Parachat Ekev Rav Baroukh Rosenblum (II)
Ekev Rav Rosenbloum
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
Il est écrit dans le Midrash sur le verset »et il a vu tout ce qu’il a créé et »voici que cela était très bien et ce fut le soir et ce fut le matin, le sixième jour » rav Ouna dit: »et voici que cela était très bien (tov méod) » que veut dire »très bien »? Cela représente la qualité des épreuves. Les «épreuves» sont la révélation de la qualité du »très bien » du »tov méod » dans la création !
Comment les épreuves peuvent-elles être définies par »Tov Méod »? Car par les épreuves, la création peut atteindre le monde futur, car le but de toute créature est d’arriver au monde futur. Par les épreuves, l’homme peut arriver à percevoir de précarité de ce monde et ainsi s’en écarter et par ceci se rapprocher de la spiritualité qui est sous-jacente, qui ouvre les portes au monde futur, c’est-à-dire à la perception vraie de la création. Le monde présent représentant un couloir ou un vestibule au monde futur. Et donc il est compréhensible que les épreuves soient définies par le terme »Tov Méod ». Et ainsi enseigne le Roi Shlomo »le chemin de de vie est fait de réprimandes » ; quel est le chemin qui mène au monde futur ? C’est la conduite dite des »épreuves ».
Sur le verset »hodou l’hachem ki tov ki léolam h’asdo » »remercions Hachem car éternelle est sa bonté » le Midrash demande: »quel est ce remerciement que nous devons à Hachem? C’est le fait qu’il se fait payer ce qu’on lui doit par la bonté qu’il nous a faite ». Hachem punit l’homme par la bonté qu’il lui a faite. Il nous donne la bonté de lui-même, soit un vêtement ou tout autre objet puis il nous le reprend. Tout ce que l’homme possède appartient à D-ieu et donc ce qu’il reprend ce n’est que ce qui lui appartient. Sur cela, nous disons »remercions Hachem car éternelle est sa bonté ». Lorsque D-ieu veut punir un homme, il ne le punit que par la bonté qu’il lui a faite.
Qui peut faire les louanges de Hachem avant qu’il ne reçoive sa Néchama de D-ieu ? Qui peut racheter son premier-né avant que D-ieu ne le lui donne ? Qui lui a donné l’ordre de faire une barrière à son toit ? Celui qui lui a donné une maison ! Toute Mitsva que D-ieu a ordonnée dans la création, ne peut s’accomplir qu’après qu’il ait donné à l’homme, la possibilité et les moyens de la faire.
Et maintenant D-ieu décide de lui reprendre! »Remercions Hachem car éternelle est sa bonté » ! Hachem donne et Hachem reprend ! Car en fait tout est à lui ! Un homme qui regarde la création de cette manière, c’est-à-dire lorsqu’il ressent que tout ce qu’il possède ne vient que de la bonté divine, pourra ressentir que ce que D-ieu reprend n’est pas sa propre possession mais la possession de D-ieu lui-même. Merci pour le bien que tu m’as donné et que tu m’as repris. Car tu me l’as donné bien que tu me l’aie repris.
Comment peut-on remercier sur le fait de perdre quelque chose? Car nous prenons conscience que cela ne nous appartient pas, que rien ne nous appartient ! Mais pourquoi en arriver à remercier sur le principe que rien ne nous appartient ? Cela devrait au contraire amener en nous une impression d’abandon et de désespoir ?
Au contraire, moins l’homme est attaché aux biens matériels, plus il se libère. Et c’est sur cette sensation de liberté que nous éprouvons en ne ressentant pas cette perte, nous remercions Hachem.
D’où nous vient cette sensation de possession ? Les animaux ont-ils cette impression de posséder quelque chose ? Oui ! Les animaux fonctionnant instinctivement, l’instinct de survie. Cet instinct va créer en eux cette sensation que le monde leur appartient, ils ont un territoire, ils ont une progéniture, une subsistance propre. Mais tout cela n’est que de l’ordre de l’instinct afin de leur permettre d’exister et de perdurer dans le monde. L’homme a aussi cet instinct de survie, les mêmes pulsions de vouloir posséder, de vouloir procréer de vouloir se sustenter mais qui créent en lui par une altération au niveau des capteurs sensoriels, un ego démesuré qui ne veut que se développer et envahir le cerveau domaine de l’intellect (le mauvais penchant) et tout ce qui empêche cet invasion de l’ego est comme une déchirure, une agression dans son être le plus profond.
La personne qui ressent la précarité de sa situation dans son monde, en comprenant que tout appartient à Hachem, élimine petit à petit cet ego et domine de plus en plus grâce à la puissance de l’intellect, les capteurs sensoriels et par cela, domine ses instincts primaires. À ce moment, l’intellect se libère et se diffuse dans tout le corps et au-delà de celui-ci pour envahir tout le cosmos et tous les mondes supérieurs jusqu’à ressentir la limite de sa source divine.
»Remercions Hachem car éternelle est sa bonté »
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