Malbim Chir Hachirim I
Le Malbim Par Rav Michael Smadja
Le Malbim
Chapitre 1 verset 2
« Qu’il m’embrasse des baisers de sa bouche car sa proximité est meilleur que le vin »
»Qu’il m’embrasse »: La proximité supérieure qui surveille son amie est l’âme complète qui se trouve derrière ce mur qu’est la matière de son corps qui sépare entre la proximité divine et l’âme qui se trouve dans le corps. Et celle-ci (l’âme) ressent cette proximité uniquement par les huiles d’extrait et son parfum qui s’en échappe. Et elle demande que cette proximité l’embrasse de baisers de sa bouche, c’est-à-dire que la perception divine que son âme peut atteindre se fait de deux manières :
1. Ce qu’elle peut atteindre de la divinité par son intellect, sa compréhension et son introspection. A ce moment elle ne peut percevoir sa nature profonde mais uniquement percevoir le divin révélé par la conduite divine dans le monde. Percevoir la sagesse divine infinie, sa volonté supérieure. C’est ce qui est fait allusion par le parfum. Bien que les encens soient dans un endroit secret, inaccessibles, leur odeur transpire et se fait appréhender par le sens olfactif. Ainsi la sagesse divine totalement spirituelle sans moyen de l’appréhender transpire une odeur qui va se diffuser dans l’esprit de nos sages. Cette odeur est la compréhension de la conduite divine dans la matière qui va amener le sage à ressentir D-ieu et à le craindre. C’est l’allusion faite par le service des »kétoret » dans le temple, cette colonne de fumée dégageant une odeur qui fait le lien entre l’âme dans le corps et la proximité divine qui l’entoure.
2. Il y a encore une perception encore plus sensible qui se matérialise et qui est représentée par un baiser, qui est une proximité sensuelle face à face à la limite du charnelle. C’est le moment où Hachem déverse son esprit sur les âmes qui se sont préparées et sanctifiées à recevoir la prophétie et l’esprit saint. Alors à ce niveau d’élévation, l’âme se sépare du corps et se fonde dans l’intellect divin sans fin, dans le saint des saints et ressent une perception »réelle » de la connaissance divine. Et sur ce niveau de perception l’âme demande: « qui peut m’élever vers des mondes où je pourrais ressentir la proximité divine comme des baisers de sa propre bouche ? »
Ces baisers ont plusieurs niveaux avec différentes cloisons qui par elles, le prophète peut percevoir la réalité de la création. Tout dépend de la préparation et de l’envie extrême développée pour l’atteindre. L’âme se tient dans ce verset à la limite de la frontière matérielle et s’exprime ainsi: « Ta proximité a meilleur goût que le vin » c’est-à-dire que le vin élève l’âme d’une manière superficielle. La température naturelle du corps s’élève superficiellement, son esprit devient joyeux. Mais cette chaleur intérieure est née d’un feu étranger car venant du bas vers le haut. Du corps vers l’âme. Cela étant considéré comme un feu étranger et une joie profane. Ce qui est tout le contraire de l’embrasement de l’âme et de sa joie due à l’esprit divin qui s’abat sur lui lors de l’expérience métaphysique qui s’appelle la prophétie. Ce sont l’amour d’Hachem et la joie sainte qui s’éveillent du haut vers le bas. Un feu divin qui s’étend de l’âme vers le corps jusqu’à ce que les colonnes de l’édifice qui est définie par le corps se fissurent et s’affaissent sous la surcharge de sainteté de l’âme qui s’abat sur lui. Pour cela « Ta proximité est meilleure que le vin« .
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