Mentionner la pluie dans la Amida (5). Shoul’han Aroukh chapitre 114 §1 – Erreur sur Machiv Haroua’h le soir de Chémini Atséret
Erreur sur Machiv Haroua’h
1er Octobre 2013/ 27 Tishré 5774
14 Octobre 2014 / 20Tishré 5775
Cinquième publication
5) Shoul’han Aroukh Chapitre 114 Saîf/Alinéa 1: erreur sur Machiv Haroua’h
Sujet : mentionner la pluie.
בשם השם נעשה ונצליח
Nous vous conseillons de lire également la précédente publication sur le sujet.
[2] Développement provenant de Halakha Béroura [HB] du Rav David Yossef partie Birour Halakha (ב) pages 140-141
Rappel (voir publication N°3): Si quelqu’un s’est trompé et a mentionné « Mashiv Haroua’h Oumoridh Hagguéshem » « Tu fais souffler le vent et tomber la pluie » le soir de Shémini Atseret ou bien le matin, s’il s’en souvient avant d’avoir dit la bénédiction alors il reprendra au début du passage. S’il s’en souvient après avoir fini la bénédiction et dit מְחַיֵּה הַמֵּתִים « qui ressuscite les morts » alors il ne reprendra pas [il ne reviendra pas en arrière dans la Amida et poursuivra comme d’habitude]. Il en est de même pour la prière du soir du premier jour de fête de Pessa’h, si quelqu’un n’a pas dit « Mashiv Haroua’h Oumoridh Hagguéshem » « Tu fais souffler le vent et tomber la pluie » et n’a pas dit également « Morid Hattal » « Tu fais descendre la rosée », il ne reprendra pas.
[2] (Développement proprement dit)
Cela a été écrit dans les Responsa Guinat Véradim (Egypte). La raison en est que normalement, de par la loi, on aurait dû mentionner « Tu fais souffler le vent et tomber la pluie » depuis la prière du soir de Shémini Atséret, et toute la raison pour laquelle on ne mentionne pas la pluie est que tout le monde n’est pas présent à la synagogue et certains mentionneront et d’autres ne mentionneront pas, comme nous l’avons vu dans le développement précédent au nom du Yéroushalmi (c’est la première raison que nous avions donnée). De nombreux Rabbanim ont suivi cette opinion (voir הלכה ברורה ־ ש ער הציון (ז)).
Cependant le Erekh Hasoul’han (Rabbi Yts’haq Taieb – Tunis) objecte que selon la seconde raison donnée par le Yéroushalmi, et ramenée dans le développement précédent, à savoir qu’il faut que les fêtes sortent en mentionnant la rosée (ce qui est un signe de bénédiction), et cette raison est adoptée par de nombreux décisionnaires médiévaux (voir développement [1]), si quelqu’un mentionne la pluie le soir de Shémini Atséret il doit recommencer (ce passage de /ou toute la prière).
Même d’après la première raison du Yéroushalmi, qui est qu’il ne faut pas qu’il y ait des comportements différents, il est possible que si quelqu’un mentionne la pluie (le soir) alors il modifie le texte qui a été institué par les sages, qui n’ont institué de ne mentionner la pluie qu’à partir de Moussaf, et donc le statut de la prière du soir de Shémini Atséreth et de celle du matin est le même que celui de toutes les prières des autres jours où il n’a pas été institué de mentionner la pluie [et donc il faudrait recommencer]. Les Responsa Emeq Halakha ont tranché également en ce sens et dans le livre Torath Haym Sofer, et vers cet avis tend l’auteur du livre Béné Tsion.
Cependant, on peut repousser ce raisonnement car même d’après l’opinion selon laquelle les fêtes doivent sortir avec la rosée, cela est a priori, mais celà n’empêche pas que la prière soit valable (si on ne se conforme pas à cet avis malgré tout cet avis pourrait ne pas invalider la prière mais donner le comportement a priori). Et même si on dit que c’est impératif (de terminer avec la rosée) il s’avère que de nombreux décisionnaires ont complètement omis de donner cette raison invoquée dans le Yéroushalmi (mais ont mentionné l’autre raison) et donc il y a lieu de dire qu’ils pensent que cette raison n’est pas la principale pour établir la Halakha (mais l’autre raison) et donc il faut dire dans ce cas [lorsqu’on a terminé complètement la prière] « lorsqu’on a un doute s’il faut faire une bénédiction ou ne pas la faire, il faut s’abstenir » [et donc ne pas recommencer]. Et même pour l’autre raison, à savoir qu’on ne veut pas qu’il y ait des comportements différents (certains vont dire et d’autres non) il y a lieu de dire que c’est parce que les sages n’ont pas voulu a priori instituer que nous commencions à évoquer la pluie à partir du soir, et que sans cette raison (que les gens ne vont pas tous être présents) il eut été convenable de commencer dès le soir, et donc a postériori, celui qui s’est trompé n’a pas changé le texte instauré par les sages pour la prière.
Telle est la halakha tranchée par le père de Rav David Yossef, Maran Harav Haggaon Ribbi Ovadia Yossef dans une Responsa (voir dans Yalkout Yossef) ; il tranche de plus que même lorsque quelqu’un se rend compte de son erreur au milieu de la Amida après avoir dit « Méhayé Hammétim », il ne faudra pas reprendre au début de la prière, même si on sait qu’on ne peut pas dire « lorsqu’on a un doute s’il faut faire une bénédiction ou ne pas la faire, il faut s’abstenir » en ce qui concerne la Amida [lorsqu’on est au milieu de la Amida], car comment continuer la prière a priori contre l’avis de ceux qui disent qu’il faut recommencer (et quoi qu’il en soit on est coincé : selon l’avis de celui qui dit qu’il faut recommencer, si je poursuis je fais une bénédiction en vain et si je recommence, d’après l’avis de celui qui dit de ne pas recommencer je fais une bénédiction en vain). Malgré tout, dans notre cas, comme d’après cette raison [qu’il n’y ait pas de comportements différents] il y a lieu de dire que ce n’est que « a priori » qu’il faut attendre la prière de Moussaf mais que si on a évoqué la pluie on est tout de même quitte, alors dans ce cas il vaut mieux ne pas recommencer.
Publié initialement le 14 octobre 2014; mis à jour le 26 octobre 2019
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