Paracha « Térouma »
L’année embolismique – Moshé Shapira
Année embolismique
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
Les Chovavim
Le Ari Zal a institué ces semaines où on lit l’exil et la sortie d’Egypte, un ordre pour réparer certaines fautes spécifiques et dans une année embolismique (année de 13 mois) il est rajouté dans cette réparation les chapitres de « Térouma » et « Tétsavé ». Cela est étonnant ! Si ces deux chapitres sont liés avec la sortie d’Égypte, alors nous devrions les lire toutes les années et sinon, alors pourquoi les lire dans les années embolismiques ?
Le lien qu’il y a entre ces deux chapitres et la sortie d’Égypte est clair. Le Ramban dans son introduction au livre de « chémot » écrit ainsi: « la Torah a terminé le livre de la genèse, qui est appelé aussi le livre de la création car il parle de la création de l’univers, par la naissance des patriarches qui est aussi la création du peuple d’Israël et de tout ce qui va leur arriver dans le futur « les actions des patriarches étant les signes précurseurs pour leur descendance ». Puis la Torah entame le livre de « chémot » par le récit de l’esclavage puis de la sortie d’Égypte et de la même manière que le livre de la genèse s’est terminé par la révélation de la présence divine sur les patriarches, ainsi la libération du peuple d’Israël ne se terminera que par le retour de la présence divine sur le peuple d’Israël et cela passe par la construction du Mishkan, de la « tente des rendez-vous ». Il est donc écrit que la construction du Mishkan et de ses ustensiles était la préparation à « et je résiderai parmi eux » qui est en fait l’aboutissement de la sortie d’Égypte. Et donc ces deux chapitres devraient tout le temps être reliés aux autres chapitres de la période des « chovévim » [ces Parachiyot de la sortie d’Egypte]. Quelle est la différence entre une année embolismique et une année simple ?
Ce jour-ci sera pour vous le premier du mois, le premier des mois de l’année
La délivrance commence par ce verset : « ce jour-ci sera pour vous le premier du mois, le premier des mois de l’année« .
Dans ce verset sont inscrits deux mitsvot. 1/ « sanctifier le premier jour du mois » qui est en allusion dans les mots « ce jour-ci sera pour vous le premier du mois« . La sanctification du mois se faisant à l’aide de témoins qui ont vu la naissance de la lune et ceci est enseigné par les mots « ce jour-ci » que l’on montre du doigt et par l’intermédiaire du grand tribunal, ceci est appris du mot « pour vous ».
2/ « l’embolisme de l’année« . Cette Mitsva est déduite des mots « le premier des mois de l’année« . Comment déduit-on cette Mitsva ? L’ordre naturel de la création est que l’année soit fixée en fonction du soleil. La lune n’interfère en aucun cas dans ce processus naturel du temps. Car la lune est liée à un cycle mensuel c’est-à-dire 354 jours (la lune pour faire un tour complet de la terre prend un cycle de douze mois) alors que le soleil est lié à un cycle annuel (la terre mettant 365 jours pour faire le tour du soleil). Ce sont deux ordres de temps différents l’un de l’autre. La Torah nous enseigne que l’année doit être accouplée à des mois entiers, « le premier ‘des mois de l’année’« . Donc il est impossible qu’une année de 365 jours soit de plus de douze mois. Car le treizième mois ne serait pas complet. Douze mois du cycle lunaire doivent rentrer dans une année solaire. Et donc il y a une différence de onze jours entre une année lunaire et une année solaire. Une année solaire étant de 365 jours alors qu’une année lunaire est de 354 jours en sachant que la durée d’un cycle lunaire est de 29,5 jours. Donc 12 mois font 354 jours dans une construction alternée d’un mois de 30 jours suivi d’un mois de 29 jours. « des mois de l’année« , les mois tu sanctifies pour une année mais tu ne sanctifies pas les jours pour une année. L’année ne peut être constituée que de mois pleins donc il n’y a pas plus de 12 mois dans une année. Ces 11 jours, il faut arriver à les imbriquer dans un mois qui soit complet. « pour les mois de l’année« . L’année doit être une année de mois et donc nous apprenons d’ici qu’il y a une loi particulière de mettre au même niveau l’ordre des mois avec l’ordre des années. Donc au bout d’un nombre spécifique de mois, il faut rajouter un mois entier. Et donc jamais nous n’avons une année complète de 365 jours. Ou bien dans une année simple, 354 jours ou bien dans une année d’embolie, nous rajoutons un mois de trente jours donc une année dure alors 384 jours, soit dix neuf jours de plus qu’une année solaire. Il y a donc sept années d’embolie dans un cycle de dix neuf ans pour que l’année lunaire soit en phase avec l’année solaire. C’est-à-dire que dix neuf ans de 365 jours font 6935 jours. Douze années lunaires de 354 jours faisant 4248 jours et 6 années de 13 mois dont le treizième mois est de trente jours, font 2304 jours et une année de treize mois dont le treizième mois est de vingt neuf jours fait 383 jours, en tout, cela fait exactement 6935 jours. Et tous les dix neuf ans le cycle lunaire et le cycle solaire sont en phase.
Et donc par ces deux Mitsvot, a commencé la délivrance du peuple d’Israël. La sanctification du mois et l’embolie de l’année étaient nécessaires et obligatoires dans la délivrance du peuple d’Israël. La sortie d’Égypte s’est déclenchée par ces deux Mitsvot.
Mois et année
Les notions de mois (h’odesh) et année (channa) sont deux notions contraires. H’odesh, mois, indique la notion de nouveauté qui se matérialise à chaque instant, une nouveauté qui n’a jamais existé auparavant (h’adash). Alors que le mot « channa » « année » indique une notion de répétition et d’ancienneté « yachan ». Donc « channa » et « h’odesh » sont des notions antinomiques. Quelque chose qui revient régulièrement ne peut être quelque chose de nouveau. Quelque chose qui n’a jamais existé ne peut revenir et se répéter.
La naissance de la lune est source de joie nous enseignent nos sages. « Et à la lune, il dit que se renouvelle la couronne de sa splendeur pour les embryons du ventre« . Plus tard, les enfants d’Israël se renouvelleront comme se renouvelle la lune. La délivrance est appelée une naissance et le renouvellement de la lune est aussi une naissance de quelque chose qu’il n’y a jamais eu jusqu’à présent. Une nouvelle création qui n’a jamais existé. C’est-à-dire cette lune qui est née ce mois-ci n’est pas la lune qui est née le mois précédent. Comment cela peut-il se concevoir ? Dans La Torah, la lune est appelée luminaire. Et plus exactement « le petit luminaire« . Au moment où la lune est complètement cachée, le Talmud dit qu’elle disparaît pendant vingt quatre heures, un jour complet. Puis naît une nouvelle lune. Car le temps où elle ne brille pas, elle ne peut être appelée luminaire, et donc si pendant un jour entier, la lune ne brille pas, cela veut dire qu’elle a perdu son statut de luminaire. Et donc qu’elle n’existe plus en tant que luminaire. Cela veut dire que cette masse de matière qui se trouve dans l’espace n’est pas ce qui s’appelle « lune ».
La lune est un astre lumineux et au moment où elle brille de nouveau cela est en fait la naissance d’une nouvelle lune qui est générée de cette masse de matière qui est fixée dans l’espace. Ce n’est pas la perpétuation d’une situation précédente. Cette même chose qui n’existait pas auparavant n’a pas en elle ce décret qui a été décrété au moment de la création de l’univers « deviens petit devant le soleil » car ce n’est pas la même lune qu’au début de la création. Cette même lune qui brillait sans interruption « la lumière de la lune était aussi forte que la lumière du soleil ». A cette lune, D-ieu a dit de se rendre petite. Ceci était avant la faute du premier homme, où la création respirait l’éternité. Mais après la faute, la mort est devenue une réalité dans la création, l’éternité s’est envolée, et donc même cette lune a disparu et une autre lune est venue à sa place, une lune sur laquelle il n’y a pas le décret de « tu te diminueras devant le soleil ». C’est cela la mort. Naissance et disparition. Nous espérons tous que la nouvelle lune grandisse et perdure jusqu’à devenir la lune du temps de la création d’avant la faute. Le petit luminaire illuminera la nuit comme si c’était le jour. Ce sera lorsque la lune ne se diminuera pas et sa lumière sera comme la lumière du soleil. Cela ne veut pas dire que la lune deviendra un soleil. La lune sera toujours la lune recevant sa lumière du soleil mais cela veut dire qu’elle recevra toute la lumière du soleil. Elle l’absorbera pour la projeter entièrement autour d’elle. Lorsque la lune se diminue, elle ne peut recevoir toute la lumière du soleil et donc automatiquement, elle ne peut la rejeter autour d’elle. Cette lune qui naît maintenant, qui n’existait pas auparavant, n’est pas celle sur laquelle, D-ieu a dit « rend toi petite ». Cette lune ne mourait pas et ne renaissait pas. Viendra un jour où se matérialisera le verset : »et sera la lumière de la lune comme la lumière du soleil« .
Il se trouve donc par ce verset : »ce jour-ci sera pour vous » un cycle qui est fixé par la lune qui domine la nuit et par qui un ordre du temps va être fixé qui ne dépend pas du soleil. Il faut comprendre que ce qui s’est réinventé à la sortie d’Égypte est le temps. La notion de temps « Zéman », ne s’utilise pas parmi les peuples, ne se définit pas par la racine de ce mot. Car la racine de ce mot vient du mot « azmana » préparation, réservation, sanctification. C’est-à-dire que je prépare quelque chose de précis pour un but précis comme par exemple une peau de parchemin pour écrire une mézouza. Dans le monde cette notion n’existe pas, c’est-à-dire relier le temps avec la racine de ce mot « zimoun ».
Le temps est saisi comme une sorte d’espace vide où notre vie se déplace comme elle veut, du passé au présent et au futur. Le temps étant une notion vide de sens qui passe sur nous. Nous le subissons et il ne nous sert pas. Le lien entre le mot et sa racine « zéman » « le temps » est un processus qui sert le mouvement de la matière et sa racine qui est une préparation. Il nous apprend que le temps va à la rencontre de….il est réservé pour arriver à un but. C’est un moyen d’arriver à quelque chose. C’est-à-dire le présent qui prépare le futur. Réserver le présent, le diriger pour arriver à ce futur, à ce moment de rendez-vous. Le temps n’est plus quelque chose de vide d’immuable où nous nous déplaçons dedans sans pouvoir interférer dans son cours. Mais cela est une préparation du présent à ce futur qui nous est réservé. C’est la nouveauté extraordinaire qui s’est dévoilée à la sortie d’Égypte. Et ce dévoilement s’est dévoilé au moment de la première Mitsva donnée au peuple d’Israël: « ce jour-ci sera le premier des mois de l’année« .
Ce fut alors le commencement de la délivrance et elle ne s’est toujours pas terminée. Ce fut l’introduction à la notion de délivrance. Tout ce qui va arriver à la fin des temps a commencé à la sortie d’Égypte. Tout le futur sera une répétition de ce qui s’est déjà passé à la sortie d’Égypte. C’est-à-dire un temps qui va vers un but. Le temps étant entièrement préparation à ce futur vers lequel nous nous dirigeons. Tous les rendez-vous sont en souvenir de la sortie d’Égypte incluant le Shabbat. Explication: le « mohed », temps de rendez-vous dévoile le but, l’idéal qui a commencé à la sortie d’Égypte. Le temps de rendez-vous est le but vers lequel nous allons. La sortie d’Égypte nous amène vers un temps de rendez-vous. Tous les rendez-vous sont le but vers lequel nous allons. La sortie d’Égypte est une réalité qui est sortie de nous. Nous venons de là-bas. La sortie d’Égypte nous amène vers un temps de rendez-vous. Tous les rendez-vous sont des finalités en soi et toutes ces finalités se réunissent toutes pour une finalité unique. C’est le but consacré.
Tous les six chapitres des Mishnayot sont appelés au pluriel à l’exception de l’ordre des fêtes, mohed. Pourquoi pas mohadim? La notion de « Mohed » dévoile le but final, déclenche la finalité de tous les « mohadim ». Le dernier « mohed » dans lequel tous les « Mohadim » que sont Shabbat, Pessah, Shavouot et Souccot se projettent. Ce dernier Mohed que nous espérons tous qui est le Mohed du neuf Av.
La sortie d’Égypte s’est ouverte par la sacralisation des temps de rendez-vous. « ce mois-ci sera pour vous » cela veut dire: dévoilement de l’ordre du temps qui se développe au gré des « mohadim », des moments de rendez-vous. C’est l’ordre du « zéman ». Un temps entièrement réservé aux « mohadim ». Un voyage vers les « mohadim ». La Mitsva de l’année embolismique est aussi inclue dans ce verset. Nous avons déjà dit que « h’odesh » et « channa » sont des notions qui se contredisent. Si la chose est nouvelle h’adash elle ne peut être ancienne « yachan ». Nous prenons deux conduites qui se contredisent et nous les imbriquons l’une dans l’autre. Nous les associons l’une à l’autre malgré leur opposition. A la sortie d’Égypte, elles allaient l’une avec l’autre.
« Au commencement Elokim créa les cieux et la terre« . Rashi demande: » pourquoi ne pas avoir commencé la Torah par « ce jour-ci sera pour vous« ? Car il est écrit: « la force de Ses créations il a raconté à son peuple pour leur donner l’héritage des peuples« . La question n’est pas pourquoi la Torah a commencé par un sujet plutôt qu’un autre sujet. On ne peut poser une telle question. Si la Torah commence par tel sujet, c’est qu’elle doit commencer par ce sujet. Il faut comprendre que « ce jour-ci » et « au commencement » parlent du même sujet. Car la première parole de la création qui fut « au commencement » a été édictée pour créer le temps, ce temps qui va diriger la matière. C’est-à-dire que le monde se matérialise dans une conduite, par un processus, par un cheminement créé par le temps. La création se matérialise par un commencement qui se développe jusqu’à une finalité. Le mot « au commencement » déclenche une suite, un développement, un processus en mouvement qui commence depuis « au commencement » pour arriver à une fin. Ainsi est la question de nos sages: si « ce jour-ci sera pour vous le premier des mois » est le commencement de la Torah, alors elle aurait dû commencer aussi par le temps de la Torah. Pourquoi la Torah commence-t-elle par un temps qui est le temps de tous les peuples sans aucun lien avec le temps de la Torah, avec cette notion de temps reliée à la sacralisation du présent vers le futur. Pourquoi commencer par le temps qui n’est pas le temps de la Torah? La réponse est: « cela a été ainsi pour nous révéler comment le temps de la Torah s’entremêle se matérialise et s’associe dans le temps qui régie et dirige la création« . Ce sont deux ordres de temps, deux dimensions du temps qui sont opposées et contraires l’une à l’autre. Car celui-ci est le temps du H’odesh et celui-ci est le temps de la « Channa ». Celui-ci est le temps de « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». La seule nouveauté qu’il y a malgré l’influence du soleil, est la naissance de la lune. Et ceci du fait qu’elle ne voulait pas régner sur le monde avec le soleil sous la même couronne. Impossible que deux rois dirigent le même royaume. D-ieu lui dit alors: « rends toi petite« , c’est-à-dire que si tu ne veux pas être sous l’influence du soleil, alors rend toi petite et du fait que tu te rendes petite alors tu pourras rester « nouveau » « h’odesh » et non être sous l’influence du soleil et de son éternel immobilisme. Car ainsi était l’argument de la lune: « il ne peut y avoir deux astres qui peuvent influencer la matière et donc un des deux astres doit obligatoirement être sous l’influence de l’autre et subir son influence ». Alors D-ieu lui dit de se rendre petite afin de se retirer de l’influence du soleil. Car sous le soleil, il n’y a rien de nouveau. Si la lune était sous l’influence du soleil, elle serait toujours pleine et il n’y aurait aucune naissance, aucune nouveauté. Mais du fait qu’elle soit sortie de son influence en se rendant petite, alors après la faute du premier homme, la nouveauté a pu être possible.
« Pour leur donner l’héritage des peuples« , c’est-à-dire que dans l’héritage des peuples « au commencement » ce temps naturel qu’est une année solaire, s’introduit ce processus de la nouveauté, temps d’une année lunaire. « Ce jour-ci sera pour vous le premier des mois » n’est pas un commencement en lui-même car sinon il aurait été séparé de toute la création. La nouveauté est que ce processus s’associe au processus de la création c’est-à-dire que dans le « il n’y a rien de nouveau sous le soleil », s’est insinué « ce jour-ci sera pour vous ». Nos sages appellent cela « le principe de l’imbrication de l’ordre de la lune dans l’ordre du soleil ». Cela veut dire qu’une seule réalité apparaît incluant deux réalités dont chacune a une conduite différente, un processus de matérialisation de la création où les deux créations ont un cheminement différent qui arrivent à un but complètement différent mais qui naissent dans cette même réalité. Et plus, la réalité de la nouveauté se matérialise plus elle se sépare de l’autre réalité car elle va à l’encontre d’une réalité qui existait déjà. C’est le principe de la gestation qui arrive à son terme et qui expulse la création qui a mûrit en elle. Nous vivons dans un monde dont sa conduite est » e monde selon sa conduite est dirigé ». Cette conduite naturelle ne dévoile pas vers où le monde va. Si cette conduite montre quelque chose, la seule chose qu’elle puisse montrer est le vide et l’absence. Elle ne peut montrer la direction que le monde prend car le but du monde est d’aller vers la nouveauté, vers une chose qui n’existe pas encore. Un monde qui perdure qui crée ce qui s’est déjà créé, ne peut montrer la nouveauté qui est sa véritable finalité. Tout celui qui espère une nouveauté dans cette conduite est un fou, un doux rêveur. La réalité de ce monde est « une conduite immuable sans nouveauté et donc sans avenir ».
Profondeur dans cette Mitsva de « l’année embolismique »
La profondeur qu’il y a dans cette Mitsva de « l’année embolismique » est de réunir ces deux processus de la matérialisation du temps. Montrer que dans ce processus de « de conduite naturelle » peut s’insinuer ce processus de « ce jour-ci sera pour vous« . Dans la montre biologique frappe une autre montre qui appelle à la nouveauté car la paracha du renouvellement du mois est obligée de venir après « au commencement ». Après cet ordre du monde qui s’est installé jusqu’à la sortie d’Égypte, s’est dévoilé à la sortie d’Égypte un nouveau processus. Toute la création crie « rien de nouveau sous le soleil » « ce qu’il y avait est ce qui sera et ce qui se fera s’est déjà fait ».
La sortie d’Égypte est entièrement un processus fait de miracles. C’est un ordre du monde, antinomique de l’ordre de notre monde. Un ordre qui est entièrement miracle qui rentre dans l’ordre naturel du monde et donc cette conduite dite de la nature va vers un futur. Certains peuples comptent selon la lune uniquement (les musulmans ne vivent que pour leur monde futur et donc ce monde n’a aucune valeur et ils vont jusqu’à mourir physiquement pour y accéder) et d’autres selon le soleil (les occidentaux ne vivent que pour ce monde) mais nous, nous comptons selon les deux. C’est la réalité du temps.
Il a été créé dans ce monde un endroit sur lequel il est dit: « Vous me ferez un sanctuaire et je résiderai à l’intérieur de vous« . Le temple saint est un petit univers dans ce grand univers qu’est la création. Ce monde est un monde parfait qui absorbe toutes les créations de notre univers et qui allie ces 2 conduites temporelles. Betsalel savait associer les lettres avec lesquelles le ciel et la terre ont été créés. Lorsqu’il a construit le Mishkan, il a utilisé ces mêmes lettres qui ont servi à créer le monde. Nous chômons le Shabbat car D-ieu s’est arrêté de créer. Mais nous qui n’avons pas été associés dans cet acte créatif, de quoi chôme-t-on? Nous chômons de la construction du Mishkan. Cela veut dire que notre chômage est de la même veine que le chômage de la construction de l’univers. Le sanctuaire était un monde dit « naturel » où il y avait des miracles visibles, le miracle de Hannouka se générait tous les jours. Et il y avait des miracles qui étaient complètement en dehors de la nature. L’arche sainte qui avait des mesures de 2,5 coudées de longueur, 1,5 coudées de largeur et 1,5 coudées de hauteur pourtant ne prenait pas de place dans l’espace du saint des saints car il est écrit que la largeur du Mishkan était de dix coudées, cinq coudées du mur du Mishkan jusqu’à la paroi de l’arche et cinq coudées de l’autre paroi de l’arche à l’autre mur du Mishkan. Et donc l’espace que prenait l’arche sainte n’était pas comptabilisé car il ne prenait pas de place dans l’espace du Mishkan ! Quelque chose d’impossible et cela n’a pas été comptabilisé avec les dix miracles qui se produisaient tous les jours? Car ce miracle est la matérialisation d’une autre réalité d’une autre dimension en dehors de l’ordre naturel du monde que l’on ne peut saisir. Le temple saint a besoin de ce monde pour se matérialiser. L’arche qui est fait de matériaux physiques ne prenait pas d’espace et ce n’était pas une illusion d’optique. Selon notre réalité, cela est impossible mais dans d’autres réalités dans d’autres processus dans d’autres dimensions cela est possible. Mais dans notre dimension, les lois physiques prédominent. Ce lien entre l’impossible et le monde physique est une réalité possible, compréhensible. Dans la conduite dite naturelle elle-même, il y a une réalité qui selon les lois physiques est impossible mais qui est tapie dans ce monde, où il se trouve un processus, une conduite qui se matérialise et qui détruit complètement toutes les lois physiques de ce monde et amène ce monde sans nouveauté vers la nouveauté que plus tard D-ieu va dévoiler.
Mise en ligne le 23 février 2015. Mis à jour le 3 février 2019