Paracha Lekh Lékha – Avraham et Noa’h. Rav Moshé Shapira.
Avraham et Noa’h
Traduit et adapté par Rav Michaël Smadja
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Avraham et Noa’h Rav Moshé Shapira
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Avraham et Noa’h
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Il est écrit dans le Maharal : »Avraham dans son essence est différent de Noah. Noah a été choisi car il était un homme juste. Ses actions ont fait qu’il a été choisi ! Le choix envers Avraham ne dépend d’aucune action de sa part. Il a été choisi sans aucune raison et donc, il n’y a aucune possibilité d’annuler ce choix ». Une volonté ne recherche aucune raison. Si nous demandons »pourquoi » c’est la preuve que nous voulons une raison. La volonté veut, sans rechercher aucune raison. ‘‘Tu es Hachem notre D-ieu, tu as choisi Avraham et tu l’as fait sortir de Our Kasdim » son choix est venu avant qu’il ne sorte de Our Kasdim. Hachem demande à Avraham de partir car en fait, il l’a choisi. La raison pourquoi D-ieu l’a choisi, il n’y a pas lieu de se la poser. Il l’a choisi car Il l’a décidé. Et donc, que les descendants de Avraham se conduisent bien ou au contraire vont jusqu’à faire l’idolâtrie, ils sont toujours appelés »ses enfants (à D-ieu) »! La racine est »Tu es Hachem le D-ieu qui a choisi en Avraham » ce choix ne dépend d’aucune action ni d’aucun comportement. D-ieu a voulu Avraham, il nous aime »Tu nous as choisi parmi tous les peuples et tu nous as aimés ». S’il y avait écrit dans la Torah une raison à ce choix, alors ce choix aurait tout le temps été dépendant de la raison.
Les bonnes actions que Avraham Avinou a faites après cela, la réception des invités, la construction d’un hôtel-restaurant du cœur, ne sont pas écrites explicitement dans la Torah. Seules les épreuves sont dévoilées dans la Torah, ces épreuves qu’il a réussi à surmonter avec succès. Mais toutes ses bonnes actions n’ont été dites qu’après qu’il ait été choisi. Il n’y a qu’une chose qui est écrite dans la Torah et qui est la plus proche des racines de Avraham Avinou, c’est la séparation d’avec Térah’ son père.
Avraham, par ce choix, n’est pas la continuation de quelque chose mais le début d’une nouvelle création. »Voici les engendrements des cieux et de la terre en les créant [Béhibaram] » les lettres du mot »Béhibaram » sont les mêmes lettres que »béAbraham » »voici les engendrements des cieux et de la terre: Abraham ». C’est à lui que le Créateur a pensé en créant le monde. Il est la raison de la création du monde. Il est la forme d’homme que Hachem voulait. Pour cela, il a été les prémices de tout le monde entier. Il est le »père » de toute forme humaine dans la création.
La Torah enseigne que Térah’ est mort à H’aran et il a vécu bien après que l’annonce de sa mort a été révélée. Lorsqu’Avraham est parti vers la terre de Kénaan, Térah était encore vivant. Seulement, la Torah en nous annonçant sa mort avant son heure, veut nous enseigner qu’il y a à ce moment, une nouvelle création qui est en train de se créer. De ces mots »pars pour toi » commence une nouvelle ère. Avraham Avinou n’est la continuation d’aucune chose, c’est le début de tout. Il y a dans la Torah une chose qui fait que l’on ressente cette séparation, ce changement de situation entre Avraham et Térah’.
À propos de Térah’, il est écrit: »et Térah’ a pris ses enfants et est sorti de Our Kasdim pour aller vers la terre de Kénaan et il est arrivé jusqu’à H’aran et ils se sont installés là-bas ». Puis après »Lekh-lékha », il est écrit »et il est allé Avram vers la terre de Kénaan comme Hachem le lui a ordonné ». La seule différence qui est explicite dans la Torah entre Térah’ et Avraham est que Térah’ est sorti pour arriver en terre de Kénaan mais en a été empêché au milieu du chemin alors qu’Avraham est arrivé jusqu’en terre de Kénaan.
Tous les patriarches commencent à partir d’Avraham et les matriarches viennent toutes de Aran, le frère d’Avraham. Sarah, Rivka Rahel et Léah et même Ruth qui est appelée la mère de la royauté. Toute la construction de la forme de l’homme, commence à partir de Térah’. Aran est le père de toutes les mères. Avraham le père de tous les pères et Térah le père de toute la raison du nouveau monde. Qui est Térah’ ? Tout ce que nous savons de lui est qu’il était un idolâtre. Lorsque la Torah raconte que lui-aussi est sorti de Our Kasdim, c’est pour aller en terre de Kénaan mais il n’y est pas arrivé. Pour être la racine de toutes ces choses, il fallait une bonne intention, il fallait vouloir sortir, vouloir partir, vouloir se libérer de cette prison qu’est le corps afin d’atteindre cet endroit de sérénité qui est appelé »terre de Kénaan ».
Les mères du peuple d’Israël sont de la descendance de Aran. Au moment où il se tenait devant la fournaise ardente, il s’est dit: »si Hachem sauve Avraham, je suis avec lui et sinon, je ne suis pas avec lui ». Alors lorsqu’il a vu Avraham sortir de la fournaise, il a lui-aussi accepté de rentrer dans la fournaise. Mais cela ne veut pas dire qu’il pensait qu’il allait être sauvé, il pensait réellement qu’il allait mourir, il a donné sa vie. Il savait que le feu brûle ! Son intention était que si Avraham était sauvé de la fournaise, c’est le signe qu’il détient la vérité. Et donc cela a construit en lui une croyance qui ne venait pas de son intérieur mais prise d’une personne extérieure. Ainsi, il est la source des mères du peuple d’Israël. Les patriarches sont les premiers et les mères s’associent à eux. Cette croyance en »il n’y a rien d’autre que Lui » ne venait pas de lui mais était extérieure à lui. Le feu existait et il a sauté pour être brûlé car il percevait le feu. Alors qu’Avraham, lui ne voyait plus de feu mais la volonté divine qui se matérialisait dans cette fournaise. Pour cela, lui a été sauvé et non Aran. Il s’est associé à Avraham et cela était suffisant pour que les mères soient de sa descendance. Les mères s’associent aux patriarches. Mais de toute façon, Térah’ était la tête et le prémice.
Il a été celui qui est sorti de Our Kasdim pour aller vers la terre de Kénaan mais il s’est arrêté à H’aran et là est la différence avec Avraham qui est explicite dans la Torah et qui sépare Avraham de Térah’. Chez Térah’, cette intention ne s’est pas concrétisée alors que chez Avraham, elle s’est concrétisée. Térah’ servait les idoles et Avraham les détruisait. Il a été le premier à les détruire du monde.
Le principe de l’idolâtrie est de vouloir accomplir la volonté divine en honorant ses serviteurs. Ainsi explique le Rambam l’idolâtrie du temps de Enoch. Les idolâtres sortent de leur être superficiel pour aller vers la terre de Kénaan, pour faire la volonté divine. Mais ils en sont empêchés par les étoiles qu’ils honorent. Ils veulent atteindre la volonté divine mais ils en sont empêchés en chemin. La racine de l’erreur de l’idolâtrie est en vérité dans cette envie d’accomplir la volonté divine. Ils sont arrivés à une perception où ils pensaient qu’ils accomplissaient cette volonté divine. Et par cette perception, ils ont été capturés.
Où se trouve en vérité ce point d’erreur ? Voici qu’ils voulaient réellement, glorifier l’honneur du roi ! Car la volonté divine est que son honneur soit révélé dans son monde, alors où est le point d’erreur dans leur démarche ?
Le Créateur au moment des dix paroles a dit: »il n’y aura pas d’autre D-ieu sur ma face ». Il est vrai que D-ieu donne de l’honneur à ceux qui le servent tels que le soleil et toutes les étoiles, les anges et toutes les créatures spirituelles. Tout ceci est quand le roi n’est pas là mais lorsqu’il se révèle alors il n’y a rien d’autre d’honorable que Sa présence. C’est l’explication du verset: »il n’y aura pas d’autre D-ieu sur ma face » c’est-à-dire dans tout endroit c’est cela »sur ma face ». Là où la présence divine se révèle, il n’y a pas de place à honorer toute puissance qu’il crée. Dans ce verset, se trouve la réponse à l’argument des serviteurs des forces de la création. ‘‘Sur ma face » là où ma face est, il n’y a pas lieu d’honorer quoi que ce soit. Les idolâtres ont voulu faire la volonté divine mais ils ne sont pas arrivés à la dimension de »sur ma face » du dévoilement divin dans la création. Ils sont arrivés jusqu’à cette notion qui s’appelle »kavod » »honneur », par cette notion de ressentir le besoin d’honorer D-ieu par la création elle-même. Mais ce qui est appelé »sa face », là ils ne sont pas arrivés. C’est-à-dire que derrière la création il y a D-ieu lui-même et que cette même création n’est qu’un cache à la présence divine qui est réellement présente dans toute la création. La création n’étant pas quelque chose de réel et donc il est futile et vain de servir ce qui n’existe pas ! Tant qu’ils ne sont pas arrivés à »sa face », ils sont bloqués dans le continuum espace-temps où la matière est matière et où le feu brûle ! Notre obligation est de nous tenir devant le roi ! C’est-à-dire ressentir que la création est impermanente et que derrière cette impermanence se tient l’éternité divine. L’éternité n’étant pas ailleurs mais bien dans la création elle-même ! Et donc cette démarche des idolâtres de la génération de Enoch est cette même démarche de Térah »sortir afin d’arriver mais étant capturé au milieu du chemin ». Tous savent qu’il est le créateur de tout, mais leur erreur a été de penser qu’honorer ses serviteurs est sa volonté suprême. Voir en la création quelque chose d’éternel et de réel. Et honorer cette éternité et cette réalité.
L’essence même du nom des patriarches: »Avot » veut dire »sa face ». Les »Avot » sont ceux qui ont amené au monde ce qui est appelé »sa face ».
Il est écrit: »car six jours il a fait les cieux et la terre …..et il s’est arrêté le septième jour » il aurait fallu écrire »car en six jours, il a fait... » et non »car six jours, il a fait » !
Le Maharal répond que s’il avait été écrit ainsi »car en six jours » l’explication aurait été que la création aurait été finie et complète en six jours et alors il n’y aurait eu aucune raison pour la sainteté de Shabbat. Le repos serait venu de lui-même car il n’y aurait plus rien à faire. Il n’y aurait pas eu un acte divin afin d’arrêter la création et c’est cet acte qui a en lui la sainteté du Shabbat.
Le principe est que lorsque le Shabbat arrive, alors la création s’interrompt, on l’empêche de continuer de se créer. Car en vérité la création ne s’arrête jamais de se créer. Le principe est que le Shabbat amène au monde le repos et lorsque le Shabbat arrive, nous sommes obligés d’arrêter de travailler. Le shabbat est la raison de l’arrêt de la création. En vérité, la création s’est arrêtée car il y avait le Shabbat. Si le Shabbat n’était pas arrivé, alors la création aurait continué à se créer. Le septième jour a été la raison de la royauté qui se révèle par le repos. La création pouvait continuer à se créer encore et encore mais après que le Shabbat a été créé dans le monde, le Shabbat lui-même est devenu la finition de la création. ‘‘Vient le Shabbat, vient le repos » le repos étant la perfection, le but de la création. La sainteté de Shabbat a été la perfection de la création. Lorsque le Shabbat a été créé, alors la création s’est arrêtée. Le Shabbat est la raison du repos et non le contraire. ‘‘Vient le Shabbat, il faut qu’à tes yeux tout ton travail soit fini »: le Shabbat n’est pas intrinsèquement, des interdictions de travail. Le Shabbat est une réalité où il n’y a pas le besoin de produire, de créer ! Par le Shabbat, nous atteignons le but de la création, la non-création, la perfection de ce monde. Il y a un temps où le créateur a créé le repos. Le Shabbat est un goût du monde futur.
Nous savons qu’un homme meurt s’en avoir pu assouvir la moitié de ses envies. Alors l’homme arrive toujours au monde futur au milieu de son chemin. Mais le monde futur est l’endroit du repos, de la sérénité, de l’éternité, de la perfection. Ici, dans cette dimension d’existence, dans ce monde présent, tous les travaux sont terminés. Il n’y a plus de possibilités de continuer car tout est fini. Le Shabbat est une sorte de but tout comme le monde futur. Le monde doit arriver à son but, à sa perfection comme nous prions pendant Shabbat: »tu as sanctifié le septième jour qui est le but de la création des cieux et de la terre ». Le but est toujours la fin de l’action: »la fin de l’acte est dans l’intention de départ ». A ce but, nous avons l’intention d’arriver. Ici se trouve le repos de toutes ces actions. Tous les actes arrivent à leur perfection par la venue du Shabbat et du repos. Le Shabbat est la réalité du but de la création dans le monde. Au même moment où illumine le but, où se dévoile le but, vient le Shabbat, vient le repos. Le repos est une dimension qui vient après un travail. Et lorsque le repos vient même au milieu du travail, alors l’œuvre est arrivée à sa finition, à sa perfection. Lorsque s’est dévoilée cette réalité de repos, celle-ci même, finit l’œuvre et le travail qui est commencé. C’est la profondeur particulière qu’il y a dans le Shabbat: le dévoilement du goût du monde futur, la même dimension de repos qui se trouve dans le monde futur. Au moment où cette réalité se révèle, alors il n’y a plus de possibilité à la création de continuer ses œuvres, nous nous trouvons alors à la fin du travail. Et même si le travail se trouve au milieu de sa réalisation, nous sommes déjà dans une autre dimension, nous sommes déjà une autre personne. C’est la réalité du Shabbat.
A la fin de l’acte de la création, il est écrit: « et il a vu tout ce qu’il a créé et voici cela était très bien »Tov Méod »». Comment peut-on dire »Tov Méod » après que la création se soit corrompue par la faute du premier homme ? Avant la faute, il est écrit: «Et Elokim a vu que cela est bien »tov »» et maintenant qu’il y a eu la faute, tout s’est corrompu. Plus rien n’était comme la première intention! Et c’est maintenant qu’il est dit « et voici cela était très bien »Tov Méod »» ?!
Ce »Tov Méod » a été dit après que la création fut complètement finie, c’est-à-dire au coucher du soleil du sixième jour qui est déjà Shabbat, c’est-à-dire lorsque la création est arrivée à son but qui est le monde futur et toute détérioration était à ce moment réparée.
La création se trouve dans deux réalités, dans deux dimensions, la réalité des jours profanes et la réalité du jour de Shabbat. La dimension »aujourd’hui pour agir » et la dimension »demain pour recevoir le salaire ». Le Shabbat, le but de la création se dévoile sans aucune action. Nous vivons dans ce monde la réalité du but grâce au Shabbat, la vie du monde futur.
L’intention du créateur par la création, a été afin d’atteindre ce but, cette perfection. L’homme a été créé pour se délecter au contact de D-ieu. Et afin que cette délectation puisse se réaliser à la perfection, nous sommes obligés de traverser le monde de l’action, les jours profanes, les jours d’action. Mais l’intention originelle est d’arrêter ces jours pour arriver au but final qu’est le jour de Shabbat. Le but de la création de ces jours est uniquement d’arriver à ce Shabbat. En eux-mêmes, ces jours profanes n’ont pas de but si ce n’est d’arriver au Shabbat. D-ieu nous a fait une grande bonté en nous donnant le Shabbat: »que manquait-il à la création ? Le repos du Shabbat ». Le goût du monde futur ne se trouve pas dans ce monde, car ce monde n’est que le monde présent. Mais Hachem nous a fait un cadeau, ce n’est pas un salaire pour nos actions, c’est un cadeau d’avoir la possibilité dans ce monde présent de pouvoir en sortir et d’intégrer le monde futur, le monde de la récompense, qui est le but de toute la création.
À partir du moment où y a dans le monde une empreinte du futur, qui est le temps du repos en vérité, alors, il est vrai que la création est »Tov Méod’‘ (très bonne) car tout arrive à la fin du chemin. Tout ce qu’il y a besoin de faire pour arriver au but, est déjà fait. Même les dégradations, conséquence de la faute, arrivent automatiquement à leurs réparations par ce cadeau qu’est le Shabbat. Tout le chemin pour arriver au but est déjà traversé. Au moment où la finalité se révèle, où la réalité du but se dévoile, de suite, s’inverse toute la création.
En fin de compte toute la création n’est réelle que lorsqu’elle est dans le chemin. Mais à la fin du chemin, se dévoile la véritable volonté divine, l’intention originelle qui est que tout le but de la création de l’homme n’est que de se délecter de la présence divine et de recevoir avec profusion tout ce que D-ieu veut nous prodiguer.
Tout ce chemin que nous empruntons pour arriver au but ne dure que le temps d’une seconde par rapport au but qui est l’éternité. Le temps qui régit ce monde va en s’amenuisant, en allant à sa dégradation, impermanence totale. Alors que l’éternité ne se termine jamais, n’est pas vouée à la disparition. C’est le »Tov Méod ». Nos sages enseignent que les mots »Tov Méod » peuvent se dire »Tov Mote ». »Tov » étant la vie, »Méod », ‘‘Mote’’, étant la mort. La mort étant le début de l’entrée à une réalité beaucoup plus subtile et haute. La mort étant la grossesse de la réalité qui est après la résurrection des morts. Notre vie que nous vivons dans ce monde est »Tov » mais après la faute où la mort a été créée, alors s’est matérialisé le »Méod » qui est une réalité complètement différente. Exemple: l’oeuf d’une poule est bon, »Tov » mais lorsqu’il est couvé pour donner un poussin, alors cet œuf se transforme et de »Tov » il devient »Tov Méod ». Ce rajout de vie est la véritable existence, l’éternité, une existence que nous allons atteindre avec certitude.
Il est écrit dans le Talmud: »tout celui qui garde le Shabbat selon ses lois, même s’il est idolâtre comme la génération de Enoch, on lui pardonne toutes ses fautes ». Nous pouvons comprendre que Yom Kippour qui est le jour du pardon, a le pouvoir de pardonner mais comment comprendre que le Shabbat pardonne ?
Celui qui sert les idoles comme la génération d’Enoch est pardonné s’il respecte le Shabbat ? Le Shabbat ne pardonne pas les fautes ! Quelle sorte de pardon est-ce? Par quoi le Shabbat pourrait-il réparer la faute de l’idolâtrie ?
Celui qui garde le Shabbat comme il se doit, en fait, recherche par cet acte, le créateur et par son respect du Shabbat, il arrive au bout du chemin, au but de la création. L’idolâtre de la génération de Enoch est quelqu’un qui recherche le créateur mais qui est capturé par les étoiles et les forces spirituelles ! Il atteint les étoiles et là-bas, il reste. Celui qui recherche le créateur, arrivera par le moyen du Shabbat à s’extraire de l’emprise des étoiles et à atteindre le but ultime de la création: le repos éternel.
Comment cela est-il possible?
Lorsque le créateur dit à Avraham Avinou: »pars pour toi de ta terre…vers la terre que je te montrerai ». Dans cette révélation, le créateur montre à Avraham le but final. Il lui dit: »commence à partir et je te montrerai où tu dois arriver ».
La lettre finale »caf » »ך » a la valeur numérique de 500. Le mot »אראך » »que je te montrerai » a donc la valeur numérique de 702, la même valeur numérique que »שבת », »Shabbat »! Je te montre ici et maintenant une partie du but que tu dois atteindre.
Sur la volonté originelle, on ne demande pas »pourquoi ? ». La principale volonté du créateur en créant la création est d’arriver à ce but qu’est le Shabbat et la sérénité qui s’en échappe, le bien suprême. Celui qui se concentre sur ce but entièrement, il se met en symbiose avec la volonté divine. Il devient la volonté même de la création. Il devient l’homme agréé. Celui qui s’annule devant la volonté divine de se mettre en unité avec cette volonté divine, ne sera pas arrêté en chemin.
Tout celui qui veut arriver, doit depuis le début partir dans ce but. Car nous voyons que lorsque D-ieu se révéla à Avraham Avinou »pars pour toi de ton pays », il était déjà à H’aran alors que son pays est Our Kasdim ! De là nous apprenons que bien qu’il soit déjà parti de son pays, mais puisqu’il est parti du fait que c’est son père Térah’ qui l’a décidé, il a fallu qu’il fasse un nouveau départ de son pays pour associer son départ à son arrivée dans le même but. Unifier chaque pensée vers ce même but.
Nous sommes les enfants d’Avraham Avinou et ainsi nous allons. Chaque moment de notre vie, nous allons vers la terre que Tu nous montreras. C’est la différence entre nous et tous les autres descendants de Térah’. Tous les jours de notre vie sont dirigés vers »la terre que je Te montrerai » là-bas nous voulons aller, là-bas, nos aspirations sont dirigées.
Toutes les révolutions qui ont été faites dans le monde pour changer celui-ci et pour aller »vers la terre que je te montrerai » ont été déclenchées par un juif. Nous sommes ceux qui causent toujours des problèmes dans le monde car il y a au plus profond de notre âme cette parole divine »vers la terre que je te montrerai » ! La cause qui empêche le monde de se taire, de se poser dans ce monde, c’est le juif.
Nous avons oublié notre véritable nature. Nous ne sommes plus nous-mêmes et ceci depuis longtemps. Mais à sa source, cette pulsion est toujours réelle.
Le monde entier recherche »la terre que je te montrerai » et cette »terre que je te montrerai » se trouve ici, tout près de nous, dans notre entourage. En nous, elle se trouve. Nous sommes les seuls qui savent que cette terre promise n’est pas ce monde où notre corps se meut.
Il y a quelque chose dans le peuple d’Israël qui fait qu’il ne peut continuer à vivre dans ce monde. Tout celui qui veut vivre une vie matérielle dans ce monde, ne pensant pas au monde futur si ce n’est plus tard, n’en a pas la possibilité. Hachem ne lui donne pas la tranquillité dans ce monde car ce n’est pas son monde ! Il est toujours en chemin pour arriver »vers la terre que je te montrerai ». Ici n’est pas notre endroit. Ainsi dans la profondeur des choses, les nations nous le font savoir.
Plus nous nous mettons en phase avec Sa volonté plus nous serons aimé de D-ieu. Hachem veut de nous car nous sommes en phase avec sa véritable volonté qui est de rechercher le but final de ce monde. Nous sommes les descendants d’Avraham et nous continuons à aller »vers la terre que je te montrerai ».
Cet amour que D-ieu a pour nous ne dépend pas de nos actions, car en nous il y a cette volonté finale d’arriver au but, cette volonté que D-ieu a créée est en nous et elle arrivera quoi qu’il arrive à sa finalité. Mais lorsque nous ne sommes pas en phase avec ce but, alors on nous teste: »sommes-nous aptes ou ne sommes-nous pas aptes’ ?’. La seule chose qui peut nous sauver est de nous fondre à Sa volonté, alors nos actes ne seront plus vérifiés. Si nous ne sommes tournés que vers ce but final qu’est le monde futur, alors le véritable monde s’ouvrira à nous. Si nous voulons être agréés par D-ieu nous devons nous fondre à cette parole divine »vers la terre que je te montrerai » !
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