Nous devons nous efforcer de n’avoir aucune trace d’arrogance dans nos pensées ou dans nos actions Paracha Chémini – Réouven Carceles
arrogance pensées
*
Pour la Réfoua Chéléma des malades du Virus Covid 19 (liste dans ce lien vous pouvez rajouter des noms à la liste en remplissant un formulaire)
*
Rejoignez notre Canal Telegram silencieux ouvert à tous
*
Nous devons nous efforcer de n’avoir aucune trace d’arrogance dans nos pensées ou nos actions
*
Dans la Paracha de la semaine la Torah nous dit : « Aharon éleva ses mains vers le peuple, il les bénit, il descendit après avoir fait l’expiatoire et l’holocauste et les rémunératoires » (chap. 9,22).
Rachi sur place au nom de la Guémara Sota commente : il s’agit de la bénédiction des Cohanim. Tous les commentateurs s’interrogent sur le sens de l’expression : « Il descendit » ? De plus le Chaar Bat Rabim remarque qu’il est écrit Yado (sa main) mais on le lit Yadav (ses mains). Cela t’apprend qu’Aharon a levé les deux mains pour bénir le peuple mais qu’il les a serrées l’une contre l’autre, si bien qu’on aurait dit qu’il n’y en avait qu’une seule. Quelle est le sens de cette remarque ?
Il est aussi intéressant de voir la réaction de Rachi qui rajoute sur le verset suivant (chap. 9, V. 23) que pendant tous les sept jours de l’inauguration, Moché avait dressé le Tabernacle, y avait officié et l’avait démonté quotidiennement, mais la présence divine n’y avait pas résidé, c’est pourquoi Aharon en fut affligé et se dit : « je sais que le Maître du monde est irrité contre moi et que c’est à cause de moi que la chekhina ne s’est pas épanchée sur Israel ». En effet, le Kéli Yakar explique qu’en fabricant le Veau d’or, Aharon a commis une faute par l’acte. Pourtant, il a agi dans une intention pure afin de refréner les Bné Israel et essayer de les empêcher de se rendre coupables d’idolâtrie jusqu’au retour de Moché. Les Bné Israel, quant à eux, ont divinisé le veau et ont commis une faute par l’acte et aussi par la pensée. C’est pourquoi Aharon a eu peur d’avoir causé indirectement la faute du Veau d’or et il s’est donc tourné vers Moché. Ils sont tous les deux entrés pour prier, afin que Hachem fasse rapidement descendre la Chekhina, mais le souci d’Aharon grandissait, et Moché le consolait en lui disant que la faute n’était pas dépendante de lui, la preuve étant que Hachem l’avait choisi pour être Cohen Gadol. Il nous faut comprendre la peur d’Aharon, au point qu’il est rapporté dans le Divrei Chaarei ‘Haim au nom des sages qu’après la faute du veau d’or, Aharon s’attacha une chaine à la taille en signe de repentance et alla trouver les enfants d’Israël pour leur enseigner à accepter le joug de la royauté divine. Il éprouvait une honte constante à cause de la faute du Veau d’or et n’a pas cessé de s’en repentir. Et pourtant, les livres Saints rapportent que c’est justement parce qu’il avait de la gêne et qu’il possédait le trait d’avoir honte qu’il convenait tout à fait pour le rôle de Grand Prêtre. Comment comprendre cette notion ?
Pour répondre à ces questions, il est possible d’expliquer d’après le Hovot Halevavot, que par définition, un serviteur ne peut être un serviteur sans un maître, et un maître ne peut être un maître sans avoir de serviteurs. Ils sont dépendants l’un l’autre. Une personne arrogante se sent puissante, supérieure et indépendante. Ce ne sont pas des traits de caractère que l’on peut trouver chez un serviteur, mais plutôt chez un maître. Hachem seul a le droit d’avoir cette notion de Gaavah (orgueil). Lui seul est puissant, et indépendant. Tout celui qui a ces mêmes pensées, ne peut pas servir Hachem proprement. Pour cette raison l’arrogance détruit la relation entre un homme et Son Créateur et c’est donc l’humilité qui est centrale à toute Avodat Hachem.
Aharon faisait partie des hommes les plus humbles. Le problème était que son rôle nécessitait encore plus. En tant que représentant de la nation, il allait dans le Kodech Hakodachim (Saint des saints) ; toute imperfection minime dans ses intentions, aurait créé une imperfection dans sa Avodat Hachem (service divin). Il se devait d’avoir une humilité parfaite et être totalement dépendant d’Hachem. Mais aussi grand qu’Aharon pouvait être, il avait tout de même besoin d’amélioration sur ce point pour atteindre un tel niveau d’humilité et endosser ce rôle. L’auteur de Noam Elimélekh explique sur notre verset, que le Tsadik à l’instar du Cohen (prêtre) est constamment en état d’attachement aux mondes supérieurs. Cela signifie que la bienveillance envers le peuple d’Israël qui se trouve en bas dans des mondes moins élevés le fait descendre de son attachement aux mondes supérieurs à cause de son aspiration constante à ce que Hachem fasse du bien au peuple d’Israël et lui accorde abondance et bénédiction, il descend un peu de son niveau et de son attachement afin que les hommes soient témoins de son attachement à D. Cela fait entrer dans leur cœur la crainte et l’amour de D. et ils s’éveillent à vouloir Le servir. L’auteur de Noam Elimélekh explique que les Cohanim ont donc l’habitude de constamment s’examiner, de peur qu’il y ait en eux un vague soupçon de faute, ou de mauvaises pensées, ils sont sans cesse en état de repentir. Pour quelle raison ?
Le Méam Loéz explique, que les soixante lettres qui composent les trois versets de la bénédiction des prêtres, correspondent à différents Noms divins, et lorsqu’ils prononcent cette bénédiction, ces soixante lettres montent vers les royaumes célestes. Elles sont prises par soixante anges dont chacun est associé à l’une d’elles et leur nombre correspond aux six cent mille Israélites. Après avoir ratifié les bénédictions des prêtres, les anges présentaient les lettres devant le trône de gloire et D. les ratifiait lui aussi, mais avant de bénir le peuple juif, la crainte et le tremblement s’emparaient de chaque prêtre, car, conscient de cela, le Cohen percevait un présage révélateur, s’il ressentait de la fatigue dans les bras, cela signifiait que la génération (ou lui-même) était coupable, ou sinon, cela annonçait que D. aimait le peuple juif. C’est aussi peut-être pour cela que la bénédiction devait être énoncée au singulier plutôt qu’au pluriel, car destinée au peuple juif, et en réalité, ces bénédictions se réalisent seulement lorsque le peuple juif est uni comme un seul homme. Les mots de la bénédiction font comprendre à chaque juif, que la condition pour qu’ils soient unis et que la paix règne, est une véritable annulation de soi, se sentir comme insignifiant devant D., et ne pas se sentir supérieur à l’autre. Rabbi Chimon Ben Halafta disait, que D. n’a trouvé d’autre ustensile pour contenir la bénédiction que la paix et l’unité, on comprend pourquoi il est écrit Yado (sa main), pour t’apprendre qu’il ne s’agit que d’une seule main, unie. Le Midrash nous dit que ce n’est qu’à ce moment-là que le Cohen mérita vraiment le rôle de bénir le peuple, pour lui et ses descendants jusqu’à la résurrection des morts, car en bénissant le peuple de sa propre initiative, Aharon a prouvé qu’il le faisait par un élan spontané de l’âme, uni à D. et au peuple, capable de s’annuler et comprendre que tout vient du Créateur. C’est ce que nous dit le Rabbi de Gour, c’est par le trait de bienfaisance implanté dans leur nature que les prêtres désirent bénir le peuple juif.
Ce concept peut s’appliquer à notre vie. Toute notre Avodat Hashem est centrée sur notre devoir d’accepter Hachem en tant que notre maître. Bien que nous ne soyons pas hautains, il se pourrait qu’il y ait des traces d’arrogance dans nos pensées ou dans nos actions. La seule manière d’atteindre un niveau de vraie humilité, est d’être exposé à des situations dans lesquelles nous pouvons grandir dans cette Mida (qualité), et pour nous aider à évoluer, Hachem nous donnera des situations sur mesure et pas toujours plaisantes, afin de comprendre, que nous ne sommes qu’un peuple uni a son créateur.
*
Fin de l’article « Nous devons nous efforcer de n’avoir aucune trace d’arrogance dans nos pensées ou dans nos actions Paracha Chémini – Réouven Carceles » mis en ligne 24 mars 2020.
*
Pour retrouver tous les cours de Réouven Carceles sur notre site
Retrouvez le texte de la Paracha sur Sefarim.fr
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin de la Torah, nous serons partenaires dans le Zikouy Harabim (faire bénéficier un grand nombre de la lumière de la Torah)
Merci d’avance !!