Dévar Torah Nitsavim Vayélekh rédigé par Itsik Elbaz
Dévar Torah Nitsavim Vayélekh
Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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Dévar Torah Nitsavim Vayélekh
אתם נצבים היום (דברים כט’, ט’)
Vous vous présentez aujourd’hui (Deutéronome 29 ; 9)
Ces deux Parachiot qui sont assurément parmi les plus courtes de l’année, sont décidément remplies de messages millénaires que Moché veut transmettre à son Peuple pour l’éternité, puisqu’il les rassemble au terme de quarante ans de pérégrinations dans le désert afin de leur faire prendre conscience de l’Alliance précédemment contractée au Mont SinaÏ. Plusieurs questions sur ce passage : (1) Pourquoi leur parle-t-il au bout de quarante ans et pas avant cela ? (2) Que vient rajouter Moché sur ce qui a été dit au Mont Sinaï ? (3) Il est dit : « Vois, J’ai donné devant toi aujourd’hui la Vie et le Bon, la Mort et le Mal » (30 ; 15) Quelques versets plus tard, l’on stipule : « Et tu auras choisi la Vie ! » (30 ; 19). Pourquoi ne choisit-on pas non plus le Bon et quelle différence y a-t-il entre la Vie et le Bon ?
Le jour où Moché rassembla le Peuple sur les Plaines de Moav est un jour bien particulier, puisqu’il s’agit du dernier jour dans le désert, et de sa vie matérielle par la même occasion. Le Rav Moché Tsvi Nériah, auteur du Ner LaMaor, explique le choix de cette date en apportant un enseignement du Talmud (Avoda Zara 5b) : Un homme ne peut franchir l’avis de son maitre qu’après 40 ans, comme on l’apprend du verset (29 ; 3) : « Et l’Eternel t’a donné un cœur pour comprendre … ». Il apparait évident qu’après quarante ans durant lesquels le Peuple a vu tous les miracles et évènements prodigieux qui se sont déroulés dans le désert, ils ont eu le cœur de comprendre l’enseignement qui a été révélé une première fois au Mont Sinaï. C’est ainsi que l’on peut comprendre le passage du traité Béra’hot (63b) qui rapporte le verset : « En ce jour, tu es devenu le Peuple de D.ieu » car le Peuple a enfin pu comprendre tous les actes accomplis pour lui seulement au bout de ces 40 ans.
Moché, nous dit le Or Ha’Haim, rapporte une nouvelle modalité concernant l’Alliance contractée avec le Peuple : Si au Sinaï, tout un chacun a reçu la Torah dans son individualité, ici, le Peuple la reçoit en tant que globalité. Chacun des membres d’Israël devient garant pour son prochain, nous disent les Sages. Et à l’approche de fêtes de Tichri (d’ailleurs, il ne s’agit pas d’une coïncidence si cette Paracha est lue avant Roch HaChana ou que la Mitsva de se repentir y est mentionnée), il apparait évident que la nouvelle dimension qui relie le Peuple Juif à Son Créateur est tout autre dans le domaine de la Téchouva. Si Moché demande au Peuple de se rassembler, et qu’il en appelle aux chefs de tribus, de maisons et de famille, c’est parce qu’ils demeurent les garants du reste du Peuple. D’ailleurs le mot Nitsavim induit une manière de se présenter debout, comme dans l’attente d’un jugement, ainsi que l’écrit le Rambam : « Lorsque tu te tiendras devant H.achem, présentes toi le dos courbé mais le cœur fort et l’esprit ferme ».
Une parabole pourra répondre à la troisième question : Alors qu’ils allaient faire des affaires lors d’une foire voisine, un père et son fils durent s’arrêter dans une auberge pour se restaurer et se reposer. Alors que le fils mangeait avec appétit, le père fit un repas frugal. Le fils finit par s’endormir et son père le réveilla quelques heures plus tard pour continuer leur chemin. Encore une fois, ils s’arrêtèrent chez un aubergiste juif qui avait une Brit Mila (Circoncision) et les invita à la Seoudat Mitsva puisqu’ils avaient complété Minyan. A ce moment-là, le fils vit son père manger avec appétit. Lorsqu’il le questionna sur son comportement, le père répondit : Ici, je peux manger à ma faim, car je ne paye pas ce repas, et il s’agit du bon moment pour prendre des forces, car nous nous approchons de la foire.
Ainsi conclut le Maguid de Douvno : S’il n’est pas marqué «Et tu choisiras le Bon et la Vie » c’est parce qu’il n’est pas nécessairement bon ! Si H.achem t’accorde une bonté, profite, c’est gratuit ! Mais s’il ne t’en a pas donné, il n’est pas nécessaire de la rechercher, car c’est une bonté que tu ne l’aies pas reçu !
מעלת הבושה מחטא
ברכות דף יב: « ואמר רבה בר חיננא סבא משמיה דרב כל העושה דבר עבירה ומתבייש בו מוחלין לו על כל עונותיו ».
ובמאירי כתב « כל העושה דבר ומתבייש בו מוחלים לו על אותו דבר, שהבושה שהאדם מתבייש על מה שחטא הוא יסוד החרטה, והחרטה הוא יסוד התשובה ».
La honte qui expie
Raba bar ‘Hinena Sabba nous livre un enseignement au nom de Rav dans le traité Béra’hot (12b) : « celui qui faute et qui par la suite en ressent de la honte, H.achem lui pardonne toutes ses fautes. »
Le Meiri précise qu’il s’agit d’une faute dont le pécheur a eu honte qui est expiée. En effet, il s’agit là de la première étape qui emmène l’homme à regretter, en ayant honte de son acte, une personne la regrette immédiatement. Or, nous savons que le regret est le principe fondamental de la Téchouva. Ainsi, une personne qui a un sentiment « de honte » vis-à-vis de la faute et qui la regrette est déjà sur le chemin de la Téchouva.
Etincelles de Lumière
Voir l’intervention divine
Le ‘Hafets ‘Haïm avait pour habitude de dire que dans toutes les étapes de la vie d’un homme, il est possible de voir la Hachaga’ha Pratite (l’intervention divine qui agit au niveau du particulier). « Un jour viendra, où nos yeux verront, notre esprit comprendra et notre cœur sentira la bonté de H.achem dans les moindres détails qui affectent les évènements de notre quotidien, et ce, tout aux long de notre existence. »
Certains verront dans l’instant l’intervention divine qui leur est attribué, d’autres au bout d’un certain, et certains devront parfois attendre la fin de leur vie pour pouvoir mériter de voir cela. Mais tous verront cette intervention grâce à sa Grande Bonté.
Le ‘Hafets ‘Haïm faisait référence à une histoire décrite dans le traité Béra’hot (60b) : Il s’agit de Rabbi Akiva qui enseignait : « L’homme doit s’habituer à dire en toutes circonstances que tout ce que fait H.achem est pour le bien ». Et raconte qu’une fois il arriva dans une ville où tous lui avaient refusé l’hospitalité. Il dit « Tout ce que fait H.achem est pour le bien » et décida de passer la nuit dans les champs, avec pour seules affaires une bougie, un coq et un âne (qui montrent bien l’importance que Rabbi Akiva consacrait à l’étude dès le réveil du matin jusqu’au soir, tard dans la nuit). Dans la nuit, sa bougie s’éteignit, son coq fut dévoré par un chat et son âne par un lion. Et, encore une fois, il dit « Tout ce que fait H.achem est pour le bien ».
Au lendemain, il repartit en ville et constata que durant la nuit, elle avait été mise à sac par une bande de bandits qui avaient pris la ville entière en captivité. Il comprit alors que s’il avait été hébergé, son sort n’aurait pas été différent des villageois. De plus, si sa bougie avait continué à éclairer ou si ses animaux avaient fait du bruit, les bandits l’auraient facilement repéré.
Le ‘Hafets ‘Haim concluait alors : « Rabbi Akiva, de par son attitude de tout attribuer aux bontés que H.achem gratifie aux individus. Il eut le mérite de voir dans l’immédiat que les petits incidents de son périple n’étaient en fait que des bontés dont il avait été gratifié.
De la même manière, tout un chacun verra en fin de compte, que ses propres petits malheurs quotidiens ne sont en fait que des petits cadeaux que nous recevons tous les jours.
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