Parachat Béréchit – Sans cheminement, il n’y a pas de réalité – Rabbi Yérou’ham Leïbovitch.
Parachat Béréchit Rabbi Yérouham
Cours de Rabbi Yérou’ham Zatsal (Mashguia’h de la Yéshiva de Mir).
Traduit et adapté par le Rav Michael smadja
« Sans cheminement, il n’y a pas de réalité » – Parachat Béréchit Rabbi Yérou’ham Leïbovitch.
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Nous avons déjà prouvé que toute la création entière est construite du début jusqu’à sa fin selon un cheminement et tout le travail de l’homme est de connaître de comprendre et de goûter ce cheminement, cet enchaînement de causes et de conséquences. Car ce n’est que de cette manière que l’homme peut arriver à la cause originale, la cause de toutes les causes, source de vie. Et c’est la Mitsva de « et tu connaîtras et tu le ramèneras vers ton cœur ». Connaître le cheminement de toute la trame de notre vie. Et dans cette attitude, il y a enfoui 2 sortes de compréhension, une permise qui amène au divin, au paradis et une interdite qui amène à l’illusion, à l’enfer. Et c’est cela le grand paradoxe de la vie, d’un côté cette réflexion amène au but ultime de la création: retourner au divin, mais en même temps, une porte s’ouvre sur la possibilité de s’extraire de ce monde à tout moment et de s’engouffrer dans cette voie illusoire d’une vie personnelle. « Tout celui qui le veut, a la possibilité de s’en extraire ». Lorsque l’approche intellectuelle de notre vie est faite d’une manière neutre, que tout vient d’Hachem, sans prendre le contrôle de tous les événements, sans avoir l’impression de dominer notre vie, mais au contraire en ressentant que nous ne sommes que des « marionnettes », sans volonté propre, alors cela s’appelle avoir une compréhension véritable des événements, c’est en « lâchant prise », que nous comprendrons la vérité de notre situation. Nous atteindrons alors le « saint des saints ». Mais dans les limites de ce « saint des saints » dans les frontières même du paradis, de la vie éternelle se construisent les portes de l’enfer qui peuvent expulser à tout moment l’homme de son monde qu’il s’est construit. Se produit en l’homme par cette construction mentale de l’enchaînement de tous les événements de sa vie, un sentiment personnel et individuel de la vie. « Je comprends bien les choses, je réfléchis correctement, je suis un bon entrepreneur, je sais bien gérer les problèmes de la vie. Comme nous l’enseigne la Torah au moment du don de la Torah, il est écrit que les sages qui se tenaient sur la montagne ont « vu » la présence divine et ont mangé et bu ». C’est-à-dire dans l’état d’esprit parfait qu’ils avaient atteint, était tapi une porte donnant sur l’illusion qu’ils étaient en train « de manger et de boire » c’est-à-dire ressentir une personnalité illusoire de dominer les événements. Il se peut même que c’est cette vérité du divin qu’ils ont perçue qui a fait naître en eux cet enfer qui est cette impression enivrante de ressentir les choses personnellement.
Lorsque les sages ont perçu la réalité, ils ont goûté au rayonnement divin, dans ce goût, se tapit cette impression indissociable de dualité, « j’ai goûté », je me désolidarise à ce moment même de l’unité divine. Le véritable enfer, c’est nous-mêmes. Le paradis et l’enfer ne sont pas des endroits soit matériels soit spirituels mais des états d’esprits. A chaque seconde, nous pouvons être au paradis puis en enfer. En fait Hachem envoie un message et notre libre-arbitre choisit comment percevoir ce message, soit d’une manière réelle, sans connotation personnelle soit d’une manière individuelle, transformation du message par le siège de nos émotions, en un « je » illusoire qui pollue le message divin. C’est ce que le Rav Lévinstein explique à propos des miracles dévoilés qui submergent les sens (cela est sa propre expression): ils empêchent le libre-arbitre de se révéler c’est-à-dire qu’il y a impossibilité à l’inconscient de pouvoir interpréter les événements et faire naître en nous cette impression de domination et d’égo.
Nos sages enseignent: « si l’homme est méritant, la Torah est un élixir de vie, s’il n’est pas méritant, elle se transforme en poison ». Il se trouve que dans la Torah elle-même, peut se trouver être un élixir de mort. Donc même par l’intermédiaire de la Torah, nous pouvons sortir de notre monde!
Dans toutes nos actions le paradis et l’enfer sont devant nous. De la même information, les 2 chemins se dessinent, notre libre-arbitre va décider de notre chemin. Et cela est inclus dans cet enseignement: « Toutes tes actions doivent être dirigées en direction du ciel (léchem chamaîm). Les philosophes ont une devise: « la construction de l’âme ne se fait que par la destruction du corps » il ne faut pas comprendre cet axiome d’une manière simpliste: en se faisant des sévices corporels, en se privant de manger, de boire, de dormir….mais plutôt annulation complète du corps, la réalité même du corps s’annule pour laisser place à l’âme divine.
Toute la création du début jusqu’à sa fin n’est qu’une chaîne ininterrompue d’événements qui s’imbriquent l’un dans l’autre, l’un étant la cause de l’événement suivant qui lui-même est la cause d’un autre événement. Ainsi il est évident que le corps est une partie de cet enchaînement fait de causes et d’effets. Tous les composants de l’homme et tout son environnement, sont les éléments générant de ce processus d’enchaînements qui sont inclus dans cette vérité de nos sages: » et toutes tes actions doivent être dirigées et doivent converger vers le divin » c’est-à-dire que tous les actes de l’homme doivent être intégrés dans un processus de causes et d’effets, ne pas percevoir chaque acte chaque parole chaque pensée chaque humeur comme une réalité individuelle désolidarisée de tout ce qui nous entoure.
Tous nos actes sont inclus dans un programme sans réalité propre et par cela, toute notion d’égo s’annulera car puisque chaque instant de notre vie dépend de l’instant précédant, aucune réalité ne se dégage de cette action car inhérente d’une énergie latente antérieure qui elle-même provient d’une autre énergie plus antérieure. Voici que toute la création est une suite d’événements, une sorte de combinaison algorithmique qui peut être déchiffrée. Il y a un but à cette création, une finalité qui est déjà quantifiée dans son impulsion primaire. Rien ne peut se concrétiser sans être inscrit dans cette construction spirituelle génétique, où tout est programmé, encodé. La cause et la conséquence ne sont pas comme 2 événements distincts que l’un aurait provoqué et entraîné mais qui n’auraient aucun lien dans leur « structure » et leur « définition génétique », c’est-à-dire qu’au moment de l’accomplissement d’une action celle-ci serait totalement indépendante et donc aurait une réalité propre en elle-même qui prouverait qu’elle est née d’une volonté individuelle. Il ne faut pas comprendre l’approche des évènements ainsi, mais plutôt que la conséquence est dans la « définition moléculaire » de la cause, elle est en puissance dans l’acte précédant qui ne fait que se révéler, totalement dépendante de l’action précédente. Comme un arbre qui est le fruit d’une graine qui elle-même est le fruit d’un fruit qui est lui-même le fruit de l’arbre….une suite algorithme sans début et sans fin à priori. Et donc rien ne peut être considéré comme avoir une réalité propre. Tout est en perpétuel mouvement et en perpétuel changement. La création étant un monde provisoire propulsé par une énergie sous-jacente et qui s’autoalimente. Et c’est cette auto-alimentation qui provoque cette sensation de stabilité et d’uniformité à la matière.
Ainsi nous pouvons comprendre que la construction de l’âme ne se fait que par la destruction du corps, c’est-à-dire que tout le corps et ses composants physiques et psychiques s’annulent une fois que nous percevons que celui-ci n’est en fait qu’une matérialisation d’un encodage génétique spirituel issu de l’âme qui habite ce corps et donc, il ne peut y avoir de réalité propre à toutes les actions les paroles les pensées et les humeurs que celui-ci produit. Prenons l’exemple de l’acte de manger: le corps émet des signaux hormonaux et neuronaux qui éveillent l’appétit dans l’esprit de l’homme. Il va commencer à saliver, processus chimique développé par ses sens olfactifs rentrant dans un enchaînement-réflexe qui régularise le processus d’autoconservation. Le seul contrôle conscient que doit porter l’homme à ce processus chimiquo-neuronal est de réaliser qu’il mange avec l’intention de garder ce corps en bonne état de « marche » et non pour satisfaire ses envies que son inconscient développe en même temps afin de créer en l’homme un état de contrôle des événements. Cet « ego » créé de toute pièce par son inconscient va le « sécuriser » lui donnant la sensation de dominer cet enchaînement d’actions-réactions. Mais s’il enregistre dans sa mémoire inconsciente cette suite d’enchaînements comme étant une simple suite de réactions énergétiques sans réalité propre, alors cette impression égoïste disparaîtra d’elle-même faisant place à la véritable réalité de son être. Nos sages ont résumé ce travail par ces simples mots: » que tes actions soient toujours dirigées vers les cieux » comprenant que tout est préprogrammé dans un circuit « informatique » carte-mère spirituelle et que rien n’a de réalité propre, dualité illusoire et éphémère. Mais en même temps, l’homme peut sortir de cette suite « mathématique », « imploser » et se sentir complètement isoler, (comme un wagon qui est désolidarisé de son train se dirigeant dans une voie de garage). Cela est le principe de l' »ego » comme une sorte d’univers parallèle. Deux univers parallèles qui auraient des portes de transfert inter-univers. Un univers où l’ego n’a pas de réalité (le paradis) et un où l' »ego » est la réalité de cet univers (l’enfer). Deux univers ayant une cloison commune poreuse qui ferait passer l’homme d’un état de conscience totale à un état illusoire créé par l’inconscient. C’est ce que nos sages enseignent: » le mécréant, même vivant est considéré comme mort et le juste, même mort est considéré comme vivant« . Celui qui ne vit que pour assouvir les plaisirs de son corps, est dirigé uniquement par son ego créé par ce corps lui-même, un monde parallèle hors de la réalité. Il vit dans l’enfer de sa personnalité, jamais satisfait, à la recherche de nouveaux plaisirs pour nourrir cet « ego » insatiable qui ne se nourri que des plaisirs de ce monde en perpétuel changement.
C’est ainsi qu’a été jugé le premier homme: » incroyant » car ayant créé en lui cet univers parallèle, domaine étranger, où le sentiment d’être indépendant était perçu comme réel.
Tout le travail de l’homme est de revenir dans le monde réel, un monde programmé où la notion d' »ego » n’existe pas.
« Cela de cela et cela pour cela »
Tout est inclus dans un cheminement: l’homme, tout ce qui le défini, tout ce qui l’entoure et tous ses actes, tout rentre dans un cheminement de conséquences et de causes qui les précèdent. Il y a lieu de comprendre le principe d’une cause. Car une cause et son effet ne sont pas deux événements indépendants, isolés l’un de l’autre. Mais bien au contraire, la cause et son effet sont une réalité unique et indissociable. Avalé l’un dans l’autre. Par exemple, la sagesse est divisée en sagesse [k’oh’ma] connaissance [daat] et expérimentation [tevouna]. L’âme est divisée en âme animale (néfech)- souffle (rouah’)- âme divine (néchama)- h’aya- Yéh’ida.
Comment comprendre cette subdivision? Peut-on réellement comprendre que ce sont des parties complètement isolées l’une de l’autre comme une cuillère et une fourchette qui constituent un ensemble de couverts ayant uniquement un terme générique en commun mais étant des ustensiles complètement indépendants l’un de l’autre? Peut-on comprendre que la sagesse est une chose et la connaissance une autre? Il est impossible d’appréhender cette notion de cause et effet ainsi! Et pourtant dans le monde de la matérialité et de la réalisation, la sagesse et la connaissance, la sagesse et l’expérimentation sont deux notions différentes. La sagesse renvoie à la connaissance mais la connaissance est la finalité et la sagesse est le moyen d’y accéder et enfin l’expérimentation est sa concrétisation. L’un n’est pas l’autre mais l’un n’est rien sans l’autre. Il faut alors comprendre que ces deux notions existent: la sagesse la connaissance et l’expérimentation sont une seule et unique réalité et en même temps, ce sont des notions complètement séparées. De même que dans le minéral, le principe du feu ou d’autres forces sont sous-jacents, voici que le feu et le minéral dans leur compositions chimiques sont complètement différents mais il est impossible de dire qu’ils sont séparés l’un de l’autre car ils ne forment qu’une seule entité, une pierre: une seule forme, une seule image, une seule apparence. En fait la réalité peut s’observer de deux manières: une observation intérieure en profondeur ou une observation extérieure et superficielle. En intériorisant les choses, nous constatons que tout n’est qu’un, mais avec un regard extérieur, toutes les choses ont l’air séparé. Aucune unité. La sagesse la connaissance et l’expérimentation intrinsèquement sont une seule et même chose, apparaissant l’un de l’autre, dans la sagesse sont tapies automatiquement la connaissance et l’expérimentation. Sans sagesse comment la connaissance peut-elle s’appréhender? Seulement de la même manière que le feu ne peut sortir d’une pierre que si en elle, le feu est en potentiel bien que dans sa concrétisation le feu est complètement différent dans sa composition chimique. Ainsi dans la sagesse, sont en potentiel la connaissance et l’expérimentation. Il faut définir maintenant ce qu’est superficiellement la sagesse la connaissance et l’expérimentation pour comprendre réellement ce principe extraordinaire de cause et effet. La sagesse est un instrument extérieur à la personne comme par exemple: les mathématiques. La connaissance est la réflexion que l’homme émet pour enregistrer cette sagesse et la faire évoluer, donc en lui. Et l’expérimentation est le ressenti de la chose, le passage de l’intellect à l’action. En résumé, k’oh’ma est la compréhension- daat est la logique qui va faire évoluer cette k’oh’ma et bina est la mise en pratique de cette évolution. C’est-à-dire que dans la formule mathématique elle-même, sont incluses la puissance de la faire évoluer et la faculté de la mettre en application. Dans le texte même de la Torah écrite est incluse la Torah orale. Dans un mot de Torah, il y a en puissance 4 manières de l’interpréter. Le sens simple (pchat)- l’allusion (rémez)- explication allégorique (drache)- secret (sod). Encore plus fort, dans chacune des lettres qui composent le mot sont en puissance toutes ces révélations. C’est-à-dire qu‘il y a une énergie à l’intérieur qui a la faculté de produire d’autres mots. Et cette énergie est la lumière intelligente que le Malbim évoque à propos de la lumière primordiale. L’énergie divine génératrice de toute vie dans la création. Tout est énergie.Même un mot n’est qu’énergie car porteur de vie. Un mot peut réconforter ou faire mal. Une pensée peut rendre joyeux ou triste. De même au niveau des parties de l’âme, en intériorisant les choses, il est évident qu’elles ne sont qu’une entité unique, l’une provenant de l’autre et donc dans la partie la plus haute, Yéh’ida, sont en puissance toutes les autres parties de l’âme et ne forment qu’une seule âme en réalité. Là où se trouve le néfech, se trouve le rouah’, et là où se trouve le rouah’ se trouve le néfèch. Mais il y a un autre niveau de perception de la création: le dévoilement dans ce monde, la perception intellectuelle superficielle qui cohabite avec la perception intérieure et là, réellement l’âme est divisée en plusieurs parties séparées. La sagesse est dissociée de la connaissance et de l’expérimentation. Et ainsi nous pouvons comprendre ce cheminement de causes et d’effets. Au niveau superficiel de la perception de l’univers, chaque chose est séparée comme un couteau et une fourchette. Mais dans un niveau de perception beaucoup plus intérieur, l’univers est un vaste champ magnétique où tout est englobé l’un dans l’autre sans possibilité de les extraire l’un de l’autre. Et ainsi nous pouvons comprendre l’association « âme-corps ».Le principe est que l’imbrication est tellement forte que l’âme est absorbée par le corps a tel point que l’âme ne peut se réaliser que par la destruction du corps. C’est-à-dire annulation totale des forces organiques, afin que celui-ci libère la puissance de l’âme. Et encore plus fort, le corps lui-même en libérant l’âme se transforme en une âme sainte. De la même manière que la lumière du soleil est l’épaississement de la lumière intelligente, ainsi le corps est un épaississement de l’âme.
Le Ramh’al écrit: » et il se trouve que le niveau de perfection qu’un homme doit atteindre est une domination totale de l’âme sur le corps sans aucune velléité de domination de ce même corps. Comme s’il n’avait aucune énergie propre. Complètement asservi et soumis sous la domination de l’âme. Sans plus aucune sensation de réalité du corps. Et ainsi la volonté du corps ne sera en fait que la volonté de l’âme. Les forces du corps seront phagocytées par les forces de l’âme ».
Voici que le corps du premier homme était dans le jardin d’Eden, l’endroit des âmes. Car il est impossible de séparer l’âme du corps, seulement son corps était aussi pur que son âme. Son corps était une pure âme jusqu’à ce que son corps n’ait de réalité propre. Et pourtant son corps était réel! La réponse est qu’en fait il y a deux niveaux de perception de la réalité: extérieurement et physiquement le corps était présent, séparé de l’âme mais d’un point de vue spirituel, le corps était la prolongation de son âme, une réalité et une émanation de son âme.
C’est le grand principe de l’enchaînement des causes et effets: ils sont avalés l’un dans l’autre, véritable unité. Et la cause la plus éloignée se tient proche de la cause primordiale, aussi proche qu’il soit possible de l’être, car tout est en puissance englobé dans la cause originelle. Il y a des membres dans le corps qui sont éloignés du cœur et le sang doit passer par nombre de vaisseaux jusqu’à ce qu’il arrive à eux. Mais en fin de compte, ils ont le même lien avec le cœur, le sang circulant avec le même débit, la même intensité et la même régularité partout dans le corps. Que le membre soit proche du cœur comme le poumon ou qu’il soit éloigné comme le pied, le cœur est aussi proche de l’un comme de l’autre. Ainsi est le principe de l’enchaînement, toutes les causes au niveau spirituel sont sur le même point d’égalité par rapport à la cause primordiale génératrice de la création. Directement reliée à elle.
» Et tous reçoivent sur eux le joug divin l’un de l’autre et donnent la permission l’un à l’autre »(que nous disons au moment de la kédoucha dans la bénédiction du « Yotser ») c’est le principe de toute la création, dans un processus de causes et effets, ils reçoivent (cause) et ils donnent (effet) action-réaction. » Et la sainteté tous ensemble répondent et disent » et que disent-ils? « Hachem le D-ieu des armées rempli la création de son honneur » jusque dans le plus petit des insectes son honneur est présent. Ce même insecte, d’un point de vue spirituel se tient aussi proche de la cause originelle que la plus grande des créatures angéliques. C’est le principe incroyable de la parfaite unité que la communauté d’Israël a dévoilé. Car » dans les cieux d’au-dessus et sur la terre d’en-dessous il n’y a rien d’autre ». Toutes les créatures se trouvant au même niveau par rapport à la cause originelle. Exactement avec la même proximité que ce soit la plus grande créature angélique ou la plus petite des créatures terrestres. Le corps et toutes ses fonctions: manger boire dormir se mouvoir s’asseoir, parler, penser… Lorsque ces fonctions sont utilisés selon le principe de cause et effet et dans ce même principe, avec une optique » et toutes tes actions seront dirigées vers les cieux » toutes ces actions se tiennent à proximité de la cause originelle exactement comme l’âme sainte elle-même. Et si nous ne ressentons pas cette proximité incroyable dans toutes les actions journalières et « profanes » c’est à cause d’un autre principe: » et tout celui qui veut sortir de cet enchaînement, peut sortir » car à chaque instant peut se révéler une sensation de réalité illusoire d’une indépendance incroyable, un monde éphémère où Hachem est banni. Le monde de la dualité.
C’est ce que Yaacov Avinou demande à ses enfants: » peut-être que vos cœurs sont séparés d’Hachem? Comment leurs cœurs peuvent-ils se séparer d’Hachem? En créant cette sensation d' »ego », et ils lui répondent: » écoutes Israël- Hachem est notre D-ieu, Hachem est unité » de la même manière que ton cœur n’est pas séparé de la cause originelle, unité parfaite, ainsi aucune dissociation n’apparaît dans notre cœur. Aucune sensation de réalité étrangère n’est générée par notre cœur.
Cependant השם vient en aide à l’homme et en un instant, casse cette volonté qui l’attire vers les plaisirs et ainsi lui fait ressentir la vérité qui se cache derrière l’illusion de ce monde: rien de réel. Le רבינו יונה explique ainsi: il se peut qu’auparavant ce monde a pu être une mer de désirs, une mer réellement déchaînée, cependant le fondement est ainsi: puisqu’en fin de compte ce n’est qu’une absence dans la réalité un voile qui enveloppe la réalité, par une simple prise de conscience, cette mer peut se transformer en terre sèche. (השם dit à משה pourquoi pries-tu? Ce n’est pas le moment de prier car la mer devant toi ne se tient pas ») חז״ל enseignent dans la מסכת סוכה: » dans les temps futurs, השם amènera le יצר הרע devant les צדיקים et il l’égorgera devant les צדיקים et les רשעים. Il apparaîtra aux yeux des צדיקים comme une gigantesque montagne et aux yeux des רשעים comme un fil de cheveu et les רשעים pleureront et se demanderont comment n’ont-ils pu le combattre? » Lorsque cette volonté est devant l’homme, réveillée, elle peut développer une puissance extrême, sans aucune possibilité de l’arrêter, détruisant tout sur son passage. Mais lorsque l’homme assouvi ce désir réveillé par cette volonté, alors il perd tout goût et tout penchant pour ce désir. Et au contraire se crée en lui une répulsion. Cette envie et cette volonté le dégoûtent (comme quelqu’un qui veut arrêter de fumer et l’envie se réveille, il peut être prêt à n’importe quoi pour assouvir son besoin. Une fois qu’il a assouvi son envie. La tension baisse jusqu’à complètement disparaître et laisser place au dégoût et à la répulsion. Ainsi en est-il de ce monde, se dresse devant nous un monde illusoire qui nous envoie des messages qui nous semblent tellement réels qui réveillent en nous des pulsions extrêmement puissantes et incontrôlables. Celui qui pense qu’il n’est pas dans un monde réel est considéré comme un fou tellement l’illusion est réelle. Mais en réalité, tout n’est qu’énergie divine, ce monde n’est traversé que par des ondes. Tout peut se transcrire et se décoder par des flux électriques quantifiables. Les valeurs numériques des mots de la תורה en sont une preuve irréfutable. Et selon la science, tout n’est que mathématiques. Toutes ces volontés qui nous habitent se réveillent et disparaissent au gré de nos pulsions. Ces mêmes pulsions émergeant de notre âme animale qui contrôle notre corps. Cette même âme animale qui rend réel l’irréel. En contrôlant nos pulsions, nous pourrons avoir un autre regard sur le monde.
Ce monde: la réalité de la non-réalité
Ce principe a été résumé par חז״ל dans la מסכת ברכות dans ces mots: » ne se dirige pas le monde futur comme le monde présent: dans ce monde ci, un verre vide peut se remplir au contraire d’un verre plein. Alors que dans le monde futur, un verre rempli peut se remplir alors qu’un verre vide n’a pas cette capacité ». « Un verre plein » ne veut pas définir un verre presque plein que l’on pourrait encore remplir et qu’il y aurait encore un besoin d’être rempli car cela ne s’appellerait pas « plein »! Mais en fait חז״ל veulent nous enseigner le principe du monde futur: se remplir en un mot la plénitude et plus je me remplis plus j’ai un véritable profit. Je deviens de plus en plus réceptif. Comme si mon verre devenait plus grand à chaque fois que je le remplissais. Le profit que je tire est un réel profit car il agit sur ma conscience sur ma véritable réalité. Et au contraire le principe du monde présent est dans le vide et l’illusion: tous les profits, toutes les envies ne sont que la résultante du vide. Avant de se remplir ou après s’être rempli, nous restons vides. C’est-à-dire avant l’assouvissement de notre envie et après l’avoir assouvie, nous sommes aussi vides. Car la réalité de la « complétude » cette impression de se remplir réellement est une qualité du monde futur, complètement spirituel, cette impression de réel plaisir lorsque nous sentons nous rapprocher de הקדוש ברוך הוא soit en comprenant une parole de תורה ou soit lorsque nous sommes concentrés dans notre תפילה. Ce monde n’est qu’un monde de vacuité où le vide ambiant règne sur la matière. « Celui qui a 100 veut 200 » tout le principe de ce monde repose sur le « vouloir » le « vide » « l’absence » et le « manque ». Avant d’assouvir son envie, l’homme est capable de tout et de n’importe quoi pour arriver à ses fins. Mais après qu’il ait assouvi son envie, il ne comprend pas comment il en est arrivé à cette dégradation de son âme! Car cela ne l’a en aucune façon satisfait et rempli. D’où lui est venue cette envie? Il pensait réellement que cela venait du plus profond de son être, de sa réalité! Mais non, ce n’était qu’une illusion provenant de la vacuité de ce monde. Incroyable, le vide a une énergie propre. Une énergie qui nous fait croire que ce vide est rempli! [La matière étant constituée à 95% de vide et les 5% restants seraient de la matière bourrée d’énergie pure].
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