Paracha Michpatim מִּשְׁפָּטִים 4 divré Torah Par Le Jardin de la Torah
Paracha Michpatim
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Ces divré Torah sur Paracha Paracha Michpatim sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
Ils sont également Léilouy Nishmat Haya Rahel Bat Sassya Lisette
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Nous vous proposons cette semaine 4 Divré Torah sur la Parasha :
– Yaghel Yaakov (Rabbi Yaakov Haym Sofer)
Premier Dévar Torah Paracha Michpatim D’après Orah Shel Sim’ha de Rav Piné’has Friedman
Tiré du site http://bnei-zion.com
Dans notre Parasha nous avons une partie concernant le Shabbath et en particulier le verset (Exode Ch. 23 v12) :
שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲשֶׂה מַעֲשֶׂיךָ, וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי תִּשְׁבֹּת
Six jours durant tu t’occuperas de tes travaux, mais au septième jour tu chômeras
Le Maghen Avraham (un des principaux commentateurs du Shou’han Aroukh, le code de loi juif) nous dit (Ch. 271 §2) au nom du AriZal que dans le texte du Quiddoush du vendredi soir il ya 70 mots, à partir de Waykhoullou, qui sont séparés en deux parties égales : 35 mots et 35 mots.
Donnons le texte du Quiddoush
[le début du Quiddoush est le texte de la Genèse : deux derniers mots du premier chapitre et trois premiers versets du second chapitre]
יוֹם הַשִּׁשִּׁי:
(1) וַיְכֻלּוּ (2)הַשָּׁמַיִם (3) וְהָאָרֶץ (4)וְכָל (5)צְבָאָם: (6) וַיְכַל (7) אֱלֹקִים (8)בַּיּוֹם (9)הַשְּׁבִיעִי (10)מְלַאכְתּוֹ (11)אֲשֶׁר (12)עָשָׂה (13)וַיִּשְׁבֹּת (14)בַּיּוֹם (15)הַשְּׁבִיעִי (16)מִכָּל (17)מְלַאכְתּוֹ (18)אֲשֶׁר (19)עָשָׂה: (20)וַיְבָרֶךְ (21) אֱלֹקִים (22)אֶת (23)יוֹם (24)הַשְּׁבִיעִי (25)וַיְקַדֵּשׁ (26)אֹתוֹ (27)כִּי (28)בוֹ (29)שָׁבַת (30)מִכָּל (31)מְלַאכְתּוֹ (32)אֲשֶׁר (33)בָּרָא(34) אֱלֹקִים (35) לַעֲשׂוֹת:
ce fut le sixième jour.
Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu’ils renferment.
D.ieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre faite par lui; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite.
D.ieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu’en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu’il avait produite et organisée.
(1) בָּרוּךְ (2) אַתָּה (3) ה׳, (4) אֱלֹקֵינוּ (5) מֶלֶךְ (6) הָעוֹלָם, (7) אֲשֶׁר (8) קִדְּשָׁנוּ (9) בְּמִצְוֹתָיו, (10) וְרָצָה (11) בָנוּ, (12) וְשַׁבַּת (13) קָדְשׁוֹ (14) בְּאַהֲבָה (15) וּבְרָצוֹן (16) הִנְחִילָנוּ, (17) זִכָּרוֹן (18) לְמַעֲשֵׂה(19) בְרֵאשִׁית, (20) תְּחִלָּה (21) לְמִקְרָאֵי (22) קֹדֶשׁ, (23) זֵכֶר (24) לִיצִיאַת (25) מִצְרַיִם. (26) וְשַׁבַּת (27) קָדְשְׁךָ (28) בְּאַהֲבָה (29) וּבְרָצוֹן (30) הִנְחַלְתָּנוּ. (21) בָּרוּךְ(32) אַתָּה (33) ה׳, (34) מְקַדֵּשׁ (35) הַשַּׁבָּת:
Tu es source de bénédiction, Ô Éternel notre D.ieu, Souverain du monde, qui nous as sanctifiés par Tes commandements, et nous as désirés. Son saint Shabbat, Il nous l’a légué avec amour ; commémoration de l’acte de création du monde, début des convocations saintes, souvenir de la sortie d’Égypte. Oui, Ton saint Shabbat, Tu nous l’as donné en héritage avec amour et grâce. Tu es source de bénédiction, Toi qui sanctifies le Shabbat.
La source de cet enseignement se trouve dans le Zohar Haqqadosh (Introduction 5) « dans le texte de Waykhoullou [le premier mot du Quiddoush] se trouvent 35 mots et dans le texte de la sanctification que nous faisons (la seconde partie du texte ci-dessus) il y a 35 mots, et ils montent pour les 70 noms du Saint béni Soit-Il , et la communauté d’Israël est couronnée de ces [70] noms ».
D’après cela, nous dit le Ari Zal (Shaar Hakawanoth, partie sur le Quiddoush), ceux qui rajoutent des mots dans le Quiddoush se trompent complètement car il rajoutent au nombre de mots nécessaires [ce qui détruit l’intention du Quiddoush].
Nous apprenons ainsi du Zohar et du Ari Zal que dans le Quiddoush du vendredi soir nous avons 70 mots, découpés en deux parties égales : le texte de Waykhoullou contient 35 mots et celui de la sanctification proprement dite (le Quiddoush lui même avec la bénédiction) 35 mots supplémentaires. Du fait que le nombre de mots total qu’il y a dans le Quiddoush est de 70 qui est le nombre de noms du Saint béni Soit-Il, il est interdit d’ajouter ou d’enlever un seul mot lorsqu’on fait le Quiddoush le vendredi soir [cependant il est clair que chacun doit continuer selon le Minhagh (coutume) de ses pères, comme le dit la Maghen Avraham sur place : « et il me semble, qu’il ne faut changer aucun Minhagh, car chaque Minhagh a une raison et un fondement).
Afin de comprendre ce sujet, rapportons d’abord ce que disent les sages dans le Talmoud (Shabbat 114) : « Si les enfants d’Israël avaient respecté le premier Shabbath [à la sortie d’Egypte] alors aucune nation n’aurait pu régner [avoir du pouvoir] sur eux ». Comme il est écrit (Exode Ch. 16 v 27)
וַיְהִי בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, יָצְאוּ מִן-הָעָם לִלְקֹט; וְלֹא, מָצָאוּ.
Or, le septième jour, quelques-uns du peuple allèrent à la récolte, mais ils ne trouvèrent rien.
Nous devons comprendre le lien qui existe entre le respect du premier Shabbat et le fait que les nations dirigent le peuple d’Israël.
Le Béné Yssakhar nous explique en introduisant une explication extraordinaire donnée par le « Mégalé Âmouqoth » (Parasha Lekh Lékha 16) qui nous dit :
- il est connu qu’il existe 70 nations dans le monde, et il faut savoir que les nations sont décomposées en deux parties égales ; לה 35 d’entre elles sont du côté gauche de la sainteté, et au dessus d’elles se tient leur préposé qui est Esaü qui est Edom et לה 35 d’entre elles sont du côté droit de la sainteté (la Qeddousha) et au dessus d’elles se tient leur préposé qui est Ismaël.
A ce propos, le Mégalé Âmouqoth rajoute « les uns en face des autres » אלה מול אלה , c’est à dire (en décomposant le mot אלה en לה puis א) לה 35 peuples et le א = 1 qui est le préposé qui est au-dessus de ces 35 peuples sont du côté gauche et les לה 35 peuples et le א = 1 qui est le préposé qui est au-dessus de ces 35 peuples sont du côté sont du côté droit.
(On a donc:
35 peuples à gauche YSRAEL 35 peuples à droite)
Et c’est ce qui est dit lors de l’alliance entre les morceaux (Genèse Ch. 15 v 10)
וַיִּקַּח-לוֹ אֶת-כָּל-אֵלֶּה, וַיְבַתֵּר אֹתָם בַּתָּוֶךְ,
Abram prit tous ces animaux, divisa chacun par le milieu,
Lorsque le verset dit אֶת-כָּל-אֵלֶּה « tous ceux-là » [tout vient rajouter], cela signifie deux fois אֵלֶּה (לֶּה étant les 35 nations et le אֵ étant le préposé à ces nations) soit 70 nations et וַיְבַתֵּר אֹתָם il les divisa en deux parties égales et les a fait entrer בַּתָּוֶךְ c’est à dire au milieu ; entre les deux moitiés, il y a Israël le peuple saint .
A ce propos le roi David nous dit, en allusion, dans les Psaumes (Ch. 20 v 8)
אֵלֶּה בָרֶכֶב, וְאֵלֶּה בַסּוּסִים; וַאֲנַחְנוּ, בְּשֵׁם-ה׳ אֱלֹהֵינוּ נַזְכִּיר.
Que les uns se fient aux chars, les autres aux chevaux, nous nous réclamons, nous, du nom de l’Eternel, notre Dieu.
C’est à dire qu’il y a (dans ce verset) אֵלֶּה face à אֵלֶּה qui sont les 70 nations et וַאֲנַחְנוּ, בְּשֵׁם-ה׳ אֱלֹהֵינוּ נַזְכִּיר. C’est à dire que les enfants d’Israël sont sous la surveillance du saint béni soit-Il
[pour comprendre la suite: l’hébreu s’écrit de droite à gauche, donc lorsque je pose l’ordre chronologique, j’ai d’abord à droite le vendredi puis au centre le Shabbat, puis à gauche le dimanche]
De ce fait, nous dit le « Mégalé Âmouquoth », le jour de repos du peuple d’Israël, le peuple Saint, est le Shabbat, et [léhavdil] le jour de fête, de repos, des Ismaélites est le vendredi, qui est à gauche du Shabbat ; tandis que le jour de fête, de repos des descendants d’Esaü, qui est Edom, est le dimanche qui est à gauche du Shabbat ; et à Israël est donné en héritage le Saint Shabbat, il s’avère donc que Israël est בַּתָּוֶךְ c’est à dire au milieu, entre les nations.
C’est ce que nous dit le verset de la Torah (Lévitique Ch. 22 v 32) :
וְנִקְדַּשְׁתִּי, בְּתוֹךְ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל
afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d’Israël
le verset utilise volontairement le mot בְּתוֹךְ (au sein) « au milieu » [et il faut noter que ce mot a la même orthographe que le mot בַּתָּוֶךְ vu plus haut] ; c’est à dire que les Enfants d’Israël sont au milieu, entre Edom/Esaü et Ismaël.
(On a donc en lisant de droite à gauche:
Esaü/Edom Dimanche Shabbat Vendredi Ismaël)
D’après cela, nous dit le Béné Yssakhar, puisque le Shabbat est au milieu, grâce à la sainteté du Shabbat il est possible d’annuler l’impureté de Ismaël et l’impureté de Esaü, qui sont comme nous l’avons déjà vu à droite et à gauche de la sainteté. C’est pour cela que les sages ont dit sciemment (dans la «douceur » de leur langage) : « si les enfants d’Israël avaient respecté le premier Shabbat [à la sortie d’Egypte] alors aucune nation n’aurait pu régner sur eux ». Car, s’ils avaient respecté le premier Shabbat, qui est la racine de tous les Shabbat, ils auraient pu, par la sainteté de ce Shabbat, annuler l’impureté de Esaü et de Ismaël, à gauche et à droite, qui sont la source de toutes les 70 nations, et donc ipso-facto, aucun peuple n’aurait pu régner [avoir du pouvoir] sur eux.
Selon cette introduction extraordinaire, nous pouvons comprendre le chant liturgique que le Ari Zal avait l’habitude de dire chaque vendredi soir comme l’a écrit son élève, Rabbi Haym ViTal : « Après le repas, mon maître [le Ari Zal] avait l’habitude de dire un chant, avec une belle voix, .. avec toutes les Kawanoth de Shabbat [toutes les pensées appropriées] et (le texte, en Araméen) :
ימינא ושׂמאלא וביניהו כלה בקישוטין
La droite et la gauche, et entre les deux la Mariée parée de ses ornements
Car il en est ainsi, à droite il y a 35 nations et Ismaël à leur tête, et à gauche 35 nations et Esaü à leur tête et au milieu, la Mariée parée de ses ornements, qui est le Shabbath, la mariée, la reine, qui se tient dans « ses ornements » c’est à dire sa sainteté, entre les deux, au milieu.
Il est connu que les Juifs ont une Mitsva de rajouter du temps au Shabbat, c’est à dire que nous devons prolonger le Shabbat et donner l’influence de Sainteté du Shabbat au vendredi (en faisant rentrer le Shabbat un peu plus tôt) et de même donner l’influence de Sainteté du Shabbat au dimanche (en faisant sortir le Shabbat un peu plus tard) [puisque la journée commence la nuit, le premier jour de la semaine « dimanche » commence dès la sortie de Shabbat].
On peut dire, que ce sujet de prolonger le Shabbat le vendredi (avant Shabbat) et le « dimanche » après Shabbat est pour annuler les deux impuretés de Esaü et de Ismaël, qui sont les racines des 70 nations. En effet lorsqu’on donne de la sainteté du Shabbat à ces deux jours (vendredi, le sixième jour, et dimanche, le premier jour de la semaine), par la force de cette sainteté on affaiblit et ont soumet Esaü et Ismaël, qui sont les racines des 70 nations ; et en conséquence aucun peuple ne peut plus régner sur les Enfants d’Israël.
Maintenant, nous avons éclairci le sujet du Quiddoush du vendredi soir qui contient 70 mots, séparés en 35 mots de Waykhoullou et 35 mots de la sanctification proprement dite. En effet, ils font allusion aux 35 nations qui sont à droite d’Israël à la tête desquels se trouve leur préposé qu’est Ismaël et également aux 35 nations qui sont à gauche d’Israël à la tête desquels se trouve leur préposé qu’est Esaü ; qui sont tous annulés par la sainteté du Shabbath.
C’est ce que nous dit le Zohar Haqqadosh, « Waykhoullou » [le premier passage du Quiddoush] contient 35 mots, et dans la sanctification que nous faisons (la seconde partie du Quiddoush avec la bénédiction) il y a 35 mots, et ils montent pour les 70 noms du Saint béni soit-Il, et l’assemblée d’Israël se « couronne » de ses noms
Car les 70 noms que possède l’Eternel, sont là pour soumettre les 70 nations qui composent l’humanité. Et pendant le Shabbath Qoddesh (le saint Shabbath) lorsque nous disons le Quiddoush, qui comporte 70 mots, la sainte Shékhina [la présence divine] est couronnée avec les 70 noms de l’Eternel afin de soumettre les 70 nations qui sont à droite et à gauche du peuple d’Israël.
Second Dévar Torah Livre Ôd Yossef ‘Hay (Dérashoth) de Rabbi Yossef Haym de Baghdad page 164
Notre Parasha débute par (Exode Ch. 21 v1)
וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים, אֲשֶׁר תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם
Et voici les statuts que tu leur exposeras.
Il me semble pouvoir dire que les lettres qui suivent le mot ישראל (Ysraël) forment le mot שבתכם (après י il y a כ , après ש il y a ת ; après ר, il y a ש ; après א il y a ב et après ל il y a ם) ce qui signifie « vos Shabbat » . L’Eternel a ainsi dit, en allusion, à Moïse, notre Maître, que le principal dans l’étude des statuts de la Torah doit être pendant Shabbat, qui est un jour où on ne travaille pas, un jour de repos. L’individu enregistre ce jour là les enseignements qu’il y apprend et (en révisant) ne les oublie pas.
C’est ce que dit notre verset (en mettant les mots dans un ordre différent) :
- Expose les Statuts לִפְנֵיהֶם [de Israël, c’est à dire pour lesquels le mot Israël est devant, ce qui donne שבתכם , vos Shabbat] c’est à dire durant vos Shabbat.
La Parasha poursuit au second verset :
כִּי תִקְנֶה עֶבֶד עִבְרִי, שֵׁשׁ שָׁנִים יַעֲבֹד; וּבַשְּׁבִעִת–יֵצֵא לַחָפְשִׁי, חִנָּם.
Lorsque tu achèteras un esclave hébreu, il servira six années, et dans la septième il sortira vers la liberté gratuitement.
Il semble que le mot חִנָּם « gratuitement » est de trop [le texte dit qu’il doit sortir vers la liberté, si le mot gratuitement n’était pas utilisé il serait évident que c’est gratuitement]. Il me semble pouvoir expliquer à partir du Zohar Haqqadosh dans la Idra Qaddisha, que c’est à la Séfira « Bina » « compréhension » qu’il revient de donner la liberté aux esclaves, la liberté à ceux qui sont sous le joug des rois, la liberté à ceux qui sont en prison et la liberté des repentants [Baalé Téshouva]. Il est connu que la Séfira « Bina » est la huitième [en comptant à partir de Malkhout et en remontant jusqu’à Kéter]. C’est ce que dit notre verset « et dans la septième [année] il sortira vers la liberté, gratuitement ». Le mot חִנָּם (gratuitement) peut se décomposer en מן ח « de la huitième » c’est à dire de l’influence de la huitième, c’est à dire de la Séfira Bina, qui est la huitième Séfira car c’est elle qui donne l’autorisation de libérer les esclaves.
La Parasha poursuit ensuite au troisième verset
אִם-בְּגַפּוֹ יָבֹא, בְּגַפּוֹ יֵצֵא; אִם-בַּעַל אִשָּׁה הוּא, וְיָצְאָה אִשְׁתּוֹ עִמּוֹ.
S’il est venu seul, seul il sortira; s’il était marié, sa femme sortira avec lui.
Il me semble, avec l’aide du ciel, pouvoir expliquer à partir de l’enseignement des sages dans la Guémara que le fils de David (Mashia’h) ne viendra que lorsque seront « terminées » toutes les âmes qui sont dans le corps (Gouf, גוף). Notre maître le Arizal nous explique qu’il existe, dans les mondes supérieures, un « trésor » des âmes qui s’appelle גוף « corps » et dans le saint livre « Péri Ets Haym » [de l’élève principal du Arizal] dans les intentions à avoir dans la partie de la prière « ouva leçione » ובא לציון גואל ולשבי פשע ביעקב « Alors viendra un Sauveur pour Sion et les repentis de Jacob », il explique que les premières lettres des trois mots de ce passage גואל ולשבי פשע forment le mot גוף « corps ». En fait celui qui fait sortir de la semence séminale en vain crée des âmes qui sont données aux forces de l’impureté (Hitsonim) et lorsqu’il fait Téshouva (il fait repentance) tous ses « enfants » reviennent à leur place (à leur source) dans cet endroit dans ce « trésor » qui s’appelle גוף « corps ».
Or voici que le mot de notre verset גַפּוֹ est constitué des mêmes lettres que le mot גוף, pour nous rappeler, par allusion, ce « trésor » qui s’appelle « gouf » גוף.
Notre verset se lit alors de la manière suivante : אִם-בְּגַפּוֹ יָבֹא, בְּגַפּוֹ יֵצֵא, גַפּוֹ est constitué des mêmes lettres que le mot גוף, c’est à dire que si sa « part » vient de cet endroit qui s’appelle Gouf גוף, c’est à dire les étincelles de son âme qu’il a données aux forces de l’impureté mal (aux ‘Hitsonim) en ayant des pertes séminales (en dehors des relations conjugales) et que maintenant il fait Téshouva et ramène sa part, ces étincelles de son âme, dans ce trésor qui s’appelle Gouf « גוף » alors בְּגַפּוֹ il sortira, c’est à dire qu’il quittera ce monde en allant dans ce trésor qui s’appelle גוף Gouf, car son âme sortira en passant par ce trésor qui s’appelle גוף Gouf.
Troisième Dévar Torah Paracha Michpatim
Quelques explications courtes tirées du livre Yaghel Yaâkov du Rav Yaâqov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) pages 26-27.
Notre Parasha débute par (Exode Ch. 21 v1)
וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים, אֲשֶׁר תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם
Et voici les statuts que tu exposeras devant eux.
1) Le mot אֲשֶׁר semble de trop et il aurait été suffisant de dire וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים, תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם (sans changer le sens du verset). Il me semble pouvoir dire, avec l’aide du ciel, que אֲשֶׁר a les mêmes lettres que le mot ראש, qui signifie « tête » (au sens propre comme au sens figuré). Cela pour nous dire en allusion ce que nous enseignent les sages, que signifie le verset suivant ? (Malachie Ch. 2 v7)
כִּי-שִׂפְתֵי כֹהֵן יִשְׁמְרוּ-דַעַת, וְתוֹרָה יְבַקְשׁוּ מִפִּיהוּ: כִּי מַלְאַךְ ה׳-צְבָאוֹת, הוּא.
C’est que les lèvres du pontife doivent conserver la science; c’est de sa bouche qu’on réclame la doctrine, car il est un mandataire [un ange] de l’Eternel-Cebaot.
Cela signifie que si le Rav ressemble à un Ange de l’Eternel-Cebaot, alors la communauté va lui demander de leur enseigner la Torah ; par contre si le Rav ne ressemble pas à un ange (a des comportements inadéquats) alors la communauté ne va pas lui demander de leur enseigner la Torah.
C’est ce que dit le verset de notre Parasha, « Et voici les statuts » c’est à dire les lois de la Torah et les Mitsvoth, « que tu leur exposeras » c’est à dire que c’est celui qui est à la tête (le Rav) qui est réputé pour sa piété et les bonnes actions, LUI, exposera « devant eux » c’est à dire devant les élèves.
2) On poursuit sur le même thème que dans le point 1. On peut dire que le mot אֲשֶׁר a les mêmes lettres que le mot ראש, qui signifie « tête », donne une allusion à la Torah qui est appelée ראש « tête » comme nous le dit le verset :(Proverbes Ch. 8 v22) :
ה׳–קָנָנִי, רֵאשִׁית דַּרְכּוֹ: קֶדֶם מִפְעָלָיו מֵאָז
L’Eternel me créa au début de son action, antérieurement à ses œuvres, dès l’origine des choses.
[Ce verset parle de la Torah]
Les sages nous ont enseigné, dans le traité Talmudique Sanhédrin : Rabbi Hamnouna dit : « le jugement d’un homme ne débute que par l’élude de la Torah, comme il est écrit (Proverbes Ch. 17 v 14) :
פּוֹטֵר מַיִם, רֵאשִׁית מָדוֹן
[Que l’on pourrait traduire par (en allant dans le sens de l’auteur)] Celui qui est mort, il est jugé en premier sur « l’eau »
Et la Torah est comparée à l’eau comme il est écrit (Isaïe Ch. 55 V1) :
הוֹי כָּל-צָמֵא לְכוּ לַמַּיִם,
Ah! Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau!
[Soif de Torah]
C’est ce que dit notre verset : וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים « Voici les statuts » c’est à dire que les statuts par lesquels on commence à juger un homme ; אֲשֶׁר, qui fait allusion à la Torah, תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם (tu exposeras devant eux) c’est à dire seront jugés sur l’étude la Torah, avant toute autre chose.
Quatrième Dévar Torah – Rachi explicité sur Paracha Michpatim
Rubrique désormais habituelle dans laquelle nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Parasha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y apporte parfois de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge (et souligné) est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Exode Ch. 21 v. 1 :
וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים, אֲשֶׁר תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם
Et voici les statuts que tu leur exposeras.
וְאֵלֶּה הַמִּשְׁפָּטִים. כָּל מָקוֹם שֶׁנֶּאֱמַר אֵלֶּה פָּסַל אֶת הָרִאשׁוֹנִים וְאֵלֶּה מוֹסִיף עַל הָרִאשׁוֹנִים מַה הָרִאשׁוֹנִים מִסִּינַי אַף אֵלּוּ מִסִינַי וְלָמָּה נִסְמְכָה פָּרָשַׁת דַּיָּנִין לְפָרָשַׁת מִזְבֵּחַ לוֹמַר לְךָ שֶׁתָּשִׂים סַנְהֶדְרִין אֵצֶל הַמִּקְדָּשׁ (ס »א הַמִּזְבֵּחַ. וּפֵרוּשׁ בַּעֲזָרָה):
Et celles-ci sont les ordonnances Partout où il est écrit : éllè (« ceux-ci sont ») sans le Waw ו, le texte implique une rupture avec les premières qui ont été dites précédemment, pour dire qu’elles ne sont pas aussi importantes que celles qui sont dites ici, c’est à dire « celles-ci » et non les précédentes, mais lorsqu’il est écrit : weéllè (« et ceux-ci sont »), avec l’ajout d’un Waw, qui montre que ce qui est énoncé maintenant est lié à ce qui a été dit précédemment, il implique un ajout à ce qui précède. Et dans notre cas cela vient nous apprendre que de même que ce qui précède, c’est à dire les dix paroles [les dix commandements], a été proclamé au Sinaï, de même « celles-ci », toutes les lois dites dans la suite qui ont déjà été données à Mara (supra Ch. 15 v. 25) « C’est alors qu’il lui imposa un principe et une loi », ont à nouveau été proclamées au Sinaï. Et pourquoi les lois civiles font-elles immédiatement suite à celles relatives à l’autel qui ont été dites à la fin de la Parasha précédente ? Pour te dire que tu devras installer le Sanhédrin près du sanctuaire (Shémoth Rabba), que le Sanhédrin est installé dans la salle en pierre taillée [où siégeait le Sanhédrin], dans le temple de Jérusalem.
אֲשֶׁר תָּשִׂים לִפְנֵיהֶם. אָמַר לוֹ הַקָּבָּ »ה לְמֹשֶׁה לֹא תַּעֲלֶה עַל דַּעְתְּךָ לוֹמָר אֶשְׁנֶה לָהֶם הַפֶּרֶק וְהַהֲלָכָה ב’ אוֹ ג’ פְּעָמִים עַד שֶׁתְּהֵא סְדוּרָה בְּפִיהֶם כְּמִשְׁנָתָהּ וְאֵינִי מַטְרִיחַ עַל עַצְמִי לַהֲבִינָם טַעֲמֵי הַדָּבָר וּפֵרוּשׁוֹ לְכָךְ נֶאֱמַר אֲשֶׁר תָּשִׂים לִפְנֵיהֶם כַּשֻּׁלְחָן הֶעָרוּךְ וּמוּכָן לֶאֱכוֹל לִפְנֵי הָאָדָם:
Que tu placeras devant eux il n’est pas écrit un langage d’étude « que tu enseigneras » mais « tu placeras » de là nos Sages ont appris que Le Saint béni soit-Il a dit à Moshé : « Ne t’imagine pas qu’il puisse te suffire de leur enseigner un chapitre ou une loi deux ou trois fois jusqu’à ce qu’ils les connaissent dans leur mot à mot, sans devoir t’astreindre à leur en faire comprendre les raisons et la signification ! » Voilà pourquoi il est écrit : « que tu placeras devant eux », c’est-à-dire comme une table dressée, prête pour celui qui s’installe pour y manger.
לִפְנֵיהֶם. וְלֹא לִפְנֵי עוֹבְדֵי כּוֹכָבִים וַאֲפִי’ יָדַעְתָּ בְּדִין אֶחָד שֶׁהֵם דָּנִין אוֹתוֹ כְּדִינֵי יִשְׂרָאֵל אַל תְּבִיאֵהוּ בָּעֶרְכָּאוֹת שֶׁלָּהֶם שֶׁהַמֵּבִיא דִּינֵי יִשְׂרָאֵל לִפְנֵי אֲרַמִּיִּים מְחַלֵּל אֶת הַשֵּׁם וּמְיַקֵּר שֵׁם הָעוֹבֵד כּוֹכָבִים לְהַשְּׁבִּיחָם (ס »א לְהַחֲשִׁיבָם) שֶׁנֶּאֱמַר כִּי לֹא כְצוּרֵנוּ צוּרָם וְאוֹיְבֵינוּ פְלִילִים כְּשֶׁאוֹיְבֵינוּ פְּלִילִים זֶהוּ עֵדוּת לְעִלּוּי יִרְאָתָם:
Devant eux Et non devant les idolâtres (Guitin 88b). Et même si tu sais pertinemment, à propos d’un procès, qu’ils le jugeront comme le feraient les juges d’Israël, ne le présente pas devant leurs tribunaux ! Car celui qui saisit les païens des procès d’Israël profane le saint Nom et rend important le nom des idoles auprès de ceux qui se trompent et les suivent, comme il est écrit : « S’ils étaient sages, ils y réfléchiraient; ils seraient frappés de ce qui finit par leur arriver » « Car il n’est pas comme notre rocher, leur rocher, et nos ennemis sont juges » (Dévarim 32, 29 et 31), dont l’explication est : « voici, toutes les nations reconnaissent que notre rocher [Hashem] n’est pas comme le leur, et malgré tout nos ennemis nous jugent, et donc ils auraient du prêter attention et comprendre que la raison pour laquelle ils nous dominent est uniquement parce que notre rocher nous a livré entre leurs mains. De là nous apprenons que si notre rocher étaient comme leur rocher alors il aurait été convenable que nos ennemis nous jugent, s’il en est ainsi celui qui érige nos ennemis en juges, qui nous jugent, c’est une preuve qu’il rend hommage à l’objet de leur culte, et considère que notre rocher est comme leur rocher.
Exode Ch. 21 v. 2 :
כִּי תִקְנֶה עֶבֶד עִבְרִי, שֵׁשׁ שָׁנִים יַעֲבֹד; וּבַשְּׁבִעִת–יֵצֵא לַחָפְשִׁי, חִנָּם.
Si tu achètes un esclave hébreu, il restera six années esclave et à la septième il sera remis en liberté sans rançon.
כִּי תִקְנֶה עֶבֶד עִבְרִי. עֶבֶד שֶׁהוּא עִבְרִי אוֹ אֵינוֹ אֶלָּא עַבְדּוֹ שֶׁל עִבְרִי עֶבֶד כְּנַעֲנִי שֶׁלָּקַחְתּוֹ מִיִּשְׂרָאֵל וְעָלָיו הוּא אוֹמֵר שֵׁשׁ שָׁנִים יַעֲבוֹד וּמַה אֲנִי מְקַיֵּם וְהִתְנַחֲלְתֶּם אוֹתָם בְּלָקוּחַ מִן הַכְּנַעֲנִים אֲבָל בְּלָקוּחַ מִיִּשְׂרָאֵל יֵצֵא בְּשֵׁשׁ תַּ »ל כִּי יִמָּכֵר לְךָ אָחִיךָ הָעִבְרִי לֹא אָמַרְתִּי אֶלָּא בְּאָחִיךָ:
Lorsque tu achèteras un serviteur hébreu S’agit-il ici d’un serviteur qui est Hébreu, ou du serviteur d’un Hébreu, c’est-à-dire d’un serviteur cananéen acquis auprès d’un Israélite, sur lequel le texte dit : « Il servira six années » ? Que vais-je faire dans ce cas de cet autre texte : « Ton esclave ou ta servante, que tu veux avoir en propre, doit provenir des peuples qui vous entourent; à ceux-là vous pouvez acheter esclaves et servantes » « Vous pourrez en acheter encore parmi les enfants des étrangers qui viennent s’établir chez vous, et parmi leurs familles qui sont avec vous, qu’ils ont engendrées dans votre pays: ils pourront devenir votre propriété » « Vous les laisserez en succession à vos enfants pour qu’ils en prennent possession après vous… » (Wayiqra 25, 44-46). Dira-t-on que cette transmissibilité s’applique à celui que l’on a acquis d’un Cananéen, mais que celui que l’on a acquis d’un Israélite, un esclave Cananéen acquis auprès d’un israélite, est libéré après six ans ? Aussi est-il écrit : « Si un Hébreu, ton frère, ou une femme Hébreu te sont vendus, ils te serviront six ans» (Dévarim 15, 12). Il ne s’agit donc que de ton frère ; la libération au bout de six années n’est valable que pour un Israélite
כִּי תִקְנֶה. מִיָּד בֵּ »ד שֶׁמְּכָרוּהוּ בִּגְנֵבָתוֹ כְּמוֹ שֶׁנֶּאֱמַר אִם אֵין לוֹ וְנִמְכַּר בִּגְנֵבָתוֹ אוֹ אֵינוֹ אֶלָּא בְּמוֹכֵר עַצְמוֹ מִפְּנֵי דָּחֲקוֹ אֲבָל מְכָרוּהוּ בֵּית דִּין לֹא יֵצֵא בְּשֵׁשׁ כְּשֶׁהוּא אוֹמֵר וְכִי יָמוּךְ אָחִיךָ עִמָּךְ וְנִמְכַּר לְךָ הֲרֵי מוֹכֵר עַצְמוֹ מִפְּנֵי דָּחֲקוֹ אֱמוֹר וּמַה אֲנִי מְקַיֵּם כִּי תִקְנֶה בְּנִמְכַּר בְּבֵית דִּין:
Lorsque tu achèteras Du tribunal, qui l’aura vendu à cause d’un vol qu’il a commis, comme il est écrit : « Si quelqu’un vole …S’il ne possède rien, il sera vendu pour son vol » (infra 21-37 et 22, 2), et avec l’argent de sa vente on rembourse ce qu’il a volé. Ou ne s’agit-il pas de celui qui se vend lui-même parce qu’il est dans le dénuement, et ce ne serait que dans ce cas qu’il sortirait au bout de six années, auquel cas celui qui est vendu par le tribunal ne sortirait pas après six ans, s’il est impossible de rembourser ce qu’il a volé grâce au fruit de son travail de sept années, il serait possible de le vendre pour une durée supérieure à sept années, puisqu’il a transgressé l’interdit de voler ? On ne peut pas dire cela car lorsque Le texte stipule : « Et lorsque ton frère deviendra pauvre près toi, et te sera vendu ne lui impose point le travail d’un esclave. C’est comme un mercenaire, comme un hôte» (Wayiqra 25 39), et nous apprenons de là qu’il sort au bout de six années. Ce verset-là s’applique déjà à celui qui se vend parce qu’il est dans le dénuement. A qui vais-je alors appliquer notre texte : « Lorsque tu achèteras un serviteur hébreu » ? A celui qui est vendu par le tribunal.
לַחָפְשִׁי. לַחֵירוּת:
Vers la liberté L’affranchissement.