Mentionner le passage de « Rétsé Véha’halitsénou » dans le Birkat Hamazon, le jour de Shabbat
Rav David Pitoun
Rétsé Véha’halitsénou
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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Mentionner le passage de « Rétsé Véha’halitsénou » dans le Birkat Hamazon, le jour de Shabbat
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Afin de mieux comprendre cette Hala’ha, nous vous conseillons de prendre un Sidour (un rituel de prière) et de l’ouvrir à la page du Birkat Hamazon.
Dans la Birkat Hamazon (bénédiction après un repas accompagné de pain), le jour de Shabbat, avant la Bra’ha de Boné Yéroushalaïm (Vétivné), il faut ajouter le passage de Rétsé Véha’halitsénou, puis poursuivre avec la Bra’ha de Vétivné Yéroushalaïm Ira’h…
Il faut dire le passage de Rétsé à chacun des repas de Shabbat, au même titre qu’il faut ajouter le passage de Yaalé Véyavo (Elo-hénou Vélo-hé Avoténou…) les jours de fêtes et de Rosh ‘Hodesh.
Nous allons à présent expliquer de quelle façon faut-il procéder lorsqu’on a oublié de mentionner le passage de Rétsé dans Birkat Hamazon, le jour de Shabbat, et que l’on s’en rend compte après avoir entamé la Bra’ha suivante qui est celle de Hatov Véhamétiv (…Laad Ha-el Avinou Malkénou…).
Nous devons d’abord préciser que :
- Si l’on se rend compte de l’omission de Rétsé au milieu de la Bra’ha de Boné Yéroushalaïm, après avoir dit seulement les mots « Barou’h Ata A – D – O – N – A – Y », mais sans avoir dit la suite (Boné Yéropushalaïm), le Din est qu’il faut dire à ce moment là les mots Lamédéni ‘Houké’ha, (puisque la phrase Barou’h Ata A – D – O – N – A – Y Lamédéni ‘Houké’ha est un verset du Tehilim 119, et que le fait de terminer ainsi ne représente que la mention d’un verset, et non pas la prononciation du nom d’Hashem en vain), ensuite on ajoute le passage de Rétséque l’on a omis, puis on continue Vétivné.
- Si l’on se rend compte de l’omission de Rétsé mais après avoir conclue la Bra’ha de Boné Yéroushalaïm, nous devons dire à ce moment là : Barou’h Ata A – D – O – N – A – Y Elo-hénou Méle’h Haolam Shénatan Shabbatot Limnou’ha Léamo Israël Béahava Léot Oulbérit Barou’h Ata A – D – O – N – A – Y Mékadesh Hashabbat (Cette formule figure dans tous les Sidourim), puis nous poursuivons avec la Bra’ha de Hatov Véhamétiv (…Laad Ha-el Avinou Malkénou…)
Par contre, si l’on se rend compte de l’omission de Rétsé après avoir entamé la Bra’ha de Hatov Véhamétiv, après avoir prononcer le mot Laad :
- Si cela se produit au repas du vendredi soir, ou au repas du Shabbat matin, il faut recommencer le Birkat Hamazon depuis le début.
- Si cela se produit à Séouda Shlishit (le 3èmerepas de Shabbat), on poursuit le Birkat Hamazon sans le recommencer.
La raison à cette différence réside dans le fait qu’aussi bien pour l’omission de Rétsé le jour de Shabbat, aussi bien pour l’omission de Yaalé Véyavo (Elo-hénou Vélo-hé Avoténou…) les jours de fêtes, l’obligation de recommencer Birkat Hamazon va dépendre de l’obligation de manger du pain à ce repas.
Par exemple si l’on omet de dire le passage de Yaalé Véyavo dans le Birkat Hamazon, les 2 premiers soirs de Pessa’h où nous avons l’obligation de manger du pain (la Matsa), le Din est qu’il faut recommencer Birkat Hamazon, puisque l’omission de l’évènement dans lequel nous nous trouvons, lors d’un repas dans lequel nous avons l’obligation de manger du pain, invalide le Birkat Hamazon.
C’est pour cela que lors d’un repas Rosh ‘Hodesh (qui tombe un jour de semaine), où nous n’avons pas une réelle obligation de manger du pain, si on omet de dire Yaalé Véyavo dans Birkat Hamazon, on ne recommence pas, puisque l’omission de l’évènement dans lequel nous nous trouvons, lors d’un repas dans lequel nous n’avons pas l’obligation de manger du pain, n’invalide pas le Birkat Hamazon.
Il en est de même pour notre sujet.
Au même titre que celui qui omet de dire Yaalé Véyavo dans Birkat Hamazon, un jour où le fait de manger du pain dans ce repas est une totale obligation selon le Din, et qu’il s’en rend compte après avoir dit le mot Laad de la Bra’ha de Hatov Véhamétiv (…Laad Ha-el Avinou Malkénou…), cette personne doit recommencer du début, de la même façon, celui qui omet de dire Rétsé dans Birkat Hamazon lors des repas de vendredi soir et de Shabbat matin où il y a une totale obligation de manger du pain selon le Din, et qu’il se rend compte de son omission après avoir prononcer le mot Laad de la Bra’ha de Hatov Véhamétiv (…Laad Ha-el Avinou Malkénou…), cette personne doit recommencer depuis le début.
Mais si cette omission se produit lors du Birkat Hamazon de Séouda Shlishit (le 3èmerepas de Shabbat), bien que MARAN tranche qu’il faut absolument prendre également ce repas avec du pain (Shoul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm chap.291), cependant puisque certains Poskim (décisionnaires) sont d’avis qu’il n’est pas nécessaire selon le Din de manger du pain pour Séouda Shlishit, si l’on a omit de dire Rétsé dans Birkat Hamazon, nous ne recommençons pas. Comme MARAN le tranche lui-même dans le chapitre 188, paragraphe 8.
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CONCLUSION
Si l’on a omit de dire Rétsé Véha’halitsénou dans le Birkat Hamazon, le jour de Shabbat, et que l’on s’en rend compte après avoir dit seulement le nom d’Hashem de la Bra’ha de Boné Yéroushalaïm, on dit Lamédéni ‘Houké’ha, on ajoute Rétsé, et on poursuit Vétivné. Si l’on s’en rend compte après avoir dit les mots Boné Yéroushalaïm, on dit la formule de substitution mentionnée plus haut. Si l’on s’en rend compte après avoir dit le Laad :
- si on est aux repas du vendredi soir et du Shabbat matin, on recommence du début
- si on est à Séouda Shlishit, on ne recommence pas
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Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767 [email protected]