Nous devons craindre le ciel en secret comme en public. Paracha Michpatim. Réouven Carceles
Craindre le ciel
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PERLE SUR LA PARACHA de Michpatim
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Ces divré Torah sur Paracha Vaéra sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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« Le commencement des prémices de ton sol, tu les apporteras à la maison de Hachem, ton Eloqim ; tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère » (Exode chap. 23/19).
L’une des Mitsvot qui nous a été donnée dans notre Paracha est l’interdiction de mélanger la viande et le lait, il est rapporté dans la Guémara (Houlin 115b) au nom des sages, que cette Mitsva est donnée trois fois dans la thora : une première fois pour en interdire la consommation, une deuxième fois pour défendre qu’on en tire profit, et une troisième fois pour en proscrire la cuisson.
On peut se poser la question de pourquoi le Maître du monde a ordonné cette interdiction dans cette section, qui traite des lois sociales, compréhensibles, alors que c’est un Hok (décret). Que représente la viande et que représente le lait, pour qu’il soit interdit de rentrer en contact l’un avec l’autre ?
Nous avons vu dans la section précédente, que la Torah décrivait la façon dont les dix commandements ont été donnés, le Yeffé Toar (p 156), précise, qu’il faut comprendre que les dix commandements ont été accompagnés du tonnerre et des éclairs, pour expliquer, qu’il en fut ainsi pour toutes les lois. Il est intéressant de remarquer, que notre Paracha débute par : « Et telles sont les lois » (vééléh hamichpatim) (chap. 21/1), ce qui, pour marquer le début d’une section, peut sembler étonnant. En effet, le mot « Et » semble indiquer que la section fait suite à autre chose. Le Etz Ha’haim, vient nous enseigner que toutes les lois mentionnées ici ont été données au Sinaï le même jour que les dix commandements et, comme eux, accompagnées du tonnerre et des éclairs. Il n’y a donc aucune différence dans la manière dont ont été révélées ces lois et les dix commandements.
Il est possible d’expliquer, ce que rapporte le Sfat Emet, que les lois de la Torah sont basées sur la vérité et la justice. Or le monde est un lieu dominé par le mensonge. Il n’est pas étonnant que les peuples ne soient pas capables de respecter les décrets de la justice. Seuls les Bne Israël qui possèdent la force de la Torah, appelée vérité, sont capables de respecter les lois même dans le monde du mensonge, ces sentiments de vérité sont enracinés en eux. La Guemara nous dit au nom des sages (Avoda Zara 3a), que dans l’avenir, les nations du monde viendront demander à Hachem une récompense, alors il dira : « j’ai donné des mitsvots et vous ne les avez pas observées ! » Mais les nations répliqueront : »donnez-nous une mitsva et nous l’observerons. » Que fait Hachem ? Il leur donne la mitsva de Souka, mais en même temps, il fait tarder sur eux, un soleil de plomb, et immédiatement chacun donne un coup de pied à sa Souka et en sort.
Cette explication est difficile à comprendre : en effet, si Hachem lui-même les empêche d’accomplir la Mitsva de Souka, en quoi sont-ils coupables ?
En réalité, Hachem veut mettre à l’épreuve les nations du monde, la Souka est, comme on le sait, la Mitsva dans laquelle on doit rentrer tout le corps, c’est-à-dire qu’il est impossible de l’observer à peu près, et de plus nous devons l’accomplir même si cela est difficile. C’est pourquoi Hachem, fait sortir le soleil de son écrin et crée des obstacles, car en faisant cela, il montre que les non juifs ne peuvent accomplir ni cette Mitsva, ni toutes les autres, et qu’elles ne leur appartiennent pas du tout, car une Mitsva se fait aussi dans la difficulté, et il prouve par-là, de cette manière que les Mitsvot et leurs récompenses, n’appartiennent qu’aux Bne Israël. C’est ce que veut nous enseigner Hachem, que tout juif connait de nombreuses difficultés dans la vie, et a de nombreuses épreuves, ce qui le dérange pour accomplir les Mitsvot, et nous ne devons pas les repousser quand il nous est difficile de les accomplir, mais toujours les exécuter, malgré les épreuves. Il y a beaucoup de gens qui n’exécutent les Mitsvot, que lorsque cela leur est commode, mais qui s’en abstiennent dans le cas contraire. Le Hidouchei HaRim, nous explique que ces lois, les Michpatim, ont été données au Sinaï afin qu’on ne pense pas qu’ayant un caractère logique et évident, elles ne seraient pas des commandements divins, qu’on doit fouler aux pieds, mais comme les autres commandements, qui sont des décrets à appliquer pour la seule raison que telle est la volonté de D. et non parce que la raison le dicte.
Il y a lieu de comprendre un grand fondement ici, on peut voir de nombreuses personnes, qui en dehors de la maison, sont de grands tsadikim, ils font attention aux Mitsvots les plus faciles, comme les plus difficiles, et il y a lieu d’apprendre d’eux comment servir Hachem. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que chez eux, à la maison, quand personne ne les voit, ils se conduisent tout à fait comme des non juifs, ils n’ont aucune pudeur, ni sainteté, ni pureté, on peut en effet réfléchir sur le nombre d’actes que font les gens chez eux, à l’intérieur des maisons, des choses qu’ils auraient honte de faire devant tout le monde, pourquoi ? Parce que simplement, ils craignent uniquement le regard des autres, mais pas Hachem, et il faut savoir que nous rendrons des comptes sur cela.
Quand la Torah, ici vient nous interdire le mélange de lait et de viande, c’est-à-dire, que le Maître du monde ordonne à tout un chacun de faire une différence chez lui, à l’intérieur, entre la viande et le lait. Dans quel but ? Comme on le sait, la viande est rouge, ce qui est une allusion à l’impureté, aux choses interdites, qui sont rouges aux transgressions, alors que le lait est blanc, allusion à la pureté, aux Mitsvot, aux choses permises et légitimes. Par-là, Hachem demande à tout homme, qu’à l’intérieur de sa maison, il fasse une séparation entre la sainteté et l’impureté, et si c’est vrai de cette mitsva, alors de toutes les autres, comme on l’a vu, il n’y a aucune différence, on doit se comporter ainsi. Ne pas mélanger les choses, se conduire toujours avec pureté et sainteté, même à l’intérieur de sa maison et pas seulement dehors, face aux regards des autres, nous devons craindre le ciel en secret, comme en public, même quand c’est difficile, et qu’il y a des épreuves.
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Fin de l’article « Nous devons craindre le ciel en secret comme en public. Paracha Michpatim » mis en ligne le 27 janvier 2019 et mis jour le 16 février 2020.
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