Divré Torah Parachat Vayéchev Itsik Elbaz
Divré Torah Parachat Vayéchev
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Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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Divré Torah Parachat Vayéchev Itsik Elbaz
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Et Yossef rêva d’un songe, et il le raconta à ses frères (Genèse 37 ; 5) ויחלם יוסף חלום ויגד לאחיו
Yaacov revient en Israël après vingt-deux ans à ‘Harane, et s’installe à Chekhem. Le fils de sa femme Ra’hel, Yossef, est un fils chéri, et lui offre une tunique particulière, ce qui ne manque pas d’attirer le rejet de ses frères. Puis Yossef leur fait part de deux rêves singuliers, où par deux fois, leur rancœur s’accroit envers lui. Sur cet épisode, plusieurs questions sont à soulever : (1) Pourquoi Yossef raconte-il le second rêve, alors qu’il sait pertinemment que la réaction de ses frères va être identique qu’après son premier rêve ? (2) Pourquoi les frères de Yossef développent une telle rancœur envers Yossef ? (3) Pourquoi Yossef donne deux interprétations différentes pour deux rêves qui se ressemblent, à savoir les rêves des ministres du Pharaon ?
Yossef HaTsadik est un enfant qui se singularise par rapport à ses autres frères, le Midrach nous rapporte son rôle de rapporteur auprès de son père. Mais Yossef est extrêmement intelligent, alors, il aurait pu prévoir la réaction de ses frères quant à l’énoncé des rêves, et il aurait pu se taire, comme toute personne avisée aurait jugé bon de faire. Mais seulement, Yossef ne s’intéresse pas au contenu du rêve, seulement au fait qu’il raconte un rêve ! Car comme l’enseigne le Talmud Bérakhot (Chapitre 9), l’on ne raconte ses rêves qu’à un ami, un être cher, afin que celui-ci l’interprète pour le mieux, car les rêves suivent l’interprétation qu’on en fait. Ici, Yossef adresse un message à ses frères : Mes frères, vous m’êtes cher, et je sais que vous ne cherchez que mon bien, c’est pourquoi je vous montre mon attachement et la valeur que je vous porte en vous racontant mes rêves ! (Et cela même pour le second rêve)
Les frères aussi cherchent le bien de leur frère Yossef, qu’ils considèrent comme égaré. Il réunit toutes les qualités du fils écarté de la tradition familiale chez les Patriarches (Avot). Ychma’el est écarté alors que Its’hak reste, ‘Essaw est écarté alors que Yaacov reste. Et les frères remarquent qu’il est le préféré de leur père (comme ‘Essaw était le fils aimé de Its’hak), et le soupçonnent d’être le fils qui ne suivra pas la voie de leur père. Aussi, les rêves de Yossef sont interprétés par ses frères comme une attitude qu’il espère atteindre car (Talmud Bérakhot 55b) le rêve envoyé à l’homme constitue ses pensées profondes, comme l’Ecclésiaste le rapporte (5 ; 2) « Car le rêve s’incorpore au sujet ». C’est ainsi que les frères conçurent une rancœur pour lui, sur ses rêves, et sur ses paroles, (on aurait pu penser qu’il s’agit de la même chose) et pourtant ses paroles signifient en fait qu’ils émirent une rancœur sur ce qui constituait l’essentiel de la pensée que Yossef fomentait, selon eux, pour prendre le pouvoir.
Le rêve est plusieurs fois rapporté dans la Torah, il représente, selon Nos Sages, un soixantième de la prophétie (Bérakhot 57b) et que celui qui n’a pas rêvé plus de sept jours d’affilée est appelé mauvais (55b). Le rêve constitue la transcendance de la nature, de faire voir à l’humain, à travers un cerveau en veille, des secrets enfouis au fond de son âme et des secrets à venir. Aussi puisque les rêves suivent l’interprétation qu’on leur donne, on peut comprendre la justesse dont Yossef fait preuve puisque c’est son père et ses frères qui se chargent d’interpréter sa future grandeur.
Le Maguid de Douvno explique la différence fondamentale entre les deux rêves des ministres de Pharaons au travers d’une parabole. Deux hommes regardaient une peinture représentant un homme tenant un panier de pains sur sa tête. Au bout d’un moment, un oiseau se mit à picorer la peinture au niveau du pain. Le premier s’exclama : « Quel artiste, son talent est tel que l’oiseau s’est mépris et a confondu le pain avec un pain réel ! » Le second lui répondu : « Il n’est pas grand, bien au contraire, sinon l’oiseau aurait eu peur de l’homme sur la peinture ». Yossef comprit que l’oiseau picorant sur la tête du ministre n’avait pas peur de lui car il n’était plus que l’ombre d’un homme et Yossef comprit que ses jours étaient comptés.
Etudier en vue d’accomplir
ילמד ע »מ לקיים ולא כדי להראות עצמו
ברכות דף יז. « תכלית חכמה תשובה ומעשים טובים, שלא יהא אדם קורא ושונה ובועט באביו ובאמו וברבו ובמי שהוא גדול ממנו בחכמה ובמנין, שנאמר ראשית חכמה יראת ה’ שכל טוב לכל עושיהם, לעושים לא נאמר אלא לעושיהם לעושים לשמה, ולא לעושים שלא לשמה וכל העושה שלא לשמה נוח לו שלא נברא » .
Etudier en vue d’accomplir
La Guémara traité Bérakhot (17a) évoque le verset : « La but de la sagesse réside dans le repentir et les bonnes actions ». Etre en constante « repentance », humilité et le fruit du travail, le comportement digne de la volonté de H.achem.
En effet, une personne qui se verse dans l’étude de la Torah et qui adopte par la suite une attitude orgueilleuse en dénigrant ses parents et ses maitres se trompe totalement sur le but de son étude. Comme il est écrit : « ראשית חכמה יראת ה’ שכל טוב לכל עושיהם » . La première des sagesses est la crainte de D.ieu. Celui qui s’adonne à la Torah pour sanctifier Le nom de H.achem par son comportement exemplaire est couronné d’une bonne intelligence. Tandis qu’une personne qui oublierait cette règle de vie, la Guemara dit d’elle qu’il valait mieux qu’elle ne soit pas mise au monde. (Par le Rav Yossi Guigui)
Etincelles de Lumière Le peuple Juif et Yossef
Le peuple Juif et Yossef
Le ‘Hafets ‘Haïm pose la question : Pourquoi le verset énonce que l’engendrement de Yaacov, c’est Yossef ? (Et pourtant tous ses autres enfants étaient des Justes et il ne manquait pas de frères)
Et le ‘Hafets ‘Haïm de répondre : La destinée de Yossef est intrinsèquement liée et vient nous en apprendre plus sur l’histoire générale du peuple Juif. Comme Yossef, le peuple Juif n’a pas toujours été proche de son Père, que ce soit sur Sa Terre ou dans Ses commandements. Comme Yossef, il a été forcé de lutter pour conserver son identité en terre étrangère, et comme Yossef, il passera du trou dans la prison à la grandeur, et comprendra que passer par ces épreuves auront été uniquement pour le bonifier, afin qu’il puisse remplir comme il se doit son rôle. Ce sont les générations de Yaacov : comme Yossef !
La bénédiction du mois et celle de Yossef
Le ‘Hafets ‘Haïm demande : Pourquoi, lors de la bénédiction du mois, nous demandons par deux fois que l’on nous accorde la Crainte du Ciel ?
Tout simplement car juste après la première demande, nous demandons Richesse et honneur. Et celui qui souhaite la richesse et les honneurs se doit de redoubler en Crainte du Ciel. C’est pour cela qu’il faut demander une seconde fois que l’on nous octroie cette crainte.
Yossef possède la grâce et la réussite dans ses entreprises, et H.achem est avec lui. Rachi, sur le verset, commente « A tout moment, le nom de H.achem se trouvait dans ses paroles », le fait de penser avec une telle intensité ne peut qu’apporter un surplus de richesse et d’honneurs.
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Divré Torah Parachat Vayéchev. Mis en ligne le 10 décembre 2014 et mis à jour le 19 Décembre 2019