Parashath Ki Tissa כִּי תִשָּׂא
Un remède contre le Yétser Hara
Le Jardin de la Torah
Un remède contre le Yétser Hara
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Premier Dévar Torah – D’après Orah Shel Torah du Rav Piné’has Friedman
Un remède contre le Yétser Hara
Ce Dévar Torah contient des noms Divins, MERCI DE NE PAS LES PRONONCER.
Dans notre Parasha (Exode Ch. 33 v18 et suivants) :
וַיֹּאמַר: הַרְאֵנִי נָא, אֶת-כְּבֹדֶךָ.
Moïse reprit: « Découvre-moi donc ta Gloire. »
יט וַיֹּאמֶר, אֲנִי אַעֲבִיר כָּל-טוּבִי עַל-פָּנֶיךָ, וְקָרָאתִי בְשֵׁם יְהוָה, לְפָנֶיךָ; וְחַנֹּתִי אֶת-אֲשֶׁר אָחֹן, וְרִחַמְתִּי אֶת-אֲשֶׁר אֲרַחֵם
19 Il répondit: « C’est ma bonté tout entière que je veux dérouler à ta vue, et, toi présent, je nommerai de son vrai nom l’Éternel; alors je ferai grâce à qui je devrai faire grâce et je serai miséricordieux pour qui je devrai l’être. ».
כ וַיֹּאמֶר, לֹא תוּכַל לִרְאֹת אֶת-פָּנָי: כִּי לֹא-יִרְאַנִי הָאָדָם, וָחָי.
20 Il ajouta: « Tu ne saurais voir ma face; car nul homme ne peut me voir et vivre. »
כא וַיֹּאמֶר יְהוָה, הִנֵּה מָקוֹם אִתִּי; וְנִצַּבְתָּ, עַל-הַצּוּר.
21 Le Seigneur ajouta: « Il est une place près de moi: tu te tiendras sur le rocher;
כב וְהָיָה בַּעֲבֹר כְּבֹדִי, וְשַׂמְתִּיךָ בְּנִקְרַת הַצּוּר; וְשַׂכֹּתִי כַפִּי עָלֶיךָ, עַד-עָבְרִי.
22 puis, quand passera ma gloire, je te cacherai dans la cavité du roc et je t’abriterai de ma main jusqu’à ce que je sois passé.
כג וַהֲסִרֹתִי, אֶת-כַּפִּי, וְרָאִיתָ, אֶת-אֲחֹרָי; וּפָנַי, לֹא יֵרָאוּ.
23 Alors je retirerai ma main et tu me verras par derrière; mais ma face ne peut être vue. »
A propos du verset 22 « je t’abriterai de ma main jusqu’à ce que je sois passé » Rashi nous explique :
- Je te couvrirai de ma paume Nous apprenons à partir d’ici que les forces destructrices avaient reçu le droit de détruire. Traduction du Targoum Onquélos : « Je protégerai par ma parole », ce qui est une manière respectueuse de parler du Tout-Puissant, qui n’avait pas besoin de le protéger effectivement de la paume.
Il nous faut comprendre ce sujet, de quels destructeurs Rashi parle-t-il donc ?
[Ne pas prononcer les noms en Hébreux SVP]
Le Hatam Sofer dans son livre Torath Moshé nous amène des propos intéressants du grand Kabbaliste Rabbi Shimshon Miostropoli qui écrit qu’il est connu que le nom du Yétser Hara’, le penchant au mal, est סמא »ל [et c’est également l’ange de la mort et son nom est également ס״מ ] et celui de sa compagne est לילי »ת, cependant il faut savoir que lorsque ces deux forces s’allient (se rassemblent) alors la force résultante est très forte et ils apportent, associés, un grand dommage dans le monde (à D.ieu ne plaise)
Par contre, nous apprend Rabbi Shimshon Miostropoli, il y a un remède, il réside dans un nom Saint qui est כפ »י qui est un remède et qui possède la force de séparer סמא »ל de sa compagne לילי »ת afin qu’ils ne puissent pas nous occasionner des dommages.
Il nous apporte une allusion dans la Parasha de Tetsavé (Exode Ch. 28 v31-32) :
וְעָשִׂיתָ אֶת-מְעִיל הָאֵפוֹד, כְּלִיל תְּכֵלֶת.
« Tu feras la robe de l’éphod, uniquement d’azur.
וְהָיָה פִי-רֹאשׁוֹ, בְּתוֹכוֹ; שָׂפָה יִהְיֶה לְפִיו סָבִיב מַעֲשֵׂה אֹרֵג, כְּפִי תַחְרָא יִהְיֶה-לּוֹ–לֹא יִקָּרֵעַ.
L’ouverture supérieure sera infléchie; cette ouverture sera garnie, tout autour, d’un ourlet tissu et sera faite comme l’ouverture d’une cotte de mailles, pour qu’elle ne se déchire point.
Le nom du Yétser Hara’ est donné en allusion dans ce dernier verset car לְפִיו סָבִיב מַעֲשֵׂה אֹרֵג a pour premières lettres le nom סמא »ל (puis le mot כפ »י est en interruption) et ensuite le nom de sa compagne est en allusion dans les mots qui sont à la suite תַחְרָא יִהְיֶה-לּוֹ–לֹא יִקָּרֵעַ dont les premières lettres forment le nom לילי »ת. Entre les deux noms (en allusion) nous avons le nom Saint annoncé plus haut כפ »י qui sépare le nom סמא »ל et celui de sa compagne לילי »ת afin qu’ils ne puissent pas se rapprocher et occasionner des dommages au monde avec l’union de leurs forces.
C’est ce que nous dit Rashi « וְשַׂכֹּתִי כַפִּי » « Je te couvrirai de ma paume » : nous apprenons à partir d’ici que les forces destructrices avaient reçu le droit de détruire », c’est à dire que puisque סמא »ל et sa compagne לילי »ת sont des forces destructrices, et que leur force est importante lorsqu’ils s’unissent, en conséquence le Saint béni Soit-il à promis à Moshé « Je te couvrirai de ma paume » , je te protègerai avec le nom saint כפ״י (le verset se lit alors : « je te couvrirai de mon nom saint כפ״י») qui comme on l’a vu sépare סמא »ל de sa compagne לילי »ת, afin qu’ils ne puissent pas détruire et occasionner des dommages.
Le « Erets Ha’haym » nous donne une explication similaire à propos de ce qui est écrit dans les Psaumes (Ch. 32 v.7) :
אַתָּה, סֵתֶר לִי מִצַּר תִּצְּרֵנִי: רָנֵּי פַלֵּט; תְּסוֹבְבֵנִי סֶלָה.
C’est toi qui es mon abri! Tu me protèges contre l’adversité, tu m’environnes de chants de délivrance. Sélah!
Il nous explique que, de la même manière que le nom Saint כפ״י sépare סאמ »ל de sa compagne לילי »ת, et annule leurs forces, de la même manière dix fois le nom de D.ieu (260=10*26) sauve l’homme et sépare la force du Yetser Hara סאמ »ל de celle de sa compagne לילי »ת. C’est pour cela que le roi David dit אַתָּה, סֵתֶר לִי מִצַּר dont les premières lettres forment le nom סאמ »ל, et poursuit par תִּצְּרֵנִי qui signifie « sauve moi » de lui, et poursuit en demandant « et comment me sauveras tu de lui ? », la réponse est par le mot suivant dans le verset רָנֵּי qui a pour valeur numérique 260 qui est dix fois 26 (26 étant la valeur numérique du tétragramme), car il en est ainsi dans le verset רָנֵּי vient s’interposer et sépare les quatre premiers mots des mots suivants du verset [qui sont] פַלֵּט תְּסוֹבְבֵנִי dont les premières lettres פ׳ת ont la même valeur numérique que celle de לילי »ת (la compagne de סאמ »ל).
Nous devons comprendre ce sujet. Pour quelle raison c’est uniquement la robe, parmi les huit vêtements du Cohen Gadol, du grand-prêtre, pour laquelle la Torah nous indique en allusion le saint nom כפ״י celui qui sépare סמא »ל de sa compagne לילי »ת ?
Ramenons d’abord les propos du « Ohev Ysraël » qui rapporte la Guémara qui explique que la robe du Cohen Gadol avait pour vertu de racheter la faute de «médisance [et colportage]» (Lashone Hara) comme il est mentionné dans la Guémara (Ârakhin 16a) :
- « Pour quelle raison le passage de la Torah traitant des sacrifices est il juxtaposé à celui traitant des vêtements du Cohen Gadol ? Pour nous dire que de la même manière que les sacrifices rachètent les fautes, les vêtements du Cohen Gadol rachètent (également) les fautes ! …. Et la robe rachète la faute de la médisance ! La saint bénit soit-il dit « que vienne une chose qui fait un son (du bruit, une voix) et elle rachètera un acte qui est un son (un bruit, une voix) ».Rabbénou Guershom explique qu’en vérité la « robe » est un vêtement qui faisait du bruit car il y avait dans ce vêtement des grenades en or et des clochettes en or au bas de la robe qui faisaient du bruit comme il est écrit (Exode Ch. 28 v32-35) :
Il nous faut comprendre ce sujet, que signifie qu’un « homme doit faire entrer la mesure de deux portes dans la synagogue avant la prière » ?
Il y a lieu de dire que le Talmoud nous enseigne (Arekhin 15a) : Rabbi Yo’hanan dit au nom de Ribbi Yossé ben Zimra. Que signifie le verset (Psaumes 120) :
מַה-יִּתֵּן לְךָ, וּמַה-יֹּסִיף לָךְ– לָשׁוֹן רְמִיָּה.
Quel profit te donnera-t-elle, quel avantage, cette langue perfide,
Le saint béni soit-Il dit à la langue « tous les membres de l’homme sont droits (verticaux) et toi (la langue) tu es couchée (horizontale) et de même tous les membres de l’homme sont à l’extérieur (visibles) et toi (la langue) tu es à l’intérieur. Et non seulement cela (que tu es couchée et que tu es à l’intérieur), mais encore je t’ai entourée de deux murailles, une constituée d’os et une de chair (la muraille d’os sont les dents et la muraille de chair sont les lèvres) ».
Il s’avère dont de là que lorsque l’homme préserve la sainteté de la parole, en se servant de ces deux murailles (les dents et les lèvres) afin de fermer grâce à elles sa bouche avec une serrure et un verrou alors il mérite d’obtenir la sainteté de la bouche et celle de l’alliance (la pureté des mœurs) ; par contre s’il ne prend pas garde à sa langue et n’utilise pas les murailles que sont les dents et les lèvres afin de préserver sa langue alors voilà qu’immédiatement il tombe dans les griffes du mauvais penchant c’est à dire de ס »מ et de sa compagne לילי »ת [sous-entendu dans la perfidie = dépravation des mœurs].
A ce sujet, le Roi David a dit (Psaumes Ch. 51 v. 17) :
אֲ »דֹ »נָ »י, שְׂפָתַי תִּפְתָּח; וּפִי, יַגִּיד תְּהִלָּתֶךָ.
Seigneur, puisses-tu m’ouvrir les lèvres, pour que ma bouche proclame tes louanges!
Car en réalité, il est connu que le Roi David faisait extrêmement attention à sa langue et ses lèvres étaient fermées et verrouillées, afin de préserver la sainteté de la parole. C’est pour cela qu’il a demandé au saint béni soit-Il « Seigneur, puisses-tu m’ouvrir les lèvres » car ses lèvres étaient fermées car il prenait garde à sa parole, et en conséquence, « puisses-tu m’ouvrir les lèvres » afin que « ma bouche (qui est exempte de médisance et de colportage) proclame tes louanges! »
C’est ce que dit le Talmoud (rapportée plus haut) que « systématiquement un homme doit faire entrer (la mesure de) deux portes dans la synagogue avant la prière ». Car si l’homme veut que sa prière soit acceptée dans les cieux, il doit vérifier la mesure (l’évaluation) de ses deux portes (que sont les dents et les lèvres) afin d’examiner avec une balance exacte si en vérité il a préservé ce que faisait sortir sa bouche et sa langue de ces deux murailles ; ou bien s’il leur a fait proférer des propos interdits qui souillent la bouche et médisent (ou colportent). Et donc, s’il s’avère qu’il a proféré (à D.ieu ne plaise) des mauvaises paroles, il devra faire immédiatement Téshouva (repentance) afin de se nettoyer de toute scorie et de tout défaut de ce qui est sorti de sa bouche. Seulement ensuite il priera devant Hashem une prière pure et claire afin que puisse lui être appliquée le verset (Exode Ch. 28 v. 35) :
וְנִשְׁמַע קוֹלוֹ בְּבֹאוֹ אֶל-הַקֹּדֶשׁ לִפְנֵי יְהוָה,
Et sa voix sera entendue lorsqu’il ira vers le Saint lieu, devant l’Eternel
C’est à dire que sa prière sera entendue et agréée avec miséricorde et volonté lorsqu’il « ira vers le saint lieu (c’est à dire la synagogue) devant l’Eternel ».
Il y a lieu de rajouter que ces deux murailles, que sont les dents et les lèvres, sont chacune l’une en face de l’autre [les dents en face des lèvres] ce qui vient en regard du mauvais penchant et de sa compagne (ס »מ et sa compagne לילי »ת). Car nous enseignons dans le Talmoud (Arekhin 15a) que la médisance (et le colportage) tuent trois personnes : celui qui profère la médisance, celui qui écoute cette médisance et celui qui est l’objet de cette médisance.
De plus, nous avons déjà rapporté les propos du « Ohev Ysraël » qui explique que lorsque l’homme souille ses paroles, cela entraine qu’il faillira également dans ce qui touche à la sainteté (c’est à dire qu’il fautera dans des relations interdites), car comme nous l’avons vu l’alliance de la langue (la pureté des propos) est en regard du signe de l’alliance (la pureté des mœurs, la bouche étant d’ailleurs verticalement en face du sexe).
Il s’avère donc que la faute de la médisance (et du colportage) tue trois personnes, et cela est dans le « camp » [la finalité] de ס »מ qui est l’ange de la mort, qui « s’empare de l’épée » pour tuer l’homme. De plus, la médisance entraîne que l’homme va fauter dans la pureté des mœurs (les relations interdites, ou les pensées interdites) ce qui est dans le « camp » [la finalité] de la compagne de l’ange de la mort c’est à dire לילי »ת, qui attire l’homme vers la faute.
De cela il y a lieu de dire que la muraille constituée par les dents est en regard de l’ange de la mort/le mauvais penchant qu’est ס »מ, dont toute la fonction est de détériorer l’homme, comme nous le dit en allusion le verset (Deutéronome Ch. 32 v. 24)
וְשֶׁן-בְּהֵמֹת, אֲשַׁלַּח-בָּם,
Et la dent des animaux (ceux qui ne préservent pas leur langue), Je leur enverrai (à l’ange de la mort).
Et lorsque l’homme se préserve de ne pas faire passer par ses dents de la médisance et du colportage alors l’ange de la mort/le mauvais penchant n’a pas de possibilité de lui faire du mal. Par contre, la muraille des lèvres est en regard de sa compagne לילי »ת qui appâte l’homme pour qu’il faute comme il est écrit dans les Psaumes (Ch. 12 v3-4) :
שָׁוְא, יְדַבְּרוּ–אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ: שְׂפַת חֲלָקוֹת–בְּלֵב וָלֵב יְדַבֵּרוּ.
On se parle avec fausseté l’un à l’autre, on parle d’une langue mielleuse, d’un cœur plein de duplicité.
יַכְרֵת ה », כָּל-שִׂפְתֵי חֲלָקוֹת- לָשׁוֹן, מְדַבֶּרֶת גְּדֹלוֹת.
Que l’Eternel supprime toutes les langues mielleuses, les lèvres qui s’expriment avec arrogance,
En conséquence, lorsque l’homme préserve sa bouche et ne laisse pas passer des propos interdits par la barrière constituée par ses dents, alors לילי »ת n’a pas de prise sur lui, pour l’attirer vers la faute (dans les moeurs).
D’après ce qui a été dit, nous pouvons comprendre ce qui est enseigné dans le Midrash (Vayqra Rabba 32, §5) :
- « par quatre mérites les enfants d’Israël sont sortis d’Egypte, parce qu’ils n’ont pas modifié leurs noms, ni leur langue, parce qu’ils n’ont pas médit (pas de Lashone Hara) et qu’il n’a pas été trouvé parmi eu un seul qui avait enfreint les interdits d’ordre sexuel ».
וְהָיָה פִי-רֹאשׁוֹ, בְּתוֹכוֹ; שָׂפָה יִהְיֶה לְפִיו סָבִיב מַעֲשֵׂה אֹרֵג, כְּפִי תַחְרָא יִהְיֶה-לּוֹ–לֹא יִקָּרֵעַ.
L’ouverture supérieure sera infléchie; cette ouverture sera garnie, tout autour, d’un ourlet tissu et sera faite comme l’ouverture d’une cotte de mailles, pour qu’elle ne se déchire point.
וְעָשִׂיתָ עַל-שׁוּלָיו, רִמֹּנֵי תְּכֵלֶת וְאַרְגָּמָן וְתוֹלַעַת שָׁנִי–עַל-שׁוּלָיו, סָבִיב; וּפַעֲמֹנֵי זָהָב בְּתוֹכָם, סָבִיב.
Tu adapteras au bord, tout autour du bord, des grenades d’azur, de pourpre et d’écarlate et des clochettes d’or entremêlées, tout à l’entour.
פַּעֲמֹן זָהָב וְרִמּוֹן, פַּעֲמֹן זָהָב וְרִמּוֹן, עַל-שׁוּלֵי הַמְּעִיל, סָבִיב.
Une clochette d’or, puis une grenade; une clochette d’or, puis une grenade, au bas de la robe, à l’entour.
Et à quoi cela servait il ? (réponse au verset 35)
וְהָיָה עַל-אַהֲרֹן, לְשָׁרֵת; וְנִשְׁמַע קוֹלוֹ בְּבֹאוֹ אֶל-הַקֹּדֶשׁ לִפְנֵי יְהוָה, וּבְצֵאתוֹ–וְלֹא יָמוּת.
Aaron doit la porter lorsqu’il fonctionnera, pour que le son s’entende quand il entrera dans le saint lieu devant le Seigneur et quand il en sortira et qu’il ne meure point.
C’est ce que nous enseignent les sages, « que vienne une chose qui fait un son (du bruit, une voix) et elle rachètera un acte qui est un son (un bruit, une voix) ».
Le Baal Hattourim rajoute que la Torah dit au verset 32 שָׂפָה יִהְיֶה לְפִיו que nous pouvons traduire par « une lèvre sera à sa bouche », car la robe rachète la faute de Lashone Hara et si quelqu’un a commis cette faute alors il fait une « lèvre » c’est à dire une barrière à sa bouche et se prémunit de faire du Lashone Hara et il se repentira ce qui rachètera cette faute.
Le « Ohev Ysraël » nous dit : ce qu’enseigne le Séfer Yétsira est connu (un livre de Qabbala écrit par Avraham Avinou) nous enseignant que « l’alliance de la bouche » (le fait de préserver sa langue) est en regard « de l’alliance de la circoncision » (qui fait allusion à la pureté des mœurs) [y compris physiquement, la langue est en face, verticalement, du sexe qui est le vecteur de la pureté des mœurs]. C’est pour cela que dans les livres saints il est expliqué que celui qui préserve sa langue et s’empêche de dire des propos vains mérite d’obtenir la pureté de l’alliance (de la circoncision, c’est à dire la pureté des mœurs) et que a contrario celui qui rend impure et avilit sa bouche entraine de rendre impure également le signe de l’alliance (va entrainer d’avoir une impureté de ses mœurs), à D.ieu ne plaise.
Il nous faut savoir que lorsque le Yétser Hara, le mauvais penchant qui est סמא »ל réussit à faire fauter l’homme avec la bouche en disant des mensonges et de la médisance, immédiatement sa compagne לילי »ת intervient afin de faire fauter l’homme dans la sainteté de l’alliance c’est à dire par des relations interdites.
Ainsi nous comprenons parfaitement pourquoi c’est uniquement pour la robe que la Torah nous indique, en allusion, la séparation entre סמא »ל et sa compagne לילי »ת, car la robe rachète la faute de la médisance (la mauvaise parole) qui abime la sainteté de la parole. C’est pour cela que le verset nous met en garde (Verset 32):
וְהָיָה פִי-רֹאשׁוֹ, בְּתוֹכוֹ; שָׂפָה יִהְיֶה לְפִיו
L’ouverture supérieure sera infléchie; cette ouverture sera garnie, tout autour, d’un ourlet
C’est à dire, en suivant de près le verset וְהָיָה פִי « ce sera une bouche », c’est à dire que l’homme doit avoir une bouche sanctifiée, en ayant רֹאשׁוֹ בְּתוֹכוֹ « sa tête à l’intérieur », c’est à dire qu’il doit veiller avec sa tête et son intelligence à tout ce qui sort de sa bouche, peser ses propos, qu’ils soient préservés et saints et en conséquence שָׂפָה יִהְיֶה לְפִיו « une lèvre/barrière sera à sa bouche » , c’est à dire il gardera sa bouche et lui fera une barrière ; et ainsi il sera sauvé de סמא »ל et de sa compagne לילי »ת.
A propos de ce sujet il convient de rapporter ce qu’a écrit le Béné Yssakhar qui avait entendu de Rabbi Moshé Mipshovorsk, que par l’étude assidue de la Torah, il est donné d’annuler סמא »ל et sa compagne לילי »ת et il a rapporté une allusion agréable à ce propos car la valeur numérique de לילי »ת סאמ »ל est de 611 qui est exactement celle du mot Torah תורה, car la Torah annule ces deux forces négatives puisque les valeurs numériques sont égales.
Ceci est conforme aux propos du Béné Yssakhar : il est connu que le « char » de l’impureté est constitué d’une partie masculine et d’une partie féminine qu’il y a dans l’écore de l’impureté (la Qélipa) et qui sont (masculin) סאמ »ל et (féminin) לילי »ת et il est connu que la valeur numérique de ces deux est de 611 qui est la même valeur numérique que celle de Torah תורה, qui dans la sainteté les annule (la Torah dans la sainteté les annule). Et j’ai entendu de la bouche du Rav Moshé Sofer Mipshovorsk une allusion à ce propos à partir de la Mishna de Shabbath (128b) כופין את הסל לפני האפרוחים « on penche un panier devant les oiselets » [afin qu’il puisse monter sur le sac et atteindre leur nourriture, même si c’est Shabbath], le mot סל « panier » est constitué des premières lettres de סמא »ל et לילי »ת qui sont la partie masculine et féminine de la Qélipa ; c’est à dire qu’on les renverse (ces deux forces de l’impureté) devant les « oiselets » qui sont ceux qui s’adonnent à l’étude de la Torah comme on le voit dans les Tiqouné Zohar.
Nous voyons de là que grâce à ceux qui s’adonnent à l’étude de la Torah on annule סמא »ל et לילי »ת qui ont pour valeur numérique 611 qui est la valeur numérique du mot Torah תורה, et c’est ce que dit le Béné Yssakhar כופין את הסל לפני האפרוחים « on penche un panier devant les oiselets » (le mot סל est constitué des premières lettres de סמא »ל et לילי »ת) les oiselets étant ceux qui étudient la Torah.
Nous pouvons maintenant comprendre agréablement les propos de s Sages (Bava Métsia 85a) : « celui qui enseigne la Torah au fils d’un ignorant, même si le Saint béni soit-Il a émis un décret contre lui, Il annulera ce décret de ce fait (d’enseigner la Torah) comme il est écrit (Jérémie ch. 15 v. 19)
וְאִם-תּוֹצִיא יָקָר מִזּוֹלֵל, כְּפִי תִהְיֶה;
et si tu extrais ce qu’il y a de précieux de ce qui est méprisable, tu me serviras encore d’interprète.
Rashi explique יָקָר מִזּוֹלֵל « ce qu’il y a de précieux de ce qui est méprisable » ceci signifie faire sortir un sage d’un ignorant (le fils de l’ignorant étant devenu un sage).
De ce que nous avons vu précédemment il y a lieu de dire que comme par l’étude de la Torah nous annulons סמא »ל et לילי »ת sa compagne, comme nous l’avons en allusion par le fait que le mot Torah תורה a la même valeur numérique que celle de ces deux סמא »ל לילי »ת , il s’avère donc que l’ignorant ne peut pas les annuler et donc celui qui enseigne la Torah à un ignorant permet alors à cet ignorant d’annuler סמא »ל et לילי »ת sa compagne, et donc il a le mérite en vertu du principe « comportement pour comportement » d’annuler un mauvais décret à son encontre. Comment ce mauvais décret est-il annulé ?
Comme il est connu, ce qui est décrété dans les cieux pour être appliqué sur terre est exécuté en pratique (passe du décret qui est un potentiel à l’exécution pratique du décret) par סמא »ל et לילי »ת sa compagne. Mais, comme cette personne a enseigné la Torah à un ignorant et a ainsi appliqué le verset « et si tu extrais ce qu’il y a de précieux de ce qui est méprisable », elle mérite ainsi l’accomplissement de la fin de ce verset כְּפִי תִהְיֶהc’est à dire qu’elle mérite le כפ »י, c’est à dire ce nom saint qui sépare et annule la force de סמא »ל et de לילי »ת sa compagne. Et comme il en est ainsi et qu’il a annulé la force de סמא »ל et de לילי »ת sa compagne, il n’y a plus personne pour exécuter en pratique le décret (qui ne reste qu’un potentiel) et donc ipso-facto la sentence est annulée.
De ce qui vient d’être expliqué, le Béné Yssakhar explique que le saint béni soit-Il nous a donné la Mitsva des Téfilin à porter chaque jour afin d’annuler le fait que סמא »ל et לילי »ת sa compagne se « nourrissent » du nom saint א »ל, car il nous faut savoir que le nom même du mauvais penchant (le Yétser hara) סמא »ל est constitué de deux noms, les deux premières lettres סמ sont du côté de l’impureté et les deux dernières lettres de son nom א »ל sont du côté de la pureté, car il est connu que tout ce qu’a créé le Saint béni soit-Il dans son monde subsiste grâce à la force du saint béni soit-Il et l’impureté elle-même se nourrit et prend sa vitalité de la force de Hashem, la force de la Sainteté. Ainsi, le Yétser Hara tire sa force et sa vitalité des lettres א »ל qu’il possède dans son nom (qui comme on l’a vu sont du côté de la sainteté) et ce sont ces lettres qui lui donnent sa force et sa vitalité pour subsister, et c’est pour cela que les Téfilin, תפילין ont la même valeur numérique que ס »מ לילי »ת (c’est à dire les deux noms cités précédemment sans la partie de sainteté א »ל) et lorsque l’homme juif met les Téfilin chaque jour , par ces même Téfilin, qui ont pour valeur numérique que ס »מ לילי »ת, il annule la force de ס »מ et sa compagne לילי »ת
Cependant, le Shabbath nous n’avons pas besoin des Téfilin car par la force de la sainteté du Shabbath lui-même, il est possible d’annuler le fait que ס »מ se nourrisse du nom saint א »ל (et c’est pour cela que le Shabbath nous disons dans la prière les passages « El Adon Al Kol Hamaâssim » et ensuite dans la prière « Lael Asher Shavat Mikol Hamaassim »).
Il y a lieu de dire que ce fait que les Téfilin annulent le mauvais penchant et sa compagne (ס »מ et sa compagne לילי »ת) nous a déjà été enseigné, par allusion, dans le Talmoud (Bérakhoth 7b) à propos du verset (Exode Ch. 23, v. 23) :
וַהֲסִרֹתִי, אֶת-כַּפִּי, וְרָאִיתָ, אֶת-אֲחֹרָי; וּפָנַי, לֹא יֵרָאוּ.
Alors je retirerai ma main et tu me verras par derrière; mais ma face ne peut être vue. »
Rav Hama Bar Bizna dit au nom de Rabbi Shimôn Hassida, cela vient nous apprendre que le Saint béni soit-il a montré à Moshé le nœud des Téfilins (Il a montré à Moshé le nœud des Téfilins de la tête qui se trouve à l’arrière de la tête vers la nuque). Car nous avons déjà expliqué que le nom saint כפ״י sépare le mauvais penchant de sa compagne (ס »מ de sa compagne לילי »ת) et les annule (et c’est là l’enseignement du Talmoud). Cependant, d’après ce qui vient d’être vu, il y a une autre façon de les annuler, c’est par les Téfilins qui ont la même valeur numérique que ס »מ לילי »ת. C’est ce qu’a dit en allusion le Saint béni soit-Il, וַהֲסִרֹתִי, אֶת-כַּפִּי c’est à dire même si Je retire mon nom כפ »י, qui sépare et annule la force de ס »מ et לילי »ת sa compagne, malgré tout il y a un moyen supplémentaire pour les annuler qui est וְרָאִיתָ, אֶת-אֲחֹרָי « et tu verras Mon arrière » c’est à dire le nœud des Téfilins qui les annule.
C’est ce qui est écrit à propos de la Mitsvah des Téfilin (Exode Ch. 13 v. 9) :
וְהָיָה לְךָ לְאוֹת עַל-יָדְךָ, וּלְזִכָּרוֹן בֵּין עֵינֶיךָ, לְמַעַן תִּהְיֶה תּוֹרַת ה״, בְּפִיךָ: כִּי בְּיָד חֲזָקָה, הוֹצִאֲךָ ה״ מִמִּצְרָיִם.
Et tu porteras comme symbole sur ton bras et comme mémorial entre tes yeux afin que la Torah de l’Eternel reste dans ta bouche, que d’un bras puissant, l’Éternel t’a fait sortir de l’Égypte.
Les sages nous enseignent (dans le Talmoud Quiddoushin 35a) « afin que la Torah de l’Eternel reste dans ta bouche », cela vient nous apprendre que toute la Torah est équivalente aux Téfilin. Cependant, d’après ce qui a été dit précédemment, l’allusion qui nous est donnée est que de la même manière que celui qui s’adonne à l’étude de la Torah annule le mauvais penchant et sa compagne (ס »מ et sa compagne לילי »ת) de la même manière les Téfilin les annulent car en vérité le mot פִיךָ de notre verset est constitué des mêmes lettres que le nom saint כפ״י, pour nous apprendre que la Torah de l’Eternel va dans la même direction que כפ״י, le nom כפ״י, c’est à dire que les deux [la Torah et les Téfilin qui sont « équivalents »] annulent le mauvais penchant et sa compagne (ס »מ et sa compagne לילי »ת).
Voici que dans les sages nous enseignent dans le Talmoud (Bérakhoth 8a) :
- « Rav Hesda dit : systématiquement l’homme doit faire entrer deux portes dans la synagogue. Deux portes ? Cela te vient vraiment à l’esprit ? Mais en réalité il s’agit de la « mesure » de deux portes et seulement ensuite il priera ».
Il y a lieu de dire que c’est uniquement parce qu’ils n’ont pas médit et qu’ils ont sauvegardé l’alliance de la parole qu’ils ont eu le mérite de se préserver et ne pas transgresser en ayant des relations interdites et préserver la sainteté, car l’alliance de la parole est en regard de l’alliance de la circoncision [la pureté des mœurs].
Il s’avère donc que de la même manière que grâce à la robe du Cohen Gadol la faute de la médisance est rachetée, en « réveillant » le saint nom כפ »י, qui sépare et annule la force de ס »מ et de sa compagne לילי »ת, Israël en Egypte, bien s’ils se soient enfoncés dans les 49 portes de l’impureté, malgré cela du fait qu’ils ont préservé leur langue et n’ont pas proféré de médisance et de colportage (Lashone Hara), ils ont été préservés de fauter dans les interdits touchant aux mœurs parce qu’il ont [ainsi] bénéficié de la force du saint nom פ »י pour annuler la force du Yetser Hara ס »מ et de sa compagne לילי »ת.
C’est d’ailleurs ce que nous dit le verset (Exode Ch. 21 v. 31) :
וַיַּאֲמֵן, הָעָם; וַיִּשְׁמְעוּ כִּי-פָקַד ה » אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְכִי רָאָה אֶת-עָנְיָם, וַיִּקְּדוּ, וַיִּשְׁתַּחֲווּ
Et le peuple y eut foi; ils comprirent que l’Éternel s’était souvenu des enfants d’Israël, qu’il avait considéré leur misère et ils courbèrent la tête et se prosternèrent.
Or voici que dans ce verset les mots « כִּי-פָקַד ה « que l’Eternel s’était souvenu » ont leurs premières lettres qui forment le nom כפ »י, c’est à dire que par le mérite de ce Nom Saint, Hashem s’est souvenu d’eux pour les faire sortir des 49 portes de l’impureté, de l’emprise de ס »מ et de sa compagne לילי »ת.
De même nous trouvons à propos de notre patriarche Yaâkov (Genèse Ch. 32 v. 25) :
וַיִּוָּתֵר יַעֲקֹב, לְבַדּוֹ; וַיֵּאָבֵק אִישׁ עִמּוֹ, עַד עֲלוֹת הַשָּׁחַר.
Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aube.
Nous voyons dans le Midrash Tanhouma que cet « homme » qui lutta avec Jacob était l’ange de Esaü qui est en fait ס »מ (c’est à dire סמא »ל) et il y a lieu de dire que Jacob a pris le dessus sur ס »מ grâce au nom saint כפ »י qui sépare ס »מ de sa compagne לילי »ת comme nous le dit en allusion le verset (Jérémie Ch. 31 v 10) :
כִּי-פָדָה יְהוָה, אֶת-יַעֲקֹב; וּגְאָלוֹ, מִיַּד חָזָק מִמֶּנּוּ.
Car l’Eternel délivre Jacob et il le sauve de la main de plus fort que lui.
Les premières lettres des trois premiers mots de ce verset forment le saint nom כפ »י qui annule ס »מ et, grâce à ce nom, Hashem le sauve de la main de plus fort que lui
Mis en ligne le 5 Mars 2015. Mis à jour le 17 février 2019