Parachat Choftim. Rav Baroukh Rosenblum
Parachat Choftim Rav Rosenbloum
Le jour de Yom Kippour, le grand prêtre doit faire l’aspersion du sang des sacrifices dans le saint des saints »un jet en haut et sept jets en bas » en comptant »un, un et un, un et deux, un et trois, un et quatre, un et cinq, un et six, un et sept ».
Quelles sont les initiales du mois de »ELOUL »? »Ehad Lemaala Véehad Lemata » »un en haut et sept en bas » אלול …אחד למעלה ושבע למטה
Il faut arriver à comprendre quel est le lien entre le service du grand prêtre et le mois de Eloul.
Le Maharal explique pourquoi toutes les louanges de D-ieu commencent par le mot »אז » »AZ » ? Comme dans le chant de la mer »az yachir Moshé » »alors chantera Moshé » »az amar shlomo » »alors a dit Shlomo » etc…tous les miracles et les saluts de D-ieu envers le peuple d’Israël sont exprimés par le mot »AZ ».
La raison en est que le »א » du mot »אז » représente le créateur et le »ז’ (de valeur numérique 7) représente les sept forces de la nature, les sept jours de la semaine, les sept principes de la création. Au moment de la perception du miracle, donc de la révélation de l’unité divine dans la matière, s’unissent alors le »א » et le »ז », le créateur »י.ה.ו.ה » avec les sept forces de la nature, »אלוהים ».
Le Midrash enseigne que D-ieu a un »vêtement » et sur ce vêtement est écrit tous les mots »אז » qui se trouve dans les écrits de la Torah.
Comment comprendre cet enseignement ? Cela veut dire que D-ieu a un lien avec ce »אז ». Moshé a dit ‘‘j’ai fauté devant toi Hachem par le mot »Az » alors je demande pardon par le mot »Az » ». Moshé a fauté devant Hachem lorsqu’il lui a fait le reproche »et depuis (ou mé AZ) le moment que je me suis présenté devant Parho, les souffrances du peuple ont multiplié ». Moshé a réparé cette parole en disant au moment de l’ouverture de la mer »AZ Yachir Moshé » »alors Moshé chantera ».
Quelle est la faute contenue dans le mot »AZ » et quelle est la réparation contenue dans ce même mot ?
Moshé au moment où il s’est présenté devant Parho, ne voyait pas la volonté divine dans son ensemble, dans sa complétude ! Le Maharal explique que le mot »AZ » »alors » s’emploie soit pour indiquer le passé, le présent ou le futur. Hachem n’a pas de réalité qui serait dans le passé, le présent ou le futur. Dans toute situation, il est la même réalité. Il est en même temps le passé, le présent et le futur. Nous, nous sommes limités par nos sens pour cela, nous avons des questions. Si Moshé s’est demandé : »pourquoi D-ieu m’a envoyé devant Parho qui a eu pour conséquence de multiplier les souffrances ? » Cela veut dire qu’il lui manquait la compréhension globale et complète de la volonté divine. Hachem lui fait alors le reproche »pourquoi utilises-tu le mot »AZ » pour décrire la situation que tu es en train de vivre ? » Car ce mot donne existence en même temps au passé, présent et futur ! Et toi tu me montres que tu n’es pas dans ce niveau de perception ! Tu me montres que tu n’es que dans le moment présent devant un mur, sans futur, sans but. Alors que dans la véritable perception de l’existence, le moment passé, présent et futur ne font qu’un. Chaque moment est dans une conduite divine avec un but. Ainsi nous pouvons comprendre le Midrash qui dit que Hachem s’habille d’un vêtement où sont inscrits tous les »Az » de la Torah, c’est-à-dire que devant lui le passé, le présent et le futur ne font qu’un.
Moshé lorsqu’il est sorti d’Egypte et a compris que toutes ces souffrances n’avaient pour but que d’accélérer la libération du peuple, alors il a ressenti la faute qu’il avait commise en ne comprenant pas tout le déroulement de la conduite divine, pour cela, au moment de la traversée de la mer, il a tout compris le passé, présent et futur de l’existence et s’est exprimé par le mot »AZ » pour faire la louange de D-ieu.
Tout un chacun a la possibilité de faire une louange divine mais cela ne sera jamais une véritable louange car il lui manquera l’image globale et complète des événements. Lorsque tout le cycle de la vie se termine, où le cercle se complète, à ce moment la véritable joie se révèlera. Lorsqu’un homme à la fin de sa vie, voit tous les événements de sa vie et comprend le pourquoi de tous les événements, cela s’appelle percevoir dans sa globalité et sa complétude le fil de sa vie. Et à ce moment, la louange divine peut vraiment s’exprimer. Le mot »louange », »chir » est aussi utilisé pour définir un bracelet représentant la forme d’un cercle. Donc une nouvelle preuve que la fermeture d’un cercle s’appelle »chir »! Lorsque le cercle se termine, alors la louange est complète.
Moshé Rabbénou au moment de la traversée de la mer comprend pourquoi D-ieu a rendu l’esclavage aussi dur au moment où il a rencontré Parho, pour avancer la délivrance.
À la venue du Mashiah, tout le monde va se réjouir comme il est dit »alors »AZ » se remplieront leurs bouches de joie ». »AZ » veut dire l’unité chevauchant sur la pluralité qui est au nombre de sept au maximum dans la matérialité comme il est dit »par un chemin, ils sortiront à ta rencontre et par sept chemins, ils s’enfuiront de devant toi ». Il y a les sept jours de la semaine, il y a les sept peuples, les sept commandements des enfants de Noah. Lorsqu’un homme a de multiples questions sans avoir de réponses, il est incomplet dans sa relation avec le divin. Mais lorsqu’il a la réponse à toutes ses questions, alors l’unité se révèle dans la multitude, ‘‘un chevauchant sept ».
Les justes sont appelés vivant même lorsqu’ils sont morts car ils savent qu’il n’y a que l’unité de réel »un en haut ». Les mécréants même de leur vivant sont appelés morts car leur voix est sept car ils sont remplis de questions.
Au saint temple, les juifs recevaient les réponses à toutes leurs questions car le temple est l’endroit du »un en haut et sept en bas ». Là-bas, nous prenons conscience que l’unité chevauche le multiple.
À Yom Kippour, grâce au grand prêtre, par l’aspersion des sangs »un en haut et sept en bas », nous arrivons au pardon de nos fautes car à ce moment, le cycle se termine où nous comprenons que tous les événements ne sont issus que de l’unité et que le but de tout ceci n’est que de revenir à l’unité, percevoir la complétude de l’unité. C’est cela l’expiation de nos fautes.
Le mois de Eloul est le déclencheur de ce dévoilement, les initiales de »un en haut et sept en bas ». La Téshouva est la solution à toutes nos questions existentielles. Ces questions ne surgissant que par la perception de la pluralité débouchant sur une incompréhension de la conduite du monde. La pluralité ne se révélant que par l’existence de la dualité. Moi et le monde ! La séparation de cette unité afin de donner naissance à mon existence. Alors les questions naissent. Le travail étant de revenir à l’unité où les questions n’auront plus lieu d’être car le questionnement n’est qu’une révélation du manque qui se dévoile dans la dualité et sa pluralité. À Yom Kippour, au temple, il y a un retour à l’unité où le questionnement n’a plus lieu d’être car la perfection se révèle, le cycle se termine.
Le mauvais penchant a sept noms. Le grand prêtre lorsqu’il se prépare à faire les aspersions de sang, défend le peuple d’Israël en disant le bon penchant n’a qu’un nom et le mauvais penchant a sept noms, comment peut-il s’en tirer ? Le »un » nous attire vers le haut mais le »sept » nous attire vers le bas. Ces aspersions que Hachem nous ordonne est une bonté qu’il nous fait pour réveiller sa clémence. Pour cela, le grand prêtre s’exprime ainsi : »un, un et un , un et deux , un et trois…. pour ne pas que le mauvais penchant exprime ses sept noms en même temps mais un à la fois et que le bon penchant le »un » puisse arriver à le combattre.
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