Dvar Torah Paracha Vayétsé – Itsik Elbaz
Dvar Torah Paracha Vayétsé
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Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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Dvar Torah Parachat Vayétsé
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Et me donne du pain à manger, et un vêtement pour me couvrir (Genèse 28 ; 20)
ונתן לי לחם לאכל ובגד ללבש
Yaacov quitte la demeure familiale après la demande de ses parents de partir se chercher une épouse convenable et pour fuir son frère Essaw. Après un arrêt de quatorze ans chez Chem (le fils de Noa’h) et ‘Ever (le petit-fils de Chem), il se met en route pour aller chez Lavan son oncle, mais s’arrête en chemin et décide de passer la nuit à un endroit où il va faire un rêve, dans lequel les anges montent et descendent. Puis en se réveillant, il se rend compte de l’endroit où il se trouve et prononce un vœu pour le moins étrange : « S’Il me donne du pain pour me nourrir et des habits pour me vêtir ». Que signifie cette expression ?
Et pourtant même les plus ignorants savent que le pain est pour se nourrir et les habits destinés à vêtir ! Mais Yaacov montre par cette simple prière plusieurs traits de caractères propres aux Justes.
Le premier : Demander les bérakhots (bénédictions) d’où découleront plusieurs autres bénédictions de manière naturelle. Ici, Yaacov demande du pain, et demande la faculté de se nourrir de ce pain. Car il existe des cas où une personne peut avoir l’abondance dans ses réserves, et disposer des meilleurs plats, et ne pourra en manger, du fait d’une faiblesse physique et médicale ! Il s’agit là d’une double demande : avoir la bénédiction dans son pain quotidien, ainsi que dans une santé qui lui permettra d’en profiter. Même chose pour les habits : Il existe aussi des cas où une personne a la possibilité de porter ce qu’il désire, mais du fait de sa faiblesse, restera chez lui alité ! Yaacov ne s’épargne pas de cette redondance linguistique car cette redondance correspond à une bénédiction supplémentaire : Santé et vigueur !
Le second : Il s’agit de se suffire du nécessaire, de demander l’essentiel car le reste n’est qu’accompagnement. Rabbénou Bé’hayé explique que la demande que Yaacov formule constitue la prière des Justes qui ne demandent que le strict minimum pour pouvoir subsister. Car l’abondance de biens peut amener à négliger certains aspects du service divin, comme la Crainte du Ciel, ainsi qu’il est rapporté dans Michlé (Proverbes, 15 ; 16, du Roi Salomon) « Une petite richesse de Crainte du Ciel est préférable à une grande fortune d’où provient le trouble. » Ne dit-on pas « Beaucoup de biens amènent beaucoup de soucis » ? (Pirké Avot, Maximes des Pères 2, 7). Et de plus, le fait de se suffire de peu induit un troisième trait de caractère indispensable voire sine qua none du Juste.
Le troisième : La confiance en H.achem, qui prodigue ses bienfaits. Yaacov demande du pain pour se nourrir, et uniquement pour se nourrir, pas pour constituer des réserves ! Car certaines personnes pensent toujours au lendemain et constituent des réserves et des plans non seulement pour demain, mais aussi pour les décennies à venir ! Le Talmud (Traité Soucca 52a) rapporte : « Celui qui a 100 en voudra 200 » car l’humain pense que préparer des réserves pour plus tard lui donnera confiance en sa situation, mais une fois son objectif atteint, il voudra préparer pour plus et planifier mieux. Ce trait est pour Yaacov, celui qui vient de se faire dépouiller tous ses biens par son neveu Eliphaz, la preuve même que la confiance en H.achem est le trait principal du Juste.
Le Ba’al Chem Tov voulait enseigner à ses élèves ce principe-là et leur demanda d’aller rendre visite à Yé’hézkiel, le brasseur d’une ville voisine. L’homme les accueille dans l’opulence. Durant l’étude, les élèves remarques que toutes les heures, un policier vient, frappe deux coups secs sur la porte, et s’en va. Pour répondre à la question des élèves, l’hôte leur explique qu’il doit payer le loyer au gouverneur local d’ici quelques heures, sans quoi il sera emprisonné lui et sa famille. Les élèves lui font remarquer qu’il ne manque de rien, mais il ajoute qu’il n’a pas le moindre sou en poche pour rembourser mais ne s’inquiète pas, car, comme toujours H.achem lui envoie Son Aide. Le moment fatidique venu, l’hôte sort, fait quelques pas, alors qu’une calèche s’arrête près de lui, le passager discute avec lui et lui remet une bourse conséquente. L’homme explique à ses invités que le passager lui a acheté sa réserve de breuvage et a payé d’avance son salaire.
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Témoigner d’un honneur intense envers son maitre.
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להפליג בכבוד רבו
ברכות דף כז: « רבי אליעזר אומר המתפלל אחורי רבו, והנותן שלום לרבו, והמחזיר שלום לרבו וכו’, גורם לשכינה שתסתלק מישראל ».
ובמאירי דף כו: כתב « ולא ישוה רבו עם שאר בני אדם בנתינת שלום ובהחזרת שלום, אלא שיפליג בכבודו, ויש אומרים שאף להקדים לו שלום אף בלשון כבוד אסור, אלא שיעמוד לפניו באימה עד שיתן הרב לו שלום והוא ישיבנו בלשון כבוד ».
Témoigner d’un honneur intense envers son maitre.
Rabbi Eli’ezer nous apprend dans le traité Béra’hot (27b) : « celui qui prie derrière son maitre, qui salue ou rend le salue à son maitre entraine une perte de Ché’hina, de présence Divine du peuple juif. »
Le Meiri nous explique aussitôt cette étonnante phrase : « il s’agit de quelqu’un qui met sur le même piédestal son Rav et les autres personnes qu’il connait, il le salue banalement, prie derrière lui sans ressentir aucune crainte ». En effet, il faut respecter son maitre de manière vive et intense. Certains disent qu’il faut même attendre avec humilité que le Rav nous salue pour pouvoir lui répondre avec crainte et ne pas saluer en premier.
Etincelles de Lumière
L’officier et la montre volée
Le ‘Hafets ‘Haïm apporte une histoire : Aux Etats-Unis, pendant une certaine période, il y avait une telle vague de vols en ville que la municipalité décida de poster un nombre incalculable de forces de police pour enrayer ce phénomène inquiétant.
Un jour, un officier des forces de police reçut le message suivant : « Demain, à trois heures, en passant dans telle rue, un individu tentera de voler votre montre en or ». L’officier, en réfléchissant, se dit que ce message lui avait été envoyé par un infiltré dans le réseau de malfaiteurs. Mais la question se posait : Allait-il passer par cette rue-là à l’heure dite, et risquer de perdre sa montre en or, ou alors il ne passerait pas et risquerait de perdre l’occasion de coincer un voleur ?
Ayant pris la décision de passer la rue, il y alla en surveillant de très près sa montre en or. Alors qu’il passait, un vendeur ambulant, un pauvre vieillard, courbé et d’aspect négligé fit tomber sa roulote remplie de parfums, huiles et de poudres. L’officier en fut sali sur l’ensemble de son uniforme.
Le vieillard, honteux, se mit à marmonner des paroles d’excuses, ramassa sa marchandise tombée à terre et entreprit d’épousseter l’uniforme du gendarme partout où il avait été sali.
Le gendarme, pris de compassion pour se vieil homme, ne s’offusqua pas du fait que son uniforme était sale et entreprit lui-même d’aider le vieillard à ramasser ses affaires.
Après s’être mutuellement excusés, ils se quittèrent. L’officier reprit ses esprits et se focalisa de nouveau à ce qui l’occupait en ce moment ; sa montre en or. Après un rapide coup d’œil, il vit que sa montre n’était plus à son poignet et comprit que le vieil homme l’avait abusé en montant un pareil stratagème. Et c’est ainsi qu’il se lamenta sur sa belle montre en or qu’on lui avait volé.
Nous aussi, nous avons un objet encore plus précieux qu’une montre en or, notre Néchama (âme), et parfois, les actions qui nous mènent à la faute sont souvent les plus triviales, et l’on se laisse facilement avoir, par compassion ou par pitié. Il faut cependant rester vigilant sur les actions que nous réalisons.
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