Paracha Vay’hi – 3 Divré Torah par Jardindelatorah
Paracha Vay’hi
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Ces divré Torah sur Paracha Vay’hi sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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Nous vous proposons cette semaine 3 Divré Torah sur la Paracha Vay’hi :
– Livre Yaghel Yaakov (par l’auteur du Kaf Hahaym)
– Dévar Torah du site http://bnei-zion.com
Premier Dévar Torah sur Paracha Vay’hi – Livre Yaguel Yaâkov du Rav Yaâqov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) page 15.
Notre Parasha débute par :
וַיְחִי יַעֲקֹב בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, שְׁבַע עֶשְׂרֵה שָׁנָה; וַיְהִי יְמֵי-יַעֲקֹב, שְׁנֵי חַיָּיו–שֶׁבַע שָׁנִים, וְאַרְבָּעִים וּמְאַת שָׁנָה
Jacob vécut dans le pays d’Égypte dix sept ans; furent les jours de Jacob, la durée de sa vie sept années, et quarante et cent ans.
Pour quelle raison la Torah ne dit elle pas וישב יעקב « Yaâkov résida » comme on l’a vu plusieurs fois ailleurs comme par exemple
וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו–בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן.
Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan.
Ou bien au verset juste avant le début de notre Parasha
וַיֵּשֶׁב יִשְׂרָאֵל בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, בְּאֶרֶץ גֹּשֶׁן; וַיֵּאָחֲזוּ בָהּ, וַיִּפְרוּ וַיִּרְבּוּ מְאֹד.
Israël s’établit donc dans le pays d’Égypte, dans la province de Goshen; ils en demeurèrent possesseurs, y crûrent et y multiplièrent prodigieusement.
De plus, comme la Torah a indiqué « Jacob vécut dans le pays d’Égypte dix sept ans », pourquoi revenir et dire « la durée de sa vie » ; aurais je pu penser qu’il s’agissait de la vie d’autres personnes ?
On peut dire que le mot וַיְחִי « vécut » vient nous parler, par allusion, de la Torah, car c’est le principal de la vitalité d’un individu, comme il est écrit (Deutéronome Ch 11 v20) :
כִּי הוּא חַיֶּיךָ, וְאֹרֶךְ יָמֶיךָ
c’est elle [le Torah] est ta vie et ta longévité
Cela vient nous dire, sur le mode allusif, que bien que notre patriarche Yaâkov ait résidé dans une autre terre, qui était une terre des nations, en particulier en Egypte qui était une terre de débauche, et également bien qu’il était dans sa vieillesse, il ne s’est pas retiré de la Torah et il étudiait avec vigueur la Torah pendant toute cette période comme nous le dit Rashi sur le verset (Genèse Ch 46 v 28) :
וְאֶת-יְהוּדָה שָׁלַח לְפָנָיו, אֶל-יוֹסֵף, לְהוֹרֹת לְפָנָיו, גֹּשְׁנָה; וַיָּבֹאוּ, אַרְצָה גֹּשֶׁן.
Jacob avait envoyé Juda en avant, vers Joseph, pour qu’il lui préparât l’entrée de Gessen. Lorsqu’ils y furent arrivés,
Explication de Rashi :
- Pour guider Avant son arrivée. Le midrash interprète le verbe léhoroth dans le sens de « donner un enseignement » : pour lui préparer un centre d’études d’où sortira l’enseignement (Beréchith Rabba 95, 3).
C’est ce que nous dit notre verset : « Jacob vécut dans le pays d’Égypte dix sept ans »; c’est à dire que Yaâkov a étudié avec assiduité la Torah, en terre d’Egypte pendant 17 ans, car c’est l’essentiel de la vie (comme on l’a vu plus haut) et de ce fait « furent les jours de Jacob, la durée de sa vie » c’est à dire que même s’il était dans un autre pays et dans sa vieillesse il n’a pas arrêté l’étude de la Torah, les jours de Yaâkov des années de vie doubles ! [le mot . שְׁנֵי pouvant vouloir dire également deux].
Second Dévar Torah Tiré du site http://bnei-zion.com
Dans notre Parasha (Genèse, Ch 48 v16), il est écrit, lorsque notre Patriarche Yaâkov bénit les Yossef
הַמַּלְאָךְ הַגֹּאֵל אֹתִי מִכָּל-רָע, יְבָרֵךְ אֶת-הַנְּעָרִים, וְיִקָּרֵא בָהֶם שְׁמִי, וְשֵׁם אֲבֹתַי אַבְרָהָם וְיִצְחָק; וְיִדְגּוּ לָרֹב, בְּקֶרֶב הָאָרֶץ.
que l’ange qui m’a délivré de tout mal, bénisse les garçons! Et qu’en eux soit appelé mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac! Qu’ils se multiplient abondamment au milieu du pays. »:
Dans son livre Kol Yéhouda, le Gaon Ribbi Yéhouda Tsadka Zaçal (Directeur de la Yéshiva Porath Yossef) pose la question suivante : comment Yaâkov a-t-il pu faire précéder son nom au nom des ses pères ? Le « savoir vivre » aurait dû le conduire à faire précéder le nom de ses pères au sien ! Il aurait du dire « le nom de mes pères et le mien ».
Le Rav répond par ce que nous enseigne la Mishna dans Pirké Avoth :
על שלושה דברים העולם עומד, על התורה ועל העבודה ועל גמילות חסדים.
Sur (grâce à) trois choses le monde tient (debout) : sur la Torah, sur le service (du Temple), et sur la rétribution de bienfaits [les actes de générosité/la bienveillance].
Il est connu que chacun des trois patriarches symbolise un de ces trois piliers :
- Abraham notre patriarche symbolise le pilier de la générosité/la bienveillance, il avait créé une maison d’hospitalité et invitait tout le monde,
- Isaac notre patriarche, symbolise le pilier du service (du Temple) qu’est la prière, comme il est écrit (Genèse Ch. 24 v63)
- וַיֵּצֵא יִצְחָק לָשׂוּחַ בַּשָּׂדֶה, לִפְנוֹת עָרֶב; וַיִּשָּׂא עֵינָיו וַיַּרְא, וְהִנֵּה גְמַלִּים בָּאִים.
- Isaac était sorti dans les champs pour se livrer à la méditation [la prière] ; il était sorti et a instauré la prière de l’après midi (Min’ha).
- Yaâkov, notre patriarche, symbolise le pilier de la Torah, s’est dévoué à l’étude de la Torah, comme il est écrit (Genèse Ch. 25 v27) :
- וְיַעֲקֹב אִישׁ תָּם, יֹשֵׁב אֹהָלִים
- tandis que Jacob, homme inoffensif, vécut sous la tente ; c’est à dire qu’il vécut sous la tente de Shem et Ever et y a étudié la Torah (pendant 14 ans).
S’il en est ainsi, la Mishna aurait dû être énoncée selon l’ordre de nos saints Patriarches « Grâce à 3 choses le monde tient (debout) : sur les actes de bienfaits/bienveillance (Abraham), sur le service (Isaac) et sur la Torah (Yaâkov) ».
Pour quelle raison la Mishna a-t-elle parlé d’abord de Yaâkov notre Patriarche, qui représente le pilier de la Torah ?
La Mishna est venue nous apprendre la grandeur de l’étude de la Torah, et il en est de même pour Yaâkov qui a voulu enseigner à ses enfants combien est grande et importante l’étude de la Torah !
C’est pour cela qu’il a fait précéder son nom , qui est le symbole de l’étude de la Torah, à celui de ses pères qui eux sont le symbole du service et des actes de générosité. Car par l’étude de la Torah on a la possibilité d’atteindre à toutes les autres hauteurs (le service et les actes de générosité). Comme nous avons l’expression « Car, dans l’étude de la Torah, il y a tout ET hors l’étude de la Torah, il n’y a rien ».
A ce propos on raconte que lors de la guerre d’Iraq (Occident contre Iraq, l’Iraq se vengeant en envoyant des missiles Scud contre Israël), à l’entrée du 28 Shévatt 5751, à la tombée de la nuit, la majorité des habitants d’Israël se sont calfeutrés chez eux, car ils étaient effrayés par la tombée des missiles Scud qui menaçaient de voler dans le ciel de notre Terre Sainte.
Cependant, dans la Yéshiva de ¨Poniovich, la décision du Rosh Yéshiva le Rav Shakh ZaTsaL était : « on ne change rien aux habitudes d’études ».
Dans cette atmosphère de sainteté, le Rosh Yéshiva est entré dans la salle de cours afin de donner son cours fixe (à jour/heure fixe). Alors qu’il était complètement dans la discussion, posant des questions et répondant, et agitant sa main à droite et à gauche comme à son habitude, alors il eut une idée, une excellente manière d’éclaircir et d’expliquer le passage Talmudique et répondre aux difficultés soulevées. Lorsqu’il eut exposé ses idées aux élèves c’était déjà la fin du cours, alors il éleva la voix, son visage a un peu rougi, ses yeux se sont illuminés et alors il dit à toutes les personnes présentes : « Vous entendez, avec une telle réflexion [pensée élaborée] on peut faire tomber [éliminer] un missile !!! »
Dès que le Rav eut terminé ses propos, les sirènes d’alarme ont été entendues dans tout le pays. Tous les moyens de communication prévenaient les habitants. Après quelques secondes, les élèves virent le missile par les balcons de la Yéshiva, qui planait au dessus de leurs têtes et continuait son vol, alors qu’il traversait des zones à forte densité de population. Ce n’est qu’en arrivant au dessus des rivages de Tel-Aviv, que le missile a commencé à descendre jusqu’à ce qu’il soit englouti dans les vagues, sans aucun dégât.
Un des étudiants est allé voir le Rav et lui a dit qu’à la radio on avait annoncé que, cette fois ci, les Patriots n’avaient pas été tirés pour détruire le missile Scud. Rav Shakh lui a répondu : « Nous avons déjà dit qu’avec seulement la Pensée (la réflexion élaborée) il est possible de détruire un missile !!
C’est extraordinaire !! C’est ce que nous enseignons dans « Tana Débbé Eliahou » au chapitre 4 : « Celui qui étudie chaque jour la Torah, afin d’augmenter l’Honneur Divin, n’a besoin ni d’épée, ni de lance ni de toute chose qui soit une protection, mais Le Saint Béni Soit-IL le protège » !!!!! en conséquence, que faut il de plus !!!!
Troisième Dévar Torah Rachi sur la Paracha Vay’hi
Nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Parasha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge et souligné est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Genèse Ch. 47 v. 28 :
וַיְחִי יַעֲקֹב בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, שְׁבַע עֶשְׂרֵה שָׁנָה; וַיְהִי יְמֵי-יַעֲקֹב, שְׁנֵי חַיָּיו–שֶׁבַע שָׁנִים, וְאַרְבָּעִים וּמְאַת שָׁנָה.
Jacob vécut dans le pays d’Égypte dix sept ans; la durée de la vie de Jacob fut donc de cent quarante-sept années.
וַיְּחִי יַעֲקֹב. לָמָה פָּרָשָׁה זוֹ סְתוּמָה לְפִי שֶׁכֵּיוָן שֶׁנִּפְטָר יַעֲקֹב אָבִינוּ נִסְתְּמוּ עֵינֵיהֶם וְלִבָּם שֶׁל יִשְׂרָאֵל מִצָּרַת הַשִּׁעְבּוּד שֶׁהִתְחִילוּ לְשַׁעְבְּדָם. דָּבָר אַחֵר שֶׁבִּקֵּשׁ לְגַלּוֹת אֶת הַקֵּץ לְבָנָיו וְנִסְתָּם מִמֶּנּוּ:
Yaâkov vécut Pourquoi cette section est-elle « fermée » ? c’est à dire plus fermée que les autres sections de la Torah, car d’après la tradition il existe deux types d’espacements dans la Torah entre deux sections : « ouverte » et « fermée ». Une section « ouverte » débute à la ligne suivante et également on laisse à la ligne précédente un espacement vide correspondant à neuf lettres. Une section « fermée » débute à la même ligne (ne passe pas à la ligne suivante) que celle à laquelle se termine la section précédente, mais on laisse entre les deux sections un espacement vide correspondant à neuf lettres. Ici c’est surprenant car même si d’après la tradition une nouvelle section débute, malgré tout on ne laisse aucun espacement même pas comme une section fermée mais cette (nouvelle) section est juxtaposée à la fin de la section précédente (et pourquoi) ? C’est parce qu’elle vient nous dire en allusion que comme Yaâkov Avinou est mort, comme raconté à la fin de la section précédente, les yeux et les cœurs des Enfants d’Israël se sont fermés par la souffrance de l’asservissement car les Egyptiens ont commencé à les asservir, bien que l’asservissement forcé ait commencé après la mort de tous les enfants de Yaâkov (Exode Ch. 6 v. 16), malgré tout après la mort de Yaâkov les Egyptiens ont commencé à les tenter à travailler un peu en étant rémunéré, leurs yeux se sont fermés et ils n’ont pas vu le danger qui en résultera. Autre explication : Yaâkov voulait livrer à ses fils le secret de la fin de tous les exils, comme il est écrit dans la suite (voir Rachi infra 49, 1), « Jacob fit venir ses fils et il dit: Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera à la fin des jours » mais sa vision a été « fermée » afin de ne pas le leur dévoiler (Beréchith Rabba 96, 1).
Genèse Ch. 47 v. 29 :
וַיִּקְרְבוּ יְמֵי-יִשְׂרָאֵל, לָמוּת, וַיִּקְרָא לִבְנוֹ לְיוֹסֵף וַיֹּאמֶר לוֹ אִם-נָא מָצָאתִי חֵן בְּעֵינֶיךָ, שִׂים-נָא יָדְךָ תַּחַת יְרֵכִי; וְעָשִׂיתָ עִמָּדִי חֶסֶד וֶאֱמֶת, אַל-נָא תִקְבְּרֵנִי בְּמִצְרָיִם
Les jours d’Israël approchant de leur terme, il manda son fils Joseph et lui dit: « Si tu as quelque affection pour moi, mets, je te prie, ta main sous ma hanche pour attester que tu agiras envers moi avec bonté et fidélité, en ne m’ensevelissant point en Egypte.
וַיִּקְרְבוּ יְמֵי יִשְׂרָאֵל לָמוּת. כָּל מִי שֶׁנֶּאֱמַר בּוֹ קְרִיבָה לָמוּת לֹא הִגִּיעַ לִימֵי אֲבוֹתָיו (יִצְחָק חַי ק »פ וְיַעֲקֹב קמ »ז. בְּדָוִד נֶאֱמַר קְרִיבָה אָבִיו חַי פּ’ שָׁנִים וְהוּא חַי ע’):
Les jours d’Israël s’approchèrent de la mort Lorsque la Tora dit de quelqu’un qu’il « approche de la mort », cela vient nous dire que le jour de la mort aurait du être plus tard et qu’il s’est rapproché, il en est de même ici car Yaâkov aurait dû vivre le même nombre d’années que son père qui furent de cent quatre-vingts ans années, car dans l’ordre de la nature le fils vit jusqu’au même âge que son père, et le jour de sa mort s’est rapproché et il n’atteindra pas l’âge de ses pères car il a vécu cent quarante-sept ans (Beréchith Rabba 96, 3). De même est-il écrit chez David que « ses jours approchaient de mourir » (I Melakhim 2, 1). Or, il n’a vécu que soixante-dix ans, alors que son père en a vécu quatre-vingts.
וַיִּקְרָא לִבְנוֹ לְיוֹסֵף. לְמִי שֶׁהָיָה יְכוֹלֶת בְּיָדוֹ לַעֲשׂוֹת:
il manda son fils Joseph cette instruction de le faire monter en Israël pour l’y enterrer, il ne l’a pas faite à Réouven qui était l’aîné, ou à Yéhouda qui était le leader des enfants et le premier à prendre la parole, mais à Yossef celui qui avait la possibilité d’agir auprès de Pharaon afin qu’il le laisse sortir et de rassembler tout le voyage et les dépenses liées à la montée en Israël.
שִׂים נָא יָדְךָ. וְהִשָּׁבַע :
Mets, je te prie, ta main Et jure comme il est écrit plus haut (Ch. 24 v2-3) [lorsqu’Avraham a demandé à Eliezer d’aller chercher une fille qui se marierait avec son fils Yts’haq] « Abraham dit au serviteur le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tous ses biens: Mets, je te prie, ta main sous ma hanche, pour que je t’adjure par l’Éternel etc. » comme nous le voyons dans ce passage ; car toute personne qui jure doit prendre un objet de Mitsva comme un Séfer Torah ou bien une Mézouza, comme la Mitsva de la circoncision était chère à son père Avraham et a fait jurer par cette Mitsva, en conséquence Yts’haq a demandé également à Yossef de jurer par cette Mitsva de la circoncision et lui a mis la main sous sa hanche, proche de l’endroit où la circoncision est faite.
חֶסֶד וֶאֱמֶת. חֶסֶד שֶׁעוֹשִׂין עִם הַמֵּתִים הוּא חֶסֶד שֶׁל אֱמֶת שֶׁאֵינוֹ מְצַפֶּה לְתַשְׁלוּם גְּמוּל:
Bonté et vérité « bonté » et « vérité » sont deux notions contradictoires. La « vérité » est lorsqu’on prodigue du bien à un homme parce qu’il l’a mérité tandis que « bonté » est un bien qu’on prodigue par grâce même si la personne ne l’a pas mérité. S’il en est ainsi, il est impossible d’interpréter qu’il fasse simultanément « bonté » et « vérité ». Mais, l’intention est « une bonté de vérité » car la bonté que l’on témoigne aux morts est une « bonté de vérité », car on n’en attend rien en retour, car lorsqu’il mourra il ne pourra pas lui rendre le bien qui lui a été prodigué (Beréchith Rabba 96, 5).
אַל נָא תִקְבְּרֵנִי בְּמִצְרַיִם. סוֹפָהּ לִהְיוֹת עֲפָרָהּ כִּנִּים וּמְרַחֲשִׁין תַּחַת גּוּפִי. וְשֶׁאֵין מֵתֵי חוּצָה לָאָרֶץ חַיִּים אֶלָּא בְּצַעַר גִּלְגּוּל מְחִילוֹת. וְשֶׁלֹּא יַעֲשׂוּנִי מִצְרַיִם עֲבוֹדַת כּוֹכָבִים:
Ne m’enterre pas, je te prie, en Egypte même s’il a dit par la suite « tu m’emporteras d’Egypte, tu m’enterreras dans leur sépulture », il a commencé par dire « ne m’enterre pas, je te prie, en Egypte », pour insister et lui dire que même de manière temporaire, jusqu’à ce qu’il quitte l’Egypte, il ne fallait pas qu’il y soit enterré. Il y a à cela trois raisons 1) Car sa terre sera un jour vermine, lorsque Hashem frappera l’Egypte des dix plaies, qui s’agiterait sous mon corps. 2) De plus, les morts ensevelis hors d’Erets Israël « vivent » dans la souffrance des migrations souterraines, car comme ceux qui meurent en dehors d’Israël ne se lèvent pas à la résurrection des morts à l’époque du Mashia’h, Hashem leur fait un miracle en créant des tranchées et des grottes souterraines et ils migrent de leur tombe en dehors d’Israël jusqu’à ce qu’ils arrivent en Israël et là ils se relèvent et revivent (résurrection). Il voulait éviter cette souffrance de ces migrations. 3) Je ne veux pas, enfin, que les Egyptiens me rendent un culte idolâtre du fait qu’il a fait un miracle et a arrêté la famine (voir supra 47- 10) ils allaient en faire une divinité, et cela serait considéré comme une faute même vis-à-vis de lui, car de la même manière qu’on puni [fait payer] celui qui a pratiqué l’idolâtrie, de même celui qui a été considéré comme une idole est puni.
Genèse Ch. 47 v. 30 :
. וְשָׁכַבְתִּי, עִם-אֲבֹתַי, וּנְשָׂאתַנִי מִמִּצְרַיִם, וּקְבַרְתַּנִי בִּקְבֻרָתָם; וַיֹּאמַר, אָנֹכִי אֶעֱשֶׂה כִדְבָרֶךָ.
Quand je dormirai avec mes pères, tu me transporteras hors de l’Égypte et tu m’enseveliras dans leur sépulcre. » Il répondit: « Je ferai selon ta parole. »
וְשָׁכַבְתִּי עִם אֲבֹתָי. וָי »ו זוֹ מְחוּבָּר לְמַעְלָה לִתְחִלַּת הַמִּקְרָא שִׂים נָא יָדְךָ תַּחַת יְרֵכִי וְהִשָּׁבַע לִי וַאֲנִי סוֹפִי לִשְׁכַּב עִם אֲבוֹתָי. וְאַתָּה תִּשָּׂאֵנִי מִמִּצְרַיִם. וְאֵין לוֹמָר וְשָׁכַבְתִּי עִם אֲבוֹתָי הַשְּׁכִּבֵנִי עִם אֲבוֹתָי בַּמְּעָרָה שֶׁהֲרֵי כְּתִיב אַחֲרָיו וּנְשָׂאתַנִי מִמִּצְרַיִם וּקְבַרְתַּנִי בִּקְבוּרָתָם. וְעוֹד מָצִינוּ בְּכָל מָקוֹם לָשׁוֹן שְׁכִיבָה עִם אֲבוֹתָיו הִיא הַגְּוִיעָה וְלֹא הַקְּבוּרָה כְּמוֹ וַיִּשְׁכַּב דָּוִד עִם אֲבוֹתָיו וְאַחַר כָּךְ וַיִּקָּבֵר בְּעִיר דָּוִד:
Je serai couché (wechakhavti) avec mes pères « je serai couché » ne désigne pas la tombe mais désigne la mort, La conjonction we (« et ») de « wechakhavti » « je serai couché » n’est pas la suite de « ne m’ensevelie point en Egypte » de la fin du verset précédent mais relie ce verset au début de celui qui précède : « mets, je te prie, ta main sous ma hanche », et jure-moi, et quoi donc ? du fait que alors « je serai couché avec mes pères, tu me transporteras hors de l’Egypte. ». Il ne faut pas interpréter les mots : « je serai couché avec mes pères » comme voulant dire : « fais-moi reposer avec mes pères », dans la même tombe, car il est écrit ensuite : « tu me transporteras hors de l’Egypte, et tu m’enterreras dans leur sépulture », et pourquoi reparle-t-il de l’enterrement alors qu’il a déjà mentionné « je serai couché ». On est forcé de dire que « wechakhavti » « je serai couché » ne désigne pas la tombe mais désigne la mort. Et ensuite [après la mort] il y aura « tu me transporteras » et « tu m’enseveliras ». L’expression « être couché avec ses pères » signifie, d’ailleurs, « mourir », et non « être enterré », comme dans : « David fut couché avec ses pères… » suivi de : « … et il fut enterré dans la ville de David » (I Melakhim/Rois 2, 10).
Retrouvez le texte de la Paracha sur Sefarim.fr
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Publié le 31 décembre 2014. Remis à jour le 8 janvier 2020