Parachat Zakhor – « souviens-toi »
Rav Moshé Shapira
Traduction et adaptation par Rav M. Smadja
Il est écrit: « Le prémisse des nations est Amalek et sa fin est sa perte éternelle« . Aucun autre peuple n’a eu un tel décret aussi terrible: « sa fin sera sa perte éternelle« . Cela veut dire qu’il n’a aucun futur et la raison en est car il est le prémisse des nations. Cela est difficile à comprendre. D’autres peuples se sont dressés contre nous avec des décrets beaucoup plus cruels tel que Parho qui a décrété d’égorger les enfants et de se baigner dans leurs sangs, de les noyer dans le Nil et sur cela il est dit: « n’oppresses pas l’égyptien car étranger tu étais dans sa terre« . Amalek est différent car il est le prémisse des nations pour cela sa fin sera éternelle, aucun futur, aucun espoir. Il va à sa perte. Quelle est cette notion de « Le prémisse des nations est Amalek« . Le Zohar explique que la racine de Amalek est la greffe de deux mécréants qui ont tout fait pour détruire le peuple d’Israël : Balak le roi de Moav et Bilham le magicien. Bilham est celui qui a voulu maudire le peuple d’Israël. Le « am » de Bilham et le « lak » de Balak forment le nom amakek et le « B » de Balak et le « Bil » de Bilham forment le nom bavel (sans les voyelles). Ce sont les deux oppositions qui vont se dresser contre le peuple d’Israël.
1/ Amalek va se dresser pour tuer et détruire.
2/ Bavel ne vient pas spécialement pour tuer, bien qu’il ait massacré le peuple d’Israël à la destruction du premier temple, mais son but est de nous prendre la royauté, de nous exiler, et sa fin a été qu’elle soit complètement détruite jusqu’à Vachti la fille de Nabuchodonosor.
Les quatre royautés sont Bavel, la perse et médie, la Grèce et la royauté de Rome. Chacun de ces pays a pris la royauté de celle qui la précédait et la première Babel nous l’a prise. Bavel l’a prise de nous puis la perse l’a prise de Bavel puis la Grèce et pendant environ 200 ans, elle nous est revenue au temps du second temple et enfin Rome en détruisant le second temple a pris jusqu’à aujourd’hui la royauté. Amalek a voulu lui, nous exterminer. Balak et Bilham sont l’association de ces deux forces. Bavel a invité Bilham afin de maudire et lui, Balak, a fait en sorte que cette malédiction se réalise. Mais il y avait aussi cette force de la royauté qui se dressait contre nous. Et ces deux forces sont dans Amalek. C’est celui qui haït Israël. En lui-même Amalek n’est pas considéré comme une royauté. Il n’est pas venu contre nous en tant que royauté mais en tant que peuple.
A toutes les nations, il y a réparation, un espoir sauf pour Amalek, pourquoi? Et ceci est appris du fait qu’il est la greffe des deux mécréants: Balak et Bilham. Le Talmud demande si devant D-ieu, il y a de la colère? Et elle répond que oui car il est dit: « D-ieu se met en colère chaque jour« . Et combien de temps? Un moment. Et c’est combien « un moment »? Environ 1/50000 ème d’une heure. Le temps d’un clignement de paupière. Et seul Bilham le mécréant pouvait deviner à quel moment cette colère apparaissait. Qui pouvait s’unir à ce moment pour pouvoir le faire perdurer? Uniquement Bilham. L’explication de cet enseignement est ainsi: « D-ieu se met en colère chaque jour« . C’est-à-dire qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait la colère devant D-ieu. Et quand se réveille cette colère? Au moment où le soleil se lève et que les rois de l’est et de l’ouest posent leurs couronnes sur leurs têtes et se prosternent au soleil. Alors D-ieu se met en colère. C’est le moment de la colère. Grâce à la force de leur royauté, ils se prosternent au soleil. L’explication de cette prosternation devant le soleil fait allusion à l’acceptation de l’ordre naturel. Toute la création étant sous la domination du soleil. C’est lui qui insuffle l’énergie à la création. Cet ordre naturel est saisi et appréhendé par les rois de l’est et de l’ouest comme l’ordre naturel fixe et obligatoire des choses. Le soleil étant le père, le géniteur de tout cet ordre cosmique. C’est lui qui ordonne, toute la création étant sous sa domination. Et tous les rois de l’est et de l’ouest se prosternent à cet ordre cosmique car ils saisissent que seul cet ordre est vérité et ainsi repoussent la présence divine du monde. Car ils ressentent que cet ordre immuable de la nature est le déclencheur et le générateur de la création. Sans cela, la création ne peut être. Il y a quelque chose de divin dans cet ordre.
Le Ramban écrit que l’homme doit reconnaître que même les miracles secrets cachés et immuables de la nature sont susceptibles d’être changés à tout moment et qu’il n’y a aucun ordre et conduite naturel. C’est un des principes de la croyance et de la foi d’Israël en un D-ieu unique et créateur de l’univers.
Toutes les créatures ont été créées par une volonté. Le maître du monde veut qu’elles existent et veut se cacher derrière elles comme le Prophète le dit: « ainsi tu te caches« . Le maître du monde se cache dans ce processus naturel afin qu’il y ait la possibilité de penser qu’il y a un ordre immuable et fixe dont sa réalité est obligatoire. C’est ce qui amène la colère. Sur cela le maître du monde se met en colère. C’est le pic de ce que peut-être le service du culte étranger. Enlever du maître du monde la direction de ce monde.
Au départ, est montée la pensée au Maître du monde de créer l’univers par la qualité de la justice, la rigueur. Voyant que le monde ne pouvait tenir ainsi, il a associé la qualité de la clémence. Il faut comprendre que la création du monde par la qualité de la justice veut dire que la réalité de la création soit justice, qu’elle reflète la justice. C’est-à-dire que la justice uniquement engendre la création. A cette qualité, il n’y a pas de possibilité à la création de perdurer dans le temps car chaque moment oblige le jugement si oui ou non la création doit exister pour cela la qualité de la clémence s’est associée, mais elle ne s’associe uniquement qu’en tant que moyen de faire perdurer la matière. Pour cela, la véritable réalité de la qualité de la justice est la réalité fixe et réelle de la création. Le fait qu’elle ait une continuation, contredit la réalité de cette qualité de justice. Et puisque chaque jour, la création se renouvelle, pour cela chaque jour, il y a un moment de jugement. Un « moment » c’est-à-dire la matérialisation de la création sans continuation.
Sur Bilham, il est écrit qu’il savait ressentir ce moment où D-ieu était en colère. Et lorsqu’il se fondait dans ce moment et s’y associait, il arrivait à donner à ce moment une continuation, une suite dans le temps. C’est cela la puissance qui a été donnée à l’homme. Il faut toujours se rappeler que l’homme qui a la possibilité de choisir, a été créé avec la puissance du créateur et par cela il a la possibilité de transformer toute chose. Il peut élever toute chose jusqu’aux cieux des cieux et peut aussi les descendre jusqu’au plus bas des abîmes. L’homme a été créé pour s’élever mais lorsqu’il ne remplit pas cette fonction de s’élever alors de cette même force, il va faire tomber, va attirer vers le bas, va détruire et abîmer le monde dans lequel il se déplace. La plus grande des destructions qu’à subie la création, a été faite par le premier homme car il était le plus grand juste que le monde ait connu et c’est lui qui a descendu la création jusqu’à la mort. Ici il est écrit que Bilham par la force de son libre-arbitre avait le pouvoir de s’unir à cette réalité de colère. Pour lui, cela était « et la terre a été donnée aux hommes« . Le maître du monde lui a donné la possibilité de faire ce qu’il veut de la création et lui, pouvait faire perdurer ce moment et en faire ce qu’il voulait. Et D-ieu a été obligé de changer l’ordre naturel de la création pour empêcher Bilham le mécréant de détruire le peuple d’Israël.
« Le prémisse des nations est Amalek » veut dire que Amalek puise de tout son cœur la force de s’unir à ce moment. Le prémisse dont on parle ici est le même prémisse que dans « Au début il a pensé créer le monde par la qualité de la justice« . C’est ce « commencement » qu’il aspire à atteindre. Là-bas, il voudrait arriver et associer sa réalité. Il voudrait que le monde ne tienne que par la qualité de la justice pour détruire le peuple d’Israël. Amalek est celui qui maudit la création. Il est son destructeur. Tout son but, toute son aspiration est de prendre de la création la réalité vraie. Prendre ce moment de colère de D-ieu et le faire perdurer dans le monde.
Il faut comprendre : Amalek a grandi dans la maison de Ytshak, il est son petit-fils. La qualité de Ytshak est la qualité de la justice véritable. Toute sa vie, il n’avait pas besoin de la qualité de clémence pour être. Il méritait sa vie parce qu’il l’avait acquise de droit. Pour cela son existence était une existence réelle. Plus que toutes les autres créatures. Après le sacrifice, l’âme de Itshak s’est envolée et depuis, il a vécu la vie du niveau de la résurrection des morts. Une vie où la mort est absente. Le Zohar explique que le nom « Ytshak » signifie « kets h’aï« . La vie de la fin des temps, la vie de la résurrection des morts. Une vie éternelle. Il était déjà mort dans sa vie. Sa cendre repose devant D-ieu bien que son corps soit enterré dans le tombeau des patriarches. Essav a appréhendé et compris sa réalité comme un homme vivant dans la justice, dans l’action du moment. Et donc s’il vit, il est existant d’une vie réelle car il n’est pas possible que la chose puisse se matérialiser sans la justice car la qualité de la justice domine et génère le monde. Le monde est rigueur et s’il existe, cela veut dire qu’il l’a mérité selon le jugement divin. Ceci lui revient de droit. C’est lui-même qui engendre la réalité. De cette appréhension de la réalité est née la racine de tout ce qui nous vient de la descendance de Essav, jusqu’au summum de ce qui est arrivé avec Aman qui s’est pris pour une divinité. Définition de la notion de « se considérer comme un parmi les dieux » c’est-à-dire qu’il a ressenti et appréhendé comme étant le géniteur de la réalité. Cette sensation ne peut être générée que parce que la vie est appréhendée par la qualité de la justice. Pour cela, s’il existe c’est qu’il a généré cet acte de création car il ne peut en être autrement. Pour cela tout celui qui l’approche qui rentre dans son champ d’influence, qui l’empêche d’agir, intervient dans la réalité même. « Sur ton épée tu vivras« . Essav s’attaquait à tout celui qui se dressait contre lui, sa source de vie provenant de son épée. Il vivait dans la réalité du moment présent car il vivait dans la rigueur. Il vivait dans la maison de Ytshak. Là-bas se trouvait la qualité de la justice dans toute sa réalité. (Laisser vagabonder sa pensée ne s’appelle pas vivre dans le moment présent, dans la réalité du moment).
« Le prémisse des nations est Amalek » cela fait référence au peuple qui a soif d’arriver à cette réalité que D-ieu a dit sur elle « il a vu que le monde ne pouvait se tenir« . Arriver à un niveau de spiritualité qui contredit l’essence même de la réalité du monde. C’est la nature même des mots « sa fin sera sa perte éternelle ». Car est ainsi la réalité. Le monde n’est pas réel car en perpétuel changement.
À la qualité de la justice, D-ieu a associé la qualité de la clémence comme l’enseigne le Maharal: la matrice (c’est-à-dire le « moule » qui a servi à créer les univers) porte en elle le « lendemain » et puisque le « lendemain » ne peut se créer que par la force de la qualité de la clémence, (car à chaque moment, il y a un jugement et donc une nouvelle création, le futur est une contradiction avec la qualité de la justice), ici se trouve la clémence, ici se trouve le lendemain. Les trois lettres du mot « mah’ar » « lendemain » forment les mots « rah’em » clémence et « h’érem » destruction. La destruction « h’érem » se fait en enlevant à la création son « Mah’ar » son « lendemain » et par cela la matière n’a plus de prolongement à sa réalité. Alors que « Rah’em » cela veut dire « donner une continuation à la matière », « lui donner un ‘mah’ar’, un lendemain. Lui donner une continuité dans le temps et une existence réelle et changeante à tout instant.
Ce même Aman qui s’est fait divinité n’a pu se faire que par cette Qualité de la rigueur. Comment des hommes peuvent-ils se comparer à des dieux? En ressentant qu’ils sont obligés d’exister et par cela, ils obligent la création, ils génèrent la création. C’est la plus terrible des sensations que l’idolâtrie puisse générer. C’est la puissance qui croupit dans Amalek. En résumé, l’ambition de Amalek est de faire tenir toute la réalité qui découle de ce moment, la figer, la rendre immuable, la confiner dans une conduite que je dirige. Amalek aspire, puise sa force dans l’aspiration à vouloir détruire le futur de ce moment, ce רגע et son immatérialité et à en faire la base de toute la réalité entière. « Régah’ » « un moment » sont les initiales des mots « Réchit Goyim Amalek » « le prémisse des peuples, Amalek« . Et par cette force, il a le pouvoir de détruire le monde. Le monde tel qu’il apparaît maintenant est une engeance de cette perception de la réalité. Le monde est régi à notre époque par cette vision de Amalek. Vivre le moment présent en tant que réalité et donc toute notre soif de vie se concentre sur ce moment afin d’arriver à le diriger, à le façonner. A propos de Mordékhaï, il est dit que sa valeur numérique 274 est la même que l’association de Balak et Bilham. 132+142=274. Nous devons nous rappeler au départ ce qu’a fait Amalek. La Mitsva de Pourim est d’effacer le souvenir de ce « un », de ce « moi » qui par la force du « le prémisse des peuples, Amalek » se transforme en sensation de maîtriser la matière et de l’engendrer. Je provoque l’événement.
« et ces jours-là sont rappelés et sont accomplis » et pour cela ici, nous devons connaître les choses qui nous sont exigées à Pourim. Effacer physiquement Amalek, nous n’avons pas le pouvoir pour cela. L’unique possibilité d’effacer le souvenir de Amalek est d’effacer le Amalek qui est en nous. Le « moi » qui est en chacun de nous. Cet Amalek authentique qui saisit avec une erreur terrible que toutes les choses de la vie sont la résultante d’une conduite naturelle de l’univers, « mère nature ». Et sur ceci, le Ramban dit que l’homme n’a pas de part dans la Torah de Moshé tant qu’il ne croit pas que tous les événements qui nous arrivent ne sont que « miracle » qu’il n’y a aucune « nature » et conduite prédestinée du monde que ce soit d’une manière globale ou particulière ». Cette part de la Torah de Moshé que nous devons recevoir est cette part que nous avons reçu du temps de Ah’achvéroch (Assuérus).
« La génération qui a reçu la Torah du temps de Ah’achvéroch (Assuérus) ». De cet enseignement, nous avons reçu que l’ordre naturel du monde s’est dévoilé en nous comme Torah. Par l’ordre naturel lui-même, D-ieu nous a envoyé la délivrance. Le récit de la Méguila est le récit d’événements qui font partie de l’ordre naturel du monde, aucun miracle ne s’est réalisé. Tout s’est déroulé d’une manière naturelle. Mais cet ordre naturel s’est dévoilé d’une manière à être perçu comme Torah. C’est la Torah qui a été renouvelée au moment de Pourim.
« Ils ont reçu la Torah par l’amour du miracle qui e été fait pour eux ». C’est-à-dire le miracle a été perçu comme un miracle. C’est-à-dire qu’ils ont compris que cet ordre naturel du monde est entièrement « miracle ». Ce miracle que l’on pourrait percevoir comme un processus naturel de la création sans intervention divine, D-ieu s’est dévoilé à ce moment dans cet ordre naturel et ici s’est dévoilé que cet ordre est la Torah elle-même avec laquelle D-ieu a créé le monde. Le récit de la Méguila ne raconte aucun miracle mais il est Torah en lui-même. Cette Torah vient nous enseigner qu’il n’y a aucune existence propre, aucune réalité à cette conduite de la nature. (Et Amalek en se fondant à ce moment, à ce « Régah' », a voulu faire perdurer le moment jusqu’à ce qu’il devienne immuable, indépendant, détaché de la réalité et en faire une divinité à lui seul que j’arrive moi-même à générer. Donc à devenir moi-même divinité).
Cette Torah qui nous est dévoilée à Pourim n’est pas la continuation de la sortie d’Egypte. La continuation de la sortie d’Égypte serait une conduite miraculeuse beaucoup plus élevée. La base de la Torah qui nous a été donnée au mont Sinaï. Le Talmud nous apprend que quarante-huit prophètes et sept prophétesses ont prophétisé pour le peuple d’Israël et n’ont ni rajouter ni diminuer de ce qui a été dévoilé au mont Sinaï à l’exception de la Méguila. Sont venus Mordékhaï et Esther nous enseigner quelque chose de nouveau. Ils ont révélé une Torah nouvelle. Une nouvelle dimension de la Torah. Lorsqu’Esther dit : « écrivez ce récit pour les générations« . Qu’y a-t-il de si important à écrire? C’est cette nouvelle perception de la Torah, cette nouvelle approche dans laquelle il faut croire que tout ce qui arrive dans le monde n’est que miracle et qu’il n’y a aucune conduite naturelle et indépendante de l’univers. C’est la Torah que nous révèle la Méguila d’Esther. Cela est appelé « un miracle caché ». C’est la traduction des mots « Méguilat d’Esther« , le dévoilement (Méguila) de ce qui est caché (Esther). C’est cela « l’amour du miracle ». Nous avons vu que ce qui s’est passé à Pourim est Torah. Tout l’ordre des événements depuis le michté, le festin et la condamnation à mort de Vachti à la troisième année de son règne jusqu’à ce qui s’est passé douze ans après, tout n’est que dévoilement de la Torah. C’est ce dévoilement qui seul peut effacer le souvenir de Amalek. Il est celui qui est la tête de ceux qui se prosternent au soleil. Tout ce qui nous arrive, tous les événements sont ordonnés et leurs existences inexorables et obligatoires. Tous les rois de l’est jusqu’à l’ouest se prosternent au soleil, à cet ordre naturel et inéluctable. Le monde dans sa majorité est gouverné par une royauté, par « Rome » dont la religion est de vénérer un homme qui s’est considéré comme un dieu. Et toutes les descendances de Essav le suivent. Lorsque nous nous réjouissons le jour de Pourim d’une joie sincère et réelle, cette joie est une joie issue du dévoilement que tout ce qui nous arrive, tous les événements de la vie ne sont que miracles où aucun ordre programmé issu de » dame nature » n’entre en ligne de compte. Tout ce qui nous arrive est issu d’une providence particulière. Le maître du monde nous prenant par la main pour nous faire traverser toutes les épreuves de la vie. C’est le dévoilement et c’est la Torah qui est écrite dans la Méguila de Esther. C’est la Torah dont son principe n’est pas tiré de la sortie d’Égypte. Le premier temple est la continuation du don de la Torah au Mont Sinaï et tous les prophètes n’ont dévoilé aucun nouvel enseignement. Les gens de la grande assemblée, Mordékhaï et Esther, eux ont inventé et nous ont amenés une chose qui est tout simplement un rajout à la Torah. Nous ne connaissions pas une telle Torah. Mais en fait, ils nous ont amenés une connaissance et une perception nouvelle de la Torah. C’est l’allusion du Ramban lorsqu’il dit : « nous n’avons pas de part dans la Torah de Moshé tant que nous ne croyons pas que tout ce qui nous arrive n’est que miracle et qu’il n’y a aucune part dans un déroulement naturel de la vie ». C’est-à-dire qu’au moment de l’acceptation de la Torah au Mont Sinaï, il y a eu un grand avertissement:
« Sans l’acceptation de la Torah par la génération de l’époque des juifs du temps de Ah’achvéroch, nous n’aurions pas encore intégré la Torah« . Par le miracle de Pourim, nous avons reçu la Méguila de Esther, une Méguila où il n’y a pas écrit une seule fois un seul des noms divins. Il y a de multiples allusions de ces noms divins dans les initiales et les dernières lettres des mots de la Méguila comme nous l’enseigne le Ari Zal mais dans le simple récit, il n’y a aucune mention à ces noms saints. C’est une suite d’événements. Qui a pu faire dépendre le premier Michté, le premier festin de Ah’achvéroch au dernier Michté où Esther a invité Aman? Tout ceci n’a pu se comprendre que par l’esprit saint, par raisonnement intuitif. De ce récit, nous apprenons la profondeur de l’ordre de la conduite immuable de la nature. En lisant la Méguila, nous agissons directement et effaçons le souvenir de Amalek. Ce moment qui est un moment de colère ce moment du lever du soleil où tous les hommes se prosternent et se plient à cette conduite qui se dégage de la domination du soleil. Par cette conduite que nous subissons et que nous acceptons, nous abandonnons la part que nous avons dans la Torah de Moshé. Cette Torah qui nous impose de croire qu’aucun événement n’est lié à une quelconque conduite naturelle immuable en dehors de la providence divine. Le maître du monde dirige son monde avec une surveillance particulière de tout instant. Seulement, il se cache derrière sa création et dans sa création. Par son voile, nous pouvons le percevoir et uniquement par ce voile. Celui qui ne voit dans le déroulement de sa vie qu’une suite normale d’événements liés à la nature, tel qu’un cheminement de cause à effet, je lance une pierre, il est évident et obligatoire qu’elle retombe car l’attraction terrestre est là bien présente qui fait que je ne peux m’échapper d’elle. « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil« . Celui qui d’une façon où d’une autre pense être dépendant de cette conduite naturelle, n’a pas de part dans la Torah qui a été reçue par le récit de la Méguila de Esther. Ici se trouve l’effacement du souvenir de Amalek. Par cette perception de la vie, nous effaçons la perception erronée, héritée de Amalek. Annuler ce moment où les hommes de prosternent à la domination du soleil et à sa conduite du monde. Notre travail est de dévoiler que la conduite naturelle du monde est Torah, qu’elle est un dévoilement de la présence divine. Le maître du monde se dévoilant par cette conduite naturelle à chaque moment de notre vie. Et par cela les barrières que notre « ego » a construites autour de nous, voleront en éclats pour faire place à une joie de vérité. Une joie absolue sans compromis où le divin est partout.