Cours du Rav Moshé Shapira: paracha »béha’alotékha »
Cours de Rav Moshé Shapira sur Parachat Béhaalotékha et bien sûr sur la compréhension de notre »moi » profond.
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja.
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Pour la prompte guérison de éthel Esther bat Rahel et de Saraël bat Sarah. Pour l’élévation de l’âme de élie Yaacov ben David Zal et de Solika bat Mazal
Rabbi Yérmia a dit au nom de Rabbi Shimon bar Yo’haï: »tout celui qui fait un lien avec la fête (isrou hag) par la nourriture et la boisson, celui-ci est considéré comme s’il avait construit un autel et qu’il avait approché dessus un sacrifice comme il est dit: « attachez des liens (isrou) à la fête jusqu’aux coins de l’autel ». Le mot »isrou » vient du mot »issour » étant un langage de nœud, un lien. C’est par la nourriture et la boisson que le lien se fait car la fête se définit par un repas abondant. Et un autre avis pense que le lien avec la fête (isrou hag) définit le lendemain de la fête et ainsi nous avons pris la coutume d’appeler ce jour »isrou hag ». La discussion se tient sur le fait de savoir si isrou hag veut dire »Attachez-vous à la fête » où bien »attachez la fête à vous ».
Que ce soit la première explication ou la seconde, le »isrou hag » développe une telle source de bénédictions que cela est considéré comme si l’homme avait construit un autel et y avait approché un sacrifice.
Comment comprendre cet enseignement ? Comment l’acte d’un homme peut-il être aussi influent dans les mondes spirituels !
Célébrer la fête par un simple acte de manger, que cela soit le jour même de la fête ou le lendemain en prolongeant la fête. Le salaire de cet acte est d’une grandeur incommensurable.
Le Maharal de Prague explique que Shabbat a le »goût du monde futur » alors que les Haguim, les trois fêtes ont le »goût des jours du Messie ».
Par cela le Maharal dévoile le principe de la préparation des plats pour le lendemain »érouv tavchilin ». En lui-même le Yom Tov, le jour de fête ne peut préparer pour Shabbat uniquement de ce qui a été cuit pour la fête. Il est impossible de cuire si ce n’est que la cuisson a déjà commencé avant la fête. S’il y a déjà trente grammes de cuit alors on peut continuer à cuire pendant la fête pour Shabbat. « de ce que vous avez enfourné, vous pouvez continuer à enfourner et de ce que vous avez cuit vous pouvez cuire ». C’est-à-dire que du temps du Mashiah, du Messie, il sera impossible d’inventer et de renouveler ses actes pour arriver au Monde futur. Le principe caché dans cet enseignement est qu’à l’époque du Messie, il sera impossible d’évoluer et de se renouveler afin d’accéder au monde futur. Le Talmud définit les jours du Mashiah comme des jours sans volonté. Mais celui qui a déjà commencé à entrer dans ce processus d' »accélérateur de particules » qui le conduit dès ce monde-ci dans le monde futur ayant par cela atteint une dimension de la vérité par ses actes, par cela, il pourra alors rajouter et rajouter sans fin à l’époque du Mashiah, car les jours de fête c’est-à-dire les mo’adim, représentent les jours de l’époque du Mashiah qui préparent pour le Shabbat c’est-à-dire au monde futur et uniquement à la condition qu’il y ait déjà avant le jour de fête quelque chose de prêt à être consommé. Celui qui se prépare et se tient sur le chemin du monde futur dans ce monde par un travail spirituel continuel toujours à la recherche de la vérité, de sa vérité afin de vivre son monde futur dans ce monde (car le monde futur n’est pas lié au temps et à l’espace mais cela est un niveau de perception de la réalité, comme il est dit: Hachem règne, Hachem a régné Hachem régnera, c’est-à-dire que le verbe »régner » au présent représente ce monde. Le verbe »régner » au passé représente la réalité divine d’avant la création et le verbe »régner » au futur représente le monde futur. Mais cela ne veut pas dire que le passé n’est plus et que le futur n’est pas encore, car D-ieu est comme il est dans le passé dans le présent et dans le futur. Mais cela veut représenter des niveaux de révélation divine: »Hachem a régné » est le niveau imperceptible où D-ieu est sans restriction ni voilement, il est. »Hachem règne » c’est ce monde où la lumière divine est présente mais voilée et notre travail est d’enlever ce voile et alors se dévoilera le »Hachem régnera » c’est-à-dire un niveau de lumière divine ou l’obscurité dévoilera elle-même la lumière divine qui est en elle) pourra rajouter et rajouter dans les jours où la matérialité de ce monde ne l’empêchera plus de progresser.
Le Rambam pose une forte question et répond d’une manière encore plus forte: « du fait que le salaire des Mitsvot et le bien qui en découlent, est la vie dans le monde futur comme il est dit: » afin que te soit fait du bien et que tu rallonges tes jours ». Pourquoi toute la Torah ne parle que d’un salaire qui ne se reçoit que dans ce monde comme il est dit: « si vous écoutez » »vous recevrez l’abondance dans votre terre« , « et si vous n’écoutez pas » alors »la famine arrivera sur votre terre ». La paix ou la guerre, la richesse ou la pauvreté, la vie en terre sainte ou en exil. Toutes ces bénédictions et malédictions n’ont aucun rapport avec le salaire ou la punition dans le monde futur. Alors que représentent ces bénédictions et ces malédictions décrites dans la Torah ?
Le Rambam répond ainsi: « toutes ces paroles sont vraies. Tout le temps que nous accomplirons les Mitsvot, nous recevrons toutes ces bénédictions dans ce monde et dans le temps où nous n’accomplirons pas les Mitsvot, nous recevrons ces malédictions mais cela ne veut pas dire qu’elles sont les récompenses où les punitions pour l’accomplissement de la Torah ou de sa non-observance. La Torah que nous a donnée D-ieu est un arbre de vie et tout celui qui se plonge en elle et dans sa sagesse afin d’en saisir le sens profond, aura le mérite d’atteindre le monde futur. Et plus l’homme percevra la sagesse divine qui se trouve dans la Torah, plus grand sera son monde futur. Mais la Torah nous promet aussi que si nous vivons la Torah dans la joie et l’allant du cœur et en se fondant dans sa sagesse divine continuellement, D-ieu nous enlèvera tous les manques, les imperfections, les obstacles qui peuvent nous empêcher de l’appréhender comme la maladie, la pauvreté, la guerre ou la famine et nous prodiguera tous les biens qui nous seront nécessaires pour nous renforcer dans la Torah et sa sagesse comme l’abondance, la paix et la richesse afin que nous n’ayons plus besoin de nous occuper des préoccupations de ce bas-monde afin d’être libre pour pouvoir nous occuper de Torah et accomplir ses Mitsvot afin de mériter monde futur. De même la Torah nous prévient que si nous l’abandonnons consciemment et que nous nous occupons des futilités de ce monde alors Le juge vrai enlèvera tout ce qui pouvait aider à l’étude de la Torah dans ce monde car au lieu que cette matérialité soit une aide cela deviendra un obstacle et amènera tout le mal qui empêche l’homme à pouvoir s’adonner à la Torah et à pouvoir accéder au monde futur. C’est cela la punition afin de ne pas accéder au monde futur. Et c’est ce que le verset prédit: « tu serviras tes ennemis que D-ieu a envoyé sur toi« , « du fait que tu n’as pas servi הי ton D-ieu avec joie et l’allant du cœur du fait de l’abondance de matérialité ».
Il se trouve donc que toutes ces bénédictions et ces malédictions doivent être expliquées de cette manière: »si vous accomplissez et observez ma Torah avec joie et allant, alors je vous prodiguerai mes bénédictions et vous écarterai des malédictions, jusqu’à ce que votre esprit soit libéré afin de vous plonger dans la Torah et sa sagesse et afin d’atteindre le monde futur pour vous prodiguer le véritable bien dans le monde qui n’est que « bien » éternel et où vos jours seront éternels, dans le monde qui est entièrement éternel. Mais si vous abandonnez D-ieu et que vous vous plongiez dans les plaisirs de ce monde, alors il amènera sur vous toutes les malédictions et retirera toutes les bénédictions qu’il vous prodiguait auparavant jusqu’à ne vivre que dans la peur et la tourmente afin que vous n’ayez plus l’esprit à vous adonner à la Torah et un corps sain pour accomplir les Mitsvot afin de perdre la vie du monde futur et par cela, il y aura la perte sèche des deux mondes: ce monde et le monde futur« . Telles sont les paroles du Rambam.
Puis il continue ainsi: « pour cela tout Israël, ses prophètes et ses sages désirent ardemment arriver à l’époque du Mashiah afin d’être débarrassé du joug des royautés étrangères qui les empêchent de s’adonner à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des Mitsvot de manière adéquate. Et alors ils trouveront en eux la sérénité afin d’accéder à la véritable sagesse de la Torah afin de mériter le monde futur« .
L’envie extrême de chacun d’Israël, de ses prophètes et de ses sages est d’atteindre ce temps de la délivrance car le temps du Mashiah est un temps où l’on pourra s’occuper de Torah sans aucun obstacle et par cela mériter le monde futur. Le véritable désir, cette envie vraie de vivre une vie qui nous amène au monde futur.
Nous voyons ici que toute la valeur de l’époque du Mashiah est que cela est une époque qui est un passage, un chemin de traverse pour le monde futur et pourtant la Torah définit cette époque comme des jours sans volonté propre. Comment est-il possible de définir cette époque ainsi ? En vérité, tout celui qui désire ardemment le monde futur, a déjà en lui cette notion. Il a déjà en lui le moyen de pouvoir cuire le jour de la fête pour Shabbat. Il a déjà avant que l’époque du Mashiah arrive, une part prête de monde futur en lui. Un tel homme peut alors à l’époque du Mashiah se préparer à son passage dans le monde futur. Celui qui veut commencer à se préparer dans ces jours, il ne peut le faire car ce sont des jours qui n’ont pas l’énergie nécessaire pour faire traverser l’homme de ce monde à l’autre monde qu’est le monde futur. Par contre, celui qui a en lui cette envie qu’il a travaillée bien avant dans ce monde, cette personne pourra rajouter et trouver la force de traverser ce chemin de traverse qu’est l’époque du Mashiah pour arriver au monde futur.
Il y a un enseignement très connu dans le traité »Shabbat » qui dit qu’au moment où un homme s’introduit devant le tribunal céleste pour être jugé, on lui demande: « as-tu espéré la délivrance ? « . Que vient nous dévoiler cet enseignement ?
Le Maharal de Prague veut en fait nous dévoiler que l’homme ne peut recevoir ce qu’il ne désire pas. On ne peut lui prodiguer le bien céleste malgré lui. Celui qui demande devient automatiquement un réceptacle. Cette espérance devient le réceptacle qui va recevoir cette influence bénéfique céleste. L’homme ne peut recevoir plus que ce qu’il espère comme le verset l’enseigne: « que Ta bonté D-ieu soit sur nous comme nous T’avons espéré » comme nous t’espérons, nous recevons Ta bonté. De même il est écrit: « mon âme a eu soif de Toi….ainsi j’ai eu des visions de Toi » autant je développe cette soif du divin, autant se dévoile Ta présence en moi mais pas plus. Celui qui espère la délivrance, aura le mérite de l’atteindre mais celui qui ne l’espère pas, n’as pas le réceptacle pour recevoir la délivrance. Tout celui qui espère l’époque du Mashiah, c’est-à-dire l’envie de pouvoir accéder à la Torah et sa sagesse sans que rien ne puisse interférer afin que sa vie ne soit que dans ce seul but, l’esprit libéré de toute contingence matérielle afin d’atteindre le monde futur. C’est cela qui est appelé « as-tu espéré le monde futur ? »
Le Rambam a décrété que cette croyance en la venue du Mashiah est un des treize principes fondamentaux et que celui qui ne les accepte pas est appelé kofer, reniant D-ieu. Et celui qui n’espère pas la venue du Mashiah, renie la Torah et notre maître Moshé. Il faut expliquer cet enseignement : pourquoi appeler cette personne kofer ? Car véritablement un athée est une personne qui ne croit pas, qui refuse de croire que la chose va arriver. Mais celui qui n’espère pas la venue du Mashiah, comment peut-il rentrer dans la définition de « rénégat » ? De même nous voyons dans le Talmud, la notion de « kofer bakol » « réfuter toute la réclamation » ou bien « kofer bapikadone » » nier d’avoir le gage en sa possession ». »Kofer » est aussi utilisé pour définir une réfutation, une négation. Comment peut-on dire que celui qui n’espère pas la venue du Mashiah est quelqu’un qui renie, qui réfute sa réalité ? Ne pas espérer veut dire ne pas être obsédé par l’idée de sa venue, mais s’il vient cela est bien aussi. En aucun cas a priori cela fait référence à la négation de sa réalité ! Si chacun de nous faisait une introspection, il ressentirait qu’il n’est pas si sûr d’être obsédé par la venue du Mashiah. Cette notion de « croire en sa venue » est un principe de la Torah, cela veut dire que tout le reste est considéré comme secondaire ou bien comme ses ramifications et que celui qui réfute sa venue, fait tomber toute la Torah. Celui qui ne croit pas dans la Torah, qui ne croit pas dans les deux premières des dix paroles qui sont des principes fondamentaux dans notre croyance, il est compréhensible et évident qu’il soit appelé « kofer » c’est-à-dire quelqu’un qui renie toute la Torah. Mais comment comprendre que celui qui n’espère pas la venue du Mashiah pourrait renier toute la Torah ? Le Rambam rajoute que non seulement celui qui ne croit pas en la venue du Mashiah renie toute la Torah mais aussi celui qui ne l’espère pas !
Il est évident que le monde a été créé pour un but précis, afin de diffuser le bien. Et donc il est évident que le créateur n’a pas créé le monde pour qu’il reste tel qu’il nous apparaît. Nous prions: « que soit l’honneur de D-ieu et qu’à jamais D-ieu se réjouisse de ses créations« . Viendra un jour où D-ieu se réjouira de ses créations. A quel moment ? Lorsque s’accomplira le verset: « les peuples se réjouiront et la terre sera remplie de joie et sera exprimé parmi les peuples: D-ieu a régné« . La vérité se dévoilera aux yeux de tous et tous ensemble exprimeront la royauté Divine. Nous savons que pour cela, le monde a été créé: atteindre et ressentir ce niveau de la création. Entre-temps, depuis la création jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu un moment où la création a été comme ce que la volonté divine ultime désire. Les deux premiers millénaires depuis le premier homme jusqu’à Avraham Avinou, le monde était tourmenté. D-ieu était en « colère » sur Sa création. Lorsque Avraham a eu cinquante-deux ans, ont commencé deux mille ans de Torah et s’est matérialisé alors le don de la Torah et dans cette période, s’est aussi enlevé l’impureté de la mort et la création est revenue à son état initial d’avant la faute comme ce que désirait D-ieu au moment de sa création. Mais après qu’Israël a fauté, tout s’est écroulé et est revenu le décret de la mort.
A chaque fois que la création est arrivée à un niveau de dévoilement divin extrême, se dévoilait au même moment, son contraire qui ramenait le monde à son état de destruction. Au don de la Torah, il y a eu la faute du veau d’or. Au moment de l’édification de la tente de rendez-vous, il y a eu la mort de Nadav et de Avihou. Le jour de l’édification du premier temple, le roi Shlomo a pris pour femme, la fille de Parho et alors est descendu l’ange Gabriel et a enfoncé un pieu au milieu de la mer et de ce pieu a été construit l’empire romain qui va détruire le second temple. Comment cela peut-il se concevoir qu’un seul jour Sa volonté extrême n’ait pu se dévoiler? Si l’on peut s’exprimer ainsi, le Créateur a créé le monde pour qu’il soit « monde ». Lorsqu’il a créé l’homme il l’a placé dans le jardin d’Eden afin que de cet endroit il s’élève pour atteindre le paradis céleste. Pour sa situation supérieure, il a été créé. Mais l’homme a fauté et a été chassé du jardin d’Eden. Toute la finalité vraie de ce monde se réalisera à l’époque du Mashiah. Il est impossible que le monde ne puisse arriver à cette finalité, à cette volonté divine fixée depuis sa création. Penser que cela ne peut arriver, est la véritable négation. Il y a un but à la création, une transformation petit à petit de ce monde. Penser que D-ieu ne se dévoilera pas un jour dans Sa création sous-entend qu’il y a eu une erreur dans la création. Il se trouve donc que celui qui ne croit pas dans la réalité du Mashiah est en train de croire que le monde n’a pas une finalité autre que cette réalité que nous vivons. Et celui qui n’attend pas et n’espère pas sa venue, a en lui une négation dans le fait que le Créateur a créé le monde dans un autre but que ce monde dans lequel il vit.
Le monde tel qu’il est étant la finalité de la volonté divine. Cet homme est en train de proclamer que ce monde tel qu’il est, est sa réalité et son bonheur car D-ieu l’a placé dans ce monde pour sa situation dans ce monde et cela il désire.
Le Talmud explique qu’au moment de mourir, Yaacov a rassemblé les tribus et a voulu leur dévoiler la fin des temps. C’est cela l’essence même du peuple d’Israël. Il n’y a jamais eu de situation plus parfaite du peuple d’Israël: le moment où les tribus entouraient Yaacov qui allait dévoiler le temps du Mashiah car c’est cela la constitution du peuple d’Israël. À ce moment, la présence divine s’est retirée de Yaacov. Alors il a eu peur et a cru qu’il y avait un défaut dans la croyance de ses fils. Ses enfants lui répondirent: « écoute Israël, Hachem est notre D-ieu, Hachem est un » de même que tu es entier dans ta croyance avec D-ieu, ainsi il en est de même pour nous. Yaacov a alors répondu « que soit béni le nom de l’honneur de sa royauté à jamais« . Et donc revient la question: pourquoi la présence divine s’est-elle séparée de Yaacov au moment où il voulait dévoiler la fin ? Et nous n’avons pas vu que Yaacov a recherché une autre réponse. Les mots « écoute Israël, Hachem est notre D-ieu » veulent dire Hachem est pour l’instant uniquement notre D-ieu. Les mots »Hachem est un » veulent dire que plus tard Hachem sera le D-ieu de tous. C’est en fait le principe de la croyance en la venue du Mashiah que les tribus ont fait descendre dans le monde et aussi la réparation finale de la création. Et lorsqu’il a répondu: « que soit béni le nom de l’honneur de sa royauté à jamais« , cela correspond à l’espoir à cette délivrance. Le mot « béni soit » est expliqué par le Néfech Ha’haïm ainsi [Rabbi Haïm de Wolozhin]: »pourvu que cette espoir à la venue du Mashiah grandisse et se multiplie ». Ce mot introduit une supplication une requête comme dans la prière et non une louange. »Que grandisse le nom divin dans sa création afin de se dévoiler ». Il se trouve donc que de l’association de ces deux versets nous accomplissons la croyance en sa délivrance future et l’attente en sa venue. Yaacov avinou a exprimé ce verset car il avait compris que la délivrance ne pouvait se dévoiler que si nous la désirions. Cette fin ne peut venir que si elle est réellement désirée du plus profond de nos entrailles.
Pourquoi la présence divine alors s’est-elle enlevée de sur Yaacov ? Car il a compris que ses enfants ne désiraient pas encore suffisamment la délivrance. L’essence même des jours du Mashiah est là pour devenir notre manière habituelle de vivre. Vivre dans ce monde avec cette envie de traverser ce monde pour atteindre le monde futur. L’homme a été créé pour vivre dans le jardin d’Eden. Que fait-on dans le jardin d’éden ? On s’élève et on s’élève encore et toujours sans jamais atteindre de limite jusqu’à atteindre le jardin céleste, un état sans limite et sans but. Les jours du Mashiah sont ces jours que D-ieu a voulu créer au moment de la création de l’homme. Mais à cause de la faute nous avons été exilés, mais il est impossible de penser que cet état de fait ne puisse se matérialiser. Le monde est obligé d’arriver à ce pourquoi il a été créé. Le monde a été créé pour durer uniquement six jours suivi du Shabbat. Pas plus. Et si l’homme avait atteint le Shabbat sans faute alors celui-ci aurait changé de dimension et serait devenu le monde futur. Cela aurait été la fin de la réparation de ce monde. Il n’a pas été créé pour perdurer dans le temps ainsi mais il a été créé pour être.
Nous n’avons pas les jours du Mashiah matériellement mais nous avons un goût de ces jours. Ce sont les temps de rendez-vous, les fêtes. Celui qui fait Isrou hag c’est-à-dire qu’il unit et rallonge la fête même dans les jours profanes, son intention est de proclamer que c’est ainsi que l’on doit vivre notre vie. Le temps de rendez-vous est le véritable temps qui a déclenché la création, le goût de l’époque du Mashiah et ceci il fait continuer à ressentir et à vivre pendant ces jours profanes de ce monde. Car ainsi est en vérité notre vie, toujours espérer, s’élever encore et encore. A l’époque du Mashiah, la royauté reviendra au roi David, le temple sera reconstruit et les sacrifices seront de nouveau approchés. Celui qui vit sa vie avec le goût de l’époque du Mashiah en lui, est considéré comme s’il construisait l’autel et approchait les sacrifices tous les jours de sa vie. Pour lui le Mashiah est déjà arrivé. Chacun de nous peut construire son autel et approcher son sacrifice.
One Comment
zerbib nissim
pouvez vouz me donner un lien pour ecouter les chiourims du rav en hebreu ?