Beth Maran Les bénédictions de Louanges. Cours hebdomadaire du Rishon Letsione Marane Rav Itshak Yossef Shalita du 6 Juin 2020
Les bénédictions de Louanges
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Lois des Berakhot Bénédictions (suite)
Les bénédictions de Louanges – Le principe de Safek Berakhot Leakel – La Berakha du Gomel Pour un accident de voiture – Les Berakhot du Chema pour les femmes – Les Berakhot de Barouh Cheamar et Ishtabah pour les femmes – La Birkat HaLevana pour un non-voyant
Rédaction réalisée par le Rav Yoel Hattab – Correction et relecture par Mme Shirel Carceles
Beth Maran Parachat Behaalotekha (France) – Chéla’h Lékha (Israël)
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Chiour hebdomadaire (6 Juin 2020 ) de Maran Harishon Létsion Hagaon Hagadol Rabbénou Itshak Yossef Chlita
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Beth Maran Lois des Bénénictions (5780 )
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Pour la Refoua Chelema de Yehouda ben Eliahou Pour l’élévation de l’âme de Ruth bat Sarah
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Cours du Grand Rabbin d’Israël Maran Harav Itshak Yossef Chlita
Lois des Berakhot Les bénédictions de Louanges
Il existe trois sortes de Berakhot : les Birkot HaMitsvot, les Berakhot avant d’accomplir les Mitsvot, comme la Berakha du Loulav ou la Berakha avant l’allumage des bougies de Hanouka, les Birkot Hanéhénim, c’est-à-dire les Berakhot avant de consommer un aliment, comme la Berakha de Aetz ou Adama. Et les Birkot Hacheva’h, désignant les Berakhot de louanges envers Hachem. Cette dernière catégorie est développée par le Rambam (chap.10, Lois des Berakhot), où il les énumère comme il écrit :
ברכות אחרות ודברים אחרים הרבה שאין בהן פתיחה ולא חתימה תיקנו חכמים דרך שבח והודיה להקב »ה וכו’
(Résumé : beaucoup de Berakhot de louanges nos Sages ont institué)
Le Rambam (chap.10 Halakha 8) écrit que l’une des Berakhot considérée dans cette catégorie est la Berakha du Gomel.
Certains A’haronim de notre génération, comme le Or Letsion Zatsal, sont d’avis que lorsqu’il s’agit d’une Berakha de louanges, on ne dira pas le principe de Safek Berakhot Leakel, qui n’est dit – selon eux – que sur les Birkot HaMitsvot et les Birkot Hanéhénim.
(Comme dans le cas où une personne doute si elle a dit ou non la Berakha de Cheakol sur un verre d’eau, elle continuera à boire sans Berakha, dans le doute. Ou bien, au sujet d’une personne qui a le statut de Onéne il y a une discussion dans les Poskim si elle doit dire les Berakhot, étant donné qu’elle a laissé la Hevra Kadisha s’occuper du corps. Selon la Halakha, elle ne devra pas dire de Berakhot, suivant la règle de Safek Berakhot. Ce principe est utilisé même si c’est contre l’avis de Maran HaChoulhan Aroukh, comme nous l’enseigne le Hida dans son livre Haim Chaal vol.2 Siman 15).
Mais nous allons rapporter plusieurs preuves, démontrant que même sur cette catégorie de Berakhot, on devra dire le principe de Safek Berakhot Leakel.
La Berakha du Gomel pour d’autres choses
Beth Yossef (fin du Siman 219) rapporte au nom du Rivash, qu’une personne qui a été sauvée d’un mur qui s’est effondré, ou bien d’un taureau qui voulait encorner, ou encore d’un accident de voiture, étant donné qu’elle a été sauvée d’un danger, elle dira la Berakha du Gomel. En revanche, le Or’hot Haïm est d’avis que seules les quatre catégories de personnes citées par la Guemara devront dire la Berakha, et non davantage (celui qui a été en mer, celui qui est sorti du désert, une personne qui a guéri d’une maladie, celui qui a été libéré de prison). Cette opinion est tenue au nom de Rabbénou Chem Tov Palho.
Dans le Choulhan Aroukh, Rabbi Yossef Karo écrit selon l’avis simple (Stam) qu’on dira la Berakha sur d’autres catégories, dans le cas où la personne est sortie d’une situation compliquée. Il continue en apportant un second avis sous les termes « d’autres pensent » : qu’on ne dit pas cette Berakha outres les quatre catégories citées. Il termine en concluant qu’il est mieux de dire cette Berakha sans le nom d’Hachem, pour d’autres cas. Fin de citation. Donc tel est l’avis du Choulhan Aroukh, étant donné qu’il conclut en craignant l’avis plus strict (de ne pas dire), suivant ainsi le principe de Safek Berakhot Leakel.
L’avis des A’haronim
Le Mishna Berroura, quant à lui, est d’avis que dans tous les cas, si une personne a été sauvée d’un danger, même si cela ne fait pas partie des quatre catégories énumérées par la Guemara, elle devra dire la Berakha du Gomel. Cette opinion est partagée par certaines communautés Ashkenazes. Tel est l’avis du Levouch, du Bah, du Elia Rabba, du Taz, et du Magen Avraham. C’est pour cette raison que les Ashkenazim disent la Berakha du Gomel dans le cas où une personne a été sauvée d’un accident de la route.
Cependant, le Hida tient comme l’avis du Choulhan Aroukh. Ainsi, pour d’autres cas de « sauvetage », on ne dira pas la Berakha du Gomel.
Tel est l’avis de Rabbi Yehouda Ayash, du Hessed LeAvraham, du Hessed Laalafim, du Ben Ish Hai. De cette façon nous tenons la Halakha. Si une personne veut dire cette Berakha, elle peut voyager d’une ville à une autre sur une distance de 72 minutes, et ainsi, lorsqu’elle dira la Berakha du Gomel sur ce voyage, elle pensera aussi à acquitter l’autre épisode vécu.
Voici donc une preuve que le principe de Safek Berakhot est utilisé même pour les Birkot Hacheva’h.
Etude approfondie
Plusieurs Rabbanim Sefaradim tiennent la Halakha comme le Mishna Berroura, sans avoir ouvert les A’haronim que nous avons rapportés. Alors que tenir la Halakha de la sorte, revient à causer une bénédiction en vain !
Voici donc une preuve de combien il est important de ne pas se suffire d’une étude simple du Mishna Berroura[1].
Les Berakhot du Chema pour les femmes
Je me souviens, lorsque nous étions enfants, Maran disait tout le temps, qu’une femme ne fait pas les Berakhot du Chema, car il s’agit d’une Mitsvat Asse Chehazman Grama (Mitsva qui dépend du temps). Selon les Tossfot (suivant ce qui est enseigné dans le traité Méguila 4 et dans le traité Pessahim chap. Arve Pessahim), ce principe est tenu même sur les Mitsvot d’ordre Rabbinique.
Pour expliquer, la lecture du Chema a un temps limité, car il peut être lu uniquement jusqu’à la 4ème heure de la journée. Ainsi tranche le Choulhan Aroukh[2], on ne peut plus dire les Berakhot du Chema, après la 4ème heure. Ces heures sont calculées en Zmaniot – heure variable. Il existe deux opinions sur le calcul horaire des heures variables. Selon le Magen Avraham, ce calcul dépendra du nombre d’heures qui séparent l’aube à la sortie des étoiles. Ainsi, l’heure variable sera plus importante. Alors que selon le Gaon MiVilna, cette heure est calculée selon le nombre d’heures qui séparent le lever du jour au coucher du soleil. Ainsi, l’heure variable sera moins importante. Selon le Magen Avraham l’heure à laquelle se termine la lecture du Chema est plus tôt que l’heure calculée selon le Gaon MiVilna.
Ainsi, pour la lecture du Chéma il faut a priori être plus strict et le lire, avant l’heure du Magen Avraham. Si cela n’a pas été fait, on pourra se tenir selon l’heure du Gaon MiVilna[3].
Le Levouch tient lui aussi comme le Gaon MiVilna. Tel est l’avis de Rabbénou Zalman, du Hazon Ish, et comme nous pouvons déduire du Chilte Giborim, du Tshouvot HaRambam et du Siddour Rav Aye Gaon.
Mais comme nous l’avons dit auparavant, Lékhathila on suivra l’avis du Magen Avraham car il s’agit d’une Mitsva de la Torah.
Mais pour ce qui est des Berakhot du Chema, elles sont d’ordre Rabbinique. Ainsi, même Lékhathila on pourra suivre l’avis du Gaon MiVilna.
Abrégé des avis
L’avis du Ben Ish Haï
Rabbénou Yossef Haïm (responsa Rav Pealim) écrit qu’on peut dire les Berakhot du Chéma après la 4ème heure, contredisant ainsi l’avis du Choulhan Aroukh, selon l’avis du sens caché (Sod). Il pense alors que ces Berakhot peuvent être dites jusqu’à la mi-journée (Hatsot).
Mais il s’agit-là d’un Safek Berakha. Donc la Halakha sera comme le Choulhan Aroukh[4].
Même si on ne tient pas l’avis du Ben Ish Haï, on peut associer son avis pour le calcul horaire du Chéma, cité plus haut, et lire le Chéma à l’heure du Gaon MiVilna, si la personne a raté l’heure du Magen Avraham.
La Berakha de Barouh Cheamar et Ishtaba’h
Pour ce qui est de la Berakha de Baroukh Cheamar et Ishtaba’h, il y a 30 ou 40 ans j’avais demandé à Maran Harav Zatsal son avis concernant l’heure limite. Il m’avait alors répondu que celui qui veut dire ces Berakhot jusqu’à l’heure de Hatsot, pourra le faire. Le Rav Netrounaé Gaon, et le Or Zaroua, pensent que ces Berakhot sont des louanges à Hachem avant la Amida. Au point où si une personne n’a pas pu dire ces Berakhot et louanges avant la Amida, elle ne pourra pas reprendre avec Berakha après la Amida.
Ainsi, il semble donc que les Berakhot de Barouh Cheamar et Ishtaba’h soient affiliées avec la Tefila, par extension, l’heure limite de ces Berakhot est la même (Hatsot).
En conclusion, une personne qui se lève tard et se rend compte que l’heure du Chema est passé, dira les Birkot Hashahar, les Birkot HaTorah, et fera sa prière normalement jusqu’à Ishtaba’h (inclus), avec le Barouh Cheamar et Ishtaba’h avec la Berakha. Puis, elle sautera les Berakhot du Chema (Yotser or etc.), dira le Chema, et la Amida. Ensuite, elle continuera Ashre, Ouva LeTsion etc…
Pour conclure, on voit bien de là, qu’il y a une heure limite sur les Berakhot du Chema et sur les Berakhot de Barouh Cheamar et Ishtaba’h. Il s’agit alors de bénédictions qui dépendent du temps, dont les femmes sont dispensées.
Si une femme le souhaite, elle peut complétement sauter la partie des Psoukei Dezimra (Barouh Cheamar etc.) et les Berakhot du Chema. Mais si elle a le temps, elle peut tout faire, sans dire la Berakha de Barouh Cheamar, de Ishtaba’h, et les Berakhot du Chema. Aujourd’hui, il existe des Siddourim pour femmes, où le nom d’Hachem de ces Berakhot n’est pas inscrit.
Cette opinion Halakhique suit celle du Rambam[5] et du Choulhan Aroukh[6] : les femmes ne diront pas les bénédictions qui dépendent du temps.
Mais, le Rav Ben Tsion Aba Chaoul tient que les femmes peuvent dire ces Berakhot car il s’agit de Berakhot de louanges. Selon lui, comme déjà rapporté, le principe de Safek Berakhot ne concerne pas cette catégorie de Berakhot (Birkot Hacheva’h). Mais que répondra-t-il selon la preuve du Gomel rapporté plus haut ?
Les Berakhot du Chema dépendent du temps
Le responsa Chaaré Tsion rapporte quelque chose d’intéressant. Selon lui, les Berakhot du Chema sont valables toute la journée, mais, comme nous l’avons déjà spécifié, selon les Rishonim il faut louer Hachem avant la Amida. Etant donné que ces Berakhot viennent précéder la Amida, à partir du moment où le temps du Chema ou celui de la Amida est terminé, on ne dira plus non plus ces Berakhot. Cela ne veut donc pas dire que ces Berakhot ont un temps limité de part elles-mêmes.
Pour répondre à cela, le Rashba[7] explique un enseignement de la Guemara. Le Talmud rapporte que dans le cas où un maître demande à son serviteur de mettre les Tefilines, après les avoir mises, ce serviteur sera libéré. Le Rashba explique, que ce n’est pas le fait que ce serviteur, qui est semblable à une femme pour les lois, a dit la Berakha des Tefilines, qui le libère. Car, même si une femme est exemptée des Berakhot du Chema, s’agissant de Berakhot dépendant du temps, elle pourra les dire. Mais en réalité, c’est le fait que son maitre lui ai posé les Tefilines, qui démontre sa libération. Fin de citation. De ce Rashba, nous pouvons apprendre explicitement que les Berakhot du Chema sont des bénédictions qui dépendent du temps[8], contredisant l’avis du responsa Chaaré Tsion.
(Le Rashba est d’avis qu’une femme peut dire les Berakhot qui dépendent du temps, mais l’opinion du Choulhan Aroukh n’est pas le même, comme expliqué plus haut).
Autre preuve – la bénédiction sur la lune pour un non-voyant
Nous pouvons rapporter encore une autre preuve, que même sur les Birkot Hacheva’h, on utilise le principe de Safek Berakhot Leakel. Il existe une discussion en ce qui concerne un non-voyant, s’il doit dire ou non la Birkat Halévana (bénédiction de la lune). Le Maharshal[9] tranche qu’un non-voyant devra dire la bénédiction de la Lune. En effet, même s’il s’agit d’une Berakha en voyant la Lune, ce n’est pas semblable à ce que dit le Raavaya[10] au sujet d’un non-voyant pour la Berakha sur la flamme durant la Havdala. Le Raavaya pense qu’une telle personne ne pourra pas dire cette Berakha[11]. Mais cette Berakha est différente, car la Berakha sur la flamme est au point de pouvoir dissocier entre deux pièces de monnaie[12]. Donc cette Berakha « dépend » de la vision. Alors que la bénédiction de la Lune, ne dépend pas d’une vision, mais bien sur le fait que la Lune se renouvelle.
Le Magen Avraham[13] tient comme cela la Halakha. Tel est l’avis du Pri Hadash, et de Rabbi Yehouda Ayash.
Paradoxalement, le Radbaz[14] (il y a 530 ans) et le Maharikach[15] sont d’avis qu’un non-voyant ne dit pas la bénédiction de la Lune car cette Berakha dépend de la vision[16].
Donc, étant donné que l’on peut rencontrer une discussion à ce sujet, nous utiliserons le principe de Safek Berakhot, et ainsi, une personne non-voyante ne dira pas la bénédiction de la Lune. Tel est l’avis du Hida dans son livre Ma’hzik Berakha, du Chalmé Tsibour, du Péné Itshak, du Rav Beth Oved, de Rabbénou Yossef Haïm, de Rabbi Yossef Yédid, de Rabbi Haïm Faladji, du Kaf HaHaïm et du Yalkout Yossef.
Voici encore une preuve que même s’il s’agit d’une Berakha de louanges (Birkot Hacheva’h), on utilise le principe de Safek Berakhot.
Autre preuve – fin de la Birkat Halévana
Encore une preuve à ce sujet, concerne la date limite pour dire la bénédiction de la Lune. La date à laquelle on commence est le 7 du mois. Selon la loi stricte on peut commencer même au début du 7ème jour du mois (même si ce n’est pas selon le calcul de Meeth Leeth, c’est-à-dire selon une heure définie depuis le renouvellement de la lune).
Maran Ha’Haviv rapporte selon Rabbénou Peretz et le Méiri qu’on peut dire cette Berakha jusqu’au 16 du mois. A contrario, le Chou’t Yehoshoua, pense que selon tous les Poskim, après 14 jours et demi + 12 heures et 793 parties calculés[17], on ne peut plus dire cette Berakha. Et celui qui continue après cette date à dire avec Berakha, fait une bénédiction en vain.
Dans le calendrier de Or HaHaïm, on peut justement voir qu’ils notèrent la fin de la Berakha de la lune au 14 au soir. Quand je leur ai demandé la raison à cela, ils m’ont répondu que tel fut l’ordre de Maran Harav Zatsal, selon un A’harone qui était strict et annonçait qu’on dit la Berakha uniquement jusqu’à la date limite citée plus haut. Il semblerait que le A’harone en question était le Chou’t Yehoshoua rapporté plus haut. Maran Harav Zatsal eut crainte d’une possible bénédiction en vain. Et ce, même si dans son responsa Yabia Omer[18] il écrit qu’on peut dire la Berakha jusqu’au 15 au soir, par crainte de rater cette Berakha. Il revint d’ailleurs dessus dans son livre Hazon Ovadia sur Hanouka[19]. Mais il semble qu’il donna la Halakha au calendrier, afin de craindre l’avis cité plus haut, pour ne pas en arriver à un doute sur une possible bénédiction en vain. Ainsi, il fut plus strict. Mais dans le cas où la personne n’a pu faire avant, elle pourra dire cette Berakha jusqu’au 15 au soir.
Voilà donc encore une preuve que même s’il s’agit d’une Berakha de louanges, on craint le principe de Safek Berakhot.
Fin du cours
[1] Nous avions l’habitude à la Yeshiva, alors que j’étais encore jeune, d’étudier le Mishna Berroura, mais il n’y avait pas à l’époque le Yalkout Yossef… Maran Harav Zatsal donnait des cours toujours en répétant que le Mishna Berroura ne suivait pas l’avis du Choulhan Aroukh. J’avais alors pris sur moi de chercher les endroits où le Mishna Berroura ne suivait pas la Halakha pour les Sefaradim.
Maran Harav Zatsal fut invité une fois lors d’un grand rassemblement de « Dirshu » (édition importante, de livre, comme le Mishna Berroura rapportant l’avis Halakhique de beaucoup de Rabbanim contemporains). Il prit la parole et dit que l’avis du Mishna Berroura ne suivait pas tout le temps l’opinion du Choulhan Aroukh. Suite à ce discours, un Rav de Tibériade, ayant mal interprété, a écrit une lettre contre Maran Harav Zatsal, disant qu’il avait manqué de respect au Hafetz Haïm auteur du Mishna Berroura. Mais, comprenons, Maran Harav Zatsal, n’avait aucunement l’intention de manquer de respect, Has Veshalom. On n’a pas à glorifier le soleil, mais le Hafetz Haïm, par sa grande humilité, n’aurait jamais pensé que son œuvre, le Mishna Berroura, aurait dépassé les frontières des communautés Ashkenazes. Il n’a donc pas stipulé l’avis du Choulhan Aroukh pour les Sefaradim. Quoi qu’il en soit, on ne peut se tenir Halakhiquement sur une simple étude du Mishna Berroura.
Les représentants de « Dirshu », sont venus me voir pour me remettre en cadeau le set complet du Mishna Berroura de leurs éditions. Avant même qu’ils ne s’assoient, je leur demandais, étant donné que je représentais Maran Harav Zatsal, quelle était la raison pour laquelle ils ne stipulaient pas dans les nombreuses notes Halakhiques de cette édition, l’avis de Maran Harav Ovadia Yossef Zatsal. Ils me promirent qu’ils le feraient pour une prochaine édition. Mais, cela n’a pas été fait.
[2] Siman 58
[3] Le Chabbat matin où on prie plus tard, il est bien que le Gabaï de la synagogue, avant de faire Barouh Cheamar, dise aux fidèles de lire le Chema, jusqu’à Vayomer, afin de ne pas dépasser l’heure du Magen Avraham.
[4] Il y a plus de 50 ans, Maran Harav a donné un cours à la synagogue Chaoul Tsadka, où il parla à ce sujet et contre le Admour Misatmar en Israel – Rabbénou Yoel – qui était un grand Talmid Hakham. Mais, ses pratiques au sujet des horaires de prières, n’étaient pas en adéquation avec la Halakha. Après cela le Admour demanda à Maran Harav Zatsal de venir le voir pour discuter avec lui. Mais Maran n’accepta pas la rencontre, car, quoi qu’il en fasse, il n’y avait rien à discuter Halakhiquement. Aujourd’hui, d’autres auraient accepté ce rendez-vous, pour une photo…
[5] Lois des Tsitsit Chap.3 Halakha 9, lois de Souccah Chap.6 Halakha 13
[6] Siman 17 Halakha 2 et Siman 589 Halakha 6
[7] Traité Guittin 40b
[8] Un Rav de Bnei Brak Zikhrono Livraha, disait que même si ces Berakhot dépendent du temps, et donc les femmes ne doivent pas les dire, elles ont pris sur elles de les dire, comme par obligation. Mais ce raisonnement est totalement erroné, car qui a pu fixer une telle chose. Le Rambam écrit que la prière d’Arvit, même s’il s’agit d’une prière qui « n’est pas obligatoire », le peuple juif l’a prise comme une obligation. Mais uniquement la prière de Arvit, pas d’autres choses ! Surtout qu’il s’agit la d’une bénédiction en vain !
[9] Siman 77
[10] Chap.2 du traité Méguila
[11] Ainsi, un non-voyant ne dira pas la bénédiction sur la flamme lors de la Havdala, mais uniquement sur le vin et les Bessamim.
[12] Il n’est pas nécessaire de se lever pour positionner ses mains proches des flammes, car si cette flamme peut nous faire différencier deux pièces de monnaie, dans l’absolu, selon l’endroit où nous nous trouvons, alors c’est suffisant.
[13] Siman 426
[14] Dans la Teshouva Siman 341
[15] Siman 426
[16] D’ailleurs, il faut savoir que si des nuages fins recouvrent la Lune, mais que la Lune reste visible, on peut dire selon la loi stricte, la Berakha. Mais selon la Kabbala, il faut que la Lune soit complètement découverte. Ainsi, en été, étant donné qu’on peut facilement être plus strict, comme la Kabbala, on le sera. Mais en hiver, s’il est difficile d’être strict, et que cela peut causer de perdre la Mitsva, alors on dira la bénédiction de la lune, même si des nuages fins la recouvrent.
Quand commencer ?
Notre coutume est de dire la bénédiction de la lune à partir du 7 du mois (hébraïque), comme il est rapporté dans le Beth Yossef (fin du Siman 426) au nom du Kabbaliste Rabbi Itshak Giktilya. Il est vrai que selon le sens simple de la Halakha (Pshat), on peut faire la Birkat Halévana depuis le 3 du mois, étant donné qu’on peut suivre l’avis de la Kabbala sans craindre une bénédiction en vain, alors notre coutume suit l’opinion de la Kabbala.
[17] Pour expliquer : pour connaitre le moment exact du renouvèlement de la lune, la Guemara dans le traité Rosh Hashana nous apprend que l’on comptera 29 jours + 12 heures + 2/3 d’une heure + 73 parties. 1 minute est égale à 60 secondes. 1 heure est égale à 3600 secondes. Nos Sages définirent une heure comme 1080 parties. Donc, selon le calcul, chaque « partie » est égale à 3 secondes + 1/3 seconde. Selon cela, 73 parties sont égales à 4 minutes + 3 secondes + 1/3 seconde. 2/3 d’une heure est égale à 40 minutes, qui est mesuré à 720 parties. Ce qui donne au total selon le « code » calendrier : 29 jours + 12 heures + 793 parties (720+73). Ainsi, afin de compter la limite pour dire la bénédiction de la lune, les Poskim nous apprennent qu’on doit compter la moitié de 29 jours (14,5 jours) + 12 heures + 793 parties depuis le jour du renouvèlement de la lune.
[18] Vol.6 Orah Haïm Siman 38
[19] Page 349
Fin de l’article Beth Maran Les bénédictions de Louanges. Cours hebdomadaire du Rishon Letsione Marane Rav Itshak Yossef Shalita du 6 Juin 2020. Mis en ligne le 14 juin 2020
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