Les vertus de l’intelligence et du discernement – Tomer Déborah (jour 18) – Michel Baruch
vertus de l’intelligence et du discernement
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Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
- Tomer Déborah Jour 1
- Tomer Déborah Jour 2
- Tomer Déborah Jour 3
- Tomer Déborah Jour 4
- Tomer Déborah Jour 5
- Tomer Déborah Jour 6
- Tomer Déborah Jour 7
- Tomer Déborah Jour 8
- Tomer Déborah Jour 9
- Tomer Déborah Jour 10
- Tomer Déborah Jour 11
- Tomer Déborah Jour 12
- Tomer Déborah Jour 13
- Tomer Déborah Jour 14
- Tomer Déborah Jour 15
- Tomer Déborah Jour 16
- Tomer Déborah Jour 17
בינו עמי עשו
TRADUCTION ET COMMENTAIRE
De Michel Baruch
LE PALMIER DE DEBORAH :
Chapitre VI.
Jour XVIII.
Les vertus de l’intelligence et du discernement
Comment acquérir les vertus de la Bina ?
פֶּרֶק רְבִיעִי :הֵיאַךְ יַרְגִּיל הָאָדָם עַצְמוֹ בְּמִדַּת הַבִּינָה.
וְהוּא, לָשׁוּב בִּתְשׁוּבָה, שֶׁאֵין דָּבָר חָשׁוּב כָּמוֹהָ, מִפְּנֵי שֶׁהִיא מְתַקֶנֶת כָּל פְּגָם. וּכְמוֹ שֶׁדֶּרֶךְ הַבִּינָה לְמַתֵּק כָּל הַדִּינִים וּלְבַטֵּל מְרִירוּתָם, כָּךְ הָאָדָם יָשׁוּב בִּתְשׁוּבָה וִיתַקֵּן כָּל פְּגָם. וּמִי שֶׁמְּהַרְהֵר בִּתְשׁוּבָה כָּל יָמָיו, גּוֹרֵם שֶׁתָּאִיר הַבִּינָה בְּכָל יָמָיו, וְנִמְצְאוּ כָּל יָמָיו בִּתְשׁוּבָה, דְּהַיְנוּ לִכְלֹל עַצְמוֹ בְּבִינָה, שֶׁהִיא תְּשׁוּבָה, וִימֵי חַיָּיו מְעֻטָּרִים בְּסוֹד הַתְּשׁוּבָה הָעֶלְיוֹנָה .וּרְאֵה, כִּי כְּמוֹ שֶׁהַתְּשׁוּבָה יֵשׁ בָּהּ שֹׁרֶשׁ כָּל הַנִּמְצָאוֹת, בְּסוֹד הַיּוֹבֵל, וַהֲרֵי שֹׁרֶשׁ הַחִיצוֹנִים, סוֹד נְהַר דִּינוּר, הַנִּכְלָל בִּקְדֻשָּׁה בְּסוֹד הַגְּבוּרוֹת, נִשְׁרָשׁ שָׁם וְיִתְפַּשֵּׁט מִשָּׁם וְיִקָּרֵא הִתְפַּשְּׁטוּת חֲרוֹן אַף, וְבְסוֹד « וַיָּרַח ד‘ אֶת רֵיחַ הַנִּיחֹחַ » [בראשית ח‘, כא] יַחֲזֹר הַהִתְפַּשְּׁטוּת הַהוּא אֶל מְקוֹרוֹ וְיֻמְתְּקוּ הַדִּינִים וְיִשְׁקֹט הֶחָרוֹן וְיִנָּחֵם ד‘ עַל הָרָעָה, כָּךְ הָאָדָם בְּסוֹד תְּשׁוּבָתוֹ עוֹשֶׂה סוֹד זֶה. שֶׁלֹּא תֹּאמַר שֶׁהַתְּשׁוּבָה טוֹבָה לְחֵלֶק הַקְּדֻשָּׁה שֶׁבָּאָדָם, אֶלָּא גַּם לְחֵלֶק הָרָע שֶׁבּוֹ מִתְמַתֵּק, כְּעֵין הַמִּדָּה הַזֹּאת. תֵּדַע, שֶׁהֲרֵי קַיִן רַע הָיָה וּמִנָּחָשׁ הָיָה, וְנֶאֱמַר לוֹ [בראשית ד‘, ז‘] « הֲלֹא אִם תֵיטִיב שְׂאֵת« , אַל תַּחֲשֹׁב מִפְּנֵי שֶׁאַתָּה מִצַּד הָרָע שֶׁאֵין לְךָ תַּקָּנָה, זֶה שֶׁקֶר, « הֲלֹא אִם תֵיטִיב » וְתַשְׁרִישׁ עַצְמְךָ בְּסוֹד הַתְּשׁוּבָה, « שְׂאֵת« , תִּסְתַּלֵּק שָׁם, בְּסוֹד הַטּוֹב הַמֻּשְׁרָשׁ שָׁם, שֶׁכָּל מַר עֶלְיוֹן שָׁרְשׁוֹ מָתוֹק, וְיָכוֹל לִכָּנֵס דֶּרֶךְ שָרְשׁוֹ לְהֵיטִיב עַצְמוֹ. וְלָזֶה, הַפְּעֻלּוֹת עַצְמָן מֵיטִיב הָאָדָם וּזְדוֹנוֹת נַעֲשׂוּ לוֹ כִּזְכֻיּוֹת, כִּי הִנֵּה אוֹתָן הַפְּעֻלּוֹת שֶׁעָשָׂה הָיוּ מְקַטְרְגִים מִסִּטְרָא דִשְׂמָאלָא, שָׁב בִּתְשׁוּבָה שְׁלֵמָה הֲרֵי מַכְנִיס וּמַשְׁרִישׁ אוֹתָן הַפְּעֻלּוֹת לְמַעְלָה, וְכָל אוֹתָם הַמְקַטְרְגִים אֵינָם מִתְבַּטְּלִין אֶלָּא מְטִיבִין עַצְמָן וּמִשְׁתָּרְשִׁים בְּקְדֻשָּה כְּעֵין הֲטָבַת קַיִן. וַהִרֵי אִם קַיִן שָׁב בִּתְשׁוּבָה וְנִתְקַן, הִנֵּה זְדוֹן אָדָם הָרִאשׁוֹן שֶׁבּוֹ הוֹלִיד אֶת קַיִן, קִנָּא דִמְסָאֲבוּתָא, הָיָה נֶחְשָׁב לוֹ זְכוּת, בְּסוֹד « בְּרָא מְזַכֶּה אַבָּא » [סנהדרין ק« ד.]. אָמְנָם לֹא רָצָה לָשׁוּב, וּלְכָךְ כָּל סִטְרָא דִשְׂמָאלָא נִמְשַׁךְ מִשָּׁם. וְכָל עֲנָפָיו עֲתִידִין לְהִתְמַתֵּק, וְהֵם שָׁבִים וּמִתְמַתְּקִים, וְהַיְנוּ מַמָּשׁ מִן הַטַּעַם שֶׁפֵּרַשְׁתִּי, שֶׁהָאָדָם מַשְׁרִישׁ בְּעַצְמוֹ סוֹד הָרָע וּמַמְתִּיקוֹ וּמַכְנִיסוֹ אֶל הַטּוֹב. לְפִיכָךְ הָאָדָם מְטַהֵר יֵצֶר הָרָע וּמַכְנִיסוֹ אֶל הַטּוֹב, וְהוּא מִשְׁתָּרֵשׁ בַּקְּדֻשָּׁה לְמַעְלָה. וְזוֹ הִיא מַעֲלַת הַתְּשׁוּבָה, שֶׁהָאָדָם יִתְנַהֵג בָּהּ, צָרִיךְ שֶׁבְּכָל יוֹם וָיוֹם יְהַרְהֵר בָּהּ וְיַעֲשֶׂה תְּשׁוּבָה בְּצַד מָה, כְּדֵי שֶׁיּהְיוּ כָּל יָמָיו בִּתְשׁוּבָה.
Comment un homme s’entraînerait il à acquérir la qualité de Bina? Cela se réalisera en faisant repentance par un retour parfait, rien n’a plus d’importance, car il corrige tous les défauts. Tout comme le rôle de la Bina est d’adoucir toutes les rigueurs et d’annuler leur amertume de sorte que l’homme puisse se repentir et rectifier chaque défaut. Ainsi l’homme fera repentance et redressera les torts. Celui dont les pensées sont quotidiennement envahies par les idées de repentir déclenche l’illumination de la Bina .De sorte que tous les jours il soit en repentance c’est-à-dire qu’il s’inclut dans la bina Qui est elle-même la Téchouva. Les jours de sa vie sont alors couronnés du secret de la Téchouva Suprême. Observe, tout comme la Téchouva contient les racines de toutes les existences, selon le secret du Yovel, Et vois la racine des forces Extérieures selon le secret de la rivière Dinour, qui se conjugue dans la sainteté par le secret des Puissances, est enraciné ici et se propage de là, ce développement est appelé « la puissance des colères ». Mais en accord avec le secret de Et le Seigneur respira (sentit) la douce saveur (odeur d’apaisement), ce déploiement des Puissances, effectue alors un retour à sa source de sorte que les rigueurs en ressortent adoucies et que la colère s’apaise, le Seigneur Se ravise alors du mal (envisagé). Ceci est le secret que l’homme réalise par le « retour du repentir ». Car tu ne dois pas dire que le repentir n’est bon que pour la partie sainte de l’homme, mais il est également efficace pour la face obscure (part du mal) qui est en lui elle s’adoucie à la façon de cette Vertu. Tu dois savoir que Caïn était mauvais et qu’il émane du Serpent, pourtant il lui est dit : « Si tu t’améliores tu te relèveras ». Ne pense pas que puisque tu proviens de la lisière du mal qu’il n’y a pas d’espoir. Cela est un leurre. Vois, si tu t’amendes tu enracineras ton être dans le secret du Repentir, te haussant en ce lieu selon le secret du « bien » qui y est enfoui. Car sache que la source de la Sublime amertume n’est que douceur. Ainsi il lui est possible en empruntant les voies de ces sources, d’accéder au bien. De par ses propres actions l’homme se transforme en bien, il convertie ses forfaits volontaires en mérites. Car voici les propres actes (forfaits) qu’il commet sont eux-mêmes ses détracteurs qui l’accablent, ils proviennent du côté de la Gauche. En s’engageant dans les chemins du « Retour » parfait il les y fait pénétrer également et les relie aux cimes (hauteurs). Ces accusateurs ne disparaissent pas, ils ne sont pas éliminés, mais se métamorphosent ils deviennent bons, ils s’enracinent à la Sainteté, comme la mutation (potentielle, possible) en bien de Caïn. Voici que si Caïn avait effectué le « retour » il se serait alors amendé, la cause de son état aurait été dès lors réparé à sa source, la faute d’Adam par laquelle il engendre Caïn (avec ses tares) qui est qualifié de « refuge des perversités », aurait été porté à son bénéfice. C’est le secret de cette expression « le fils vient au secours du père »(en lui adressant des mérites). Cependant, il n’a pas choisi la voie du repentir, en conséquence tout le Côté Gauche se déploie de là (du refuge du mal). Toutefois toutes ses ramifications sont destinées à s’adoucir, elles retournent et se réparent (progressivement). Cette réalité se réalise comme j’en ai expliqué la raison, l’homme choisit de se lier aux arcanes du mal puis il le domine et l’adoucit, et le relie au bien. Par conséquent, l’homme purifie Le « Penchant Mauvais »et le ramène dans le bien de sorte qu’il s’enracine dans les Hauteurs de la Sainteté. Ceci est l’illustre sommet du repentir. Que l’homme l’adopte, il est obligatoire de la méditer au quotidien et de la pratiquer ne serait- ce que sur un détail (une petite chose), de sorte que tous ses jours s’inscrivent dans le repentir.
Chapitre IV. Commentaires explication :
פֶּרֶק רְבִיעִי :הֵיאַךְ יַרְגִּיל הָאָדָם עַצְמוֹ בְּמִדַּת הַבִּינָה.
וְהוּא, לָשׁוּב בִּתְשׁוּבָה, שֶׁאֵין דָּבָר חָשׁוּב כָּמוֹהָ, מִפְּנֵי שֶׁהִיא מְתַקֶנֶת כָּל פְּגָם. וּכְמוֹ שֶׁדֶּרֶךְ הַבִּינָה לְמַתֵּק כָּל הַדִּינִים וּלְבַטֵּל מְרִירוּתָם, כָּךְ הָאָדָם יָשׁוּב בִּתְשׁוּבָה וִיתַקֵּן כָּל פְּגָם. וּמִי שֶׁמְּהַרְהֵר בִּתְשׁוּבָה כָּל יָמָיו, גּוֹרֵם שֶׁתָּאִיר הַבִּינָה בְּכָל יָמָיו, וְנִמְצְאוּ כָּל יָמָיו בִּתְשׁוּבָה, דְּהַיְנוּ לִכְלֹל עַצְמוֹ בְּבִינָה, שֶׁהִיא תְּשׁוּבָה, וִימֵי חַיָּיו מְעֻטָּרִים בְּסוֹד הַתְּשׁוּבָה הָעֶלְיוֹנָה.
Introduction : Avant toute chose il convient de définir le principe de « Bina » qui est généralement traduit par intelligence, discernement. Cette Séfirah a pour fonction de dessiner les plans du projet de la Volonté tel que le lui transmet la Sagesse. Celle-ci ne lui soumet qu’une idée fermée, à l’image de la graine qui est semée ce n’est qu’après la mise en terre qu’apparaitront tous les éléments contenus dans la graine. La Bina est l’expression de l’intelligence qui trace les contours du plan et y place tous les éléments nécessaires à la réalisation pratique du projet. Elle met ainsi à la portée de tous une idée jusque-là insondable et inaccessible, par sa capacité à définir les étapes successives qui mènent à la réalisation elle est alors qualifiée de « Mère » ou de « Matrice » dans laquelle se développe l’embryon et où commence à se dévoiler les différents organes et membres qui le composent. Cette « Matrice» ne contient que Bontés, elle est la Source de toute vie, elle ne contient aucune des rigueurs ni aucune des parts des Forces Nuisibles HVC. Comme la Séfirah de la Sagesse, elle possède deux aspects, la partie haute où se dessine le plan et la partie basse qui porte son regard vers le bas pour rendre accessible le savoir à ces qui doivent le recevoir. Cet aspect est appelé Tévouna, discernement. La Sagesse est symbolisée par la lettre « Yod » du Nom alors que la « Bina » l’est par la lettre « Hé ». Le « Yod » étant la masculinité alors que « Bina » est la féminité. Les rigueurs, comme nous l’avons dit n’ont pas d’accès à la « Matrice » dont l’essence est de donner la vie, cependant dès que celle-ci est donnée elles apparaissent. Ainsi pendant les neuf mois de gestation les impuretés dues à la Nida (menstruations) disparaissent, mais à la naissance la mère est contaminée par les impuretés pour une durée de 7 jours (selon la stricte loi de la Torah). Le concept de la vie est indissociable de celui du « Repentir » la Téchouva, condition indispensable qui précède la création. Faire Téchouva revient à atteindre l’instant qui précède la vie, c’est un retour à l’intérieur de la Matrice pour qu’à nouveau la vie nous soit accordée. C’est le sens profond de l’immersion dans les eaux purificatrices du bain rituel, le Mikwé, l’eau étant un élément où la vie est impossible, en s’immergeant l’homme retourne dans le liquide amniotique, le bassin du Mikwé symbolise la Matrice elle-même, la quantité d’eau et sa mesure de 40 Séah symbolise les 40 jours de la formation de l’embryon et les 40 semaines de la gestation. Il est à noter que la purification est effective quand l’homme sort de l’eau. Comment un homme s’entraînerait-il à acquérir la qualité de Bina ? Cela se réalisera en faisant repentance par un retour parfait, rien n’a plus d’importance, car il corrige tous les défauts. Tout comme le rôle de la Bina est d’adoucir toutes les rigueurs et d’annuler leur amertume de sorte que l’homme puisse se repentir et rectifier chaque défaut. Ainsi l’homme fera repentance et redressera les torts. Les trois Séfiroths du haut qui sont : la Couronne, la Sagesse, et la Bina se situent au niveau de l’intellect, c’est le stade de la conception alors que la réalité de la création vient se placer à l’étage de « l’espace » et du « temps » qui en sont les « enfants ». Le domaine de l’action et l’espace consacré à l’homme sont les 7 Séfiroths de l’émotionnel qui sont les contours du temporel et du libre choix, la liberté d’action. Le verset dit : Car il n’est pas d’homme juste sur terre qui fasse le bien et ne pèche pas. Ecclésiaste 7,20. Le Sage définie la nature humaine par la faiblesse de son être, la terre et sa matérialité en sont les causes, il ne peut se trouver d’homme juste qui fasse le bien uniquement c’est-à-dire que même les bonnes actions du juste sont entachées d’une part d’obscurité. Le mal, la faute, le péché et la transgression sont inhérents à la nature humaine que faire alors ? Là intervient la « Mère » source de bonté qui ouvre les portes de la Réparation du mal. Après la faute du veau d’or l’Eternel dévoile à Moché les 13 attributs de Clémence le verset qui dit :
L’Eternel passa devant lui et Il proclama : Eternel ! Eternel ! D Tout Puissant, miséricordieux, clément, lent à la colère, multipliant les grâces et l’équité, Il garde Sa Grace à 2000 générations, supporte les offenses et les rebellions, les fautes et les efface :
וַיַּעֲבֹר יְהוָה עַל פָּנָיו, וַיִּקְרָא יְהוָה ! יְהוָה ! אֵל רַחוּם וְחַנּוּן אֶרֶךְ אַפַּיִם וְרַבחֶסֶד וֶאֱמֶת נֹצֵר חֶסֶד לָאֲלָפִים נֹשֵׂא עָוֹן וָפֶשַׁע וְחַטָּאָה וְנַקֵּה:
Dans ce verset il est cité deux fois le Nom de l’Eternel, ils sont séparés par un signe de cantillation qui marque une coupure et ne font pas partis des attributs de miséricorde. La signification du Nom est : Celui qui Est Vivant et qui accorde la vie. La Guémara commente cette répétition ainsi, Je Suis Celui qui Existe avant que l’homme ne pèche et Je Suis Celui qui Existe après qu’il ait péché et se soit repenti. Roch Ha-Chana 17b. La profondeur de ce texte ne nous est pas totalement accessible cependant le peu que nous pouvons entrevoir laisse apparaitre qu’Ha-Chem accorde la vie, une première fois avant que l’homme ne faute, ce qui est la cause première de toute vie sur cette terre. Puis la faute et le mal étant inhérents à la nature de l’homme, Ha-Chem accorde une seconde vie à l’homme, car dès qu’il faute il met lui-même un terme à sa vie. De suite lui est octroyé une nouvelle vie pour lui permettre de réparer ses torts. C’est le sens de l’arrêt qu’il faut marquer entre les deux Noms car la vie qui est accordée après la faute n’est pas de la même « nature » que la première. La Guémara rapporte que la question fut posée : Quelle sentence doit s’appliquer au fauteur ? La Sagesse répondit : que les malheurs le poursuivent. La prophétie répondit : le fauteur doit mourir. C‘est le Saint béni Soit- Il, Lui – Même qui répondit : qu’il fasse repentance et ses fautes seront absoutes ! Yérouchalmi Makot 2,6. Nous voyons de ce texte que la notion même de Téchouva est un concept qui intervient en dehors du domaine de l’espace et du temps de ce monde. Ainsi la Téchouva est innée au Nom de quatre lettres, elle en jaillit pour que la vie soit possible. La mise en pratique des vertus de la Bina passe obligatoirement par la Téchouva qui répare le mal et le réinsère au bien. C’est le sens de cette phrase que dit le Rav : Rien n’a plus d’importance ! Cela est primordial car le « Yhoud » en dépend. Le ‘Hassid Luzzato zl dit : Vois que la finalité de la rotation des astres (le temps) est le dévoilement de l’Unicité Suprême, en cela que le mal lui-même témoignera de l’Unicité du Tout Puissant quand le mal se transformera en bien. Daat Tévouna Page 166. L’espace-temps de la création se divise en trois unités, la tête, la fin et le milieu, c’est le Milieu qui relie les deux extrémités, c’est le temps de l’action. Cependant le début et la fin sont de la même nature, totalement bon. Le temps intermédiaire est celui de la transformation du mal en bien c’est cela qui unifiera le début et la fin. Celui dont les pensées sont quotidiennement envahies par les idées de repentir déclenche l’illumination de la Bina. De sorte que tous les jours il soit en repentance c’est-à-dire qu’il s’inclut dans la Bina Qui est elle-même la Téchouva. Les jours de sa vie sont alors couronnés du secret de la Téchouva Suprême.
Comme nous l’avons dit la faiblesse et la faute font parties de la nature humaine, et ce n’est pas tant la transgression qui est grave mais surtout l’absence de repentir. L’essentiel de la Téchouva est le regret sur tel acte ou telle parole, en se repassant le fil de sa journée ou de certaines séquences, en les analysants il est donné à l’homme de les réparer et de rectifier les erreurs et de redresser les torts. Ainsi chaque instant, heure ou jour perdus, dont les énergies se sont déversées, répandues, dispersées et ont été saisies par les forces de nuisances peuvent être récupérer et reconduites vers la Sainteté. C’est alors que par ces pensées de regret il déclenche l’illumination de la Bina dont les faisceaux se dirigent dans sa direction, ils éclairent et le guide de leur éclat.
וּרְאֵה, כִּי כְּמוֹ שֶׁהַתְּשׁוּבָה יֵשׁ בָּהּ שֹׁרֶשׁ כָּל הַנִּמְצָאוֹת, בְּסוֹד הַיּוֹבֵל, וַהֲרֵי שֹׁרֶשׁ הַחִיצוֹנִים, סוֹד נְהַר דִּינוּר, הַנִּכְלָל בִּקְדֻשָּׁה בְּסוֹד הַגְּבוּרוֹת, נִשְׁרָשׁ שָׁם וְיִתְפַּשֵּׁט מִשָּׁם וְיִקָּרֵא הִתְפַּשְּׁטוּת חֲרוֹן אַף, וְבְסוֹד « וַיָּרַח ד‘ אֶת רֵיחַ הַנִּיחֹחַ » [בראשית ח‘, כא] יַחֲזֹר הַהִתְפַּשְּׁטוּת הַהוּא אֶל מְקוֹרוֹ וְיֻמְתְּקוּ הַדִּינִים וְיִשְׁקֹט הֶחָרוֹן וְיִנָּחֵם ד‘ עַל הָרָעָה, כָּךְ הָאָדָם בְּסוֹד תְּשׁוּבָתוֹ עוֹשֶׂה סוֹד זֶה. שֶׁלֹּא תֹּאמַר שֶׁהַתְּשׁוּבָה טוֹבָה לְחֵלֶק הַקְּדֻשָּׁה שֶׁבָּאָדָם, אֶלָּא גַּם לְחֵלֶק הָרָע שֶׁבּוֹ מִתְמַתֵּק, כְּעֵין הַמִּדָּה הַזֹּאת.
Observe, tout comme la Téchouva contient les racines de toutes les existences, selon le secret du Yovel, Et vois la racine des forces Extérieures selon le secret de la rivière Dinour, qui se conjugue dans la sainteté par le secret des Puissances, est enraciné ici et se propage de là, ce développement est appelé « la puissance des colères ». Mais en accord avec le secret de « Et le Seigneur respira (sentit) la douce saveur (odeur d’apaisement) », ce déploiement des Puissances, effectue alors un retour à sa source de sorte que les rigueurs en ressortent adoucies et que la colère s’apaise, le Seigneur Se ravise alors du mal (envisagé). Le Yovel (Jubilé) est la racine de tout être, la cause de son existence, c’est le secret de la Bina, le retour au premier instant, c’est là que se rejoignent la Fin et le début de toute chose.רישא וסופא. . L’année du Yovel est qualifiée de « Guéoula » délivrance le temps intermédiaire a enfin réussit à lier la fin à son début, c’est le Yhoud qui apparait alors. Dans le livre de Daniel au chapitre 7, Y est décrite la vision du jugement des royaumes à la fin des jours. Au verset 9 il est dit : Je regardais jusqu’au moment où des trônes furent dressés et « L’Ancien des jours » s’assit, Son vêtement, blanc comme neige, les cheveux de Sa Tête comme de la laine pure ; Son Trône, des flammes étincelantes, Ses roues, du feu ardent : Un fleuve de feu coulait devant Lui, mille milliers Le servent et une myriade de myriade se tenaient devant Lui, le procès fut engagé et les livres furent ouverts. La Guémara demande, d’où émane le fleuve de feu ? De la sueur des Hayot et où se déverse- t- il ? Sur la tête des méchants dans le Guéhinam. Haguiga 13a. Les Hayot sont une des légions d’anges qui se tiennent devant le Trône du Tout Puissant et proclament Sa Gloire. Ces anges sont constitués de feu pur, ils se situent là-haut bien au-dessus du lieu des jugements. Des excédents de leur sueur, se forme le fleuve de feu qui sanctionne les méchants. C’est-à-dire que les rigueurs et les jugements émanent de ce feu qui à son origine est totalement miséricorde. Les forces de nuisances elles-mêmes tirent leurs existences du surplus des rigueurs. La sanction est ici symbolisée par le feu qui possède la propriété de séparer chaque élément afin de le retourner à sa source. La propagation des rigueurs, leur amplification est qualifiée ici de « Haron Af » la colère du nez, car c’est par là qu’elle s’exprime comme nous l’avons déjà vu plus haut. Cependant c’est par là aussi que passe l’apaisement des colères, quand les hommes se repentent et agissent en bien, monte vers les hauteurs une bonne odeur, agréable qui en pénétrant les narines du haut calment et apaisent le courroux. C’est le sens des versets où il est souvent dit : et l’Eternel a senti l’odeur agréable, ou pour les offrandes il est mentionné la même expression. C’est dans les narines que le Tout Puissant a insufflé à l’homme l’âme de vie, quand les hommes agissent par le mal, cette énergie de bonté se change et se rêvait des rigueurs elle se transforme en colère qui risque parfois de tout emporter dans son déchainement. Il est aussi à noter que les apaisements empruntent les mêmes voies que les colères, cela traduit à nouveau que la réparation consiste à un retour entier des énergies d’une part et des moyens d’autre part vers les sources qui ne sont que bontés. C’est alors que le Seigneur Se ravise, comme s’Il changeait d’avis, Il ne désire plus que la punition s’abatte sur terre car celle-ci s’est transformée et l’apaisement est effectif. Le mot « ravisé » fait allusion certaine à l’apaisement de la colère ainsi obtenue. וינחם נחת מנוחה מונח Ceci est le secret que l’homme réalise par le « retour du repentir ». Car tu ne dois pas dire que le repentir n’est bon que pour la partie sainte de l’homme, mais il est également efficace pour la face obscure (part du mal) qui est en lui elle s’adoucie à la façon de cette Vertu. Il est à présent évident que le repentir n’agit pas uniquement sur les énergies saintes mais aussi et surtout sur les forces obscures qui sont ainsi amenées à réparation. C’est le mal qui devient bon. La force de vie que le Tout Puissant octroie à l’homme pour accomplir Sa Volonté est dans la transgression utilisée par le domaine des puissances négatives, elle est gâchée, gaspillée, perdue et se disperse à tous les niveaux de la création. La faute elle-même contient de la lumière positive, comme celle de l’entrain que l’on met dans la transgression ou dans le plaisir des choses interdites tout cela aussi doit être réintégrer à la sainteté et rejoindre sa source. Le Serpent lui-même, le Yétsér Ha-Ra, l’ange du mal doit être réparé. Après la lutte entre Yaakov et l’ange, celui-ci n’arrive pas à le vaincre, il dit à Yaakov lâche moi, le jour se lève je dois monter aux cieux pour clamer la louange du Seigneur. Nos maitres disent, depuis ma création je n’ai pas eu l’occasion de le faire ce n’est que maintenant que mon tour de louer et d’exalter le Maitre du monde est arrivé. Avant de s’envoler vers les hauteurs remplir son devoir, l’ange change le nom de Yaakov en Israël. Cet ange est celui de « Essav » il est le mal, la tentation, c’est le serpent qui incite Adam à la faute et depuis le début de la création il ne s’ait pas trouvé un homme capable de lui tenir tête et de le vaincre parfaitement. Yaakov par cette lutte répare la faiblesse d’Adam et celle du serpent. Nos maitres disent que Yaakov est un peu de l’éclat d’Adam. En effet le serpent a été puni parce que l’homme a failli par sa faute. Ce qui est étonnant le serpent a rempli sa mission de pousser à la faute il est dans son rôle alors pourquoi cette « injustice », une sanction en lieu de récompense ? La fonction du serpent est l’incitation, la séduction, mais si l’homme faute il ne remplit pas sa mission, il reste lui-même du côté du mal. Cependant si l’homme se domine et ne faute pas le mal et toutes ses énergies passe du bon côté. C’est pourquoi cet ange n’a jusqu’à ce jour pas été admis à chanter les louanges du Seigneur, il était resté du mauvais côté. Yaakov lui-même se transforme et en absorbant toutes les énergies de la tentation et en les canalisant vers le bien il change d’état. Le nom Yaakov traduit la partie basse de l’homme le talon, Israël est le nom des êtres glorieux et vénérables il contient le Nom du Tout Puissant « El » ; comment cette élévation s’est produite ? La valeur de Yaakov est 182, celle d’Israël est de 541, c’est en absorbant les puissances du mal et de la tentation qu’il l’atteint. En effet « Satan » a pour valeur 359, en ajoutant 359 + 182 = 541. C’est le Mal qui permet à Yaakov de devenir Israël et par là même il répare le serpent pour lui faire une place. Il est à noter que la valeur numérique de Machia’h est la même que Na’hache. נחש משיח = 358 ;
Ichai le père du roi David est lui-même qualifié de « Na’hache » comme il est dit :
וַעֲמָשָׂא בֶן אִישׁ וּשְׁמוֹ יִתְרָא הַיִּשְׂרְאֵלִי אֲשֶׁר בָּא אֶל אֲבִיגַל בַּת נָחָשׁ אֲחוֹת צְרוּיָה אֵם יוֹאָב.
Amassa le fils de Ytrah qui a pris pour épouse Avigail la fille de Na’hache, sœur de Tsérouya la mère de Yoav le chef de l’armée de David. Tsérouya était la sœur de David ainsi que Avigail donc Na’hache est bien Ichai. Samuel II 17,25.
Il est ainsi nommé par ce qu’il n’avait aucune faute, il est mort par la morsure du serpent qui amena la mort sur terre. Baba Batra 17a Chabbath 55b.
אַל תִּשְׂמְחִי פְלֶשֶׁת כֻּלֵּךְ כִּי נִשְׁבַּר שֵׁבֶט מַכֵּךְ: כִּי מִשֹּׁרֶשׁ נָחָשׁ יֵצֵא צֶפַע וּפִרְיוֹ שָׂרָף מְעוֹפֵף :
Ne te réjouis terre des Philistins, de ce qu’elle soit brisée, la verge qui te frappait; car de la racine d’un serpent sortira une vipère (crotale), et de son fruit un feu destructeur s’envolera. Isaïe 14,29. La racine du serpent est Ichai, la racine de la royauté, la vipère est le Roi ‘Hizkiaou qui devait être le Machia’h, le feu destructeur fait allusion au fleuve de feu qui décompose tous les éléments pour les ramener à leur racine.
תֵּדַע , שֶׁהֲרֵי קַיִן רַע הָיָה וּמִנָּחָשׁ הָיָה, וְנֶאֱמַר לוֹ [בראשית ד‘, ז‘] « הֲלֹא אִם תֵיטִיב שְׂאֵת« , אַל תַּחֲשֹׁב מִפְּנֵי שֶׁאַתָּה מִצַּד הָרָע שֶׁאֵין לְךָ תַּקָּנָה, זֶה שֶׁקֶר, « הֲלֹא אִם תֵיטִיב » וְתַשְׁרִישׁ עַצְמְךָ בְּסוֹד הַתְּשׁוּבָה, « שְׂאֵת« , תִּסְתַּלֵּק שָׁם, בְּסוֹד הַטּוֹב הַמֻּשְׁרָשׁ שָׁם, שֶׁכָּל מַר עֶלְיוֹן שָׁרְשׁוֹ מָתוֹק, וְיָכוֹל לִכָּנֵס דֶּרֶךְ שָרְשׁוֹ לְהֵיטִיב עַצְמוֹ. וְלָזֶה, הַפְּעֻלּוֹת עַצְמָן מֵיטִיב הָאָדָם וּזְדוֹנוֹת נַעֲשׂוּ לוֹ כִּזְכֻיּוֹת,
Tu dois savoir que Caïn était mauvais et qu’il émane du Serpent, pourtant il lui est dit : « Si tu t’améliores tu te relèveras ». Ne pense pas que puisse que tu proviens de la lisière du mal qu’il n’y a pas d’espoir. Cela est un leurre. Vois, si tu t’amendes tu enracineras ton être dans le secret du Repentir, te haussant en ce lieu selon le secret du « bien » qui y est enfoui. Car sache que la source de la Sublime amertume n’est que douceur. Ainsi il lui est possible en empruntant les voies de ces sources, d’accéder au bien. De par ses propres actions l’homme se transforme en bien, il convertie ses forfaits volontaires en mérites. Caïn, de par sa nature est attaché aux rigueurs, la souillure, le venin que le serpent a rependu dans Hava s’est propagé en lui, les choses cherchant toujours à se lier à leur essence. Le Zohar (L I page 54a) analyse le sens du mot « Sé-Hét », Rav Aba dit qu’il doit être compris dans le sens d’élévation, tu pourras te porter toi-même vers le haut. Rav Yossé dit ta faute te sera enlevée, elle te sera pardonnée afin que tu puisses te libérer de souffle impur qui plane sur toi. L’une des emprises du mal sur les hommes est de leurs faire croire qu’ils ne peuvent changer les choses, qu’ils ne peuvent se changer eux-mêmes qu’ils en sont incapables que cela les dépasse que s’est leur destiné. Cela est un leurre une illusion un mensonge il faut en prendre garde et s’en prévenir, car ces pensées causent bien plus de mal que toutes les transgressions rassemblées elles sont certainement l’une des raisons de la longueur de cet exil. Nos maitres insistent sur le fait que les âmes les plus hautes, celles qui contiennent le plus de potentiel tombent souvent sous l’emprise des forces négatives qui les contrôlent. Les forces du mal les craignent tout particulièrement elles font tout pour que ces personnes ne se réalisent pas dans la sainteté. Les enfants qui possèdent ce potentiel particulier sont très souvent difficiles à contrôler, ils n’en font qu’à leur tête et sont insoumis et rebelles à l’autorité. Il faut prendre avec eux d’énormes précautions pour ne pas causer leurs éloignements de la Torah et des Mitsvot. Ainsi Caïn comme Essav et bien d’autres possèdent un génie immense bien plus grand que beaucoup d’autres, c’est à eux qu’il convient de faire particulièrement attention.
Il est dit : Eduque l’enfant selon sa nature, même avec l’âge il ne s’en écartera pas : Proverbes 22,6. Il y a lieu de tenir compte de la spécificité de chaque enfant dans son éducation, de sa nature et de ses penchants, de son caractère. Il ne faut surtout pas appliquer pour tous le même modèle ou la même recette cela mènerait à la catastrophe. Le Gaon explique qu’il y a des caractères qu’il ne nous ait pas donné de changer ainsi que l’affirme nos maitres, Chabbath 156a. Certaines tendances dépendent de l’heure de la naissance, le Mazal, celui qui aime à verser le sang sera Cho’het par exemple, cela signifie que cette attirance ne peut être transformé mais canaliser vers le bien. Certains maitres du Talmud donnaient à leurs enfants des objets à briser afin qu’ils donnent libre cours à leurs instincts. Yoma 78b.
Il est dit aussi : retenir son bâton c’est haïr son enfant, l’aimer c’est prendre soin de le corriger. Proverbes 13,24. Nos maitres reprochent à Avraham de ne pas avoir corrigé Ychmael, à Itshaq de ne pas avoir corrigé Essav à David de ne pas avoir corrigé Av-Chalom et Adoniya etc… Est-ce à dire qu’Ychmael ou Essav et les autres auraient pu être des justes parmi les justes ? Certainement !
כִּי הִנֵּה אוֹתָן הַפְּעֻלּוֹת שֶׁעָשָׂה הָיוּ מְקַטְרְגִים מִסִּטְרָא דִשְׂמָאלָא, שָׁב בִּתְשׁוּבָה שְׁלֵמָה הֲרֵי מַכְנִיס וּמַשְׁרִישׁ אוֹתָן הַפְּעֻלּוֹת לְמַעְלָה, וְכָל אוֹתָם הַמְקַטְרְגִים אֵינָם מִתְבַּטְּלִין אֶלָּא מְטִיבִין עַצְמָן וּמִשְׁתָּרְשִׁים בְּקְדֻשָּה כְּעֵין הֲטָבַת קַיִן. וַהִרֵי אִם קַיִן שָׁב בִּתְשׁוּבָה וְנִתְקַן, הִנֵּה זְדוֹן אָדָם הָרִאשׁוֹן שֶׁבּוֹ הוֹלִיד אֶת קַיִן, קִנָּא דִמְסָאֲבוּתָא, הָיָה נֶחְשָׁב לוֹ זְכוּת, בְּסוֹד « בְּרָא מְזַכֶּה אַבָּא » [סנהדרין ק« ד .] .
Car voici les propres actes (forfaits) qu’il commet sont eux-mêmes ses détracteurs qui l’accablent, ils proviennent du côté de la Gauche. En s’engageant dans les chemins du « Retour » parfait il les y fait pénétrer également et les relie aux cimes (hauteurs). Ces accusateurs ne disparaissent pas, ils ne sont pas éliminés, mais se métamorphosent ils deviennent bons, ils s’enracinent à la Sainteté, comme la mutation (potentielle, possible) en bien de Caïn. Voici que si Caïn avait effectué le « retour » il se serait alors amendé, la cause de son état aurait été dès lors réparé à sa source, la faute d’Adam par laquelle il engendre Caïn (avec ses tares) qui est qualifié de « refuge des perversités », aurait été porté à son bénéfice. C’est le secret de cette expression « le fils vient au secours du père »(en lui adressant des mérites). De la transgression est créé un ange accusateurs qui n’est autre que la faute elle-même, nos détracteurs, nos oppresseurs, tous ceux qui nous veulent du mal, aujourd’hui comme par le passé ne sont que les fruits de nos fautes. Nos maitres enseignent, la récompense de la Mitsva est la Mitsva, le salaire de la faute est la faute. Maximes 4,2. La récompense d’une Mitsva n’est pas un payement pour service rendu mais l’acte de Mitsva lui-même, cela est identique pour la faute, la punition est la faute elle-même. En accomplissant une Mitsva, on dévoile et on s’attache au Nom de quatre lettres comme dit le Zohar. En effet le mot Mitsva comporte deux des lettres du Nom le « Hé » et le « Vav » sont apparent. Le « Mém » et le « Tsadé » se change en « Yod- Hé » selon le code de permutation des lettres que l’on appelle « AT-BACH » (voir ch I, 8eme Midah), ainsi l’acte de Mitsva est lui-même le Nom de la vie. L’acte de transgression est lui aussi le dévoilement de la mort et de la punition comme il est dit : le jour où tu en mangeras meurt tu mourras. La mort n’est pas une sentence extérieure à la faute mais la faute elle-même. Ainsi que toutes les punitions qui s’abattent sur l’homme ne sont rien d’autres que ses propres fautes. Le fils vient au secours de son père : Le mérite des Mitsvot du fils peut être porté au bénéfice du défunt père. Surtout si cette Mitsva est accomplie pour l’élévation de l’âme du père. Mais ici le sens est bien plus profond, il s’agit de la réparation fondamental du mal que le père a accompli. Le fils, a le pouvoir de réparer ce mal et de le réintégrer à sa source. Prenons l’exemple de Loth, le neveu d’Avraham, qui agit de manière indigne en faisant paitre ses bêtes sur des pâturages privés. Ne voulant accepter les remontrances il ajoute à son crime l’arrogance de se justifier par des arguments fallacieux. Avraham est dans l’obligation de l’éloigner de lui. Loth choisit de s’installer à Sédom où règne la débauche et la luxure, il est totalement immergé dans le plaisir. Cette descente dans les profondeurs de la Toum’a et de l’immoralité le conduira à avoir des rapports avec ses deux filles comble de l’infamie. Deux peuples sont les descendants de Loth, Amonn et Moav. Ruth la femme vertueuse par excellence, la figure de l’exemplarité du don de soi et de l’amour désintéressé de D et de Sa Torah est la descendante de Loth. Elle entreprend le long et difficile parcourt pour embrasser la foi du peuple d’Israël. Elle part des profondeurs de la Toum’a, là où Loth est tombé pour s’élever, gravir et atteindre les sommets. Elle est la mère de la royauté de David. Elle est l’accomplissement de la réparation de Loth. (Une seule branche que l’on replante redonne vie à l’arbre)
Cela est identique pour Caïn, s’il avait choisi de s’amender il aurait réparé la racine de son mal qui se trouvait en son père.
אָמְנָם לֹא רָצָה לָשׁוּב, וּלְכָךְ כָּל סִטְרָא דִשְׂמָאלָא נִמְשַׁךְ מִשָּׁם. וְכָל עֲנָפָיו עֲתִידִין לְהִתְמַתֵּק, וְהֵם שָׁבִים וּמִתְמַתְּקִים, וְהַיְנוּ מַמָּשׁ מִן הַטַּעַם שֶׁפֵּרַשְׁתִּי, שֶׁהָאָדָם מַשְׁרִישׁ בְּעַצְמוֹ סוֹד הָרָע וּמַמְתִּיקוֹ וּמַכְנִיסוֹ אֶל הַטּוֹב. לְפִיכָךְ הָאָדָם מְטַהֵר יֵצֶר הָרָע וּמַכְנִיסוֹ אֶל הַטּוֹב, וְהוּא מִשְׁתָּרֵשׁ בַּקְּדֻשָּׁה לְמַעְלָה.
Cependant, il n’a pas choisi la voie du repentir, en conséquence tout le Côté Gauche se déploie de là (du refuge du mal). Toutefois toutes ses ramifications sont destinées à s’adoucir, elles retournent et se réparent (progressivement). Cette réalité se réalise comme j’en ai expliqué la raison, l’homme choisit de se lier aux arcanes du mal puis il le domine et l’adoucit, et le relie au bien. Par conséquent, l’homme purifie Le « Penchant Mauvais »et le ramène dans le bien de sorte qu’il s’enracine dans les Hauteurs de la Sainteté. Le monde dans lequel nous vivons est rempli de violence, d’égoïsme de méchanceté n’est pas le monde que D a créé mais ce que les hommes en ont fait. Caïn de par son choix délibéré en ait la racine, mais tout ce mal sera malgré tout ramené à la vie de bonté dont il émane.
La réalité de cette réparation n’est pas toujours évidente, elle est voilée à la vue des hommes cependant la Volonté se réalise implacablement rien ne peut venir la contrecarrer ou la contrarier. Les voies par lesquelles la Providence agit et ramène le monde à réparation sont immuables.
וְזוֹ הִיא מַעֲלַת הַתְּשׁוּבָה, שֶׁהָאָדָם יִתְנַהֵג בָּהּ, צָרִיךְ שֶׁבְּכָל יוֹם וָיוֹם יְהַרְהֵר בָּהּ וְיַעֲשֶׂה תְּשׁוּבָה בְּצַד מָה, כְּדֵי שֶׁיּהְיוּ כָּל יָמָיו בִּתְשׁוּבָה.
Ceci est l’illustre sommet du repentir. Que l’homme l’adopte, il est obligatoire de la méditer au quotidien et de la pratiquer ne serait- ce que sur un détail (une petite chose), de sorte que tous ses jours s’inscrivent dans le repentir. La Téchouva parfaite est certainement l’adoption par l’homme des qualités et des vertus, il parvient à ces sommets quand il parvient à raffiner son être, à éliminer les défauts de son caractères et à les raffiner. Ceci est l’essentiel du repentir ! Il n’est pas du tout suffisant de changer son mode de vie en appliquant les Mitsvot cela n’est que la 1ere étape, le chemin est encore long pour que le mal retourne à sa source.
FIN DU CH IV (les vertus de l’intelligence et du discernement)
COURS 18.
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