Lois de TouBichvat – Cours du Rishon Letsione Rav Itshak Yossef du 27 janvier 2018
Lois de TouBichvat
Chiour hebdomadaire (27janvier 2018) de Maran Harishon Létsion Hagaon Hagadol Rabbénou Itshak Yossef Chlita
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Lois de ToubiChvat
Tou biChvat, supplications, jeûne, les lois de Orla, interdit de Mouksé, lois de certains fruits et légumes, Goush Katif, les fruits de Tou biChvat, par quoi commencer, Chéhéhiyanou
Rédaction du cours réalisée par R. Yoel Hattab
Parachat Itro
Tou Bichvat
Il est rapporté dans le traité Roch Hashana (2a) qu’il existe quatre Rosh Hashana: le 1er Nissan le Rosh Hashana des rois (dénombrant le nombre d’année de règne), le 1er Eloul le Rosh Hashana du prélèvement d’une bête (à partir de la première bête enfantée on comptait jusqu’au dixième, lequel était prélevé), alors que Rabbi Elazar et Rabbi Chimon pensent que ce Rosh Hashana est fixé le 1er Tishri. Le 1er Tishri Rosh Hashana de l’année (la nouvelle année), mais aussi du compte de la Chmita (7eme année), du Yovél (50eme année), du nombre d’années d’une pousse (plus communément appelé la « Orla« : fruits d’un arbre interdits à la consommation durant les trois premières années), et du Maasser des légumes. Le 1er Chvat selon Beth Chamay c’est Rosh Hashana des Arbres alors que selon Beth Hillel, c’est fixé au 15 Chvat. Comme nous le savons, lorsqu’il y a une discussion entre Beth Chamay et Beth Hillel, la Halakha est tranchée comme Beth Hillel.
L’avis du Choulhan Aroukh-les deux premières références
Maran Hachoulhan Aroukh rappelle Tou biChva dans quatre endroits différents : Dans le Siman 131 (Halakha 6), il écrit explicitement qu’à Tou biChvat on ne dira pas de Vidouy, supplications. Dans le Siman 572 (Halakha 3)[1], il écrit qu’on n’institue pas de jeune le jour de Tou biChvat. Pour cette même raison, il sera interdit à une personne de prendre sur soi un jeune, le jour du décès d’un de ses parents (lorsque ce jour tombe à Tou biChvat).
Jeûner le jour du décès d’un des parents
Nous pouvons retrouver cette coutume dans le traité Chvouot (20a). En effet, comme nous le savons, il sera défendu de faire un serment. La Guemara nous enseigne qu’il sera interdit de jurer « de ne pas manger de viande ni de boire du vin comme le jour de décès de son père« . De cette Guemara nous pouvons retrouver cette coutume, de ne pas manger le jour du décès d’un des parents. Ce jeune est très important pour l’élévation de l’âme mais il ne doit pas empiéter sur l’étude de Torah. C’est pour cela, qu’un Kollelman, étant donné que cela peut l’empêcher de bien étudier, ne prendra pas sur lui un tel jeûne. Il en sera de même pour un jeune homme étudiant à la Yéshiva. Kol Hamarbé Haré zé Lo méchoubah. Contrairement à une personne qui n’étudie pas toute la journée, elle jeunera.
Le jour du mariage-Jeûner
A propos du jeûne, certains Hatanim ont comme habitude de jeûner le jour du mariage. Cette coutume est présente dans plusieurs communautés. Cependant, le Knésset Hagdola pense que les Seferadim ne jeûnent pas. Tel est l’avis du Pri Hadama, il y a de cela 300 ans, ainsi que du Hida. Rabbi Yéhouda Ayash est encore plus dur à ce propos : il faut annuler cette habitude ! Le Conseil religieux de Jérusalem a écrit en ce qui concerne les institutions et coutumes, que même les Seferadim doivent jeûner le jour de leur mariage. Pourquoi mettre de côté tous les Poskim rapportés plus haut?! Il n’y aura donc pas besoin de les suivre. A plus forte raison lorsque le mariage tombe le jour de Tou biChvat.
L’avis du Choulhan Aroukh-les deux dernières références
Dans le Choulhan Aroukh Yoré dé’a Siman 294, que la Orla est comptée jusqu’à Tou biChvat (durant trois ans les fruits poussant sur un nouvel arbre sont interdits. A partir de la quatrième année, les prochains fruits sont permis). Ainsi que dans le Choulhan Aroukh Siman 331, que le compte des Troumot et Maassrot est à partir de Tou biChvat.
La première référence
Il n’est, dans aucun endroit dans la Guemara, rapporté au sujet de Tou biChvat. C’est le Mordekhai, qui vécut il y a de cela 770 ans[2], soulignant l’interdit de faire des supplications à Tou biChvat. Etant donné que les trois autres Rosh Hashana (Rapporté plus haut) sont tous le jour de Rosh Hodesh (jour auquel on ne fait pas de supplication), ainsi il en sera de même la nouvelle année des arbres Tous les Rishonims et les Aharonim par la suite, l’ont suivi.
La Orla-le compte
La plupart du temps, les plantations se font en hiver. De plus, la Halakha nous dit que si une personne a été indulgente au début de la pousse, elle sera stricte à la fin (des années d’Orla). Si au contraire, la personne a été stricte au début, elle sera plus indulgente à la fin. Expliquons: Dans le cas où une personne a planté entre le 1er et 15 Av, alors il existe une loi différente à ce propos. En effet, trente jours dans l’année peuvent être considérés comme une année. De plus, le Rachach (traité Chabbat 73a) nous enseigne que le plant d’un arbre prend racine en quatorze jours. Notre exemple est type. Dans le cas où l’on plante la graine entre le 14 et le 15 Av, après quatorze jours, nous arrivons à Rosh Hodesh Elloul. Sachant que l’année commence le 1er Tishri (Rosh Hashana), trente jours séparent Rosh Hodesh Elloul à ce jour. Ainsi, ces trente jours seront considérés comme étant la première année de Orla ! Cependant, à la fin, quand arrive la quatrième année, nous ne nous baserons pas sur Rosh Hashana (1er Tishri) mais sur Tou biChvat, car nous avons été indulgents au début (comptant un an en trente jours). Exemple : une personne ayant planté son plant (arbre) entre le 14 et 15 Av 5776, trente jours après, arrive Rosh Hashana (début de l’année 5777). Le Rosh Hashana suivant, débutant l’année 5778 c’est la seconde année, Rosh Hashana suivant (5779) c’est la troisième année. A la fin de ces trois année, lorsqu’arrive Rosh Hashana (5780), même si, normalement, les fruits poussant à partir de cette date ne sont plus Orla, mais Nété Révay (fruits autorisé à la consommation), quand bien même, on sera strict, et nous attendrons les fruits poussant après le 15 Chvat 5780.
L’Orla-profit
L’interdit d’Orla n’est pas seulement la consommation, mais aussi toutes sortes de profits que l’on pourrait soutirer de ces fruits. Comme il est rapporté dans le traité Pessahim (21b) au nom de Rabbi Avahou, tout endroit où le verset utilise les termes : Lo Yéakhél, Lo tokhal et Lo Tokhélou, cela veut nous apprendre qu’il n’est pas seulement interdit de manger, mais aussi d’en profiter. En ce qui concerne l’interdit d’Orla, le verset nous dit Lo yéakhél. Il sera donc défendu d’en profiter. Voici quelques exemples : afin de pouvoir se marier, un homme devra faire une acquisition, comme avec de l’argent (traité Kiddouchine 2a). Il sera défendu d’utiliser un fruit d’Orla pour cette acquisition, car on en soutire un profit. Il sera de même défendu de faire un échange de fruits d’Orla avec un non-juif contre des fruits comestibles, ou bien le lui vendre ou bien même le lui donner en cadeau, comme le tranche le Kol bo, et Rabbénou Yona dans son livre Chaaré Tchouva.
L’Orla-La bénédiction des arbres, Mourkavim
La question se posera alors aussi en ce qui concerne la bénédiction des arbres sur un tel arbre. De même pour les arbres greffés, qui ont été plantés contre le grès d’Hachem. Le Gaon Rabbi Akiva Iger doute à ce sujet et penche plus pour interdire. Tel est l’avis du Kaf Hahaim, lequel fait une similitude avec un arbre greffé, sur lequel on ne fera pas la Bénédiction de Chéhéhiyanou sur ses fruits. Contrairement à ces deux avis, le Rav Péalim (volume 3 Siman 9) autorise de faire la bénédiction des arbres sur un arbre d’Orla. Selon lui, cette bénédiction n’engendre aucun profit personnel à proprement parler. Il s’agit d’un arbre qui pousse selon l’ordre de la nature contrairement à un arbre jumelé. La Halakha est tranchée de cette manière. Ainsi, on aura le droit de faire cette bénédiction, sur un arbre qui se trouve dans ses trois ans (Orla). Tel est l’avis du Dovéve mécharim (Hagaon Mitshébine), le Divrei Malkiel (il y a de cela 200 ans), et le Helkat Yaakov (il y a de cela 50 ans, Av beth Din de Suisse). De plus, le Mishnei lamélékh pense, qu’aujourd’hui même en Israël, la Orla n’est que d’ordre Rabbinique. Même si la Halakha ne penche pas comme cet avis, on peut quand même l’associer pour autoriser de faire la bénédiction dessus.
Le bois d’un arbre Orla
Il faut savoir tout d’abord qu’il est défendu de déraciner un arbre fruitier pour rien, c’est écrit explicitement dans la Torah. Mais ce sera permis pour agrandir la maison. Par exemple, une famille qui s’est agrandie et la personne veut rajouter une chambre. Dans ce cas-là, on aura le droit de couper un arbre fruitier. Il en sera de même pour en faire des meubles. Il sera préférable de faire cela par l’intermédiaire d’un non-juif. Ou bien dans le cas où l’arbre c’est déraciné seul, dans tous les cas, s’il s’agit d’un arbre Orla, ce sera permis de profiter de son bois. En effet, la Torah utilise le terme « Pirio », « son fruit », excluant ainsi l’interdit d’utiliser le bois de cet arbre. Il en sera de même, pour les enfants qui ramassent du bois pour Lag Baomer, même s’il s’agit d’un bois qui appartient à un arbre d’Orla, ce sera permis, pour la même raison.
Arbre Orla-profit oculaire
En allant à Jéricho on peut apercevoir de magnifiques dattiers. Même s’il s’agit d’arbre Orla, on n’interdira pas de profiter au niveau visuel, car on ne profite pas du fruit.
Orla-profit odorant
La plupart des fruits ne sont d’arbres ayant moins que quatre ans (de manière générale, les fruits ne sortent pas durant les trois premières années). Ne sachant si le fruit est d’un arbre Orla ou pas, on aura le droit de profiter de son parfum. Mais si la personne sait qu’il s’agit de fruits Orla, c’est interdit, comme c’est écrit Kol maré véréa’h éne bahém Michoum Mé’ila aval Issoura miha ika, tout profit oculaire ou odorant n’a pas d’interdit de Mé’ila[3], mais il est quand même défendu de se comporter de la sorte. Cependant, s’il se trouve dans un endroit où il y a plusieurs arbres (certains Orla et d’autres non) et profite du parfum, c’est permis car la personne ne pense pas spécifiquement à ceux Orla.
Bois Orla-le Skakh de la Souccah
Comme nous avons précisé plus haut, le verset précise bien, que l’interdit de profiter d’un arbre Orla est uniquement sur les fruits qu’il porte mais aucunement de son bois. Ainsi, il sera permis d’utiliser du bois d’un arbre alors encore âgé de moins de quatre ans, afin de l’utiliser en tant que Skakh (et ce même s’il y a sur ces branches quelques fruits).
Orla-profiter des Encens et leur Berakha
Il en sera de même en ce qui concerne les feuilles de ces arbres. En effet, le principe restera le même: seulement le fruit sera interdit de profit et donc, ni le bois ni les feuilles. Même si le Choulhan Aroukh lui-même parle (Siman 294) sur l’interdit de profiter même du parfum, c’est seulement le parfum du fruit lui-même et non de ses feuilles. Lorsque l’on fait la Havdala on fera la bénédiction de Atsé béssamilm. Il faut savoir, que chaque feuille a sa Berakha: les feuilles venant d’un arbre, on fera la bénédiction de Atsé béssamim, ceux qui viennent d’une plante Boré ‘Isbé Béssamim. Comme par exemple, sur la menthe on fera Boré ‘Isbé Bessamim. Les Ashkénazim, font sur toutes les feuilles ayant une bon parfum, Boré Miné béssamim, qui est une bénédiction qui englobe tout. Mais il faut savoir, que cela c’est seulement dans le cas où l’on ne connait pas la Berakha, mais aujourd’hui on connaît d’où vient chaque espèce.
Orla-jongler avec!
Certains, pour réjouir le Hatan et la Kala, jonglent avec des fruits[4], comme d’ailleurs c’est rapporté dans la Guemara qu’ils jonglaient avec des torches de feu, même s’il s’agit de fruits Orla c’est permis, car on ne profite pas du fruit lui-même. Il en sera de même pour ceux qui ont l’habitude de jeter des fruits sur le Hatan.
Orla-utilisation
Utiliser un fruit Orla pour un profit personnel, comme pour éviter qu’une feuille ne s’envole, ça sera de même permis.
Orla-Mouksé
Un fruit Orla sera Mouksé durant Chabbat, ainsi que tout aliment non-Cashére. Aujourd’hui, tellement l’industrie alimentaire a évolué qu’on ne peut pratiquement plus rien acheter sans un Héhshér, sauf le Coca Cola c’est possible. On ne peut pas s’imaginer à quel point cela peut être dangereux! C’est possible que dans une gaufrette, à la place du Chocolat ils ont mis une substance interdite ! Une personne ayant chez lui des aliments sans Hékhshér, ils seront Mouksé.
Hashga’ha
Certains ont l’habitude de n’acheter que des aliments avec le tampon de Badatz Ha’éda Ha’harédit. Pas seulement eux, ont un bon Hékhshér. Bien d’autres Hashga’hot sont bien aussi et ce, même en ayant comme seul tampon celui de la Rabbanut (Bien entendu, cela dépendra de quelle Rabbanut). Avec leur Hasga’hot la plupart des choses pourront être acheté (même le poulet, mais pas la viande). Cette année à Jérusalem (ainsi qu’à Ramot) Pourim tombe Vendredi. Une personne ayant reçu un Mishloa’h manot, et il se trouve qu’il y a à l’intérieure du chocolat non Chamour (avkat Halav Nokhri), il est vrai que chacun à l’habitude d’être plus strict à ce sujet et de ne pas en consommer, mais pour les petits enfants c’est permis. C’est pour cela, que ces chocolats ne seront pas Mouksé.
Encore sur le Mouksé-viande crue et poisson de Sushi
S’il y a eu une coupure d’électricité à la maison, et la personne veut faire passer ce qu’il a dans son congélateur dans celui du voisin (uniquement s’il y a un Erouv conforme à la Halakha), surtout en été alors qu’il fait très chaud, on aura le droit de déplacer de la viande congelée crue. En effet, une telle viande[5] pourra être consommable crue, juste en ajoutant un peu de sel. Ainsi est rapporté dans la Guemara. Donc elle ne sera pas Mouksé. Les Ashkénazim sont plus stricts et interdisent. Dans un tel cas, un Ashkénaze aura le droit de demander à un Sefarade de lui déplacer la viande. Par contre, en ce qui concerne certains poissons, étant donné qu’ils sont non mangeables crus, ils seront Mouksé. On pourra les déplacer seulement de manière inhabituelle Kila’har Yad (avec le dos de sa mains). D’autres poissons, sont certaines fois consommés cru en les utilisant pour les Sushi. De tels poissons, ne seront pas Mouksé.
Orla-des soldats en exercices
Comme nous l’avons précisé déjà plus haut, tout l’interdit de profiter d’un fruit Orla, c’est uniquement le fruit lui-même et non les branches de l’arbre. C’est pour cela, que des soldats qui sont en exercices dans leurs camps, auront le droit de se cacher derrière un arbre Orla, ne profitant pas du fruit lui-même. Il en sera de même pour une personne qui veut s’aider de deux arbres pour faire une balancelle pour ses enfants ou petits-enfants, même si elle s’aide d’arbre Orla, ce sera permis.
Orla-fleurs dans une Synagogue et murs pour la Souccah
Au moment du don de la Torah, chaque parole qu’Hachem prononçait, le monde s’emplissait d’un parfum de fleurs. De là, nous avons pris l’habitude de décorer à Chavouot les maisons et synagogues de fleurs en souvenir de ce miracle. Même s’il s’agit de fleurs (d’arbres fruitiers) âgé de moins de quatre ans c’est autorisé, car encore une fois, l’interdit est uniquement sur le fruit même. De même pour une personne qui a plusieurs bois, d’un arbre Orla et veut les utiliser en tant que murs pour sa Souccah, pour la même raison, ce sera permis.
Les Aubergines et les Gambo
En ce qui concerne les Aubergines certains sont plus stricts et pensent qu’ils prennent le même statut qu’un fruit. Elle aura donc toutes les lois de Orla. D’autres sont plus indulgents. Le Radbaz, il y a de cela 550 ans (avant le Choulhan Aroukh), pense que sur les Aubergines on fera la bénédiction Boré péri Adama, et ne prend pas le statut d’Orla. Tel est l’avis du Chou’t Yayine Hatore du Rav Itshak Nissim, rapportant d’ailleurs que tel est l’avis de Maharam ben Haviv et du livre Eretz Haim Sithone. Le Kaftor véféra’h pense que les Aubergines prennent le statut d’Orla, mais le Maharam ben Haviv contredit, et pense que la coutume est de ne pas lui donner ce statut. Pour ce qui est des Gembo, il ne prendra pas non plus le statut d’Orla. Toutes les sortes de légumes de manière générale, sortent la première année de leur plant. Contrairement aux fruits de l’arbre: dans la majorité des cas, ils ne sortent que des fruits pas mûrs.
La Papaye
On fera la bénédiction de Boré péri Adama sur la Papaye, cas une des caractéristiques qui définissent un arbre est que le tronc est dur. Contrairement aux bois de la Papaye lesquels sont creux. Certains décisionnaires de notre génération sont stricts à ce sujet et ce même en dehors d’Israël (qui est uniquement d’ordre Rabbinique). Mais la Halakha ne tiens pas ses avis. A plus forte raison en dehors d’Israël, ce sera permis.
La Banane et l’Ananas
Même si à première vue, il s’agit d’un arbre, par sa hauteur, on fera dessus la bénédiction de Boré péri Adama. Il y a une discussion à ce sujet, mais la Halakha est tenue comme ça. Si on a fait dessus Boré péri Haets on sera quitte. L’Ananas n’aura pas non-plus le statut de Orla.
Les feuilles de vignes et feuille de Kath
Les Yéménites, utilisent les feuilles de Kath en les mâchant, afin de ne pas s’endormir. Ces feuilles n’auront pas le statut de Orla, car ce n’est pas l’habitude de les consommer de la sorte. Comme toutes les feuilles, celles de Vignes ne prendront pas le statut de Orla. Il faudra faire attention et de bien les vérifier des bêtes. Elles n’existent pas en Goush Katif. La meilleure façon, est de les mettre dans un bocal avec du vinaigre durant 12 mois. Après cette période il n’y a plus rien. En effet, les vers sont invertébrés et n’ont pas d’ossement. Donc, après 12 mois dans le vinaigre, ils seront complètement désintégrés. Avant de faire attention si de telles feuilles soient Orla, il faudra être attentif au problème de vers, qu’il y a dans ces feuilles, car en les mangeant on transgresse cinq interdits!
Les Salades du Goush Katif
Aujourd’hui, il existe pour la salade verte, le chou, le Cosbore etc. une pousse spéciale contre les bêtes. Et c’est très bien. Il y a environ six ans, un homme est venu voir Maran Harav Ovadia Yossef zatsal et lui dit au nom d’un grand professeur de l’Hopital Hadassa (situé à Jérusalem) que le pourcentage de personnes qui ont la maladie, que D. nous en préserve, est plus importante chez le public religieux. Après vérification, il s’est rendu compte, que le produit phosphorescent qu’ils mettaient dans ce genre de pousse, augmente l’éventualité pour une personne d’avoir la maladie. Maran Harav lui demanda alors quoi faire. L’homme de lui répondre, que la seule solution est de ne plus consommer de telles salades et de reprendre les salades normales. Maran Harav lui dit alors que cela été impossible, car la vérification de bêtes, surtout dans les feuilles de couleurs vertes est impossible. Même après les avoir lavé à plusieurs reprises, ils sont toujours présents. On peut le remarquer si après tous ces lavages, on met au soleil cette salade. On pourra voir apparaitre ces vers! Maran Harav dit alors, de ne pas en consommer beaucoup, ce qui n’engendra rien. J’ai d’ailleurs visité les serres de ce genre de pousse. Ces salades passent par six lavage. Donc il est certains, que le produit phosphorescent est quasiment éliminé. Même s’il en reste un peu, ça n’engendra rien. Vous vous rendez compte si on devait interdire ce genre de salades dans les hôtels! Mais aussi dans les Hôtels Cachère en Amérique ou en France. Ainsi chacun fera attention de ne pas manger beaucoup de ce genre de salade, mais en aucun cas utiliser les salades qui ne sont pas du Goush Katif.
Tou biChvat
Comme nous venons de développer, Tou biChvat est en rapport avec le Maasser et la Orla. Il est rapporté dans le Adnei Paz, il y a de cela 300 ans, que le jour de Tou biChvat, c’est le jour du jugement des arbres et il faut prier qu’il y ait de bons fruits. Plusieurs ont été interpellés par cela, comme le rapporte Rabbi Haim Nahé dans son livre Chnoth Haim. Expliquons: il est rapporté dans la Mishna (16a): il y a quatre périodes ou le monde est jugé. A Pessah, sur la récolte, à Chavouot sur les fruits de l’arbre, à Rosh Hashana sur nous-même, et à Souccot sur l’eau. Fin de citation. Donc, comment peut-il dire que Tou biChvat est un jour de jugement sur les arbres, selon la Mishna c’est à Chavouot.
Rapporter des Fruits
Le livre Tikoune Issakhar a été le premier à ramener cette coutume de poser sur table le jour de Tou biChvat des fruits ainsi que ceux qui ont été glorifiés par la terre d’Israël: les dattes les figues, le raisin, la grenade etc. Il y a aussi certains qui ont l’habitude de faire un passage de prière spécial. Maran Harav n’avait pas l’habitude de faire ce genre de chose. Mais on ne peut pas prouver par cela de ne pas faire. En effet, Maran Harav ne faisait pas, car il voulait retourner le plus rapidement à son étude[6]. Mais celui qui veut le dire, pourra. Mais ce qui est le plus important, est que le chef de maison parle à table sur les lois de Berakhot. Il y en a une multitude[7]. Comme cela, c’était chez Maran Harav.
Berakha Ha’harona par un intermédiaire
Lorsque nous allions chez Maran Harav à Tou biChvat, il nous posait des questions d’Halakha à table. Une des années où nous étions chez lui, il nous questionna: une personne ayant mangé un Kazait (27g) de gâteau, un Kazait de fruits (d’Israel) et bu un Réviit de vin. Dans ce cas-là il fera une seule Berakha Ha’harona, englobant les trois: ‘Al Hamé’hia vé’al hakalkala, ‘Al Haguéfén vé’al péri Haguéféne, vé’al ha’étz vé’al péri ha’étz etc. Si une personne ayant mangé seulement du gâteau, ne connaissant pas cette bénédiction par cœur, voudrait qu’on le rende quitte. Cette même personne qui va devoir faire les trois passages, peut-elle le rendre quitte ou bien s’agira-t-il d’une interruption? Afin de répondre, Maran harav nous rapporta qe selon le Choulhan Aroukh, une personne ayant rajouté le passage de Ya’alé véyavo alors que ce n’était pas Rosh Hodesh, ça ne s’appellera pas une interruption durant sa Téfila[8]. De là on pourrait dire, que le fait de rajouter dans le Al Hamé’hia les autres passages ce ne sera pas une interruption pour celui qui ne veut se rendre quitte que d’un seul passage. Il y a de quoi discuter dessus, car on peut quand même rencontrer une certaine difference entre la Tefila et la Berakha Ha’harona, mais on peut dire autre chose. Nous avons une loi de Choméa Kéoné, écouter c’est comme répondre (de là nous apprenons qu’on peut se rendre quitte d’une bénédiction par un intermédiaire certaines fois). Mais seulement dans le cas où la personne pense à s’acquitter et que son ami pense à l’acquitter. Donc, étant donné que la personne pense à s’acquitter seulement du premier passage, ce ne sera pas considéré comme une interruption. Comme cela est tranché la Halakha. Le fait de se rendre quitte par un intermédiaire c’est seulement en cas de force majeure.
Les fruits glorifiés par la terre d’Israël-quelques exemples de la Guemara
On pourrait penser que le titre de « fruits d’Israël » est seulement à une époque antérieure à la nôtre, car on ne voit pas réellement de différence. Mais la Halakha reste la même aujourd’hui en ce qui concerne les lois de Berakhot. Mais comment étaient les fruits d’Israël avant? Il est rapporté dans le traité Ketoubot (111b) Rabba bar bar Hanna dit qu’il rencontra la terre où coule le lait et le miel Eretz zavat halav oudvash. Il vit des chèvres broutant sous des arbres, dont les feuilles étaient très épaisses. Elles perdaient du lait, qui coulait dans l’herbe. Au-dessus de ces chèvres on pouvait voir que les dattes étaient tellement épaisses qu’elles faisaient couler du miel. Il se rendit compte que le lait et le miel créaient un fleuve qui longeait près de 85 km (22 Parssa). La Guemara continue: Rabbi Meir, Rabbi Chimon et leurs amis ouvrirent une grande pêche, mangèrent, se rassasièrent et en laissèrent. On peut remarquer, ô combien les fruits étaient glorifiants. Une fois Rabbénou Hakadosh rencontra Rabbi Hiya, et lui dit qu’il avait entendu parler de son verger, pouvait-il le lui montrer? Il accepta, et allèrent s’y promener (bien entendu toujours en parlant de Divrei Torah). De loin, Rabbi Hiya vit comme un troupeau de taureau. Il dit alors à Rabbénou Hakadosh de faire attention qu’ils ne ravagent pas son verger. Il lui fit signe d’attendre et de continuer à marcher. En arrivant, Rabbi Hiya remarqua qu’en réalité, il ne s’agissait pas de têtes de taureau, mais d’un vignoble. Chaque raisin faisait la taille d’une tête de taureau! Il faisait un trou dans un raisin à l’aide d’une épingle, et buvait le vin qui en ressortait! Même si aujourd’hui ce n’est pas la même chose, les lois resteront les mêmes.
Par quoi commencer (quatre cas)?
S’il y a plusieurs Berakhot sur la table Les Ashkénazim sont plus stricts et font selon l’ordre Maga Esh (Motsi/Mezonot, Géféne, Etz, Adama, Chéakol). Mais le Choulhan Aroukh tranche qu’on pourra commencer par ce que l’on veut. Celui qui veut être plus strict, il peut[9]. En second avis, le Choulhan Aroukh rapporte que certains pensent qu’on commencera par celui qui nous est le meilleur. Mais nous avons une généralité: lorsque le Choulhan Aroukh rapporte deux avis, l’un (le premier) sans avis (mais dans ses propres termes: Stam) et en second avis « Yésh Omrim », « certains disent », la halakha est penchée comme le premier avis. Dans le cas où toutes les bénédictions sont Ha’étz, alors on commencera tout d’abord par les fruits d’Israël. Il existe une discussion s’il y a des fruits Ha’étz et Adama par quoi commencer. Selon Bahag, on commencera par le fruit Ha’étz. Tel est l’avis des Ashkénazim. Alors que le Choulhan Aroukh tranche, que l’on commencera par celui que l’on veut. Lorsque nous avons du vin et un des fruits d’Israël, le Beth Yossef rapporte au nom de Rabbénou Peretz qu’étant donné que le vin a une importance particulière par sa Berakha, on débutera par le vin. On peut comprendre l’importance du vin, car lorsque presse une orange (à la base Ha’étz), on fera la bénédiction de Chéakol. Si on a fait Ha’étz on sera quitte. De même pour le café, si on a fait Ha’étz on sera quitte. Alors que le vin, à la base on faisait sur le fruit Ha’étz et en le pressant, on fait une Berakha plus importante Haguéféne. Le Beth Yossef questionne sur l’avis de Rabbénou Peretz et ensuite répond à son questionnement. Selon cela, un Hakham de Bnei Brak a compris que le Beth Yossef tranchait en fin de compte comme Rabbenou Peretz. Mais la Halakha n’est pas tranchée comme cela: on fera sur ce que l’on veut en premier.
Hagaféne ou Hagéféne
Certains ont l’habitude de dire Hagaféne, mais la coutume des Seferadim est de dire Hagéféne. Ce n’est pas bien de changer. Dans le Hazon Ovadia, Maran Harav rapporte quelques explications à cela. Il explique, que de manière générale, on fait cette bénédiction, pour des occasions publiques, comme les Chéva Berakhot. Lorsque l’on fait les Chéva Berakhot dans un endroit extérieure à la maison du nouveau marié, on fera seulement deux bénédictions: tout d’abord sur le vin Haguéféne et ensuite « Asher bara ». Mais si les Chéva Berakhot sont organisées là où habite le nouveau marié, la bénédiction sur le vin doit-être dites à la fin des six premières Berakhot. Même de nos jours. Certains disent au nom de Maran Harav que si on fait louer la maison on peut faire les sept Berakhot. Mais on n’a jamais vu cela chez Maran, nous les enfants qui avons vécu avec lui. Chaque petit enfant qui se mariait, faisait un Chéva Berakhot chez le Rav. Il n’a jamais fait les sept Berakhot. S’il y avait un Ashkénaze, Maran le laisser faire les autres Berakhot. Le Taz tranche qu’il y a une différence entre les époques antérieures et notre époque. Selon lui, aujourd’hui on peut dire les sept Berakhot même si ce n’est pas dans la maison du marié. Le Rav Mechach pense que le Taz vient expliquer le Choulhan Aroukh. Mais nous avons rapporté dans le Yalkout Yossef, que le Taz contredit l’avis du Choulhan Aroukh et ne l’explique pas. Même Rabbi Ezra Attia disait de ne faire que deux Berakhot. Tel est l’avis du Rav Ben Tsion Aba Chaoul et du Rav Tsadka. Pour revenir en ce qui concerne la Berakha sur le vin. Cette Berakha est pour la plupart du temps dite en public: Cheva Berakhot, Mila, Pidione Habén, Kiddouch, Havdala etc. donc, suite à la bénédiction le public répond « Amen », la fin de la bénédiction n’est donc pas Haguéféne, mais « Amen ». Selon cela, il s’agit d’une Berakha publique. Nous avons une généralité dans les lois de Berakhot, que les bénédictions doivent être dites selon le langage normal de la personne. Ainsi tranche le Ben Ish Hai, le Hida dans Yossef Ometz etc. Ainsi, étant donné que la plupart des gens disent Haguéféne[10], on devra dire ce même langage pour la bénédiction. La même chose dans la Tefila.
Chéhéhiyanou et un des sept fruits d’Israel
Lorsque nous avons deux fruits de la même Berakha (Ha’étz), nous avons dit plus haut qu’on commencera d’abord par l’un des sept fruits d’Israël. Dans le cas où un des fruits, qui n’est pas des sept fruits, est nouveau, on devra alors faire dessus la bénédiction de Chéhéhiyanou. Par exemple, si on a une Figue de Barbarie, qui est un fruit nouveau (faire attention, qu’il ne s’agisse pas d’un fruit qui était réfrigéré, car dans ce cas là, on ne fera pas la bénédiction de Chéhéhiyanou) et une Datte. Le Chou’t Lev Avraham (un grand décisionnaire d’Amerique) tranche que l’on commencera par le fruit avec la bénédiction de Chéhéhiyanou, c’est-à-dire, qu’on fera la bénédiction de Ha’étz sur la Figue de barbarie, et la bénédiction de Chéhéhiyanou qui suit. On peut bien comprendre cet avis. En effet, il existe deux Guemarot desquelles on peut prouver cet avis. Dans le traité Yoma (33a) et le traité Zéva’him (89a) il est dit Méroubé Mitsva Adif, lorsque la Mitsva est multiple, elle est préférable. Dans notre cas, la Figue de Barbarie a deux Berakhot face à une Berakha pour la Datte. Le livre Chraga Meir tranche autrement et pense qu’on commencera par la Datte (un des sept fruits d’Israël). La Halakha est tranchée comme le Chou’t Lév Avraham.
[1] Il est rapporté là-bas, qu’une communauté ayant décrété un jeûne Lundi, Jeudi et Lundi, et celui-ci tomba l’un des jours Tou biChvat, on repoussera le jeûne pour la semaine d’après.
[2] C’était le gendre de Rabbi Yehiel MiParish (un des Tossafot). Il fut tué en sanctifiant le nom d’Hachem, lui, sa femme et ses cinq enfants.
[3] Lorsqu’un objet, animal, argent etc. était sanctifié au Temple, Hékdésh, et qu’une personne en profitait, il était passible d’une punition (pour une personne ayant fait exprès, et pour une personne n’ayant pas eu d’intention à cette faute, l’obligation de rapporter un sacrifice). Un profit odorant ou oculaire ne rendait pas la personne passible (punition ou sacrifice).
[4] D’autres encore mettent une bouteille sur la tête et elle ne tombe, c’est un vrai don!
[5] Une viande se basant selon l’avis Beth Yossef.
[6] Lorsque Maran Harav était Sandak il demandait à faire la Berakha Asher Kidesh Yédid mibéténe lui-même. Je me suis toujours posé la question. Avait-il une référence? Jusqu’à que j’ai compris que ce comportement était dû au fait qu’il voulait retourner rapidement à son étude. C’est possible que chacun voudrait honorer son ami à faire cette bénédiction, et il aurait par cela, perdu du temps. Un jour, alors que Maran Harav était Sandak, le Mohel commence à dire Léchém Yihoud Koudsha bérikh hou. Le Rav lui demanda alors d’arrêter (de lire ce passage) pour ne pas perdre de temps. Il demandait aussi que le Hatan ne dise pas Im échkakhéh Yérouchalaim, pour la même raison.
[7] S’il est Kollelman, qu’il prépare son discours pendant sa pause, il ouvre Hazon Ovadia, Yalkout Yossef et prépare.
[8] Maran Harav avait l’habitude lui-même venir donner le salaire des Avrehim tous les Rosh Hodesh. Une fois, il est arrivé avant Rosh Hodesh. En priant Minha, un des Kollelman dit à voix haute pendant la Amida « Ya’alé véyavo »! Ayant tellement l’habitude de recevoir son salaire à Rosh Hodesh il s’est trompé!
[9] Dans tous les cas, même pour les Ashkénazim, après avoir mangé un des fruits d’Israël Ha’étz (le premier selon l’ordre du verset, en ayant fait la Berakha dessus) on pourra ensuite manger ceux que l’on veut, car tout ce qui concerne la loi des Berakhot, sur lequel on doit commencer en premier, c’est seulement par rapport à la bénédiction, et non la consommation.
[10] Quand il avait encore toutes ses forces, Maran Harav était Méssadére Kiddouchine de tous les élèves de la Yeshiva de Hazon Ovadia. Un jour il laissa un Kollelman faire la bénédiction sur le vin, et dit Hagaféne. Après toutes les Berakhot, Maran Harav le réprimanda, n’avait-il pas honte de faire cela devant lui, alors que lui-même pense qu’on devra dire Haguéféne.
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Yoel Hattab
Auteur des livres Arôme agréable
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