Deux divré Torah sur Parachat Chéla’h Lékha – Jardin de la Torah
Divré Torah Chéla’h Lékha
Premier Dévar Torah
Rav Ovadia Yossef Zatsal – Shiouré Harashal T1 – Parashat Shéla’h Lékha P. 436
Notre Parasha de Chéla’h Lékha débute par (Nombre Ch. 13 v1-2) :
וַיְדַבֵּר ה״, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר. ב שְׁלַח-לְךָ אֲנָשִׁים, וְיָתֻרוּ אֶת-אֶרֶץ כְּנַעַן, אֲשֶׁר-אֲנִי נֹתֵן, לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל: אִישׁ אֶחָד אִישׁ אֶחָד לְמַטֵּה אֲבֹתָיו, תִּשְׁלָחוּ–כֹּל, נָשִׂיא בָהֶם
L’Éternel parla ainsi à Moïse: 2 « Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d’Israël; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous éminents parmi eux. »
Rashi de nous expliquer : Envoie-toi À ton gré. Quant à Moi, je ne te l’ordonne pas. Si tu veux, envoie-les ! (Talmoud Sota 34b).
Il nous faut nous questionner, le Saint béni Soit-Il connaît tous les secrets et sait ce qu’il va se produire dans le futur c’est à dire que les Méraguélim / Explorateurs diront du mal à l’égard de la terre d’Israël et que la punition serait qu’ils devraient rester dans le désert pendant 40 ans. Pour quelle raison le saint béni soit-Il n’a-t-Il pas dit à Moïse qu’Il ne voulait pas qu’ils explorent la terre d’Israël ? Ainsi ils auraient eu le mérite d’y entrer immédiatement ?!
Comme nous le savons, le peuple s’est associé à la faute des explorateurs, comme il est écrit (Nombres Ch. 14 v 1) :
וַתִּשָּׂא, כָּל-הָעֵדָה, וַיִּתְּנוּ, אֶת-קוֹלָם; וַיִּבְכּוּ הָעָם, בַּלַּיְלָה הַהוּא.
Alors toute la communauté se souleva en jetant des cris, et le peuple passa cette nuit à gémir.
Cela s’est produit le 9 Av, en conséquence il y eut un décret, à savoir que les Israélites pleureraient dans le futur (à la même date). Du fait qu’ils ont pleuré en vain (sans raison), il fut décrété à notre encontre que nous pleurerions à travers les générations. Ainsi le premier Temple de Jérusalem et le second Temple ont été détruits à cette date et de nombreuses souffrances sont advenues à cette date.
L’explication est que les Israélites ont reçu la Torah au mont Sinaï au mois de Sivan (de la première année de la sortie d’Egypte), puis Moise/Moshé Rabbénou est monté pour recevoir toute la Torah et au bout de 40 jours il est redescendu, le 17 Tamouz.
Juste avant que Moise ne redescende, les Israélites ont fait le veau d’or, Moïse a alors détruit les tables de la Loi et a jugé ceux qui se sont adonné à l’idolâtrie. Le lendemain il est remonté afin de demander la clémence à Hashem afin que Celui-ci pardonne à Israël. Moïse est resté au mont Sinaï jusqu’au 29 Av, jour où il a été agréé par Hashem. Celui-ci lui a alors ordonné (Deutéronome Ch. 10 v1) :
בָּעֵת הַהִוא אָמַר ה״ אֵלַי, פְּסָל-לְךָ שְׁנֵי-לוּחֹת אֲבָנִים כָּרִאשֹׁנִים, וַעֲלֵה אֵלַי, הָהָרָה; וְעָשִׂיתָ לְּךָ, אֲרוֹן עֵץ.
En ce temps-là, l’Éternel me dit: « Taille toi-même deux tables de pierre pareilles aux premières, et viens me trouver sur la montagne; fais-toi aussi une arche de bois.
Moïse est alors remonté pour recevoir les secondes tables de la loi et est redescendu le jour de Kippour.
Ensuite, les Israélites ont construit le Mishkan (le temple mobile) afin de réparer la faute du veau d’or et ils terminèrent leur travail de construction du Temple mobile le 25 Kislev.
Le Temple mobile/Mishkan a été conservé jusqu’au mois de Nissan, mois de la naissance de notre Patriarche Isaac. Isaac a eu ce mérite, l’inauguration du temple mobile le mois de sa naissance, car il a eu l’abnégation d’accepter d’être attaché sur l’autel. Le Temple mobile a été monté le 1er Nissan.
Ainsi, le peuple d’Israël n’a eu le mérite d’étudier la Torah par l’intermédiaire de Moïse que pendant cinq mois : Teveth, Shévat, Adar, Iyar et Nissan (ce qui est très peu).
L’Eternel a vu que les Hébreux n’avaient étudié la Torah que pendant cinq mois et que Moshé Rabbénou n’allait pas entrer avec eux en terre d’Israël pour leur enseigner la Torah mais qu’il allait mourir dans le désert.
Lorsqu’ils allaient entrer en terre d’Israël la guerre de conquête allait durer sept ans et le partage de la Terre allait durer sept autres années. Comment allaient ils pouvoir connaître la Torah et s’en souvenir, afin que cette Torah subsiste éternellement et pour les générations ???
En conséquence, l’Eternel a donné une ouverture aux explorateur et la possibilité de se tromper et de dénigrer la Terre d’Israël. Ceci était pour leur bien afin qu’ils restent dans le désert pour apprendre la Torah par l’intermédiaire de Moshé Rabbénou pendant 40 ans.
Le Midrash nous enseigne : לא נתנה תורה אלא לאוכלי המן , la Torah n’a été donnée qu’à ceux qui se nourrissaient avec de la Manne, c’est à dire que ceux qui consommaient la Manne n’ont pas travaillé et n’ont pas peiné (dans des activités) car la Manne tombait du ciel et son gout comprenait l’ensemble de tous les gouts possibles du monde. Ceux qui ont consommé la Manne n’ont eu aucune détresse et aucun manque et ainsi ils ont pu s’adonner à l’étude de la Torah sans qu’il y ait quoi que ce soit pour les en détourner ;
De même, ils ont bu du puits de Myriam dont les eaux guérissaient de toute maladie. De nos jours, comme il est connu, nous ne savons plus où se trouve ce puits. Notre maître le ARI Zal savait où il se trouvait. Le ARI Zal a vécu en Egypte pendant 36 ans et le prophète Eliahou lui a appris la Torah ; il était un géant en Cabbale, très élevé. Il monta dans la ville de Safed afin d’enseigner à Rabbi Haim Vittal.
Ce dernier était le président du tribunal rabbinique de Damas et est monté en Israël. Il a été ordonné par Marane (Rabbi Yossef Qaro l’auteur du Shoulhan Aroukh) car il était fin connaisseur de tout le Talmoud, et toute personne qui connaissait le Talmoud par cœur et connaissait le Rane (Rabbénou Nissim Guérondi) par cœur était ordonnée (Rabbin, à cette période la Sémikha a été rétablie pendant quelques années).
Rabbi Haim Vittal étudiait la Cabbale avec une assemblée de sages. Le Ari Zal monta d’Egypte et était connu comme un grand Cabaliste. Cependant, Rabbi Haim Vittal ne vit pas la nécessité d’aller le voir pour apprendre de lui.
Une fois, Rabbi Haim Vittal étudiait avec ses élèves le Zohar et la Cabbale et butta sur une certaine problématique et ils ne surent point trouver une solution. Rabbi Haim Vittal prit le jeûne et demanda l’aide du ciel afin d’éclaircir ce sujet. En rêve on lui répondit d’aller voir Rabbi Isaac Louria Ashkénazi (le ARI Zal) qui connaissait la réponse.
Rabbi Haim Vittal visita le ARI Zal mais avant qu’il ne soit entré, le ARI lui dit « tu es venu pour éclaircir telle notion ! voici, telle en est l’explication ! »
Après qu’il ait compris la réponse, le ARI Zal lui dit qu’il y avait une explication encore plus profonde. Immédiatement Rabbi Haim Vittal demanda au ARI Zal de lui donner cette réponse, ce qu’il fit. Le ARI Zal lui donna la nouvelle réponse, et lui dit qu’il y avait d’autres explications, six explications correspondant aux six jours de la création du monde et donna ces explications.
Rabbi Haim Vittal était stupéfait des connaissances du ARI Zal, alors celui-ci lui dit qu’il y avait une autre explication extrêmement profonde mais qu’il n’était pas apte à l’entendre.
Rabbi Haim Vittal souffrit beaucoup de cette réponse et se mit à jeûner. Il demanda l’aide du ciel afin de pouvoir comprendre les explications sur la Cabbale ; on lui répondit du ciel d’aller à nouveau voir le ARI Zal qui lui enseignerait la Cabbale.
Le ARI Zal l’accueillit et lui dit qu’il était venu au monde afin de lui enseigner ‘à Rabbi Haim Vittal) la Cabbale et qu’il n’avait pas beaucoup de temps à sa disposition.
Rabbi Haim Vittal ne comprit pas que le ARI Zal lui signifiait qu’il n’aurait pas le mérite de lui enseigner longtemps (deux ans plus tard le ARI Zal mourut à l’âge de 38 ans).
Le ARI Zal commença à lui enseigner la Cabbale et, après quelques jours, Rabbi Haim Vittal se rendit compte qu’il avait oublié de nombreux éléments de ce qu’il avait appris. Le ARI Zal l’amena au lac de Tibériade et puisa de l’eau d’un endroit précis et donna cette eau à boire à Rabbi Haim Vittal. A partir de là la capacité de mémorisation de Rabbi Haim Vittal s’accrut et il se souvint parfaitement de ce qu’il apprenait.
Ces eaux provenaient du puits de Myriam car le ARI Zal savait où se trouvait ce puits. Par la suite Rabbi Haim Vittal écrivit ses livres, les huit portes, le Shaar Hakkawanoth, et d’autres livres.
Ainsi, il est possible de dire que la Torah n’a été donnée qu’à ceux qui se sont nourris de Manne et ceux qui ont bu l’eau du puits de Myriam. Du fait qu’il ont bu l’eau de ce puits, il n’ont pas oublié leur étude de la Torah.
Le Beth Yossef rapporte que le femmes avaient l’habitude, chaque sortie de Shabbath, de puiser de l’eau des puits, car le puits de Myriam se déplace et peut être aurait on le mérite de puiser de l’eau du puits de Myriam, sachant que cette eau a le pouvoir de guérir toute maladie.
On raconte l’histoire d’une femme dont le mari avait la peau couverte de plaies purulentes et qui n’arrivait pas a être soigné. Sa femme lui rapportait de l’eau d’un puits chaque samedi soir (à la sortie de Shabbath). Une fois, elle apporta de l’eau et eut le mérite de puiser de l’eau du puits de Myriam, mais elle n’en savait rien. Lorsqu’elle arriva chez elle, son mari s’emporta contre elle pour une raison quelconque, le seau tomba et se brisa. Quelques gouttes de cette eau éclaboussèrent le visage du mari et immédiatement les parties mouillées furent guéries. S’il ne s’était pas mis en colère il aurait été complètement guéri !!
Ainsi, les enfant d’Israël ont eu le mérite de manger la manne et de boire l’eau du puits de Myriam pendant 40 ans dans le désert. Et le fait de rester dans le désert fut ainsi une bonne chose puisqu’ils eurent le mérite d’étudier la Torah de la bouche de Moïse et on sait qu’un élève ne peut comprendre la profondeur de la pensée de son maitre qu’au bout de 40 ans.
L’Eternel, que Son nom soit loué, a examiné et scruté le futur, la fin de toutes les générations, et a fait en sorte que nous ayons le mérite d’étudier la Torah de Moïse pendant encore 40 ans. Ceci est un avantage éternel pour toutes les générations suivantes. Et la Torah est plus importante pour nous que tous les plaisirs et toute la vie de ce monde.
Ainsi, cette épisode des explorateurs, s’est transformé en bien, afin que les Israélites restent dans le désert pendant 40 ans afin qu’ils puissent connaître la Torah et qu’il puissent avoir la force de survivre pendant cet exil de 2000 ans. Qu’ils puissent vivre avec abnégation , jusqu’à sacrifier leur vie, pour l’Amour de l’Eternel et de Sa Torah face à tous les royaumes. Tous ces royaumes ont disparu, les Romains ont disparu, l’empire Babylonien a disparu, Nabuchodonosor qui a dit (Isaïe, Ch. 14 v 14) :
אֶעֱלֶה, עַל-בָּמֳתֵי עָב; אֶדַּמֶּה, לְעֶלְיוֹן
Je monterai sur les hauteurs des nuées, je serai l’égal du Très-Haut. »
tous ont disparu, seul le peuple d’Israël est vivant et subsiste. Même les mauvais plans de Hitler, cet ennemi infâme, n’ont pas réussi (l’extermination totale, à D.ieu ne plaise). Israël existe et vit !! A ce propos il est écrit (Nombres Ch. 23 v9) :
: הֶן-עָם לְבָדָד יִשְׁכֹּן, וּבַגּוֹיִם לֹא יִתְחַשָּׁב.
ce peuple, il vit solitaire, il ne se confondra point avec les nations.
Heureux sont ceux qui étudient la Torah qui poursuivent les chemins de Hashem ; à leur propos il est écrit :
כָּל-כְּלִי יוּצַר עָלַיִךְ, לֹא יִצְלָח
Tout instrument forgé contre toi sera impuissant,
AMEN !!!
Second Dévar Torah sur Chéla’h Lékha
Tiré du site http://bnei-zion.com
A propos de la Mitsva des Tsitsith, notre Parasha dit (Nombres Ch. 15 v. 39):
וְהָיָה לָכֶם, לְצִיצִת, וּרְאִיתֶם אֹתוֹ וּזְכַרְתֶּם אֶת-כָּל-מִצְוֹת ה״, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם; וְלֹא-תָתוּרוּ אַחֲרֵי לְבַבְכֶם, וְאַחֲרֵי עֵינֵיכֶם, אֲשֶׁר-אַתֶּם זֹנִים, אַחֲרֵיהֶם.
Cela formera pour vous des franges (Tsitsith) dont la vue vous rappellera tous les commandements de l’Éternel, afin que vous les exécutiez et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux, qui vous entraînent à l’infidélité.
Rashi explique à ce propos :
- Vous vous souviendrez de toutes les Mitsvoth de Hachem La valeur numérique des lettres du mot Tsitsith est six cents, auxquels on ajoutera les huit fils et les cinq nœuds, soit au total six cent treize (Midrach Tan‘houma).
A ce propos, nos sages expliquent que toute personne qui accomplit la Mitsva des Tsitsith, la Torah le considère comme s’il respectait toute la Torah ! (les 613 Mitsvoth).
Le Alshekh Haqqadosh rajoute une autre allusion extraordinaire et explique que les mots de notre verset « כָּל-מִצְוֹת ה״», c’est –à-dire « toutes les Mitsvoth de l’Eternel » ont pour valeur numérique 612 !!!
Du fait que nous avons à accomplir 613 Mitsvoth et que la Mitsva des Tsitsith est une d’entre elles, il s’avère donc qu’en accomplissant cette Mitsva des Tsitsith une personne va en venir à se souvenir des autres Mitsvoth qui sont au nombre de 612.
C’est ce que dit notre verset, וְהָיָה לָכֶם, לְצִיצִת, וּרְאִיתֶם אֹתוֹ וּזְכַרְתֶּם אֶת-כָּל-מִצְוֹת ה״, « Cela formera pour vous des franges (Tsitsit) dont la vue vous rappellera tous les commandements de l’Éternel », c’est à dire du fait que « Cela formera pour vous des franges (Tsitsith) » grâce à cela « la vue vous rappellera » « tous les commandements de l’Éternel », (dont la valeur numérique est 612), c’est à dire toutes les autres Mitsvoth que l’Eternel nous a données.
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Article Deux divré Torah sur Parachat Chéla’h Lékha – Jardin de la Torah Publié le 3 juin 2018 et mis à jour le 18 juin 2020