Parachat Para – Michel Baruch
Parachat Para
Texte de Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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La Michna dit: le Troisième Chabbath on lit Parachat Para et le quatrième Parachat Ha- Hodéch.
Rachi justifie la lecture de cette section en ces termes : pour mettre en garde Israël qu’ils fassent le Sacrifice de Péssah dans la pureté. Puis il rapporte l’enseignement du Talmud Yérouchalmi : Rabbi ‘Hama dit : Parachat Ha Hodéch aurait dû précéder celle de Para. Le 1er Nissan le Michkan est inauguré et le lendemain la 1ere vache rousse fut brulée. Pour quelle raison la lecture de Para précède parce qu’elle représente la pureté d’Israël.
Les 4 Parachiot que sont Chéqualim, Za’hor, Para et Ha-Hodéch qualifie le mois de «Adar» et lui donne une dimension de tremplin ou ouverture sur le mois de Nissan et à la «Fête» de Péssah. Pourim est lui-même ce couloir qui mène à la délivrance de Nissan.
Dès qu’Israël est installé sur sa terre, les trois Mitsvot suivantes doivent être accomplies dans cet ordre. Nomination du Roi, destruction du peuple d’Amalek et construction du temple. Sanhédrin 21a.
Le roi est celui qui unifie les 12 tribus en une seule entité solidaire, c’est la condition pour vaincre Amalek, et seulement après il devient possible de construire une demeure pour le Seigneur Maitre de ce monde. Ces trois « étapes » de l’établissement du Règne d’Ha-Chem se réalisent chaque année au mois de Tichré. Roch Ha Chana est la nomination du Roi, le jour de Kippour est l’élimination d’Amalek et enfin la fête de Souccoth est la construction du sanctuaire.
A la destruction du temple et de l’exil qui s’en suivit, Israël perd sa qualité de nation pour devenir un peuple qui n’est plus qu’un ensemble d’individualité. C’est le sens même de l’exil et de la dispersion, nous ne sommes plus que des particuliers, des individualités.
Cependant il nous reste un petit lien avec la «Nation», les rassemblements dans les synagogues autour de la lecture de la Torah et pour l’enseignement des maitres qui la suit est pour un temps le retour de la nation juive.
La Mitsva de Para est donnée dès qu’Israël arrive à Marah juste après la traversée de la mer.
שָׁם שָׂם לוֹ חֹק וּמִשְׁפָּט וְשָׁם נִסָּהוּ.
C’est alors qu’il lui imposa un principe et une loi, c’est alors qu’il le mit à l’épreuve : Rachi explique : Là Il plaça pour lui, Il leur a donné à Marah à étudier une partie des paragraphes de la Tora, ceux concernant le Chabbath, la vache rousse et les tribunaux (Sanhédrin 56b).
Au sujet de la «vache rousse» nos maitres enseignent : «Une vache rousse»: Cela ressemble au fils d’une servante qui aura souillé le palais du roi. Que vienne sa mère nettoyer les immondices ! De même, que vienne la vache pour faire expier la faute du veau d’or!
La question est évidente si cette Mitsva a été donnée bien avant la faute du veau d’or comment dire qu’elle vient pour la réparer ?
De plus il est étonnant que cette Mitsva soit écrite dans la torah à la fin du livre des Nombres alors qu’elle a été donnée trois jours après la traversée de la mer?
זֹאת חֻקַּת הַתּוֹרָה, אֲשֶׁר צִוָּה יְהוָה לֵאמֹר: דַּבֵּר אֶל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ פָרָה אֲדֻמָּה תְּמִימָה אֲשֶׁר אֵין בָּהּ מוּם, אֲשֶׁר לֹא עָלָה עָלֶיהָ, עֹל.
Ceci est un statut de la loi qu’a prescrit l’Éternel, à savoir: Avertis les enfants d’Israël de te choisir une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n’ait pas encore porté le joug.
La question se pose, le verset aurait dû dire ceci est le statut de la vache et non celui de la Torah, comme si que cette loi englobait toute la Torah ? De plus pourquoi ce terme de statut qui sous-entend un décret à appliquer sans raison ?
Rachi rapporte les sages : Étant donné que le Satan et les peuples du monde se sont moqués d’Israël en disant : « Qu’est-ce que cette Mitsva et quel en est le motif» ? Le texte emploie ici le terme ‘Houqa (« statut »), destiné à marquer que «c’est un décret émanant de Moi que tu n’as pas le droit de critiquer » (Médrach Tan‘houma).
A priori ce genre de propos augmente l’interrogation plus qu’il ne l’apaise.
Lors de la faute du veau d’or la plaque portant l’inscription « Que le taureau monte עלה שור» fut jeté au feu et il en sorti le veau. Moché ne connaissant pas l’emplacement du cercueil de Yossef immergé dans le Nil écrivit cette phrase et la jeta dans le Nil pour qu’il apparaisse. Ceux qui la récupèrent la jette au feu, ils ont donc l’intention de faire un taureau mais c’est un veau qui en sort.
La faute en général et celle du veau d’or en particulier, est considérée comme une action infantile, l’empressement avec lequel le peuple se sentant soudain abandonné par la Providence, demande à Aharon de lui faire un « Elo-him » qui lui ouvre la route, traduit le manque de maturité et de recul. La différence essentielle entre un adulte et un enfant, nous disent les maitres est: que l’enfant ne conçoit l’immensité de la création qu’à travers lui-même. Il croit être au centre du monde, tout ce qui l’entoure doit se mettre à son service. Quand il grandit, il prend conscience de la complexité de la création, et s’il devient adulte il comprend que le monde n’est pas à son service mais que lui-même est au service des autres.
C’est pour cette raison que la faute est traduite par le veau (enfant) et non par le taureau (adulte). La gravité de la faute du veau d’or est que l’idée d’individualité et de l’intérêt personnel à amener la dislocation de la notion de nation d’Israël.
C’est cela que les maitres enseignent au sujet d’Adam, qui avant la faute avait une stature qui allait d’une extrémité à l’autre de la création. Puis après la faute l’Eternel plaça la main sur sa tête et le réduisit à la dimension humaine.
La formule presque « magique » qui précède le don de la Torah «comme un seul homme avec un seul cœur» est déjà oubliée. C’est l’expression qu’Hamann utilise pour convaincre Assuérus de parafer son décret : «Il y a un peuple dispersé et séparé entre les peuples». Ils sont séparés d’eux-mêmes, individualistes et égoïstes chacun ne pense qu’à lui, c’est alors que l’ennemi possède le pouvoir de nous nuire.
L’agression extérieure va enfin permettre l’union «sincère» du peuple, elle va le souder pour un temps, elle va le rassembler autour de ce qui est le ciment de ce peuple, de ce qui fait de lui une Nation à la destinée particulière. La Torah et en particulier la Torah orale transmise par les maitres, les guides de la nation.
C’est alors que chacun se dit : «Je serai celui qui répare ce que l’autre à abimer», car je n’ai pas d’existence sans tous les autres.
Cette leçon est l’enseignement profond de la fête de pourim, le rassemblement autour du maitre pour entendre et accepter la parole transmise depuis le Sinaï. Elle est bien sur liée à la destruction et à la disparition totale d’Amalek. C’est à Pourim qu’ils acceptèrent de bon gré la Torah orale.קיימו וקיבלו עליהם ועל זרעם קיימו מה שכבר קבלו. . Chabbath 88a.
Puis vient le temps de la pureté, c’est la lecture de notre Paracha, que vienne la Mère nettoyer la salissure de son enfant. Le mot « Tahor » pureté est de la racine du mot clarté, quand les évidences apparaissent de manière claire aux individus c’est alors qu’il leurs est facile de les accomplir.
Dès la traversée de la mer, Ha-Chem donne à Israël cette Mitsva de Para, cette purification, cette clarté, qu’il l’étudie, qu’il la comprenne et qu’il vive avec, sans elle il n’y a pas de vie pour la nation d’Israël.
C’est le sens profond de la Torah orale, qui est transmise de l’un à l’autre, qui est discutée par les uns et les autres, c’est la multitude qui étudie qui fait jaillir la lumière.
La loi de «la vache rousse» est appelée «Houqa» statut, ce mot signifie gravé, l’étude de la loi, se grave dans le cœur, il fait un avec l’érudit. Quand on grave un texte sur une pierre la pierre qui est le support ne fait plus qu’un avec le texte.
C’est le sens de cette phrase que nous disons dans la 2eme bénédiction du Yotser; Donne en notre cœur l’intelligence pour comprendre ….. Et illumine nos yeux de Ta Torah ….. Et unis nos cœurs afin que nous ayons l’amour et la crainte de Ton Nom.
Le terme de « Hok » n’est pas une réponse pour ceux qui se moque, mais une réponse pour nous. Les maitres ne cherchent pas à répondre aux moqueries du Satan et des nations, mais donnent une réponse à Israël.
Etudie toi juif la loi tu auras alors la solution aux quolibets et aux railleries de ceux qui cherchent à te détourner de l’essentiel. Cette clarté que nous apparait alors ne peut être expliquée elle est irrationnelle, cette pureté de l’esprit qui nous enveloppe qui nous accompagne est qualifiée de « Hok » c’est un décret !
Il y a un verset qui traduit le sens profond de la sortie d’Égypte et de tous les prodiges que la Torah nous raconte.
וּלְכֹל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֹא יֶחֱרַץ כֶּלֶב לְשֹׁנוֹ, לְמֵאִישׁ, וְעַד-בְּהֵמָה לְמַעַן, תֵּדְעוּן, אֲשֶׁר יַפְלֶה יְהוָה, בֵּין מִצְרַיִם וּבֵין יִשְׂרָאֵל :
Quant aux enfants d’Israël, pas un chien n’aboiera contre eux ni contre leur bétail afin que vous reconnaissiez combien l’Éternel distingue entre Mitsraïm et Israël.
Ce verset est vraiment étonnant, la Torah se donne la peine de nous préciser que les chiens n’aboieront pas lors de la sortie d’Egypte.
La sortie d’Egypte est la réalisation du choix que le Seigneur fait, à présent Il possède Son peuple qui se mettra à Son service, qui réalisera enfin le pourquoi de toute la création. Le projet de L’Eternel Créateur du monde est en phase de réalisation.
Les chiens symbolisent l’égoïsme et l’intérêt partisan, la vision rétrécie, limitée, ils sont le « Je, Moi » qui traduit la faute. Lors de la sortie et de la libération le projet de D apparait dans toute sa clarté, mêmes les chiens, se tairont, ils disparaitront pour un temps laissant ainsi la place au Seigneur Tout Puissant. Tikouné Zohar T6.
Cette prise de conscience est qualifiée par le Rav Ha Ari zl « l’intelligence adulte » מוחין דגדלות.
C’est le sens profond de Péssah, devenir un homme adulte.
Prière à lire avec ferveur et sincérité.
Maitre du monde, fait souffler un vent de pureté et de sainteté du haut de Ta demeure céleste, pour purifier ce bas monde de toutes ses salissures ; purifie le cœur et l’esprit de nos frères égarés de par les difficultés et la longueur de cet exil.
Sanctifie notre cœur par le souffle puissant de Ta sainteté, rapproche notre cœur à Ta loi, qu’il se mette sincèrement à Ton service. Fasse que nous soyons dignes de Te servir, exauce nos prières !
Rassemble nous et conduit nous la tête haute vers notre demeure, rétablit Ton sanctuaire et le service de Ton temple ;
Règne Seigneur sur Ton monde pour toujours !
ימלוך ה’ לעולם .
ה’ מֶלך עולם ועד.
Michel BARUCH.
Le tout petit, poussière sur cette terre.
זעיר דמן חבריה עפרא דמן ארעא
מנאי הצבא »י ע »ה תבֹרך מפי עליון ס »ט
לא ימושו מפי ומפי זרעי וזרע זרעי א »ה מוע »ע עבג »צ בבי »א