Parachat Tazria-Métsora – Itsik Elbaz
Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
Parachat Tazria-Métsora
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וטמא טמא יקרא (ויקרא יג’, מה’)
Et il se fera appeler « Impur ! Impur ! » (Lévitique 13 ; 45)
Cette semaine, la Paracha va nous focaliser sur les diverses lois de pureté, en particulier celles qui touchent le lépreux. La lèpre, maladie infectieuse chronique qui affecte le plus souvent la peau, est contractée suite à de mauvaises paroles, proférées à l’encontre d’autrui, qu’on appelle le Lachone Ara (médisance). Tout y est relaté, depuis l’apparition des taches blanches sur les murs de la maison, les vêtements ou sur la peau, jusqu’au rituel de purification, en passant par le diagnostic des Cohanim.
Lorsqu’un individu est touché par cette maladie, il se doit se s’isoler, jusqu’à vivre en ermite tout en portant les signes distinctifs du lépreux, et, si l’on vient à l’approcher, il se doit d’avertir qu’il est impur, comme Rachi l’explique, afin que les gens s’écartent de lui.
Le traité de Baba Kama (92b) utilise ce passage afin d’expliquer l’adage עניא אזלא בתי עניותה (La pauvreté s’acharne sur le pauvre). En effet, le Talmud explique que le lépreux souffre, de par son statut d’impur, mais il doit de le proclamer haut et fort afin que les gens l’apprennent et s’éloignent de lui (ce qui lui fera de la peine et accroitra son mal, d’ailleurs la lèpre est considérée comme un type de pauvreté). En d’autres termes, les problèmes vont chez celui qui possède déjà un problème.
Le Maharcha, au contraire, explique que si le lépreux déclare qu’il est impur, les gens qui l’aperçoivent auront pitié de lui et prieront pour qu’il guérisse.
Il y a donc une apparente contradiction entre ce que le Talmud explique (que son mal empire) et ce que le Maharcha avance (que l’on priera pour sa guérison).Comment peut-on, à travers un même passage, apprendre quelque chose de positif et de négatif à la fois ? Afin de surmonter cette difficulté, apportons le principe du למה נקררא (si l’on peut savoir quelque chose d’évident de par l’intellect, il n’est pas nécessaire d’apporter une preuve de la Torah. Lorsqu’une personne traverse un problème, le plus souvent, elle s’y adapte et le gère tout en contournant ce problème.
Quand on traverse un problème (pauvreté, lèpre …), il ne nous vient pas à l’idée (du moins pas de manière automatique) de régler simplement ce problème et de le surmonter. Alors, H.achem nous envoie d’autres problèmes, à un point où la personne en aura assez et viendra à réparer tous ses problèmes.
Il n’y a que du positif dans ce que la Guémara enseigne ! Pourquoi ? Parce que le lépreux est dans une situation qui découle de sa médisance. Quel est le principe de la médisance ? De diviser les gens entre eux ! H.achem, dans sa bonté, envoie une punition en adéquation à la faute commise : Il se doit de réparer les divisions.
Comment ? Le lépreux se doit de quémander la pitié des personnes qui croisent sa route et comprendra la gravité de diviser les gens lorsqu’il sera seul, éloigné de la société. Il comprendra alors qu’il ne peut réparer lui-même tous ses problèmes. Lorsque les gens prient pour lui, la division effectuée par la médisance est réparée car c’est justement l’unité qui pousse les uns à se soucier des autres.
H.achem ne souhaite pas voir l’Homme s’adapter à ses problèmes. Le problème n’est que l’illustration d’un mal latent qui n’attend qu’à être réparé. Il y a donc lieu de faire attention à nos paroles en toutes circonstances, comme l’histoire du petit-fils de Rav Its’hak MiZidichov, frappé d’une maladie quand il était encore enfant, et dont l’état empirait de jour en jour. Un jour, dans les premières lueurs du matin, un messager arriva à la maison annonçant que l’enfant en était à ses dernières heures. La famille se réunit afin de choisir quelle personne de la famille irait l’annoncer au grand père, l’Admour de Zidichov. Un des petits-enfants monte à l’étage afin d’annoncer la triste nouvelle, et au lieu de dire que l’état de malade est sur le point de défaillir, il déclare : « Celui-ci se porte de mieux en mieux, on espère cependant un prochain rétablissement complet ». L’Admour, ayant compris l’allusion, lui tend des feuilles de thé et lui dit d’en faire une infusion au malade, qu’il boira et recouvrira ses forces sans garder aucune séquelle de cette maladie.
Le miracle se produisit. Lorsque le père du malade arriva pour annoncer la bonne nouvelle, l’Admour le réprimanda : « Tu te dois d’apprendre de mon petit-fils, alors que vous alliez rajouter de la peine sur la mienne, mon petit-fils a eu la présence d’esprit de m’apporter une bonne nouvelle, me faisant accéder à un niveau de spiritualité qui m’a permis de prier pour cet enfant !». De là, l’importance de notre langage et de ses conséquences sur autrui.
להזדרז להיות בביה »כ בהגיע זמן התפילה
ברכות דף ו: « אמר רבי יוחנן בשעה שהקדוש ברוך הוא בא בבית הכנסת ולא מצא בה עשרה מיד הוא כועס, שנאמר מדוע באתי ואין איש קראתי ואין עונה », והמאירי כתב « לעולם יהיו בני הקהל זריזים לבא לבית הכנסת עד שיהיו שם עשרה תכף שהגיע זמן התפלה, שכל שהגיע זמן התפלה ואין בבית הכנסת מנין הראוי, הדבר מגונה ביותר, ומורה על בני אותה העיר שלבם מרוחק מאהבת השם ית’ והריחוק הוא הכעס הגדול והקצף המופלג ».
Etre ponctuel pour les prières.
Rabbi Yohanan nous enseigne dans le traité Béra’hot (6b) que D.ieu se rend à la synagogue à l’heure de la prière et lorsqu’Il constate que les 10 hommes requis pour l’office n’ont pas encore étaient rassemblés, Il se met en colère comme il est dit : » מדוע באתי ואין איש קראתי ואין עונה » « Pourquoi suis-Je venu et il n’y a personne ? J’ai appelé et il n’y a pas de réponse ?! Le Meiri commente « il est très important que les membres de l’office soient ponctuels afin que soient rassembler les 10 hommes à l’heure prévue. En effet, une négligence à ce niveau pourrait être interpréter comme une indifférence et un manquement dans l’amour que l’on doit témoigner à D.ieu. Soyons vigilants, car quelques anodins retards peuvent susciter une chose aussi grave qu’est le mécontentement de D.ieu.
תקדים שלום לזולתך – הוא יאהב אותך
ברכות דף ו: « ואמר רבי חלבו אמר רב הונא כל שיודע בחברו שהוא רגיל ליתן לו שלום, יקדים לו שלום שנאמר בקש שלום ורדפהו », ובמאירי שם כתב « ולעולם יהא אדם נוח לבריות ומקדים בשלומם ומשתדל בכבודם ובתועלתם כפי כחו, ובזו מתאהב לבריות.
Soit prévenant envers ton prochain, il t’aimera.
Rav Houna nous apprend qu’il est important de devancer son ami pour le saluer comme il est dit : « בקש שלום ורדפהו ». Le Meiri rajoute qu’un homme doit toujours être agréable envers ses prochains, s’intéresser s’il ne leur manque de rien et être prévenant autant que possible. C’est ainsi qu’il sera aimé d’autrui. (Par le Rav Yossi Guigui)
שמירת הלשון 3 Iyar -9 Iyar
- 3 Iyar – Il existe un interdit de nos sages de faire du lachone ara par négligence, c’est-à-dire que nos intentions sont tout à fait sincères vis-à-vis de la personne dont on parle, seulement, ces paroles peuvent mal être interprétées par l’interlocuteur. Par exemple, « Qui l’aurait pensé capable d’un tel exploit ? » remet en cause un quelconque défaut chez le personnage.
- 4 Iyar – Il sera interdit de vanter les qualités d’une personne (même s’il n’y pas d’indication péjorative), si l’on sait que des personnes sans scrupules pourront abuser de la bonté de la personne en question.
- 5 Iyar – Faire l’éloge d’une personne devant ses concurrents ou adversaires est considéré comme du avak lachone ara (poussière de lachone ara) car ces propos incitent les interlocuteurs à rappeler ses défauts et génèrent de l’animosité.
- 6 Iyar – Le fait de laisser entendre qu’on pense des choses peu flatteuses de quelqu’un est aussi un avak lachone ara. « Je préfère ne pas parler de lui » est une forme de lachone ara qui peut découler de l’observance des lois du lachone ara et il faudra donc faire particulièrement attention à ces cas de figures.
- 7 Iyar – Lorsque l’on fait du lachone ara dans un but constructif (afin d’éviter de causer un préjudice, par exemple), il y a lieu d’expliquer en quoi les paroles rapportées ne constituent pas du lachone ara, car des paroles pouvant être interprétées comme du lachone ara alors qu’elles ne le sont pas constituent du avak lachone ara.
- 8 Iyar – Les sages recommandent de ne pas avoir commerce avec un individu qui médit continuellement et d’éviter de vivre dans un pareil voisinage. Il est dit à son propos qu’il peut accumuler une quantité phénoménale de fautes, de par la multitude de transgressions, plus que pour toute autre faute. C’est pourquoi nos Sages nous enseignent que le lachone ara est pire que les plus graves des fautes.
- 9 Iyar – Rien ne justifie le lachone ara, ni besoin, ni intérêt personnel. A plus forte raison, ce sera interdit pour accroitre sa popularité ou se faire des amis. Il sera interdit de céder aux pressions d’un employeur et le respect des parents ne justifie pas le lachone ara (bien entendu, il faudra rester ferme avec tout le respect et la déférence à accorder à ses parents.