Le Saviez vous Parachat Lekh Lékha ? Rav Michael Smadja
saviez vous Lekh Lékha
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Le saviez-vous Paracha Lékh Lékha ?
《Pars pour toi》
Rashi demande: » les mots 《pour toi》 sont en trop !
En fait l’intention du verset est ainsi: « pars de ta terre pour toi c’est-à-dire pour ton profit et ton bien. Ici tu n’as pas d’enfant, là-bas tu auras une descendance, et tu auras là-bas une renommée là-bas tu seras riche ».
Question: nous savons que cet ordre divin de partir était une des dix épreuves que Abraham a subies. Pourquoi alors D-ieu a-t-il « édulcoré » cette épreuve en lui promettant la richesse s’il réussissait l’épreuve ?
En vérité l’épreuve était contenue au plus profond de ces paroles. Car une Mitsva n’est pas qu’un acte dépouillé d’intériorité. L’acte en lui-même n’est que le réceptacle qui contient une lumière divine émanant de l’ordre lui-même. La véritable lumière de la Mitsva se trouve dans l’intériorité de l’acte, c’est-à-dire dans la pensée au moment de l’action. C’est cela l’épreuve de Abraham Avinou: quelle pensée va révéler l’acte qu’il va accomplir en partant. Pour cela, la Torah précise que s’il accomplie la Mitsva, son salaire sera extraordinaire. Pour savoir quelle pensée va-t-il générer au moment de l’accomplissement de l’ordre. Pour le salaire promis ou pour l’ordre lui-même ? Pour cela le verset précise: « Et Avram alla comme ce que D-ieu lui a ordonné ». C’est-à-dire pour la Mitsva et non pour le salaire inclus dans l’ordre.
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Le saviez-vous Paracha Lekh Lékha ?
« Pars pour toi de ta terre, de de l’endroit de ta naissance et de la maison de ton père ».
Le Malbim traduit les mots « pars pour toi » par « pars en toi » « retourne en toi ». Et comment? Par le fait de prendre conscience de trois choses que le traité des pères nous enseigne.
1/saches où tu vas (à la poussière de la terre)
2/ saches d’où tu viens (d’une semence nauséabonde)
3/ devant qui tu vas rendre des comptes (devant Hachem)
Et par cela tu t’empêcheras de fauter.
1/ tu vas finir comme la poussière de la terre: «pars de ta terre »
2/ tu viens d’une semence: « pars de l’endroit où tu es né »
3/ Devant qui tu vas rendre des comptes: » pars de la maison de ton père ».
Par ces trois vérités, un homme a le pouvoir de se recentrer sur lui et uniquement par ce moyen.
Tant que nous ne prendrons pas conscience de cet état de fait, le corps que nous habitons sera le maître et l’âme, son esclave. Par la perception de ces trois vérités, le pouvoir du corps va s’éteindre et ainsi l’âme va prendre son contrôle pour le purifier de telle manière qu’il deviendra lui-même aussi pure que l’âme divine, habit de lumière.
Le saviez-vous Paracha Lekh Lekha ?
Il y a écrit deux fois ce commandement « pars pour toi« . La première fois dans notre Paracha où Hachem demande à Avraham de partir de tous ses repaires matériels. Et une autre fois au moment de la ligature de Yitshak son fils, la akedat Yitshak où il est dit: « pars pour toi vers le mont Moriah ». Le Midrash dit que le deuxième commandement « pars pour toi » est plus appréciable que le premier.
Et pourquoi?
Car la première parole c’est-à-dire le premier retour vers soi est la conséquence d’une séparation d’avec son environnement extérieur. D-ieu demande à Abraham de faire taire les pulsions de son corps, de purifier celui-ci des pulsions qu’il engendre, les pulsions animales qui engendrent les envies et les désirs matériels.
Alors que dans le deuxième ordre de « se replier sur soi », il lui ordonne de faire taire les pulsions engendrées par son intellect, par sa puissance imaginative, par cet instinct de domination que le corps génère. Ses engendrements venant de cette puissance créative qui active le corps. Hachem lui demande d’annuler cette puissance imaginative qui est en lui et qui génère elle-même des mondes imaginaires et vains car seule la pensée divine venant de l’au-delà est réelle. Toute pensée générée par l’esprit humain n’étant qu’idolâtrie et susceptible d’être offerte en sacrifice devant Hachem (Itshak étant le symbole de ces pensées générées par l’imaginaire).
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Le saviez-vous Paracha Lekh Lékha ?
« Et je ferai de toi un grand peuple »
Nos sages enseignent que le plus grand des géants Avraham Avinou, était aussi affamé et aussi assoiffé que 74 hommes réunis !
Que veut nous enseigner ce midrash ?
Il est enseigné au moment du don de la Torah: « et Moshe et Aaron, Nadal et Avihou et 70 sages de parmi les anciens d’Israël sont montés sur la montagne…ont regardé fixement la présence divine et ont mangé et bu».
Voici qu’au mont Sinaï, se sont tenus 74 sages qui ont réussi à percevoir des perceptions divines tellement fortes que leur corps profitait d’une manière absolue de cette lumière comme si cette lumière se diffusait en eux comme la nourriture et les liquides que se diffusent dans les tissus de leur corps.
Ainsi, Avraham Avinou avait une perception véritable de la lumière divine à un point tel que son corps en profitait autant que le corps des 74 sages qui ont reçu la Torah sur le mont Sinaï.
Son corps était complètement translucide où la lumière divine se diffusait dans tous les pores de sa peaux, se propageant dans les tissus de son organisme.
הגר »א מוילא זצ »ל
(Gaone de Vilna)
Le saviez-vous Paracha Lekh Lekha ?
《Et je grandirai ton nom》
Rashi explique que cette bénédiction fait référence dans la prière à « le D-ieu de Yaacov ».
Nous voyons dans le Talmud qu’il y a une interdiction de nommer Avraham par son ancien nom « Avram ». Alors que Yaacov bien que son nom ait été changé en « Israël », il est autorisé de l’appeler « Yaacov ».
Il faut en comprendre la raison. Quelle différence entre Avraham et Yaacov ?
Voici que les noms des trois patriarches « Avraham-Itshak Yaacov » « אברהם-יצחק-יעקב » sont composés de 13 lettres qui est la valeur numérique de « אחד« »unité ». De même le nom des 4 matriarches « Sarah-Rivka-Rahel-léa » « שרה-רבקה-רחל-לאה » sont formés de 13 lettres.
L’addition des lettres des trois patriarches et des quatre matriarches fait la somme de 26 qui est la valeur numérique du nom divin « י-ה-ו-ה ».
Donc si l’on était obligé d’appeler Yaacov, Israël, ישראל, il y aurait une lettre en plus et le nombre de lettres serait de 14 et non de 13 et 27 et non 26 !
Pour cela il était obligatoire de toujours appeler Yaacov, Yaacov. Mais tout ceci parce que le nom de Avram אברם s’est agrandi en Avraham, אברהם. De 4 à 5 lettres. Mais si D-ieu n’avait pas rajouté une lettre à son nom Avram, il aurait fallu appeler Yaacov Israël, ישראל, afin de récupérer une lettre pour arriver au nombre de 13.
C’est ainsi qu’il faut comprendre le verset: « et je grandirai ton nom », c’est à dire que de Avram, il va être rajouté une lettre et tu deviendras « Avraham ». Pour cela Rashi explique « c’est le D-ieu de Yaacov » et non le « D-ieu de Israël » afin que le nombre de lettres des trois patriarches soit de 13.
Le saviez-vous Paracha Lekh Lékha ?
« Et tu seras bénédiction »
Rash explique: « par toi sera la signature de la première bénédiction de la Amida » :《D-ieu de Avraham, D-ieu de Itshak, D-ieu de Yaacov…Baroukh atta hachem Magen Avraham.
Que veut nous enseigner Rashi?
Les trois patriarches représentent les trois piliers qui soutiennent le monde.
Yaacov représente la Torah Itshak le service dans le temple et Avraham les œuvres de charité, Guemilout Hassadim.
Rashi veut nous dire qu’au moment de la signature c’est à dire à la fin des temps, au moment de la délivrance finale, la Torah et le service divin sera d’un niveau extrêmement bas et seul par le mérite de la tsédaka, le monde sera sauvé.
אהל תורה
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Le saviez-vous Paracha Lekh Lékha ?
Et je bénirai celui qui te bénira et celui qui te maudira, je le maudirai》
Pourquoi à propos de la bénédiction, le verset fait précéder « et je bénirai » et après « celui qui te bénira » Alors que pour la malédiction, le verset fait précéder « et celui qui te maudira » puis « je le maudirai » ?
Le Talmud enseigne ainsi: « Une pensée de bien, D-ieu l’associe à l’acte avant même que celui-ci soit réalisé c’est-à-dire que la pensée se suffit à elle-même, elle est une réalité en elle-même alors qu’une pensée mauvaise, ne s’associe pas à l’acte et tant que l’acte ne se concrétise pas, cette pensée n’est pas comptabilisée. Elle n’a aucune réalité en elle-même si ce n’est qu’elle se concrétise en acte.
כלי יקר – Kéli Yakar
Il faudrait essayer d’analyser et de comprendre en profondeur cet enseignement. Qu’est-ce que le mal? Et Qu’est-ce que le bien ?
Le Ramhal explique que le mal n’est que la non-perception de la révélation divine. Et le bien est la perception de la révélation divine.
Le monde de l’action est le monde de la dualité et de par sa définition, le monde ou le mal peut se matérialiser puisque le propre de la révélation divine étant l’unité totale dans la création. Donc dès que je ressens une indépendance dans mon acte, je suis dans le mal. Le mal ne se matérialise que par un acte. L’acte étant la concrétisation de la dualité.
Par contre le monde de la pensée est encore le monde de l’unité et donc seul le bien se révèle car l’unité divine est présente et dévoilée.
Seule la pensée idolâtre est considérée comme un acte en elle-même car la pensée idolâtre désolidarise de suite l’être de la pensée unique. Le fait de penser être une créature indépendante est déjà de l’idolâtrie. Le fait de penser que le monde existe est déjà de l’idolâtrie. Le fait de penser que j’existe est déjà de l’idolâtrie.
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Le saviez-vous ?
Il est enseigné dans le traité « Bérakhot » que toute bénédiction qui ne mentionne pas le nom « Havaya » et la royauté divine « Roi du monde » n’est pas considérée comme une bénédiction. Les tossaphot demandent: « Comment se fait-il alors que le début de la Amida, il n’est pas mentionné la royauté divine ? « Sois béni toi Havaya notre D-ieu, le D-ieu de Abraham. …et il n’est pas dit « roi du monde ».
En vérité, lorsque nous prononçons les mots « D-ieu de Avraham » c’est comme si nous mentionnons « Roi du monde« , la royauté divine sur le monde car Avraham Avinou a été celui qui a fait régner D-ieu sur terre. La royauté s’est donc révélée sur terre par l’existence de Avraham. L’homme ayant en lui la possibilité de faire régner D-ieu sur terre par son simple comportement. Et la seule personne qui peut empêcher cette royauté de se révéler est lui-même. En voulant exister l’homme cache la royauté divine mais si au contraire petit à petit, il essaie d’annuler son existence illusoire alors la royauté apparaîtra en lui et au travers de lui.
Retrouvez le texte intégral de la Paracha sur le site Sefarim.fr
Fin de l’article Le saviez-vous Parachat Lekh Lékha rédigé par Rav Michaël Smadja. Mis en ligne le 23 septembre 2015 et mis à jour le 8 Novembre 2019