Parachat ‘Hayé Sarah Itsik Elbaz. Intervention divine pour le ‘Hafets ‘Haïm
intervention divine pour ‘Hafets ‘Haïm
Léilouy Nishmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
Dvar Torah Parachat ‘Hayé Sarah
ולקחת אישה ללבני ליצחק (בראשית כד’,ד’)
Et tu prendras une épouse pour mon fils Its’hak (Genèse 24 ; 4)
Avraham, béni dans tout ce que H.achem lui a accordé, doit maintenant trouver pour son fils une femme. C’est pourquoi il mandate son serviteur Eli’ézer d’aller chercher dans sa maison paternelle une femme digne pour son fils, et s’il faillit à sa mission, il pourra prendre des femmes parmi les filles du pays (Rachi explique qu’il s’agit des filles de ‘Aner Eshkol et Mamré) mais en aucun cas, de prendre des femmes Cana’anéennes. Rachi rapporte qu’Eli’ézer a proposé à Avraham sa fille et celui-ci a refusé en disant : « Tu es maudit, je suis béni et le maudit ne peut s’unir avec le béni » (Genèse 24 ; 39). (1) Pourquoi Eli’ézer est maudit et pourquoi n’a-t-il pas dit « Mon fils et béni et ta fille est maudite » (Car Eli’ézer était un homme pieux) ? (2) Pourquoi dans la Haggada de Pessa’h l’on dit : « Et Lavan voulut nous déraciner entièrement » alors qu’à aucun moment celui-ci n’a d’intention belliqueuse ? (3) Pourquoi Avraham préfère-t-il Rivka, qui vivait dans une famille idolâtre, à la fille de Eli’ézer, éduquée selon les valeurs que Avraham chérissait ?
Eli’ézer est le serviteur le plus vieux d’Avraham, il est l’intentant de sa maison (Genèse 24 ; 2), ici Nos Sages expliquent qu’il maitrisait son penchant aussi bien qu’Avraham. Mais Eli’ézer vient de Damas, sur le territoire des Cana’anéens, qui ont été maudit par Noa’h. De plus, Eli’ézer est un roi, fils du roi Nimrod (Targoum Yonathane) qui a offert son fils à Avraham lorsque celui-ci est sorti de Our Kasdim. Eli’ézer, maudit ne peut donc faire partie de la famille d’Avraham.
Concernant Lavan, sur vœu allait au-delà du souhait de Pharaon d’exterminer les mâles du peuple d’Israël, car Lavan voulait détruire à la racine le peuple juif. Comment ? Le Rav Mordékhai Guimpel Yaffé rapporte dans son livre Haggadat Mordékhai un cas du Traité Guittin (64b) : Si un homme mandate un messager pour qu’il le marie à une femme et que ce messager meurt, le mandataire ne pourra se marier avec aucune autre femme (à cause du doute que l’on a sur le statut de la femme en question). Lavan complote afin de tuer Eli’ézer, comme on peut le voir dans le Yalkout Chim’oni (Chapitre 109), et par le mérite d’Avraham, les plats de Eli’ézer et de Béthouel (le père de Rivka) se sont échangés. Si Eli’ézer avait trouvé la mort dans cet épisode, Its’hak n’aurait pu se marier avec personne et la descendance des patriarches aurait été détruite !
Le Rav Ménaché Klein explique dans le Chout Michna Hala’ha (12 ; 483) pourquoi Avraham n’a pas eu à dire ta fille est maudite, car la malédiction passe par hérédité alors Lavan est préférable car bien que celui-ci soit un impie, il n’est pas pour autant maudit. Et l’impiété ne passe pas de manière héréditaire (et l’on voit cela chez Rivka qui a grandi dans une maison idolâtre et est ressortie juste).
Le Kli Yakar ramène lui aussi une idée similaire et demande pourquoi un idolâtre est préférable à une personne corrompue ? Car il existe une différence entre les traits de caractère corrompu et une vision corrompue. La vision n’est pas héréditaire alors qu’un trait de caractère est héréditaire, car il y a trois associés dans la conception de l’homme, les parents, qui se charge de donner corps et H.achem donne âme. Lavan a vu Eli’ézer et son argent et a directement enlevé de chez lui ses idoles, ce qui montre qu’il était plus intéressé par l’argent que par les idoles. Dans le cas d’Eli’ézer, il était peut-être juste dans sa vision, mais il était corrompu par les traits de caractère que ses ancêtres lui ont légué.
De la même manière, si l’on voit que si un Ammonite ou un Moabite souhaite rentrer dans l’alliance divine, on ne lui permet pas car « ses parents ont fait preuve d’inhospitalité, alors que pour un Amalécite, dont on à l’ordre d’exterminer, si celui-ci souhaite se convertir, on l’accueille avec joie, car il est état d’une vision de choses et non d’hérédité.
Garder les économies de son prochain
זהירות בשמירת ממון חברו
ברכות דף יח: « אמר ליה זוזי דיתמי היכא [שמואל שאל את אביו שכבר היה בשמים, הכסף שהיתומים נתנו לך לשמור, היכן הוא], אמר ליה זיל שקלינהו באמתא דרחיא, עילאי ותתאי דידן, ומיצעי דיתמי [ענה לו אביו הוא נמצא במושב הרחים, הכסף שלמעלה ולמטה שלנו הוא, והכסף הנמצא באמצע שייך ליתומים], אמר ליה מאי טעמא עבדת הכי [שאל אותו שמואל מדוע שמרת אותו בצורה הזאת], אמר ליה אי גנובי גנבי מגנבו מדידן, אי אכלה ארעא אכלה מדידן [ענה לו אביו, אם יגנבו יגנבו משלי, ואם תאכלם האדמה תאכלם משלי] ».
Garder les économies de son prochain
Il est raconté dans le Talmud Béra’hot 18b que des orphelins avaient confié leurs économies au père de Chemouel pour qu’il leur garde précieusement. Quand ils vinrent réclamer leur bourse, ils s’adressèrent à Chemouel lui-même car son père avait entre-temps rendu son âme au Créateur. Chemouel, ne sachant pas ou son père avait caché l’argent, communiqua avec son père défunt pour le questionner à ce sujet (il était d’un tel degré de sainteté qu’il pouvait le faire !). Son père lui répondit : « Je l’ai enterré à tel endroit, l’argent qui se trouve en surface nous appartiens ainsi que celle qui se trouve tout au fond. Entre les deux sommes se trouve l’argent des orphelins. » Chemouel s’étonna « pourquoi les as-tu conservé de cette manière ? » Son père lui expliqua : « si un voleur trouve la cachette, il ne prendra que la somme du dessus, pensant qu’il n’y a que cela. Et si la terre doit engloutir l’argent (par de l’eau qui monte ou autre…), ce sera encore le nôtre, ainsi les économies des orphelins ne risqueront rien.
Nous pouvons s’imprégner de cette conduite exemplaire, et comprendre qu’il faut tout entreprendre pour préserver les biens d’autrui, à fortiori bien sûr quand il s’agit d’orphelins.
Etincelles de Lumière L’intervention divine pour le ‘Hafets ‘Haïm
Après une visite à Vilna (Vilnius, en Lituanie), le ‘Hafets ‘Haïm se pressait pour rentrer chez lui, dans la ville de Radine, et devait pour cela prendre le train qui sortirait de gare incessamment sous peu. Seulement, à l’entrée de la gare, des personnes avaient fait le déplacement pour le voir, lui demander une béra’ha (bénédiction), un conseil. Or, le ‘Hafets ‘Haïm avait en ce moment plus de 90 ans, et chaque demande constituait pour lui une véritable épreuve.
Seulement, le ‘Hafets ‘Haïm s’efforça malgré tout de recevoir et d’écouter chacun, afin que le nom divin ne soit pas profané. Après avoir reçu chaque personne, il arriva à la gare quelques instants après que le train soit parti, alors que le prochain train arriverait quelques heures plus tard.
Quelques minutes plus tard, un train arriva en gare et l’on annonça qu’il était en direction de Radine. Le plus surprenant, c’est que le précédent train annoncé pour Radine était en réalité en sens inverse.
Lorsqu’on raconta cette histoire au Rav Haïm Kanievsky, celui-ci ne s’en offusqua pas, et raconta « Pourquoi allez-vous chercher une histoire pareille chez le ‘Hafets ‘Haïm ? J’ai moi-même rencontré un étudiant en Yechiva qui étudiait sans relâche et ne perdait jamais une minute, mais celui-ci n’avait pas les moyens d’acheter un réveil et avait peur de s’endormir et de manquer certaines parties du cours ! Il se mit à prier afin qu’il puisse se réveiller à l’heure.
Ainsi chaque jour, une abeille venait le déranger à l’heure où il devait se réveiller, afin qu’il ne puisse perdre de temps et manquer à l’étude.
Retrouvez tous les articles de Itsik Elbaz sur notre site
Retrouvez le texte de la Paracha sur le site Sefarim.fr
Article « Parachat ‘Hayé Sarah Itsik Elbaz. Intervention divine pour le ‘Hafets ‘Haïm » Mis en ligne le 6 novembre 2014 et mis à jour le 18 Novembre 2019 puis le 12 novembre 2020