Explication du nom Moché Paracha Tetsavé תְּצַוֶּה Le Jardin de la Torah
Explication du Nom Moché
Ces Divré Torah sont en l’honneur de la Hiloula de Moché Rabbénou le 7 Adar
et également Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka et Léilouy Nishmat Haya Ra’hel Bat Sassya (Lisette) Z »L
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Explication du nom Moché Paracha Tetsavé
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Nous vous proposons cette semaine 4 Divré Torah sur la Paracha :
– Yaghel Yaakov (Rabbi Yaakov Haym Sofer)
En cas d’impression de ces divré Torah, les feuilles ne peuvent être jetées à la poubelle et doivent être remise à la Guéniza (voir votre synagogue).
Ces divré Torah contiennent des noms Divins, MERCI DE NE PAS LES PRONONCER.
Publiés les 7 Adar 5772 et 7 Adar 5773 jour anniversaire de la naissance et également du décès de Moché Rabbénou זיע »א, et en l’honneur de notre Maître à tous.
Premier Dévar Torah Explication du nom Moché
Livre Ôd Yossef ‘Hay (Dérashoth) de Rabbi Yossef Haym de Baghdad page 182
Notre Parasha débute par (Exode Ch. 27 v20)
וְאַתָּה תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ שֶׁמֶן זַיִת זָךְ כָּתִית–לַמָּאוֹר: לְהַעֲלֹת נֵר, תָּמִיד.
Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël de te choisir une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, afin d’alimenter les lampes en permanence.
Il me semble pouvoir expliquer ce verset et se demander pourquoi le nom de Moché Rabbénou est absent et que le verset ne dit pas comme d’habitude « L’Eternel dit à Moché en ces termes » ? De plus le verset aurait dû dire simplement « de choisir » וְיִקְחוּ et pour quelle raison dit-il « de te choisir » וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ ?
En guise d’introduction donnons la raison pour laquelle nous disons « Moché Rabbénou » et non « Rabbénou Moché » comme nous le disons pour les Tanaim (sages de la Mishna) « Rabbi untel » ou « Rabbénou untel ».
J’ai donné deux raisons ; la première est que le nom de Moché est donné parce qu’il est le sauveur d’Israël et les tirer d’Egypte ( מושך « tirer » donnant משה) qui était un כּוּר הַבַּרְזֶל, un creuset de fer (Cf. I Rois Ch. 8 V 51). J’ai expliqué la raison de cette appellation « creuset de far » car tous les Béné Israël, les enfants des fils de Jacob (les Shévatim) sont nés des quatre femmes (de Jacob) que furent רחל בלהה להא זלפה (Rachel, Bilha, Léa, Zilpa) qui sont données en allusion dans בַּרְזֶל (le fer) puisque les premières lettres de ces quatre noms donnent בַּרְזֶל.
Moché Rabbénou a tiré le peuple d’Israël et les a fait sortir du « creuset de fer » qu’était l’Egypte. C’est pour cela qu’il s’appelle Moché qui est écrit avec la voyelle ‘Holam (O) מושה c’est à dire Moché, celui qui a tiré מושך le peuple d’Israël. Car si on dit que son nom vient du verset Exode Ch. 2 v10 :
וַיִּגְדַּל הַיֶּלֶד, וַתְּבִאֵהוּ לְבַת-פַּרְעֹה, וַיְהִי-לָהּ, לְבֵן; וַתִּקְרָא שְׁמוֹ, מֹשֶׁה, וַתֹּאמֶר, כִּי מִן-הַמַּיִם מְשִׁיתִהוּ.
L’enfant devenu grand, elle le remit à la fille de Pharaon et il devint son fils; elle lui donna le nom de Moïse, disant: « Parce que je l’ai retiré des eaux. »
[c’est à dire que le nom Moché מֹשֶׁה vient de מְשִׁיתִהוּ « je l’ai retiré »] comme l’a nommé Batya la fille de Pharaon, dans ce cas il aurait fallu l’appeler « Mashouy » משוי pour dire que lui-même a été [re]tiré (des eaux), par contre Moché מֹשֶׁה avec un ‘Holam (O) signifie qu’il est acteur [grammaticalement פועל יוצא] c’est à dire que c’est lui qui tire les autres.
Batya, la fille de Pharaon (qui a sauvé Moïse des eaux) avait ressenti cela et a compris que lorsqu’elle l’a nommé Moché, les Egyptiens allaient comprendre qu’il devrait tirer les autres [d’affaire] et elle a dû donner une explication et donner une raison pour laquelle elle l’a nommé ainsi [et non la vraie raison]. Elle a alors dit : je l’ai appelé ainsi « Parce que je l’ai retiré des eaux. » Afin qu’ils n’en viennent pas à interpréter son nom comme étant celui qui allait tirer les autres [d’affaire] ; elle a donc anticipé et donné son explication « Parce que je l’ai retiré des eaux » [pour le protéger].
Il s’avère donc que l’explication véridique du nom de Moché est qu’il est celui qui va tirer les enfants d’Israël du creuset de fer qu’était l’Egypte. C’est pour cela que nous disons « Moché Rabbénou » [et non Rabbénou Moché] car le titre de « Rabbénou » désigne toute la Torah que quelqu’un a apprise et qu’il nous enseigne et cela est arrivé [qu’il a enseigné la Torah] après qu’il ait fait sortir les Israélites et les ait tiré d’Egypte, et donc d’après l’ordre chronologique il faut d’abord dire Moché, qui est sur le fait de les avoir sortis [tirés מושך ] d’Egypte et ensuite Rabbénou qui nous renseigne sur le fait qu’il a reçu la Torah et l’a enseignée au Enfants d’Israël.
J’ai expliqué également la seconde raison pour laquelle on dit « Moché Rabbénou » en faisant précéder le nom de Moché à son titre « Rabbénou » [contrairement à d’habitude], car il est connu que le nom de Moché a pour valeur numérique 345 qui est la valeur du nom de D.ieu « א’ל שׁד’י » qui est le nom qui éclaire la création [בריאה] et c’est pour cela qu’il a eu le mérite de recevoir la Torah du monde de la création [עולם הבריאה] comme c’est connu [Rappelons qu’il y a, en première approximation, quatre « mondes » qui sont, du plus élevé au plus bas : le mode de l’émanation אצילות, le monde de la Création, le monde de la formation יצירה et le monde de l’action, עשיה].
C’est pour cela que nous faisons précéder le nom de Moché, qui est en regard du nom de D.ieu « א’ל שׁד’י » qui éclaire le monde de la Création [par respect] et ensuite seulement on rappelle le qualificatif « Rabbénou » qui vient du fait qu’il a eu le mérite d’être notre Maître [Rabbénou = notre Maître] après être monté dans le monde de la Création, עולם הבריאה, de D.ieu « א’ל שׁד’י » qui éclaire le monde de la Création.
[[la suite pour les « initiés » :
de plus dans le nom Moché il y a une allusion à l’élévation et la grandeur qu’il a méritées car la lumière de l’arrière du nom ע »ב l’a éclairée qui est le principe de la Séfira « Hokhma » « Sagesse » et qui vaut 184.
EXPLICATION : le tétragramme peut s’écrire avec les lettres remplies, c’est à dire qu’on prend l’orthographe de chacune des lettres. Par exemple le Yod י s’écrit rempli יוד. Il y a quatre manière de remplir les lettres (en orthographiant différemment) ; les valeurs numériques de ces quatre manières ont des valeurs numériques et des relations différentes [merci de ne pas prononcer]:
יו »ד ה »י וי »ו ה »י de valeur 72 ע »ב en relation avec la première lettre du tétragramme י et la Séfira « Hokhma / Sagesse »
יו »ד ה »י וא »ו ה »י de valeur 63 ס »ג en relation avec la seconde lettre du tétragramme ה et la Séfira « Bina / Compréhension »
יו »ד ה »ה ו »ו ה »ה de valeur 52 ב »ן en relation avec la troisième lettre ו du tétragramme et les 6 Séfiroth suivantes ou la « Petite Face »
יו »ד ה »א וא »ו ה »א de valeur 45 מ »ה en relation avec la quatrième lettre du tétragramme ה et la Séfira « Malkhout / Royauté ».
Rappelons que chaque « Séfira » est en fait un nom (de D.ieu) inscrit à l’avant et un nom inscrit à l’arrière.
Revenons à ce qu’écrit le Ben Ish Hay : Moché a mérité d’être éclairé par la lumière de l’arrière du nom ע »ב cela signifie la chose suivante (sans rechercher la profondeur) :
- Le nom ע »ב est comme on l’a vu יו »ד ה »י וי »ו ה »י
- L’arrière signifie la formulation suivante (en lisant de droite à gauche sans prononcer SVP) :
- יו »ד ־יו »ד ה »י ־ יו »ד ה »י וי »ו ־ יו »ד ה »י וי »ו ה »י
- Le premier bloc (יו »ד) vaut 20 ; le second bloc (יו »ד ה »י ) vaut 35 ; le troisième bloc (יו »ד ה »י וי »ו ) vaut 57 et le quatrième bloc vaut 72
- 20+35+57+72 = 184 (comme annoncé)
Moché Rabbénou a également bénéficié de la lumière de l’avant de la Séfira « Bina / Compréhension » dont le nom correspondant est le nom (ne pas prononcer SVP) א’ה’י’ה rempli avec des Yod י, soit :
-
- אל »ף ה »י יו »ד ה »י, qui vaut 111 (אל »ף) + 15 +20+15 = 161
La somme des deux vaut 184 + 161=345 qui est justement la valeur numérique du nom de Moché משה, comme nous l’enseigne notre Maître le Ari Zal.
D’après cela, le nom Moché rappelle son élévation et la grandeur dont il a bénéficié car il a mérité d’avoir l’éclairage des Séfiroth « Hokhma / Sagesse » et « Bina / Compréhension » qui sont 184 et 161 dont la somme est 345 comme le nom de Moché. C’est pour cela que nous faisons précéder son nom Moché avant son attribut Rabbénou car du fait qu’il a eu le mérite d’avoir l’éclairage des Séfiroth « Hokhma / Sagesse » et « Bina / Compréhension » alors il a eu le mérite de recevoir (ensuite) la Torah, raison pour laquelle il s’appelle Rabbénou.
Il me semble pouvoir rajouter que c’est pour cela que le mot וְאַתָּה (au début de notre verset) a comme signe de cantillation « Shéné Ghéréshin » qui est formé de deux Vav וו, qui sont juxtaposés et qui rappellent les deux Séfiroth « Hokhma / Sagesse » et « Bina / Compréhension » qui « sortent comme un et qui se tiennent comme un ». Par cela nous comprenons l’allusion contenue dans notre verset qui s’adresse à Moise en disant וְאַתָּה « et toi » avec le signe de cantillation « Shéné Ghéréshin » qui nous rappelle les deux Séfiroth « Hokhma / Sagesse » et « Bina / Compréhension » qui « sortent comme un et qui se tiennent comme un », תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ, « tu ordonneras aux enfants d’Israël de te choisir », le verset précise « pour toi » pour nous dire : de l’endroit où viennent tes lumières qui sont les deux Séfiroth « Hokhma / Sagesse » et « Bina / Compréhension » qui t’éclairent, שֶׁמֶן זַיִת זָךְ, « une huile d’olives, pure » qui est dans le principe de la Séfira « Hokhma / Sagesse ». C’est pour cela que les Sages nous ont appris que celui qui voit de l’huile d’olive en rêve doit s’attendre à recevoir la sagesse, et de plus לְהַעֲלֹת נֵר, תָּמִיד « afin de faire monter les luminaires en permanence » c’est à dire que נֵר, le luminaire, rappelle la Séfira de « Bina / Compréhension » qui possède les trois manières de remplir les lettres du nom D.ivin א־ה־י־ה dont la valeur numérique totale est celle du mot תמיד « en permanence » (auquel il faut rajouter un )
Explication : nous avons vu précédemment que le nom de l’avant de la Séfira « Bina / Compréhension » dont le nom correspondant est le nom (ne pas prononcer SVP) א’ה’י’ה. Il existe trois manières de « remplir les lettres » nous en avons déjà vu une plus haut :
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- אל »ף ה »י יו »ד ה »י, qui vaut 111 (אל »ף) + 15 +20+15 = 161
- אל »ף ה »ה יו »ד ה »ה qui vaut 111 (אל »ף) + 10 +20+10 = 151
- אל »ף ה »א יו »ד ה »א qui vaut 111 (אל »ף) + 6 +20+6 = 143
- Au total : 161+151+143=455
- תמיד vaut ת 400 + מ 40 + י 10 + ד 4= 454
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Second Dévar Torah – Pourquoi Moché doit il prendre pour lui ?
Livre Yaghel Yaâkov du Rav Yaâqov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) pages 27-28.
Notre Parasha débute par (Exode Ch. 27 v20)
וְאַתָּה תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ שֶׁמֶן זַיִת זָךְ כָּתִית–לַמָּאוֹר: לְהַעֲלֹת נֵר, תָּמִיד.
Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël de te choisir une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, afin d’alimenter les lampes en permanence.
Pour quelle raison le verset précise-t-il אֵלֶיךָ « pour toi » ? Il aurait suffi de dire « tu ordonneras aux enfants d’Israël de choisir ». Il me semble pouvoir expliquer que cela vient nous dire, par allusion, ce qu’enseignent les sages du Talmoud dans le traité Îrouvin ; ils nous expliquent comment s’est passé le déroulement de l’enseignement qu’ont reçus les Hébreux dans le désert. D’abord Moché Rabbénou a reçu la Torah du Très Haut, ensuite est entré Aharon et Moché lui a enseigné la Torah, Aharon s’est ensuite enlevé et s’est assis à la gauche de Moché Rabbénou ; les enfants de Aharon sont alors entrés et Moché Rabbénou leur a enseigné la Torah ; ensuite les enfant de Aharon se sont levés, Elâzar s’est assis à la droite de Moché et Ittamar s’est assis à la gauche de Moché ; les anciens d’Israël sont alors entrés et Moché leur a enseigné la Torah ; ensuite lorsque les Anciens ont finis d’apprendre il se sont levés et alors le peuple est entré et Moché leur a enseigné la Torah. Il s’avère donc, à ce stade, que Moché à enseigné la Torah à Aharon quatre fois, aux enfants d’Aharon trois fois, aux anciens deux fois et au peuple une fois.
Moché est alors parti et Aharon leur a enseigne la Torah une fois. Aharon est parti et ses enfant ont enseigné l Torah une fois. Ses enfants sont alors sortis et les Anciens d’Israël ont enseigné la Torah au peuple une fois. Il s’avère donc que chacun a reçu quatre fois l’enseignement de la Torah. De cette manière de faire, Rabbi Elâzar ben Azaria apprend qu’un Maître doit enseigner un sujet à ses élèves quatre fois (il doit répéter quatre fois) ; il fait un raisonnement « a fortiori » (à plus forte raison) : Si Aaron a appris de Moché, et Moché a appris du Très Haut, quatre fois, à plus forte raison nous faut-il à nous « simples juifs » qui apprenons d’un autre « simple juif » n’est-il pas bien plus nécessaire d’apprendre (au moins) quatre fois chaque enseignement.
La Guémara éprouve une difficulté et demande : « Mais ils n’avaient qu’à apprendre tous de Moché Rabbénou » !! [sous-entendu, tous quatre fois de Moché Rabbénou] Réponse : afin d’honorer (de partager l’honneur) avec Aharon et avec ses enfant et avec les anciens d’Israël. La Guémara revient à la charge et repose une question : « mais on aurait pu faire ainsi ! Aharon serait venu et aurait appris de Moché [quatre fois]; ses enfants auraient appris de Aharon [quatre fois]; les Anciens auraient appris des enfants de Aharon [quatre fois] et tout Israël aurait appris des anciens [quatre fois]. Réponse de la Guémara : « comme Moché a appris directement du Très Haut alors l’enseignement était plus facile. <<Fin de la Guémara>>.
C’est ce que dit notre verset : וְאַתָּה תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, « Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël », c’est à dire que tu leur ordonneras les Mitsvoth (les commandements) c’est dire que c’est seulement toi qui doit enseigner personnellement la Torah aux enfants d’Israël et pas via un émissaire ; וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ « il prendront de toi », c’est à dire qu’ils prendront la Torah à propos de laquelle ce mot « prise » (קיחה) est utilisé, comme il est écrit (Proverbes Ch. 4 v2):
כִּי לֶקַח טוֹב, נָתַתִּי לָכֶם; תּוֹרָתִי, אַל-תַּעֲזֹבוּ.
Car je vous donne d’utiles leçons: n’abandonnez pas mon enseignement.
[le mot לֶקַח, prise est à considérer comme appris et donc traduit par leçon, c’est à dire ce que Hashem nous a appris par l’intermédiaire de Moché Rabbénou]
le verset nous dit que c’est toi Moché qui valeur apprendre, c’est ce que signifie אֵלֶיךָ, par ton intermédiaire, c’est à dire que c’est par ton intermédiaire qu’il y aura l’aide [du ciel] pour aider à donner [efficacement] cet enseignement. Ces enseignements seront comme שֶׁמֶן זַיִת זָךְ כָּתִית « une huile pure d’olives concassées » qui est apte לַמָּאוֹר « pour le luminaire » , de la même manière les Enfants d’Israël seront aptes à recevoir la Torah qui est appelée « Lumière » et ils seront תָּמִיד « en permanence » à s’occuper d’accomplir des Mitsvoth qui s’appellent נר, « luminaire » comme il est écrit (Proverbes Ch. 6 V 23) :
כִּי נֵר מִצְוָה, וְתוֹרָה אוֹר
Car la Mitsva est un flambeau, la Torah une lumière
C’est ce que dit la fin du verset, לְהַעֲלֹת נֵר, תָּמִיד, « afin d’alimenter les lampes en permanence » c’est à dire que vous soyez en permanence à vous occuper de Mitsvoth.
Troisième Dévar Torah Rachi explicité
Rubrique désormais habituelle dans laquelle nous allons décortiquer le commentaire de Rachi sur quelques versets de la Paracha. Les explications sont tirées du livre « Rachi Hamméforash ». Le texte de Rachi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y apporte parfois de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge (et souligné) est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rachi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rachi proprement dite.
Les merveilles de Rachi !!
Exode Ch. 27 v. 20 :
וְאַתָּה תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ שֶׁמֶן זַיִת זָךְ כָּתִית–לַמָּאוֹר: לְהַעֲלֹת נֵר, תָּמִיד.
« Pour toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël de te choisir une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, afin d’alimenter les lampes en permanence.
וְאַתָּה תְּצַוֶּה. זָךְ. בְּלִי שְׁמָרִים כְּמוֹ שֶׁשָּׁנִינוּ בִּמְנָחוֹת מְגַרְגְּרוֹ בְּרֹאשׁ הַזַּיִת וְכוּ’:
Et toi, tu ordonneras […] pure – Sans dépôt. Comme nous l’avons appris dans le traité Mena‘hoth (86a) : « On laisse mûrir l’olive au faîte de l’olivier », on cueille les olives qui sont au sommet des arbres, qui murissent en premier par l’action du soleil qui les éclaire, et on les pilait [comme on le voit dans la suite dans Rachi] .
כָּתִית. הַזֵּיתִים הָיָה כּוֹתֵשׁ בְּמַכְתֶּשֶׁת וְאֵינוֹ טוֹחֲנָן בָּרֵיחַיִם כְּדֵי שֶׁלֹּא יִהְיֶה בּוֹ שְׁמָרִים וְאַחַר שֶׁהוֹצִיא טִפָּה רִאשׁוֹנָה מַכְנִיסָן לָרֵיחַיִם וְטוֹחֲנָן. וְהַשֶּׁמֶן הַשֵּׁנִי פָּסוּל לַמְּנוֹרָה וְכָשֵׁר לִמְנָחוֹת שֶׁנֶּאֱמַר כָּתִית לַמָּאוֹר וְלֹא כָּתִית לִמְנָחוֹת:
Concassée On pilait les olives dans un mortier, on mettait les olives dans un mortier et on les battait avec un pilon sans les presser sous la meule, afin qu’il n’y ait pas de dépôt. Ce n’est qu’après l’extraction de la première goutte, après que soit sortie la première goutte qui coulait d’elle même sans pression mais du fait de les avoir pilé qu’on les introduisait sous la meule pour les écraser. L’huile qui sortait en premier après le pilage était apte pour la Ménorah [le candélabre]. L’huile obtenue sous la seconde pression était impropre pour la menora, mais bonne pour les oblations, ainsi qu’il est écrit : « concassée pour le luminaire », c’est uniquement pour le luminaire qu’il était nécessaire qu’elles soient concassées, c’est à dire de l’huile produite par le concassage et il n’était pas nécessaire que les olives soient concassées en ce qui concerne les oblations » (Mena‘hoth 86a).
לְהַעֲלוֹת נֵר תָּמִיד. מַדְלִיק עַד שֶׁתְּהֵא שַׁלְהֶבֶת עוֹלָה מֵאֵלֶיהָ:
Pour faire monter une lumière perpétuelle Du fait qu’il n’est pas écrit « pour allumer » mais qu’il est écrit « pour faire monter », les Sages ont appris qu’on allumait jusqu’à ce que la flamme monte d’elle-même (Shabbath 21a), qu’il ne fallait pas allumer la mèche et la laisser, mais qu’il fallait s’occuper de l’allumage jusqu’à ce que la flamme monte et brûle bien.
תָּמִיד. כָּל לַיְלָה וְלַיְלָה קָרוּי תָּמִיד כְּמוֹ שֶׁאַתָּה אוֹמֵר עוֹלַת תָּמִיד וְאֵינָהּ אֶלָּא מִיּוֹם לְיוֹם. וְכֵן בְּמִנְחַת חֲבִיתִין נֶאֱמַר תָּמִיד וְאֵינָהּ אֶלָּא מַחֲצִיתָהּ בַּבֹּקֶר וּמַחֲצִיתָהּ בָּעֶרֶב. אֲבָל תָּמִיד הָאָמוּר בְּלֶחֶם הַפָּנִים מִשַּׁבָּת לְשַׁבָּת הוּא:
Perpétuelle Le mot « Tamid » signifie généralement, « tout le temps », « sans interruption », et ici il signifie « avec régularité » (de façon instaurée) chaque nuit avec régularité, car cela s’appelle également (Tamid) « perpétuel », tout comme l’on dit : « holocauste perpétuel » (Bémidbar 28, 6), qui ne se renouvelle pourtant que jour après jour. Il en est de même pour les oblations « à la poêle » dont il est écrit (Wayiqra 6, 13) : « comme oblation perpétuelle », alors qu’elle était offerte « sa moitié le matin et sa moitié le soir ». En revanche, le mot : « perpétuellement » employé à propos du pain de proposition (supra 25, 30) « devant Hashem perpétuellement » veut dire : « d’un Shabbath à l’autre », sans interruption.
Exode Ch. 27 v. 21 :
בְּאֹהֶל מוֹעֵד מִחוּץ לַפָּרֹכֶת אֲשֶׁר עַל-הָעֵדֻת, יַעֲרֹךְ אֹתוֹ אַהֲרֹן וּבָנָיו מֵעֶרֶב עַד-בֹּקֶר–לִפְנֵי יְהוָה: חֻקַּת עוֹלָם לְדֹרֹתָם, מֵאֵת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל.
C’est dans la Tente d’assignation, en dehors du voile qui abrite le Statut, qu’Aaron et ses fils les disposeront, pour brûler du soir jusqu’au matin en présence du Seigneur: règle invariable pour leurs générations, à observer par les enfants d’Israël.
מֵעֶרֶב עַד בּוֹקֶר. תֵּן לָהּ מִדָּתָהּ שֶׁתְּהֵא דּוֹלֶקֶת מֵעֶרֶב וְעַד בּוֹקֶר. וְשִׁעֲרוּ חֲכָמִים חֲצִי לוֹג לְלֵילֵי טֵבֶת הָאֲרוּכִּין וְכֵן לְכָל הַלֵּילוֹת וְאִם יוֹתֵר אֵין בְּכָךְ כְּלוּם:
Du soir jusqu’au matin ils les disposeront et les prépareront de telle sorte qu’elles restent allumées toute la nuit, c’est à dire donne-lui la mesure d’huile nécessaire pour qu’elle brûle du soir jusqu’au matin ! Nos Sages l’ont évaluée à un demi-log d’huile pour les nuits de tévéth, qui sont les plus longues. Il en va de même pour toutes les nuits de l’année, on mettra cette quantité toutes les nuits, même les plus courtes, et peu importe s’il en reste (Mena‘hoth 89a).
Retrouver le texte de la Paracha sur sefarim.fr
Cet article « explication du nom Moché Paracha Tétsavé » a été mis en ligne le 25 Février 2015. Mis à jour le 13 Février 2019 et à nouveau le 3 mars 2020.