Parashat Béhaalotékha (5775)
Yéhouda Moshé Charbit
Parashat Béhaalotékha
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בס״ד
Parashat Béhaalotékha
La parachat Béhaalotékha débute par un rappel des règles concernant la ménorah ainsi que par l’investiture des Lévis dans le rôle saint d’accompagnement des Cohanim dans leur fonction envers Hachem. La Torah relate ensuite le premier sacrifice de Pessa’h qui a lieu dans le désert, la deuxième année après la sortie d’Égypte, en précisant les règles que devra suivre la personne n’ayant pu offrir cette offrande à temps. Par la suite, ce sont les détails des voyages des bné-Israël qui sont énumérés en indiquant la manière qu’avait le peuple de se déplacer. La paracha raconte ensuite comment les bné-Israël ont commis la faute de s’éloigner d’Hachem et de réclamer ardemment de la viande. Les conséquences de ces fautes furent rapides. Hakadoch Baroukh Hou enflamme sa colère contre le peuple, en brûle une partie, et envoit des cailles en quantité incroyable! La paracha se conclut par la médisance émise par Myriam à l’encontre de son frère Moshé après qu’il ait divorcé de sa femme par nécessité pour le service d’Hachem. En conséquence de cette médisance, Myriam est frappée par la peste durant sept jours.
Dans le chapitre 11 de Bamidbar, la torah dit :
ד/ וְהָאסַפְסֻף אֲשֶׁר בְּקִרְבּוֹ הִתְאַוּוּ תַּאֲוָה וַיָּשֻׁבוּ וַיִּבְכּוּ גַּם בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וַיֹּאמְרוּ מִי יַאֲכִלֵנוּ בָּשָׂר:
4/ Et la populace qui était parmi eux entretinrent un désir. Ils retournèrent et pleurèrent, les bné-Israël également, et dirent: « Qui nous donnera à manger de la viande?
ה/ זָכַרְנוּ אֶת הַדָּגָה אֲשֶׁר נֹאכַל בְּמִצְרַיִם חִנָּם אֵת הַקִּשֻּׁאִים וְאֵת הָאֲבַטִּחִים וְאֶת הֶחָצִיר וְאֶת הַבְּצָלִים וְאֶת הַשּׁוּמִים :
5/ Nous nous souvenons du poisson que nous mangions en Égypte gratuitement, les concombres, les pastèques, le poireau, les oignons et l’ail.
ו/ וְעַתָּה נַפְשֵׁנוּ יְבֵשָׁה אֵין כֹּל בִּלְתִּי אֶל הַמָּן עֵינֵינוּ:
6/ Mais maintenant notre âme est asséchée, il n’y a rien, ce n’est que vers la manne que se posent nos yeux. «
L’attitude du peuple durant ce passage attire l’attention. Les bné-Israël demandent à Moshé de leur procurer une nutrition plus variée, basée sur une alimentation « normale ». Bien évidement, si les bné-Israël ne se nourrissaient que de façon basique, leur démarche serait compréhensible. Mais dans le cas du peuple hébreu, la nourriture est loin d’être critiquable dans la mesure où il s’agit de la manne. Les commentaires de nos sages affirment qu’il s’agit non seulement d’un met somptueux, mais de surcroît, ce dernier pouvait prendre n’importe quel goût ! En sommes, manger de la manne ou manger quoique ce soit d’autre, revient au même. Quelle est donc la plainte du peuple ? Où se trouve sa réelle motivation ?
Plus encore, juste avant le passage que nous avons cité, la torah raconte une première erreur du peuple qui a « murmuré » et qui a subit une lourde sanction en retour. La torah se montre avare en explication concernant cette première faute du peuple, mais beaucoup de commentateurs affirment qu’il s’agit de la même faute que celle dont nous traitons. Comment alors comprendre que le peuple ne stoppe pas son attitude lorsqu’à la première étape déjà, il constate l’échec et les répercussions négatives de sa démarche ? Pourquoi s’obstiner ?
Enfin, le Sifri apporte deux opinions sur l’identité des protagonistes. Le premier avis est le plus connu et attribue cette rébellion au érev rav, ces égyptiens qui se sont associés aux bné-Israël à la sortie d’Égypte, et qui sont responsables de beaucoup de fautes commises dans le désert. Le second avis, celui de Rabbi Chimone Ben Menassia semble plus difficile à cerner car il désigne les anciens d’Israël, ceux là même qui seront ensuite nommés parmi les soixante-dix personnages qui suppléeront Moshé, comme responsables de la manifestation. Comment comprendre que de si éminents personnages commettent une telle faute ? Plus encore, pourquoi sont-ils finalement récompensés en accédant à une fonction prestigieuse ?
Enfin, nos sages sont en discussion sur le sujet de la demande du peuple. Certains comprennent les versets de façon explicite et estiment que le peuple désir de la viande. D’autres, les analysent de façon plus midrachique et comprennent que le peuple s’est plaint des interdits sexuelles extrêmement restrictifs qu’ils ont reçu sur le mont Sinaï. Cet avis est dur à entrevoir et pour deux raisons. D’une part, il paraît invraisemblable de concevoir que le peuple hébreu de l’époque, avec le niveau de sainteté qui le caractérise, puisse avoir de telles revendications. D’autre part, parce que les versets semblent clair et affirment qu’ils ont voulu de la viande ! Pire encore, pourquoi est-ce dont maintenant qu’intervient leur plainte ? N’aurait-elle pas du émerger au moment même où ils ont appris ces règles ?
Tentons d’approfondir.
Le Sfat Émet explique notre passage dans une optique différente. Il s’agit d’analyser la double occurrence employée par le verset « הִתְאַוּוּ תַּאֲוָה entretinrent un désir ». Littéralement, il faudrait traduire ces mots par « ont désiré un désir ». Le Sfat Émet développe une idée similaire à nos interrogations et affirment que de tels tsadikim ne pouvaient fauter si bêtement en désirant simplement les plaisirs de ce monde. Leur motivation est forcément d’un tout autre ordre. À savoir que le don de la torah a conduit le peuple a atteindre une sphère spirituelle extraordinaire, les connectants littéralement avec le Maître du monde. Cela n’a pas qu’une conséquence spirituelle car également sur le plan matérielle, l’être humain qui a vécu un tel événement se trouve changé et son fonctionnement est boulversé. Vivre de façon si sainte, ne peut se concevoir qu’à certains égards et forcément cela conduit à une modification radicale des mécanismes naturels. L’exemple le plus parlant est celui de l’alimentation. Le peuple ne vit que par la manne durant cette période. Comme chacun le sait, ce repas est celui des anges, il ne s’agit pas d’une simple patte que l’homme serait à même de concevoir. Bien que miraculeuse, cette nourriture n’est pas qu’une récompense accordée aux bné-Israël, elle est également une nécessité. Comme la proximité avec Dieu nécessite une alimentation d’un tout autre ordre, surtout lorsque nous savons combien l’alimentation peut avoir une influence sur le comportement. C’est pourquoi, le peuple qui se détache d’un monde matériel pour entrer dans l’univers de la sainteté, ne peut plus se nourrir de repas normaux. Seule une source divine peut faire vivre le peuple dans les conditions de kédoucha requise.
C’est justement là que se situe le débat. À savoir que certes, la manne avec tous les bienfaits qu’elle apporte, est une nourriture extraordinaire et il n’y a pas lieu de la critiquer. Seulement, le peuple hébreu, après avoir connu un dévoilement sans égal avec le Créateur du monde, a commis une faute qui, elle aussi a marqué l’individus au plus profond de lui. Les bné-Israël se sont éloignés, sont redescendue à un niveau plus « normal », plus humain et donc plus matériel, à cause de la faute du veau d’or. Dès lors, les mécanismes du survie du peuple sont changés et ces derniers n’acceptent plus la manne. Non pas par dénis ni refus de la consommer. Mais plus par critique de l’état dans lequel ils se trouvent. En effet, suite au changement positif qu’a engendré le don de la torah sur eux, le peuple s’est littéralement détaché des plaisirs de ce monde, au point que le service divin ne se faisait que de façon spirituelle, sans plus aucune nécessité d’interférer avec la matière ! Les hébreux du don de la torah n’avaient plus de désir humain ! Par contre en fautant, un décalage s’est créé entre l’état spirituelle dans lequel ils évoluaient, celui d’une vie « divine » alimentée par une nourriture « divine », ne laissant plus aucune interaction avec la matière ; et celui dans lequel le peuple se trouvait réellement après la chute engendrée par le veau d’or. Ce second rang, les a replongés dans une vie plus matérielle, dans laquelle l’utilisation de la matière redevient nécessaire ! C’est à ce titre qu’ils « ont désiré un désir » ! Une vie dans laquelle l’homme mange de la manne et est en permanence en relation avec Hachem provoque l’annihilation du contact avec la matière et supprime par la même toute sorte de désir individuel afin de se concentrer sur la volonté du Maître du monde. Évoluant à ce niveau malgré leur décalage, les bné-Israël font une requête : ils désirent être capables à nouveau de connaître l’envi et le désir. Par là, ils espèrent pouvoir remonter au niveau qui était le leur au don de la torah, jugeant que celui dans lequel Hachem les fait vivre était trop soutenu et ne leur permettrait pas de progresser convenablement.
Par cela nous comprenons pourquoi nos sages attribuent leur plainte aux interdits sexuels et également pourquoi cette dernière intervient si tard. La réponse est clair au vu de l’explication du sfat Émet. En effet, lorsque le peuple se plaint et réclame un retours à la vie matérielle, il souhaite connaître par sa démarche, un fonctionnement qui permet de vivre en adéquation avec le monde. Dès lors, les bné-Israël veulent également vivre en compagnie de leur conjointe. Car, la sainteté qu’ils avaient atteint les empêcher un quelconque contact avec un membre de sexe opposé comme nous l’indique la torah elle-même lorsque trois jours avant d’entendre Dieu, les hommes et les femmes doivent se préparer en se séparant ! Toutefois, ne pouvant plus se prétendre d’un tel niveau, le peuple se plaint et désir pouvoir retourner à ce mode de fonctionnement plus adapté, duquel ils pourraient de nouveau progresser pour atteindre la sainteté qu’ils ont perdu.
Cela nous permet d’entrevoir la fin de notre paracha nous une perspective plus cohérente et de comprendre la corrélation entre la faute de Myriam et celle dont nous parlons. En effet, Myriam critique son frère Moshé de s’être séparé de sa femme alors qu’elle et Aaron aussi sont prophètes. À ce titre elle commet une faute grave est se voit puni de la tsaraat. L’erreur que Myriam commet se situe au niveau de notre raisonnement. Cette dernière pense que, comme tout le monde, Moshé doit vivre avec sa femme. Seulement, le Méche’h ‘Ho’hma explique contrairement au reste du peuple, Moshé lui, n’a pas fauté ! Il est resté à un niveau extrême de sainteté et maintient un fonctionnement sans contact matériel ! Certes la faute du peuple a eu une répercussion sur le niveau de Moshé qui s’en est trouvé amoindri (car le niveau d’un maître est conséquence du niveau de la génération). Cependant, il a maintenu sa sainteté assez élevée pour vivre de façon spirituelle ! En sommes, Myriam commet une faute grave de lachon hara car elle insinue que le niveau de Moshé est similaire au sien, alors qu’au contraire, il évolue dans une fonctionnement radicalement différent de l’être humain standard.
La réaction de Moshé face à l’attitude du peuple confirme notre propos. Il dit « מֵאַיִן לִי בָּשָׂר où vais-je trouver de la viande ». Cette phrase peut sembler bizarre car Moshé semble prétendre que l’arrivée de la viande est dépendante de lui. Or, n’est-ce pas Hachem qui produit les miracles et non Moshé ? L’homme le plus humble serait-il subitement devenu arrogant has véchalom ?
Évidemment, la réaction de Moshé ne fait aucune place à ce type de comportement. Toutefois, nos sages enseignent que la manne descendait sur terre par le mérite de Moshé rabbénou. Ceci est parfaitement compréhensible car cette nourriture est céleste. Or, Moshé étant le seul à avoir maintenu sa proximité avec Hachem et a évolué dans une fonctionnement purement spirituel, la venue de la manne ne peut être que la suite logique de la présence de cet homme. Toutefois, lorsque le peuple demande cette fois, une nourriture matérielle, Moshé est démuni ! Car seule une spiritualité parfaite peut découler de lui : le mérite de Moshé engendre la manne mais ne peut apporter de la viande ! D’où son désarroi !
Ce développement nous amène à comprendre que la volonté du peuple ne se situe pas dans un simple yetser hara qui les pousse a fauté. Au contraire le peuple cherche le retour à la proximité avec Hachem ce qui nous permet de comprendre l’opinion de Rabbi Chimone Ben Menassia qui affirme que ce sont les sages qui ont émis cette requête ! À ce titre, la réponse d’Hachem prend tout son sens. La nomination de soixante-dix anciens pour suppléer Moshé devient une nécessité car, dorénavant il faut un intermédiaire entre Moshé et le peuple. Cet intermédiaire se fera par le biais des ces soixante-dix anciens, qui seront plus à même de s’adapter au peuple dans la configuration dans laquelle il se trouve.
Le Sfat Émet explique que le chiffre soixante-dix n’est pas hasardeux. En effet, le peuple hébreu se base sur différentes formations. Nous sommes issues de Dieu, qui a choisi trois patriarches qui ont donné douze tribus, créant une famille de soixante-dix âmes et aboutissant à la formation d’un peuple de six cent milles personnes. Avant la faute, le peuple avait atteint l’union parfaite avec Hachem. Mais l’éloignement provoqué par le veau d’or a engendré la dispersion. Moshé, unique intermédiaire avec Hachem, ne peut plus assurer la jonction avec le peuple. C’est pourquoi, Dieu opte pour une configuration axée sur la dispersion du peuple et son éloignement de l’union qui le caractérisait! Les soixante-dix sages se présentent comme un prolongement, une ramification de l’état de Moshé! Par cela, le mérite de Moshé, qui assurait la subsistance du peuple de façon spirituelle au travers de la manne, investi les anciens qui transforment le mérite spirituel de Moshé en mérite matériel qui permettra la nutrition normale!
Notre développement nous conduit à une question évidente. Les motivations du peuple semble finalement fondées. Dès lors, pourquoi Hachem puni les bné-Israël? Quelle est leur faute?
Une réponse se trouve peut-être dans le passages précédant. En effet, le chapitre 11 se conclu par les versets suivant :
לה/ וַיְהִי בִּנְסֹעַ הָאָרֹן וַיֹּאמֶר משֶׁה קוּמָה | יְהֹוָה וְיָפֻצוּ אֹיְבֶיךָ וְיָנֻסוּ מְשַׂנְאֶיךָ מִפָּנֶיךָ:
35/ C’était, quand l’arche se mettait en voyage, Moshé disait: « Lève-toi, Hachem, que Tes ennemis se dispersent et que ceux qui Te haïssent fuient de devant Toi. «
לו/ וּבְנֻחֹה יֹאמַר שׁוּבָה יְהֹוָה רִבֲבוֹת אַלְפֵי יִשְׂרָאֵל :
36/ Et quand elle se posait, il disait: » Reviens, Hachem, parmi les myriades et les milliers d’Israël. «
Ce passage est considéré comme un livre à part entière bien qu’il ne soit composé que de quatre-vingt cinq lettres. Il a pour particularité d’être encadré par deux ״נ״ inversés qui ont fait couler beaucoup d’ancre. En effet, beaucoup de commentateurs demandent pourquoi ce passage de la torah est-il incrusté subitement dans notre paracha alors qu’il semble hors-sujet ?
Nos sages enseignent dans le traité roch hachana (page 21b): « cinquante degrés de compréhension ont été créé dans le monde. Ils ont tous été transmis à Moshé sauf le dernier« . Le Chlah Hakadoch (sur parachat vaét’hanan) ajoute au nom du Arizal que lorsque Moshé rabbénou est monté au mont Sinaï, il a mérité d’atteindre le cinquantième niveau de compréhension. C’est à cause du veau d’or que cet ultime palier lui a été retiré. Sur cela le ´Hida dévoile au nom du Kaf Hanaki (ktav 14) que notre passage de la torah est considéré comme un livre car il en était initialement un, aussi grand que toute la torah connue ! Seulement, sa compréhension relève du cinquantième degré de compréhension. Ainsi, lorsque la torah a été donnée aux bné-Israël, le texte de ce passage était intégralement dévoilé. Malheureusement, la faute du veau d’or engendrant la perte de ce cinquantième niveau de compréhension, a provoqué le retrait de ce passage ne laissant que ces quatre-vingt cinq lettres restantes ! Pour marquer cela, deux « נ » inversés encadrent ce passage afin d’insinuer que les lettres cachées de ce texte se placent sous l’égide de la cinquantième porte de compréhension.
Le Sfat Émet (année 644) explique que justement les mots restés de ce livre sont une prière de Moshé. Car chaque voyage du peuple constituait une étape de tentation extrême destinée à opérer une réparation. Ainsi lorsque le texte dit « וְיָפֻצוּ אֹיְבֶיךָ que Tes ennemis se dispersent » il fait référence aux forces du mal qu’il faut éparpiller. Or ces forces du mal sont la cause des fautes du peuple, elles sont ce qui empêche l’accès à ce dernier niveau de compréhension. Il faut donc comprendre la requête de Moshé comme le désir que soit restitué ce niveau qui lui a été retiré en rétablissant la sainteté des bné-Israël!
C’est justement là que trébuche le peuple. À savoir que suite à la faute du veau d’or, certes leur niveau a chuté. Mais un constat s’impose: Hachem fait le choix de laisser les bné-Israël vivre selon le mode de vie de l’avant faute!! Si, en effet, cet état n’est pas bon pour eux, et qu’il ne leur permet pas de revenir à leur sainteté perdue, alors il est évident que de Lui-même Hachem aurait opté pour cette option. Seulement, le fait est qu’Il ne le fait pas ! Car dans l’absolu, Il cherche à répondre à la requête de Moshé et à rehausser le niveau du peuple. Tel est le message de ces « נ » qui précède notre sujet. Ils témoignent de cette démarche. Les plaintes du peuple deviennent donc une erreur car cela suggère un fonctionnement erroné. C’est pourquoi la sanction s’est faite en deux temps. D’abord les hébreux murmurent et sont immédiatement puni. Car leur intention de proposer un retour au matériel est mauvaise. La torah ne fournie alors aucune explication sur le sujet. Car c’est au peuple de faire la démarche et de comprendre que le processus qu’Hachem leur impose les conduira au retour vers la sainteté. Mais ils ne comprennent pas et insistent! Cette fois la punition est directe et sans possibilité de retour. Hachem accorde au peuple sa requête prouvant qu’Il ne compte plus poursuivre Sa démarche de réparation. Il leur accorde les soixante-dix anciens comme intermédiaires et la viande comme nourriture.
Cette faute des bné-Israël nous apprend une chose extrêmement importante. Souvent, notre mauvais penchant nous soumet à la même tentation que celle des bné-Israël. En effet, nous évaluons notre niveau et supposons que nous devons adapté notre quotidien en fonction. Nous estimons que faire telle et telle chose est l’apanage des gens les plus pieux et n’étant pas de ce niveau, nous n’agissons pas convenablement. Il s’agit d’une grande erreur. Le juif n’est pas celui qui se borne à ce dont il est déjà capable. Le juif est celui qui n’a de cesse de viser l’effort, le progrès. Il est clair qu’un athlète, pour progresser, ne soulève pas des poids légers. Au contraire, il porte de plus en plus lourd afin d’accroitre ses capacités. De même dans notre cheminement vers la sainteté. Nous devons en permanence viser l’étape supérieure, aller de l’avant. Car c’est le seul chemin vers Hachem. Stagner et se cantonner à nos propres limites, c’est s’assurer la chute et l’échec. S’imposer l’ascension en visant de plus en plus haut est la clef du succès. Yéhi ratsone, que chaque ben-Israël puisse se revendiquer de cet effort et que nous puissions vite retourner au niveau de prétendre la compréhension absolue de la torah et la proximité avec Hachem.
Chabbat chalom.