Parachat Vay’hi les bénédictions – Réouven Carceles
Vay’hi les bénédictions
Ya’akov vécut dans le pays d’Égypte 17 ans. Les jours de Ya’akov, les années de sa vie furent de 147 ans!
Ce fut, après ces choses la, qu’on dit a yossef : voici ton pére est malade ! il prit avec lui Menaché et Efrayim (chap 47/28, 48/1)
Dans le chapitre 49, nous verrons que Ya’akov appelle tous ses enfants qui se réuniront et il les bénira un par un !!!
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Parachat Vay’hi les bénédictions
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Plusieurs questions se posent ici :
1) d’abord, pourquoi nos avots attendent toujours la fin de leur vie pour bénir leurs enfants et petits enfants. Nous le remarquons dans la paracha avec la bénédiction octroyée a Ephraim et Ménaché et celles des 12 tribus, qui ne furent prononcées qu’à la fin de la vie de ya’akov. De plus dans la parachat toldot, lorsque Its’haq décida de bénir son fils essav, puis Ya’akov, alors qu’il avait 123 ans, Rachi explique, qu’il a pensé qu’il devait s’inquiéter de cet âge, car sa mère Sarah Imenou est morte a 127 ans et d’après l’enseignement de rabbi yéochoua qui dit que près de l’âge auquel ses parents ont quitté le monde (5 ans avant ou après), il faut s’inquiéter. Cela pose en effet un problème, car tout le temps ou les avots sont en bonne santé, leurs enfants et petits enfants ne profitent pas de leur braha Pourquoi?
2) un peu plus loin, on voit que Ya’akov tendit la main droite sur la tête d’Ephraim qui est le plus jeune et sa gauche sur celle de ménache en les croisant, bien que ménache fut le premier né.
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Le sforno demande : Pourquoi Ya’akov éprouva t’il le besoin d’embrasser et enlacer ses petits enfants avant de les bénir? et il répond lui-même : « il les embrassa et enlaça afin que son cœur s’attache aux leurs et que la braha tombe sur eux. » A priori, la braha n’est pas la conséquence d’une émotion ou d’un sentiment mais plutôt, une prière de celui qui bénit et qui implore Hachem de bénir la personne. et pourtant la thora nous dit, qu’enlacer et embrasser ses enfants est l’introduction normale a une braha, qui en principe réside dans la spiritualité et non l’affectivité, comment comprendre ce paradoxe? et comment comprendre, Ya’akov qui lui était complètement détaché de la matière et avait un niveau élevé de spiritualité, avait besoin de faire participer le corps?
3) Rav friedlander zatsa’l pose une question : « en quoi la main droite posée sur la tête d’Ephraim sera t’elle le vecteur d’une plus importante braha? une braha qui a priori est d’essence spirituelle, ne dépend pas d’une main mais plutôt de la kavana de celui qui bénit! et de plus, la logique aurait plutôt été d’aider celui qui a moins de grandeur, en lui octroyant plus de braha?
4) enfin, Comment comprendre que réouven a tout perdu, par sa célèbre faute d’avoir inversé le lit de son pére de la couche de bilah a celle de Léa sa mère, lors du décés de rah’el, pourtant la guemara dans chabbat (55 b) enseigne : « tout celui qui dit que réouven a fauté se trompe! » d’ailleurs rachi le cite (chap37,29) qu’il a fait une grande techouva, et n’a même pas participé a la vente de yossef, car il était encore occupé a faire son tikoun!
Le rôle des bénédictions (Parachat Vay’hi les bénédictions)
J’ai trouvé une belle explication a toute ces questions, au nom du rav Friedlander zatsa’l, qui nous dit, que le don des brahots par Ya’akov, itsh’aq, par les rabanim qui en distribuent et même par n’importe quel juif qui a une force de braha importante (disent nos sages), correspond à une prière pour que hachem nous donne les kelims dont nous avons besoin pour le servir, chacun en fonction de ses middots et de ses forces, a un rôle qui lui est propre, et a besoin d’outils spécifiques pour l’accomplir. La distribution des brahots : c’est donner a chacun ce qui lui revient précisément car c’est cela dont il a besoin pour servir Hachem. C’est ce que la thora appelle : « un homme selon sa bénédiction, il l’a béni » : Rachi explique : selon son avenir ; le sforno ajoute : selon son rôle.
Avoir plus de matière que ce qui nous est nécessaire pour servir hachem, n’est pas du tout une braha, d’après ce principe, car : soit elle restera non utilisée, car non compatible avec notre mission sur terre et risque même de nous troubler et nous attacher a la matérialité, soit elle servira pour des avérots (D nous en préserve)! Inversement, recevoir moins que ses besoins, et ne pas pouvoir servir hachem pleinement par manque d’outils est aussi une malédiction. C’est là qu’interviennent ceux qui donnent des brahots : ils implorent hachem afin que la personne bénie, puisse mériter ce qui lui est nécessaire pour accomplir pleinement son rôle et révéler tous ses potentiels dans la avodat hachem!
Il faut se rendre compte, que lorsque nous demandons à hachem des brahots supplémentaires ou des cadeaux de sa part, nous demandons également un nouveau rôle dans la avodat hachem et des responsabilités supplémentaires. A l’instar de Reouven, Hachem ne distribue de braha que pour celui qui a la possibilité de l’utiliser correctement. Ainsi, si notre prière et nos demandes s’accompagnent d’un renforcement de notre part et d’une prise de conscience (techouva), il est probable que la prière soit écoutée et realisée. sinon il y aura une contradiction. Nous demandons à hachem des moyens, mais refusons le rôle qui les accompagne, on ne peut pas demander la sagesse de ya’akov, si on n’est pas prêt à étudier avec autant d’assiduité que lui, ou la richesse d’edmond safra, si on est pas prêt a soutenir la thora dans le monde entier!
De plus comment peut on prier 3 fois par jour et de faire au moins 19 demandes par amida? Chaque demande est synonyme d’une mission, que nous ne connaissons peut être pas ou pas capable d’accomplir? en fait nous possédons chacun des forces insoupçonnées et que grâce aux épreuves qu’hachem nous envoie a chaque instant, nous pouvons les révéler et mériter ces brahots!!!!!
Chabbat Chalom
Fin de l’article « Parachat Vay’hi les bénédictions »
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