Mentionner la pluie dans la Amida (15)
Shoul’han Aroukh chapitre 114 §6 – Mishna Béroura
20 Octobre 2013 / 15 ‘Heshwan 5774
10 Novembre 2014 / 17 ‘Heshwan 5775
Sujet : mentionner la pluie.
Chapitre 114 – Saîf 6 / Alinéa 6 dans le Shoul’han Aroukh
בשם השם נעשה ונצליח
Le sixième Saîf / alinéa du Shoul’han Aroukh (Nous sommes dans le Chapitre 114) est le suivant :
Les lettres entre parenthèses renvoient au commentaire du Mishna Béroura.
שולחן ערוך
במה דברים אמורים שמחזירין אותו כשלא אמר בימות הגשמים מוריד הגשם, היינו כשסיים כל הברכה (כח) והתחיל ברכה שאחריה, ואז חוזר לראש התפלה; אבל אם נזכר קודם שסיים הברכה, יאמר (כט) במקום שנזכר; (ל) ואפילו אם סיים הברכה, ונזכר קודם שהתחיל אתה קדוש, א »צ לחזור, (לא) אלא אומר: משיב הרוח ומוריד הגשם, (לב) בלא חתימה. הגה: שלשה ברכות (לג) הראשונות חשובות כאחת, ובכל מקום שטעה בהם, (לד) חוזר לראש, בין שהוא יחיד בין שהוא ציבור (טור(
Ce qui a été vu à l’alinéa précédent, c’est à dire que si quelqu’un n’a pas dit « Tu fais tomber la pluie », pendant la période des pluies, doit recommencer, n’est vrai que s’il a terminé toute la bénédiction [Mé’hayé Hammétim] et a (28) commencé la bénédiction qui suit (la suivante) et alors dans ce cas il doit reprendre au début de la bénédiction. Par contre s’il s’en rend compte avant d’avoir terminé la bénédiction, il le dira (29) à l’endroit où il s’en est rendu compte ; (30) Même s’il a fini la bénédiction et se rend compte de son erreur avant d’avoir dit « Atta Quaddosh » « Tu es saint », il n’aura pas besoin de recommencer, (31) mais dira « Moridh Hagguéshem » « Tu fais tomber la pluie » (32) sans dire de bénédiction.
Annotation du Rama : les trois (33) premières bénédictions sont considérées comme une seule bénédiction [un tout], et chaque fois que quelqu’un se trompe dans ces trois bénédictions, (34) il lui faudra reprendre au début de la Amida, que ce soit pour un particulier ou pour une communauté (au nom du Tour).
<<Fin de l’annotation du Rama>>
משנה ברורה
Vingt-huitième commentaire du Mishna Béroura (28)(כח):
כח) והתחיל – אפי’ תיבת אתה לבד וה »ה אם התחיל לומר נקדש:
(28) et a commencé la bénédiction qui suit: même s’il n’a dit que « Atta » (le premier mot, il doit recommencer au début de la Amida) et il en est de même (pour un officiant) qui aurait dit « Néqadesh » [c’est à dire le premier mot de la Quéddousha, ce premier mot étant Néqadesh dans le Minhagh Ashkénaze et Naqdishakh dans le Minhagh Séfarade].
Vingt-neuvième commentaire du Mishna Béroura (29)(כט):
כט) במקום שנזכר – כי לא קבעו חכמים מקום בתוך הברכה אלא אמרו סתם מזכירין גבורות גשמים בתחיית המתים רק שנהגו לומר לפני מכלכל שהוא פרנסה וגשמים ג »כ פרנסה הלכך באיזה מקום שיזכור סגי. ופשוט דאם נזכר לאחר שאמר ונאמן אתה להחיות מתים דצריך לחזור ולומר ונאמן אתה להחיות מתים דבעינן מעין חתימה סמוך לחתימה:
(29) à l’endroit où il s’en est rendu compte : car les Sages n’ont pas fixé un endroit précis dans le texte [pour mentionner la pluie] mais ont simplement dit « qu’il faut mentionner la puissance des pluies » dans la bénédiction « Qui ressuscite » les morts ; simplement nous avons l’habitude de le dire avant מכלכל « Tu nourris les vivants » qui est la subsistance [Parnassa] (des gens) et la pluie est aussi nécessaire à la subsistance [Parnassa], en conséquence quel que soit l’endroit où on mentionne la pluie, cela suffit (cela convient, mais dans les conditions précisées dans cet alinéa). Il est évident que s’il se rend compte de son erreur après avoir dit « et Tu es fidèle à Ta promesse de ressusciter les morts » qu’il faudra reprendre [dire « Mashiv Haroua’h Oumoridh Hagguéshem »] et dire « et Tu es fidèle à Ta promesse de ressusciter les morts » car il est nécessaire que la fin du passage avant la bénédiction ressemble à la bénédiction [Tu ressuscites les morts].
Trentième commentaire du Mishna Béroura (30) (ל):
ל) ואפילו אם סיים – וכן אם נזכר לאחר שאמר השם יסיים מחיה המתים ויאמר תיכף משיב הרוח ומוה »ג:
(30) même s’il a fini la bénédiction: il en est de même s’il s’en rend compte après avoir dit le nom de D.ieu [de la bénédiction], il devra terminer la bénédiction « Mé’hayé Hammétim » « Qui ressuscites les morts » et dire immédiatement après « Mashiv Haroua’h Oumoridh Hagguéshem » « Tu fais souffler le vent et tomber la pluie ».
Trente-et-unième commentaire du Mishna Béroura (31) (לא):
לא) אלא אומר – ונכון לכתחלה שיאמר מיד לבל ימתין לאחר כ »ד:
(31) mais dira « Moridh Hagguéshem » « Tu fais tomber la pluie »: il est bon, a priori, qu’il mentionne la pluie dans un laps de temps inférieur à celui nécessaire pour dire « Shalom Âlékha Ribbi ».
Trente-deuxième commentaire du Mishna Béroura (32) (לב):
לב) בלא חתימה – ושוב אומר אתה קדוש וה »ה אם שכח יעלה ויבא בר »ח שחרית ומנחה ונזכר לאחר שסיים ברכת המחזיר שאומר שם במקומו ומתחיל מודים וכדלקמן בסי’ תכ »ב ס »א שכל שלא התחיל בברכה שלאחריה לא נקרא סיום ברכה זו לגמרי לענין כל הדברים שמחזירין אותו אף על פי שנקרא סיום לענין דברים שאין מחזירין אותו כגון הבדלה בחונן הדעת ויעלה ויבא בערבית ר »ח ועל הנסים בחנוכה ופורים וכל כה »ג שאין לאמרם כשסיים הברכה אף על פי שלא התחיל בברכה שלאחריה וסיום ברכה נקרא תיכף כשאמר השם של הברכה ויש פוסקים שחולקין ואומרים דאף בדברים שמחזירין אותו תיכף משסיים הברכה כמו שהתחיל ברכה אחרת דמיא ועכ »פ נ »ל למעשה אם נזכר אחר שאמר השם לא יגמור מחיה המתים אלא יסיים למדני חוקיך ויהיה כקורא פסוק לבד ודינו כאלו עומד עדיין באמצע ברכה וחוזר למשיב הרוח וכן כה »ג בכל דברים שמחזירין אותו וכמו שביררתי בבה »ל ע »ש:
(32) sans dire de bénédiction : [c’est à dire sans dire « Baroukh Atta Hashem Mé’hayé Hammétim] : et ensuite il dira « Atta Qaddosh » « Tu es saint ». Il en est de même si quelqu’un a oublié de dire « Yaalé Véyavo » « que monte, parvienne » à Rosh ‘Hodesh lors de la prière du matin ou celle de l’après-midi et s’en rend compte juste après avoir terminé « Hama’hazir Shékhinato Létsione » il devra dire alors « Yaalé Véyavo » et poursuivre par « Modim » comme nous le verrons plus loin au chapitre 422 §1, que tant que nous n’avons pas commencé par bénédiction suivante (le premier mot) cela ne s’appelle pas avoir terminé complètement la bénédiction (en cours) dans tous les cas où en cas d’erreur il est nécessaire de recommencer, même si dans les cas où il n’est pas nécessaire de recommencer cela est considéré comme avoir terminé la bénédiction (en cours) comme dire la Havdala dans « Honen Hadaath » ou bien « Yaalé Véyavo » « que monte, parvienne » à Rosh ‘Hodesh lors de la prière du soir ou bien dire « Al Hanissim » à Hanoukka ou à Pourim, dans tous ces cas il ne faut pas dire le texte oublié lorsqu’on a terminé la bénédiction (en cours) même si nous n’avons pas débuté la bénédiction suivante (celle juste après). Dans ces derniers cas, on appelle « terminer la bénédiction » dès que nous avons prononcé le nom de D.ieu (Baroukh Atta Hashem).
Certains décisionnaires ne sont pas d’accord (avec la première partie du développement) et considèrent que dans les cas où on doit recommencer, lorsqu’on a terminé la bénédiction cela est considéré comme terminer complètement la bénédiction [et qu’il faut donc recommencer même si on n’a pas encore dit le premier mot de la bénédiction suivante].
Malgré tout, dans la pratique, il me semble que si la personne se rend compte de son erreur juste après avoir dit le nom de D.ieu (elle a dit « Baroukh Atta Hashem») elle ne terminera pas la bénédiction en disant « Mé’hayé Hammétim » mais elle dira למדני חוקיך « Lamédéni Houqékha » et cela sera considéré comme si elle avait dit un verset des Psaumes, et son statut identique à celui qui est encore au milieu de la bénédiction (avant d’avoir dit Baroukh) et il reprendra alors à « Mashiv Haroua’h Oumoridh Hagguéshem » ; il en est de même dans tous les cas où on doit recommencer en cas d’erreur comme je l’ai développé dans « Biour Halakha ».
Trente-troisième commentaire du Mishna Béroura (33)(לג):
לג) הראשונות – נקט הראשונות משום דאיירי בהו וה »ה ג’ האחרונות והטעם דג’ ראשונות ענינם אחד לסדר שבחו של מקום קודם שאלת צרכיו כעבד שמסדר שבח לפני רבו קודם שמבקש פרס ממנו וג’ אחרונות הן כעבד שקבל פרס מרבו שמשבחו והולך לו
(33) les trois premières bénédictions: Le Rama a parlé des trois premières bénédictions car nous sommes dans ce contexte et il en est de même pour les trois dernières bénédictions (de la Amida) ; la raison en est que les trois premières bénédictions sont un seul sujet qui est de parler des louanges envers l’Eternel avant de demander ce dont nous avons besoin (dans les 13 bénédictions suivantes), comme un serviteur qui loue son maître devant lui avant de demander son salaire. Les trois dernières bénédictions (de remerciement) sont organisées ainsi car cela ressemble à un serviteur qui a reçu son salaire et loue son maître puis se retire de sa présence.
Trente-quatrième commentaire du Mishna Béroura (34) (לד):
לד) חוזר לראש – ודווקא אם טעה בחתימתן שחתם בברכה זו בענין ברכה אחרת או שחתם בעשי »ת האל הקדוש ולא נזכר עד לאחר כדי דיבור שא »א לו שוב לתקן טעותו שאין חזרה מועלת אלא תוך כ »ד וכל כה »ג איזה דבר שאם היה אירע כזה בברכה אחרת היה צריך לחזור לראש אותה ברכה לכך בג’ ראשונות ואחרונות חוזר לראש דחשובות כחדא אבל אם טעה באמצע אין מעכב ועיין לעיל בסימן ס »ח סק »א במ »ב שביארנו שם באריכות
(33) Revient au début de la Amida: il s’agit uniquement du cas où quelqu’un s’est trompé dans la fin de la bénédiction en terminant cette bénédiction en disant (de manière erronée) une autre bénédiction, ou bien si pendant les dix jours de repentance (entre Rosh Hashana et Kippour) il a dit « Haqel Haqqadosh » (au lieu de « Hammélekh Haqqadosh ») et ne s’en est rendu compte qu’après un temps supérieur à celui nécessaire pour dire « Shalom Alékha Ribbi », la loi étant dans ce cas qu’il ne peut plus réparer son erreur car se reprendre lors d’une erreur ne marche que si c’est dans un temps inférieur à celui nécessaire pour dire « Sha-lom Alékha Ribbi » ; tout ce qui vient d’être énoncé est dans un cas où pour une autre bénédiction, lorsqu’on s’est trompé on doit reprendre au début de cette bénédiction. En conséquence, pour les trois premières bénédictions ou les trois dernières bénédictions on doit reprendre au début (respectivement des trois premières ou des trois dernières) car ces bénédictions sont considérées (respectivement) comme une seule bénédiction. Par contre si on se trompe au milieu (d’une bénédiction, et non dans la fin) cela n’empêche pas la bénédiction d’être considérée comme bonne. Voir plus haut au chapitre 68 §1 du Mishna Béroura où nous avons explicité ces cas avec moult détails.