Les femmes sont elles tenues de dire la ‘Amida (la prière quotidienne) ?
Rav David Pitoun
Amida pour les femmes
Les femmes sont elles tenues de dire la ‘Amida (la prière quotidienne) ?
Il est enseigné dans la Mishna (Bra’hot 20b) : Les femmes sont soumises à l’obligation de prier.
La Gmara, ainsis que nos maîtres les Rishonim (décisionnaires antérieurs au Shoul’han Arou’h) donnent 2 raisons à cette obligation :
Selon le RaMBaM et d’autres, l’obligation pour les femmes, de prier une seule ‘Amida par jour, est très évident, puisque l’obligation de prier prend sa source directement dans la Torah, comme il est dit : « Afin de Le servir avec tout votre cœur… ». Or, nos maîtres interprète ce verset en disant que le seul « service » qui se fait avec le cœur, c’est la prière. Ce devoir de prier ne fait pas partie des Mitsvot ‘Assé ShehaZman Guerama (obligations dépendantes du temps. Voir les 2 précédentes Hala’hot), puisque selon la Torah, la prière n’a pas de moment fixe, et nous pourrions prier à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. C’est donc pour cette raison que les femmes sont tenues de prier au moins une ‘Amida par jour.
Par contre, selon l’opinion des Tossafot et d’autres, les femmes sont tenues de prier, car la prière est un moyen de demander de la Miséricorde Divine pour notre vie, comme pour tout ce dont nous avons besoin. Par conséquent, les femmes sont tenues, elles aussi, de prier, car elles ont, elles aussi, besoin de Miséricorde Divine.
Selon cette opinion, une femme doit prier 3 ‘Amidot par jour, comme un homme.
Cependant, chez les Sefaradim, la tradition est que les femmes ne sont tenues de prier qu’une seule ‘Amida par jour (de préférence, celle du matin), selon la décision Hala’hic de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.106 pargag.1), et conformément à l’opinion du RaMBaM et d’autres Rishonim.
Toutefois, si une femme Sefarade désire s’imposer de prier 3 ‘Amidot par jour, elle est tout à fait autorisée à le faire, et cette femme est même « digne de Bénédiction » pour un tel engagement, et cela, même selon l’opinion de MARAN.
C’est ainsi que tranche notre maître la Rav Ovadia YOSSEF Zatsal dans une Tshouva (une réponse Hala’hic) rapportée par son fils le Gaon Rabbi Its’hak YOSSEF shalita dans son livre YALKOUT YOSSEF (tome 1 page 186).
Chez les Ashkenazim, certains disent que les femmes ne sont tenues de prier que la ‘Amida de Sha’harit (le matin), ainsi que celle de Min’ha (l’après midi), mais elles sont exemptes de prier la ‘Amida de ‘Arvit, car cette prière n’a été acceptée comme prière obligatoire que par les hommes.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 [email protected]