Parachat Ekev Rav Baroukh Rosenblum (I)
Parachat Ekev Rav Rosenblum
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
Parachat Ekev Rav Baroukh Rosenblum (I)
Dévarim / Deutéronome Chapitre 8 verset 3:
»Et il t’a affamé, il t’a fait manger la manne que tu ne connaissais pas et que ne connaissaient pas tes pères afin de te faire connaître que non pas sur le pain à lui seul vivra l’homme mais sur tout ce qui sort de de bouche de Hachem vivra l’homme…tu sauras avec ton cœur que comme un homme châtie son fils, Hachem ton D-ieu te châtie »
»et tu sauras avec ton cœur » est une connaissance du cœur et non une connaissance intellectuelle, liée à la raison. Sur quoi est exigée cette connaissance du cœur ? Sur le fait que Hachem châtie l’homme comme un père châtie son fils. Quelle est la force de cette exigence de savoir par le cœur ou non que Hachem nous punit comme un père ?
Nous apprenons de ce verset que lorsque D-ieu envoie des souffrances à un homme, une notion d’amour est programmée à l’intérieur de ces souffrances comme l’amour d’un père pour son fils. Un homme doit ressentir dans son cœur que ce n’est pas dans la nature humaine de faire des remontrances et de punir par des épreuves quelqu’un si ce n’est son fils car uniquement à lui, un homme est touché lorsqu’il le voit faire le mal. Car, lorsqu’un homme voit le fils de son ami faire le mal, son cœur n’en est pas affecté, bien qu’intellectuellement il comprend et pourra le réprimander, mais il ne sera pas affecté émotionnellement. C’est cette nature qui est imprimée dans l’homme de ressentir une telle émotion sur son fils lorsqu’il se conduit mal, jusqu’à arriver à le réprimander et à le frapper et à le punir. Ce qu’il ne ressentira pas sur quelqu’un qui n’est pas de son »sang » car cela n’influe pas sur son existence et sa nature profonde.
Ainsi »Hachem ton D-ieu te châtie ». Même si les autres nations se conduisent mal et accomplissent des actes dégoutants, Hachem ne leur en voudra pas comme il en veut au peuple d’Israël car il est notre D-ieu, notre guide, notre père car il a établi une relation divine avec son peuple. (Israël ayant un lien particulier avec D-ieu qui fait que l’homme peut se »connecter » et s’unir dans sa complète »unitude »). C’est pour cela, que Hachem vous châtiera sur toute chose qui n’est pas considéré comme bien.
Pour cela, toutes les épreuves que traverse un juif dans ce monde, sont des châtiments de l’ordre d’un père envers son fils afin d’améliorer ses chemins vers de perfection et le dévoilement divin.
Ainsi est écrit dans le livre »Michlé »: »la morale (Moussar) de Hachem, mon fils, ne rejète pas et ne dénigre pas sa réprimande‘‘.
Le Baal Chem Tov enseigne que ce verset vient dire que Hachem nous interpelle pour nous faire la Morale, du Moussar et quel est ce Moussar ? »mon fils » »tu es mon fils » c’est cela le Moussar que le roi Shlomo nous enseigne. Il ne faut jamais oublier que nous sommes Ses enfants et que Hachem est notre père et par cela, nous ne nous comporterons plus de la manière. ‘‘Mon fils, ne va pas dans ce chemin de perdition, tu es mon fils, un fils de roi ». C’est ceci tout le Moussar que transmet D-ieu à ses enfants.
D’après le Gaon de Vilna, le »Moussar de Hachem » ce sont les »épreuves » les »yissourim » que D-ieu envoie à ses enfants. Mon fils ne les rejette pas mais reçoit les avec amour et chérissement. C’est l’habitude d’un père d’éprouver son fils et uniquement son père se conduit ainsi avec son fils. Mais si son ami n’écoute pas sa réprimande, il le laisse aller dans le chemin qu’il a choisi de prendre. Mais un père, si son fils ne l’écoute pas, malgré tout, il ne l’abandonne pas et lui fait des remontrances qui se matérialisent par des épreuves morales et physiques jusqu’à ce qu’il abandonne ce mauvais chemin qu’il a pris. Et ceci du fait de son amour sans limite qu’il a pour lui. Ainsi son cœur a mal du fait du mauvais comportement de son fils. Et par ces épreuves, son fils va arrêter ce chemin qu’il a pris. Les épreuves sont un moyen de faire du bien à une personne. Par les épreuves que Hachem nous envoie, il nous montre qu’il nous aime. Et si nous recevons ces épreuves comme des signes d’amour d’un père envers son fils, alors Hachem recevra ces cris et comblera nos désirs.
Le Ramban rapporte un verset sur ce sujet: »éprouve ton fils car il y a de l’espoir ». Quand un père éprouve-t-il son fils ? Lorsqu’il y a encore de l’espoir. Et même si le fils crie de douleur, n’arrête pas de l’éprouver tant il n’est pas encore complètement purifié mais il ne faut pas aller jusqu’à le tuer, car à ce moment, il n’y a plus d’espoir.
Les épreuves entourent la vie d’un homme. Les épreuves issues de la maladie, du travail, de l’éducation des enfants…. jusqu’à ce que le Talmud enseigne que même le fait de mettre sa main dans sa poche pour tirer deux pièces et n’en tirer qu’une seule, est déjà une épreuve.
Un homme qui n’a pas d’épreuve dans sa vie, s’il veut deux pièces, il lui arrivera deux pièces dans sa main, ni une ni trois. Alors il traversera ce monde avec une perception incroyable de la présence divine. Il vivra à ce moment dans un niveau de perception où il n’est plus une cause mais qu’une conséquence de la volonté divine qui elle, est la véritable cause de toute chose. Toute chose lui arrivera telle qu’elle doit arriver et cet homme se mettra au diapason de la volonté divine. L’épreuve est en fait une perception altérée de la réalité. Le désir étant un manque dû à une perception fausse de l’information. L’homme qui veut deux pièces et qui ne tire qu’une seule pièce de sa poche, c’est qu’il n’avait besoin à ce moment que d’une pièce et non de deux. Mais celui qui tire deux pièces alors qu’il veut deux pièces c’est en réalité car il avait réellement besoin de deux pièces et qu’à ce moment il était en harmonie parfaite avec la volonté divine. Sa volonté étant en adéquation et en harmonie avec l’unité divine du moment. C’était la chose qui devait arriver qu’il a réellement ressentie. Comme quelqu’un qui doit prendre l’ascenseur et qui arrive au moment même où l’ascenseur arrive, n’ayant même pas besoin d’appuyer sur le bouton d’appel. Mais celui qui doit appuyer sur le bouton, c’est déjà une épreuve qui se matérialise afin de ressentir la précarité de l’ego qui apparaît à ce moment. Lorsque l’homme fera disparaître complètement l’ego de sa perception, alors il sera en harmonie totale avec la volonté divine et l’épreuve n’aura plus lieu d’être car celle-ci sera perçue réellement comme elle doit être perçue, un moyen de se rattacher à l’unité divine tel un fils vers son père.
Il est enseigné dans le Talmud que celui qui a passé quarante jours sans aucune épreuve reçoit sa part dans le monde futur de son vivant. Car à ce moment, il vit en parfaite harmonie avec la volonté divine, conscient de l’ordre divin qui lui est demandé car n’étant plus que le véhicule d’où la volonté divine se diffuse. Vivant le monde futur au présent, car le monde futur n’est pas un endroit spécifique lié au temps et à l’espace mais un niveau de perception de la volonté divine.
Mais au départ, il faut accepter ces épreuves comme les épreuves qu’un père envoie à son fils pour le rendre meilleur.
Retrouvez la seconde partie (sur Parachat Ekev Rav Rosenblum)
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