Nerot de Shabbat avec des lumières électriques
Rav David Pitoun
Nerot de Shabbat avec des lumières électriques
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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QUESTION
Peut on s’acquitter de l’obligation d’allumer les Nerot de Shabbat, avec des lumières électriques ?
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DÉCISION DE LA HALA’HA
La Mitsva – dans toute sa beauté – est d’allumer les Nerot de Shabbat avec des mèches et de l’huile d’olive.
Si l’on ne possède pas d’huile d’olive, on allume avec d’autres huiles qui brûlent correctement. Si l’on ne possède pas d’huile du tout, on allume avec des bougies en cires.
Du point de vue de la Hala’ha, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal tranche que lorsqu’il est possible de se procurer des Nerot à huile ou en cire, il est certain qu’il est préférable de les utiliser pour s’acquitter de l’obligation d’allumer les Nerot de Shabbat ou de Yom Tov, puisqu’il est distincte que ces Nerot ont été allumées en l’honneur de Shabbat.
Il est juste d’éteindre la lumière électrique dans la maison avant d’allumer les Nerot de Shabbat, et de penser – lors de la Berah’a de l’allumage des Nerot – également à la lumière électrique que l’on allumera après l’allumage des Nerot (en particulier de notre temps où l’essentiel de notre éclairage provient de la lumière électrique et non des Nerot, il est donc souhaitable d’agir comme on l’a indiqué).
Mais lorsqu’il n’y a pas la moindre possibilité de se procurer des Nerot d’huile ou en cire, il est possible de réciter la Berah’a et d’allumer à partir d’ampoules électriques, et l’on s’acquitte ainsi de son obligation d’allumer.
Cependant, il faut faire remarquer que tout ceci ne concerne que seulement l’allumage des Nerot de Shabbat, pour lesquelles il est possible de s’acquitter de l’obligation même avec des ampoules électriques, lorsqu’on n’a rien d’autre, mais concernant la bougie d’Havdala, on ne peut réciter la Berah’a de Boré Meoré Haesh que seulement sur un Ner qui possède une véritable flamme découverte (la raison à cette exigence sera expliquée – si D. veut – lors d’une autre occasion).
Dans une prochaine Hala’ha, nous expliquerons encore un autre détail qui découle de ce DIN.
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SOURCES ET DÉVELOPPEMENT
Nous apprenons d’une Mishna du traité Shabbat, que l’on ne peut allumer les Nerot de Shabbat qu’avec une mèche et de l’huile, qui brûlent correctement (c’est-à-dire, où le feu brûle correctement, sans s’agiter ni vaciller). C’est pourquoi, la Mitsva dans toute sa qualité est d’allumer avec de l’huile d’olive, qui a pour propriété de brûler correctement.
Si l’on ne possède pas d’huile d’olive, on allume avec d’autres huiles qui brûlent correctement. Si l’on ne possède pas d’huile du tout, on allume avec des bougies en cires.
Les Poskim (décisionnaires) débattent afin de déterminer si l’on peut s’acquitter du devoir d’allumer les Nerot de Shabbat, avec des ampoules électriques.
Certains Poskim pensent qu’étant donné que les ampoules électriques contiennent véritablement du feu, il est donc certain que l’on peut s’acquitter de l’obligation d’allumer les Nerot avec de telles lumières.
Parmi ces Poskim :
le Gaon Rabbi Its’hak SHMELKEISS (dans son livre Shou’t Beit Its’hak section Y.D chap.120 note 5) ; l’auteur du Shou’t Ma’hazé Avraham (chap.41) ; le Gaon de Louvlin qui écrit dans son livre Dvar Hala’ha (chap.39) que la lampe électrique est même préférable aux autre mèches et huiles, puisque sa lumière est claire et limpide ; le Gaon auteur du Shemirat Shabbat kehil’hata (tome 2 page 34).
Le Gaon auteur du Pit’hé She’arim (sur Shabbat 21a) qui cite une célèbre histoirerapportée dans la Gmara Ta’anit (25a). La fille de Rabbi ‘Hanina Ben Dossa alluma par erreur les Nerot de Shabbat avec du vinaigre à la place de huile. Son illustre père lui dit : « Ne t’en fais pas ma fille. Celui qui a dit à l’huile de brûler, dira au vinaigre de brûler ! »
Nous pouvons constater à travers cette histoire qu’il n’est pas nécessaire que l’allumage se fasse exclusivement avec de l’huile, mais que l’essentiel est d’allumer avec une matière qui permettra de brûler correctement.
Cependant, selon l’opinion de plusieurs autres Poskim, on ne peut s’acquitter de l’obligation d’allumer les Nerot de Shabbat avec des lumières électriques, et – selon eux – en ce qui concerne l’allumage des Nerot de Shabbat, il ne faut pas s’appuyer sur le fait que les ampoules électriques contiennent du feu. En particulier, lorsqu’il s’agit d’ampoules électriques fixées à la maison même durant les jours de semaine, puisque l’on ne distingue pas qu’elles ont été allumées en l’honneur de Shabbat. En particulier, en Israël, où la production de l’électricité est réalisée pendant Shabbat – bien malheureusement – par des juifs, et sur ce point, il y a des Poskim qui pensent qu’il est totalement interdit de tirer profit de l’électricité pendant Shabbat (en Israël). A la lueur de ces deux arguments – selon ces Poskim – il est certain qu’il ne faut pas réciter la Berah’a sur un tel allumage.
Parmi ces Poskim :
L’auteur du Shou’t Pekoudat El’azar (section O.H chap.22) ; l’auteur du MaHaRSHaG (tome 2 chap.107) ; l’auteur du Shou’t Mishpété ‘Ouziel (tome 1 section O.H chap.7) ; l’auteur du Shou’t Yaskil ‘Avdi (tome 2 chap.9 note 9) ; l’auteur du Shou’t Béné Tsion (chap.5) ; l’auteur du Dvar Hala’ha (Klatskin)(chap.36) ; le Gaon Ragatsover (Rabbi Yossef ROZZIN) cité par le Shou’t Har Tsevi (section O.H partie 2 chap.114) ; l’auteur du Ko’hvé Its’hak (chap.1 et 2) ; l’auteur du Pera’h Shoshana (chap.54) et d’autres…
L’auteur du Mishpété ‘Ouziel cité plus haut, fait remarquer que – selon lui – on ne peut s’acquitter de l’allumage des Neriot de Shabbat avec des lumières électriques, car il est possible que ces lumières s’éteignent subitement dans le cas d’une panne de courant.
Mais le Gaon Rabbi Its’hak YOSSEF shalita réfute une telle explication puisque tout d’abord, cette hypothèse dépend du lieu et du moment, car si effectivement ce phénomène se produit fréquemment, il y a matière à craindre une telle éventualité, mais nous pouvons constater que de nos jours les pannes de courrant restent un phénomène assez rare, il n’y a pas matière à prendre une telle éventualité en considération pour exclure les lumières électriques de la Mitsva des Nerot de Shabbat. D’ailleurs – fait remarquer le Rav Its’hak YOSSEF shalita – même lorsqu’il s’agit d’une veilleuse à huile, il peut arriver que la mèche soit entrée en contact avec de l’eau avant d’être allumée, et de ce fait, elle va mal brûler, et elle va crépiter et vaciller jusqu’à s’éteindre. Or, puisqu’une telle probabilité reste minoritaire et non fréquente, nos ‘Ha’hamim n’ont pas jugé utile de la prendre en considération, puisque sinon, on ne s’en sortira jamais. Le Din est donc le même vis-à-vis des lumières électriques.
Du point de vue de la Hala’ha, notre maître le Rav Ovadia Zatsal Zatsal tranche que lorsqu’il est possible de se procurer des Nerot à huile ou en cire, il est certain qu’il est préférable de les utiliser pour s’acquitter de l’obligation d’allumer les Nerot de Shabbat ou de Yom Tov, puisqu’il est distincte que ces Nerot ont été allumées en l’honneur de Shabbat.
Il est juste d’éteindre la lumière électrique dans la maison avant d’allumer les Nerot de Shabbat, et de penser – lors de la Berah’a de l’allumage des Nerot – également à la lumière électrique que l’on allumera après l’allumage des Nerot (en particulier de notre temps où l’essentiel de notre éclairage provient de la lumière électrique et non des Nerot, il est donc souhaitable d’agir comme on l’a indiqué).
Mais lorsqu’il n’y a pas la moindre possibilité de se procurer des Nerot d’huile ou en cire, il est possible de réciter la Berah’a et d’allumer à partir d’ampoules électriques, et l’on s’acquitte ainsi de son obligation d’allumer.
Cependant, il faut faire remarquer que tout ceci ne concerne que seulement l’allumage des Nerot de Shabbat, pour lesquelles il est possible de s’acquitter de l’obligation même avec des ampoules électriques, lorsqu’on n’a rien d’autre, mais concernant la bougie d’Havdala, on ne peut réciter la Berah’a de Boré Meoré Haesh que seulement sur un Ner qui possède une véritable flamme découverte (la raison à cette exigence sera expliquée – si D. veut – lors d’une autre occasion).
Dans une prochaine Hala’ha, nous expliquerons encore un autre détail qui découle de ce DIN.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 [email protected]
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
Beit Its’hak. Rabbi Its’hak SHMELKEISS. Pologne 19ème siècle. L’un des disciples de l’auteur du Shoel OuMeshiv et du Maguen Guiborim. Grand décisionnaire doté d’une puissance de raisonnement rarement égalée.
Ma’hazé Avraham. Rabbi Avraham SHTEINBERG. Pologne fin du 19ème début du 20èmesiècle.
Shemirat Shabbat Kehil’hata. Livre sur les Hala’hot Shabbat rédigé – il y a une vingtaine d’années – par le Gaon Rabbi Yehoshoua’ NEWIRTH, selon les décisions Hala’hic du Gaon Rabbi Shelomo Zalman AUYERBACH z.ts.l
Pekoudat El’azar. Rabbi El’azar LOW. Hongrie fin du 19ème début du 20ème siècle.
MaHaRSHaG. Morenou Harav Rabbi Shim ‘on GRINFIELD. Hongrie fin du 19ème début du 20ème siècle.
Mishpété ‘Ouziel. Rabbi Ben Tsion Meïr ‘Haï ‘OUZIEL. Israël 20ème siècle. Grand Rabbin Sefarade (Rishon LeTsion) d’Israël, décédé au début des années 70.
Yaskil ‘Avdi Rabbi Ovadia Hadaya Sommité Hala’hic du monde Sefarade décédé il y a quelques décénies à Jérusalem
Béné Tsion. Rabbi Ben Tsion MITOWSKY. Pologne Fin du 19ème début du 20ème siècle.
Rav Its’hak YOSSEF shalita, Rishon Létsione, auteur des célèbres YALKOUT YOSSEF et d’autres ouvrages de Hala’ha, directeur de la Yeshiva de ‘HAZON OVADIA à Jérusalem, et digne fils de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal
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