainte qui va diriger l’homme vers les chemins qui le mènent au bien, en fait par cette peine qu’il génère, va créer en lui une nature qui est le fruit de son labeur et par cela, aura le mérite de recevoir un salaire juste et équitable. Il va développer en lui une sorte de « supra-mental » qui va générer cette peur du divin. Et ce n’est que lorsque ce « supra-mental » est réveillé que cette peur pourra se diffuser en lui. Ce supra-mental ne pouvant se révéler qu’en mettant en veille le « mental ».
Il y a une question qu’il faut se poser : pourquoi le fait d’acquérir cette crainte ne va-t-elle pas altérer les lois du libre-arbitre ? Quelle différence avec la peur matérielle ?
La peur matérielle tire son énergie des sens, c’est-à-dire d’un niveau de conscience très bas, de l’âme animale. Cette peur va empêcher le niveau le plus élevé de conscience qu’est l’âme divine (le supra-mental) de se révéler par le moyen du libre-arbitre. Cette peur animale développée par les sens va s’épancher dans toutes les parties du corps qui va empêcher le niveau de conscience suprême, qui est le siège du libre-arbitre, de se réveiller.
La perfection totale est que ce niveau de pure conscience prenne le contrôle de ces niveaux de conscience animale jusqu’à pouvoir contrôler par le moyen du libre-arbitre, les peurs et toutes les pulsions animales de l’ordre du réflexe.
Par contre cette crainte du ciel est complètement spirituelle, déconnectée des chemins de préhension matérielle. Les sens ne sont pas le moyen d’amener cette notion spirituelle à l’esprit. Donc tant que notre conscience animale, cet ego issu de notre mental, sera le principe fondateur de notre réflexion, il n’y aura aucune possibilité de réveiller cette peur complètement spirituelle.
A force de repli sur soi, de prise de conscience de plus en plus réelle, d’un ressenti du plus profond de nous-même, une conscience supérieure un supra-mental qui se diffuse dans tout notre corps et même au-delà, englobant tout notre corps, une sorte « corps astral » qui va se fondre dans tout le cosmos, alors cette impression de direction divine de tout l’univers se dévoilera comme un rideau qui se lève pour révéler les trames qui composent cet habit qu’est la matérialité. Et ainsi se développera une véritable peur qui envahira le corps de l’homme mais d’une manière consciente qui sera un véritable travail du libre-arbitre et au contraire, au lieu que la peur domine le libre-arbitre, c’est le libre-arbitre qui va générer cette peur car elle vient de la pure conscience qui est elle-même complètement spirituelle et non issue des sens.
C’est ce que rabbi Yohana ben Zakaï dit à la fin de sa vie à ses élèves : « que soit la peur du ciel sur vous aussi présente que la peur de l’homme« . Et ce n’est pas chose facile. Car pour cela, il faut développer un niveau de conscience exceptionnelle pour que cette crainte envahisse tous nos sens physiques. (Ceci est une interprétation libre des paroles du rabbi Israël de Salent).
En fait nous apprenons que cette quête de la crainte divine n’est pas un travail à faire sur notre nature animale car elle n’est pas programmée pour être une des composantes des pulsions émises par le cœur comme toutes les sortes de peur qui sont générées par le cœur au contact de ce monde matériel. L’homme est séparé complètement d’elle. Elle est éloignée de ses reins. Et donc, comment pourra-t-elle apparaître dans l’âme de celui qui la recherche ? Car son appréhension ne peut se faire par une construction mentale et une logique intellectuelle car c’est un courant qui se projette du haut vers le bas et non du bas vers le haut. Tout n’est que bonté divine, cadeau du ciel.
Il est connu que cette crainte divine dans ce monde a pour but de récompenser l’homme au final et lui faire hériter la félicité et la douceur de l’éternité. De jouir de la proximité divine. Car c’est cela le salaire de la crainte. Le dévoilement divin. Celui-ci ne venant que lorsque l’homme aura peiné afin d’accéder à la véritable Torah et aura accompli les Mitsvot telles qu’elles doivent être accomplies. Et pour cela, D-ieu a placé cette énergie qui se libère par le libre-arbitre de l’homme afin que ses actes soient reliés et soient sous le contrôle de sa conscience et de sa volonté sans aucune contrainte et attirance vers une tendance préétablie qu’elle soit bonne ou mauvaise afin que son choix vers le bien soit complètement indépendant et ainsi mériter son salaire. En fait cette conscience qui va ressentir cette présence divine est issue de notre libre-arbitre qui lui est issu de cette crainte divine.
Cependant puisque D-ieu a placé ses lois et ses jugements afin de donner à l’homme selon ses mérites, le salaire et la punition, si cette crainte du ciel et la peur de la punition avaient été implantées dans le cœur de l’homme dès sa naissance, alors instinctivement sans passer par le processus du libre-arbitre, cette crainte empêcherait automatiquement de faire le mal et instinctivement l’homme s’engouffrerait dans les chemins du bien et de la droiture. Et cette nature viendrait en contradiction totale avec le principe du libre-arbitre et par cela viendrait empêcher le salaire de se répandre sur l’homme : c’est-à-dire le développement de cette conscience et par cela, ne pourrait ressentir la présence divine. D-ieu qui est la source de la bonté infinie, a fait en sorte que l’homme ait ce libre-arbitre complètement indépendant le rendant libre de ses actions afin de lui donner son salaire entier.
Pour cela, de la même manière que la création de l’homme a été faite avec une sagesse infinie, c’est-à-dire ce lien qui relie le spirituel au matériel, construction d’un corps avec sa myriade de forces organiques et spirituelles, toutes ses innombrables forces étant placées en lui sans limites, ainsi, il a placé en lui une force qui s’appelle la peur qui va protéger son corps de toute agression extérieure. Mais par son infinie sagesse, il a placé cette peur dans la nature de l’homme de façon limitée s’arrêtant à une peur matérielle tournée vers son âme animale, instinct de conservation l’empêchant de générer une crainte des cieux et une peur de la punition qu’elle soit matérielle ou spirituelle. Et ainsi toute chose qui est susceptible d’obliger un homme à faire le service divin, comme la peur de mourir, n’est pas insérée dans la nature humaine afin que le libre-arbitre puisse agir, complètement indépendant.
Et donc le fait que cette sorte de crainte soit exclue de la nature humaine a pour conséquence que l’esprit ne peut l’appréhender par le raisonnement. Cela est une énergie complètement spirituelle provenant de sa sagesse et de sa puissance infinie. Et donc aucun raisonnement, aucune réflexion intellectuelle ne pourront percevoir cette énergie, la réveiller et l’amener à un état de pulsion électrique physique afin de la faire résider en son sein. Et ainsi l’homme reste vide et son cœur est creux de cette crainte divine.
Cependant, cette crainte du ciel et cette peur de la punition sont essentielles dans la progression spirituelle de l’homme car cette crainte est le début de la sagesse et précède celle-ci car grâce à elle, l’homme devient plus fort pour combattre la guerre contre le mauvais penchant. Cette crainte des cieux qui est cette peur de la punition est la clef qui ouvre les portes extérieures de la dimension divine afin de garder et d’accomplir toute la Torah et les Mitsvot. Car tout celui qui veut se rapprocher, avant tout, doit acquérir la crainte de D-ieu et percevoir la peur de la punition.
Pour cela la sagesse supérieure a compris qu’il fallait transmettre à l’homme cette crainte de la présence divine afin que son libre-arbitre puisse l’appréhender et ainsi pouvoir la développer selon sa propre volonté et la dominer et ainsi avoir le choix de développer cette crainte ou non. Car de la même manière que D-ieu a pu empêcher cette crainte de se diffuser en l’homme en tant que nature ainsi il a le pouvoir d’ouvrir devant l’homme les portes de l’espoir et placer en lui une force spirituelle qui pourra recevoir cette crainte divine si sa volonté profonde est de rechercher cette crainte et de développer une force par une peine sans relâche pour l’atteindre. Et par cela, son libre-arbitre restera intact car s’il veut se relâcher, automatiquement cette crainte ne se diffusera plus en lui et il redeviendra ce qu’il était, vide et creux de crainte divine. En fait cette crainte est une source spirituelle qui ne peut s’épancher que par une volonté extrême continue et ainsi le libre-arbitre est au contraire le déclencheur de cette crainte. Mais cette vanne ne peut être ouverte que par une volonté forte et réelle et alors se dévoilera à ses yeux cette crainte et toutes les lois qui en découlent pour ainsi accomplir la Torah et toutes ses mitsvot.
Et cette volonté n’est pas quelque chose de simple et enfantin. Il faut développer une véritable volonté. Par exemple tellement désirer cette crainte jusqu’à ne plus pouvoir dormir, en perdre l’appétit, ne penser qu’à cela jour et nuit. Se réveiller avec cette envie et s’endormir avec.